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État profond

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L'État profond désigne le groupe de personnes (ou l'entité informelle) qui a le pouvoir réel dans l'État, au-delà des apparences de la démocratie et du pouvoir légal. Il peut s'agir du noyau de l'oligarchie ou de la classe dominante, ou d'une instance représentant les intérêts des lobbies au sein d'un État bureaucratique.

Le concept d'État profond, présenté par l'universitaire canadien Peter Dale Scott et inspiré de la Turquie des années 1990 (collusion entre l'armée turque et les trafiquants de drogue), désigne un « supramonde », un cercle de contacts de haut niveau où se mêlent politique et économie : c'est un capitalisme de connivence ou une ploutocratie agissant dans le secret ("cryptocratie"), principalement par influence (il ne s'agit pas d'un "État dans l'État"). Ce concept, que l'on peut rattacher à la théorie du complot, serait censé expliquer un certain nombre d'"événements profonds" par une stratégie cachée, des opérations clandestines (assassinats, attentats, affaires judiciaires...), tous ces faits étant souvent mal interprétés ou négligés par les médias.

Dans certains pays, cet "État profond" est plus ou moins identifié et porte un nom historique, par exemple le complexe militaro-industriel aux États-Unis et en Europe, ou le Makhzen au Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie). On parlera aussi, de façon plus vague, d'establishment (traduit en français par « établissement ») ou d'intelligentsia s'il s'agit de l'élite intellectuelle du pays.

Citations

  • Les États-Unis ne sont pas dirigés par le président mais par le Congrès. Les électeurs se targuent d'élire les gens qui dirigent le pays. Les décisions importantes sont prises par les profiteurs, les initiés, les parasitocrates : bref, par le Deep State. Peu importe ce que vous qualifiez de gouvernement : que ce soit une monarchie, une théocratie ou une dictature, elles fonctionnent toutes plus ou moins de la même façon. Les initiés prennent le contrôle et utilisent le monopole du gouvernement sur la violence pour mater leurs ennemis et voler leurs concitoyens. Ces initiés, qui ne rendent compte à personne et ne sont pas élus, se composent de compères, carotteurs, intrigants et parasites. Cela ne s'est pas produit du jour au lendemain (...), il a fallu plus de 200 ans pour que les "renards" (c'est ainsi que l'économiste italien, Vilfredo Pareto, nomme ces initiés arnaqueurs) parviennent là où ils sont : confortablement nichés à Washington et dans les industries de leurs compères. (Bill Bonner, 27/09/2016)
  • En premier, nous trouvons les hommes de l’ombre et de pouvoir, ceux qui peuplent ce qu’il est convenu d’appeler l’Etat Profond ou « Deep State » en anglais, et qu’Eisenhower appelait les hommes du complexe militaro-industriel. Aux Etats-Unis il y a plus de 17 agences de renseignements qui se tirent dans les pattes à qui mieux-mieux. (...) Et chacun de ces organismes essaie de tirer la couverture à lui pour défendre des intérêts et des causes qui sont chères à chacun des petits chefs de ces organisations mais encore plus à ceux qui les ont fait nommer là, et donc en tirent profit. (Charles Gave, 19/06/2017)
  • Lorsque vous êtes président, vous obéissez au Deep State et non au peuple qui vous a élu. Le public crée de la richesse ; le Deep State s'en empare. Les électeurs élisent leur président ; le Deep State lui dit ce qu'il doit faire. Dans une démocratie, le gouvernement tient son autorité des citoyens. Le Deep State s'en fiche totalement. C'est lui qui prend les décisions importantes. (Bill Bonner, 24/08/2017)
  • Le Deep State n’est pas intrinsèquement mauvais, il ne complote pas contre le peuple. Mais comme toute classe sociale, il cherche à maximiser son influence et à avancer ses intérêts. Faute de contre-pouvoirs suffisants, ceux-ci divergent irrésistiblement de l’intérêt général. (Matthieu Vasseur[1])
  • [Nos principaux ennemis] ce sont avant tout les élites dirigeantes qui contrôlent l’appareil d’État et, en particulier, ce qu’on appelle « l’État profond » (« Deep State ») ou la soi-disant « cathédrale » de l’armée, des services secrets, des banques centrales et des cours suprêmes. Cela comprend également les patrons du complexe militaro-industriel, c’est-à-dire des entreprises privées qui doivent leur existence même à l’État comme client exclusif ou dominant de leurs produits, ainsi que les dirigeants des grandes banques commerciales, lesquels doivent leur privilège de création de monnaie et de crédit à partir de rien à l’existence de la banque centrale et à son rôle de « prêteur de dernier recours ». Ensemble, c’est-à-dire l’État, les grandes entreprises et les grandes banques, ils constituent une « société d’admiration mutuelle » extrêmement puissante, même si minuscule, qui déleste l’énorme masse de contribuables et vit la vie de château sur leur dos. (Hans-Hermann Hoppe[2])

Notes et références


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