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Causalité
La causalité désigne le rapport existant entre une cause et un effet. Cela signifie qu'un effet doit avoir une cause, que les phénomènes ou événements ont lieu conformément à des lois régulières. Le principe de causalité est lié au principe de nécessité, principe inverse de l'idée de hasard, chance ou accident.
Définition
La causalité est une proposition épistémologique liée à la notion de la relation entre cause et effet. L'idée que « rien n’arrive sans raison » est le sens adopté le plus couramment. La notion de cause est habituellement entendue comme l'origine d'une chose ou d'un processus, et la notion d'effet comme le résultat produit par la cause. La loi de causalité se rapporte à des états de changement dans une direction du cours du temps. La liaison nécessaire entre la cause et son état suivant, l'effet, s'appelle la conséquence. L’enchaînement causal est un principe régulateur des changements dans le temps; ainsi, cause, effet et conséquence sont des états de changement en rapport nécessaire et réciproque.
Un grand nombre de concepts philosophiques et scientifiques font appel à la notion de causalité car elle permet de faciliter la réponse à certaines questions.
Principe de raison suffisante et causalité
Le philosophe Gottfried Wilhelm Leibniz formule ainsi le principe de raison suffisante : « rien n'existe sans qu'il y ait une raison pour qu'il en soit ainsi et non autrement ». Kant fait de ce principe l'un des trois critères universels de la vérité (avec le principe de contradiction et le principe du tiers exclu). Kant distingue également le principe logique de la connaissance par lequel toute proposition doit avoir sa raison, du principe transcendantal de causalité par lequel toute chose doit avoir sa cause. Le philosophe anglais David Hume (1711-1776) soutient l'idée qu'il ne suffit pas de percevoir des successions pour conclure à un lien de causalité, le lien n'existe que dans notre pensée par la force de l'association. Schopenhauer (De la quadruple racine du principe de raison suffisante, 1813) souligne, et Karl Popper après lui, que le principe de raison suffisante est indémontrable, et ne concerne que le monde phénoménal. Ludwig Wittgenstein ira jusqu'à affirmer que « la croyance en la relation de cause à effets, c’est la superstition » (Tractatus, 5.1361).
L'erreur la plus courante consiste à confondre corrélation et causalité (Cum hoc ergo propter hoc), et donc à supposer des liens de cause à effet qui n'existent pas en réalité. Par exemple, on affirme que le réchauffement climatique est causé par une augmentation de la concentration en CO2, elle-même causée par une activité humaine excessive. La courbe de Phillips donne un autre exemple célèbre en économie.
Postulats de causalité
Il existe deux postulats de causalité, celui de condition nécessaire et un autre de condition suffisante. La condition nécessaire stipule que toute situation a nécessairement une cause qui l'a précédée et dont elle résulte. La condition suffisante stipule qu'il suffit que la cause existe initialement pour que la conséquence ait lieu avec certitude. Le postulat de condition nécessaire permet d'expliquer un phénomène en remontant le temps jusqu'à sa cause. La condition suffisante permet de prévoir une conséquence en suivant le temps depuis sa cause.
Voir aussi
Citations
- L’idée de causalité selon laquelle il existe des causes constantes, invariantes dans le temps, qui permettent de projeter des observations passées sur la relation des événements dans le futur est quelque chose (comme le remarqua Hume) qui n’a aucune base observationnelle. On ne peut pas observer le lien entre les observations. Même si on le pouvait, une telle observation ne le prouverait pas comme lien invariable dans le temps. Plutôt, le principe de causalité doit être vu comme implicite dans notre compréhension de l’action en tant qu’interférence avec le monde observationnel avec l’intention de détourner le cours « naturel » des événements afin de produire un état de choses différent et préféré, c.-à-d. de faire se produire des choses qui autrement ne se produiraient pas, et présuppose ainsi la notion d’événements liés les uns aux autres par des causes opératoires invariantes dans le temps. (...) C’est juste en agissant et en distinguant les succès des échecs que la validité a priori du principe de causalité est établie ; même si l’on essayait, on ne pourrait pas réussir à réfuter sa validité. (Hans-Hermann Hoppe, Economic Science and the Austrian Method)
Liens externes
- (fr)
[pdf]Les quatre causes selon Aristote
- (fr)Temps et causalité chez Kant et Schopenhauer, François Arnaud, Les Études philosophiques, 2012/3 (n° 102), p. 367-387 (consulté le 3 février 2019)
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