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Différences entre les versions de « Idéologues »
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Placés entre les Lumières et le romantisme, ils font terne figure : austères, dignes et rangés, ils contrastent avec une époque très agitée. Ils sont qualifiés aussi de groupe d'Auteuil ayant l'habitude de se réunir avant la Révolution dans la maison de la veuve d'Helvétius à Auteuil. Ils se retrouvent aussi au sein de la classe des Sciences morales et politiques de l'Institut de France, créée par la loi du 3 brumaire an IV. Ils n'ont guère d'unité : les libéraux ([[Benjamin Constant]]) y côtoyant les contre-révolutionnaires (Bonald). | |||
Les Idéologues regroupent des auteurs comme Cabanis, Volney, Garat ou [[Pierre Daunou|Daunou]] mais aussi Lavoisier, [[Nicolas de Condorcet|Condorcet]], Laplace, [[Emmanuel Sieyès|Sieyès]] ou [[Jean-Baptiste Say]]. Ils entendaient instaurer une science des idées, dissiper les mythes et l'obscurantisme. Dans la lignée de la pensée des [[Lumières françaises]], de l'[[empirisme]] et du sensualisme de [[Étienne Bonnot de Condillac|Condillac]], qui cherchait déjà l'origine des idées, ils voulaient faire une analyse scientifique de la pensée. Ils se rattachent également pour une partie d'entre eux à un certain [[positivisme]]. | |||
Ce courant philosophique qui se développe sous le Directoire et l'Empire napoléonien est méprisé par l'[[Napoléon Bonaparte|empereur]] (« Ils sont douze ou quinze et se croient un parti ») qui supprime en 1803 la classe des Sciences morales et politiques pour disperser cette opposition mais leur accorde des places : Cabanis, [[Emmanuel Sieyès|Sieyès]], [[Destutt de Tracy]], [[Pierre-Louis Roederer|Roederer]] au Sénat avec des titres nobiliaires, les Archives de l'Empire pour [[Pierre Daunou]]. | |||
== | Ils jouent un rôle important dans la mise en place d'un système d'[[éducation]] centralisée en France. | ||
== Bibliographie == | |||
* [[1891]], F. Picavet, Les Idéologues. Alcan, Paris | |||
* [[1935]], Charles Hunter Van Duzer, Contribution of the Ideologues to French Revolutionary Thought. Baltimore: Johns Hopkins University Press | |||
* [[1984]], Cheryl B. Welch, Liberty and Utility : The French Ideologues and the Transformation of Liberalism. New York: Columbia University Press | |||
* [[1994]], | |||
** Emmet Kennedy, Aux origines de l'« Idéologie », Corpus revue de philosophie, n°26/27, pp11-32 | |||
** Elisabeth Schwartz, « Idéologie » et grammaire générale, Corpus revue de philosophie, n°26/27, pp33-55 | |||
* [[1999]], André Cabanis, « Idéologues », In: Dictionnaire Napoléon, Arthème Fayard, vol 2, pp7-8 | |||
* [[2006]], [[Philippe Nemo]], "Les Idéologues et le libéralisme", In: [[Philippe Nemo]] et [[Jean Petitot]], dir., ''Histoire du libéralisme en Europe'', Collection Quadridge, Presses Universitaires de France, pp323-368 | |||
== Articles connexes == | |||
* [[Antoine-Louis Destutt de Tracy|Destutt de Tracy]] | * [[Antoine-Louis Destutt de Tracy|Destutt de Tracy]] | ||
* [[Nicolas de Condorcet|Condorcet]] | * [[Nicolas de Condorcet|Condorcet]] | ||
* [[Étienne Bonnot de Condillac|Condillac]] | * [[Étienne Bonnot de Condillac|Condillac]] | ||
* [[Idéologie]] | |||
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Les Idéologues étaient un groupe de penseurs du XVIIIe-XIXe siècle, réunis à partir de 1795 dans la Société des idéologues créée par Destutt de Tracy. Ce dernier avait forgé le terme d'idéologie, l'utilisant pour la première fois dans son Mémoire sur la faculté de penser de 1798, avec un sens différent de celui que lui donnera Karl Marx bien après. Pour Destutt de Tracy, c'est la « science des idées ».
Placés entre les Lumières et le romantisme, ils font terne figure : austères, dignes et rangés, ils contrastent avec une époque très agitée. Ils sont qualifiés aussi de groupe d'Auteuil ayant l'habitude de se réunir avant la Révolution dans la maison de la veuve d'Helvétius à Auteuil. Ils se retrouvent aussi au sein de la classe des Sciences morales et politiques de l'Institut de France, créée par la loi du 3 brumaire an IV. Ils n'ont guère d'unité : les libéraux (Benjamin Constant) y côtoyant les contre-révolutionnaires (Bonald).
Les Idéologues regroupent des auteurs comme Cabanis, Volney, Garat ou Daunou mais aussi Lavoisier, Condorcet, Laplace, Sieyès ou Jean-Baptiste Say. Ils entendaient instaurer une science des idées, dissiper les mythes et l'obscurantisme. Dans la lignée de la pensée des Lumières françaises, de l'empirisme et du sensualisme de Condillac, qui cherchait déjà l'origine des idées, ils voulaient faire une analyse scientifique de la pensée. Ils se rattachent également pour une partie d'entre eux à un certain positivisme.
Ce courant philosophique qui se développe sous le Directoire et l'Empire napoléonien est méprisé par l'empereur (« Ils sont douze ou quinze et se croient un parti ») qui supprime en 1803 la classe des Sciences morales et politiques pour disperser cette opposition mais leur accorde des places : Cabanis, Sieyès, Destutt de Tracy, Roederer au Sénat avec des titres nobiliaires, les Archives de l'Empire pour Pierre Daunou.
Ils jouent un rôle important dans la mise en place d'un système d'éducation centralisée en France.
Bibliographie
- 1891, F. Picavet, Les Idéologues. Alcan, Paris
- 1935, Charles Hunter Van Duzer, Contribution of the Ideologues to French Revolutionary Thought. Baltimore: Johns Hopkins University Press
- 1984, Cheryl B. Welch, Liberty and Utility : The French Ideologues and the Transformation of Liberalism. New York: Columbia University Press
- 1994,
- Emmet Kennedy, Aux origines de l'« Idéologie », Corpus revue de philosophie, n°26/27, pp11-32
- Elisabeth Schwartz, « Idéologie » et grammaire générale, Corpus revue de philosophie, n°26/27, pp33-55
- 1999, André Cabanis, « Idéologues », In: Dictionnaire Napoléon, Arthème Fayard, vol 2, pp7-8
- 2006, Philippe Nemo, "Les Idéologues et le libéralisme", In: Philippe Nemo et Jean Petitot, dir., Histoire du libéralisme en Europe, Collection Quadridge, Presses Universitaires de France, pp323-368
Articles connexes
Lien externe
- (fr)Les Idéologues et leur postérité, colloque de 1998
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