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Nation

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La nation désigne un groupe humain dont les membres sont liés par des affinités qui peuvent être ethniques, sociales, géographiques, historiques ou culturelles, et dont la cohérence repose sur une aspiration à former ou à maintenir une communauté.

Analyse

Les critères qui définissent l'appartenance à une nation sont variables : une langue commune, une culture commune ou (le plus courant) l'appartenance à un groupe ethnique particulier.

En ce sens la nation diffère de l'état, l'une impliquant une idée de communauté spontanée ou historique, l'autre une idée d'organisation politique et administrative. Une nation peut appartenir à plusieurs états, et un état comprendre plusieurs nations. Quand état et nation coïncident, on parle d'État-Nation, soit que l'État préexiste à la Nation (cas de la France, historiquement) soit qu'une Nation se dote d'un État (cas des États-Unis).

Des romains vient le mot natio du verbe nascere (naitre) c’est-à-dire naissance, terme inférieur à la gens (la race, la souche). C’est le maillon intermédiaire entre la gens et la civitas (cité). Au Moyen-Age : « les diverses nations de peuples se distinguent par l’origine, par les moeurs, par la langue, par les lois ».

Dans la combinatoire qui conduit des ethnies aux nations, les dynasties régnantes personnifient un pays aux yeux de l’étranger. Il faut insister sur la dimension religieuse du fait national. Jusqu’au XVIe siècle les limites du royaume ne sont pas précises mais elles sont toutefois nettement matérialisées sur le terrain. L’idée de « frontières naturelles » est absente des représentations antérieures à 1789. Frontière désigne originellement une zone de places fortifiées édifiées face à l’ennemi. La défense de la patrie s’épanouit bientôt au feu des guerres. Au XVIe s. le mot latin patria est introduit dans la langue française. Patriotisme et sacré ont partie liée à commencer par le don de soi. Pendant 1300 ans, le catholicisme sera religion d’état et élément constitutif de l’identité française. Reconnaissant le fait national l’église n’oublie pas qu’elle est universelle. Prônant la paix entre princes chrétiens, l’église prend la figure d’une monarchie dont le chef prétend à la domination du monde. L’état royal-national émerge en Occident à l’aube des temps modernes et trouve des alliés dans les clergés nationaux. A cette naturalisation de l’église correspond une nationalisation de l’historiographie : on passe au fil des siècles de l’Histoire ecclésiastique à l’Histoire ecclésiastique anglaise puis à l’Histoire d’Angleterre.

Sieyès, à la suite des théories de Jean-Jacques Rousseau, place le premier la souveraineté ultime du pouvoir dans la Nation.

Point de vue libéral

La nation est une valeur importante principalement pour les libéraux conservateurs.

Point de vue libertarien

Les libertariens s'opposent aux idéologies collectivistes, de gauche comme de droite, qui mettent l'accent sur le groupe, qu'il s'agisse de nation, classe sociale, groupe sexuel, ethnique, religieux, linguistique, etc., et qui visent à enrégimenter les individus dans la poursuite de buts collectifs. Ils n'ont rien contre la revendication d'une identité historique ou culturelle, tant que celle-ci n'est pas un prétexte à coercition ou violence et ne se transforme pas en nationalisme. Ils estiment que les gens qui se disent libéraux mais soutiennent le concept de nation, sont des gens de droite plutôt que des libéraux. Ils confisquent ce terme à leur profit en en dévoyant le sens.

Même si l'on accepte la définition d'Ernest Renan de la nation comme "volonté de vivre ensemble", le danger est de mettre en avant des notions collectivistes qui ne représentent pas réellement une entité avec une volonté propre. Seul un individu veut quelque chose, dire (même en démocratie) que "la nation" veut ceci ou cela est faux, et ne peut servir qu'à un politicien pour faire accepter son programme, en présentant sa volonté propre comme celle du pays, ce qui est une illusion.

Voir aussi

Citations

B0.jpg Discussions sur le forum
Nation (for)
La Nation Existe-t-elle?, Libéralisme et nationalisme compatibles? (for)
  • « Les "nations", comme on les appelle, avec lesquelles nos soi-disant ambassadeurs, ministres, présidents et sénateurs prétendent conclure des traités, sont des mythes tout autant que la nôtre. En vertu des principes généraux du droit et de la raison, de telles "nations" n’existent pas. » (Lysander Spooner)
  • « Quand vous lisez dans les journaux "le pays s'est prononcé", comprenez qu'une moitié de la nation a réussi à opprimer l'autre. » (Louis Latzarus)
  • « Je serais tenté de définir la nation comme un ensemble de sentiments d’appartenance. Ce que je récuse c’est la prétention de l’Etat de nationaliser la nation, c'est-à-dire de s’approprier cet ensemble de sentiments. De là naît cette espèce de mythification de droits collectifs à défendre qui est contradictoire avec le fondement des idées libérales. » (Pascal Salin)


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