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'''Thomas Carlyle''' (comté de Dùn Phrìs, [[4 décembre]] [[1795]] – Londres, [[5 février]] [[1881]]) fut un philosophe | '''Thomas Carlyle''' (comté de Dùn Phrìs, [[4 décembre]] [[1795]] – Londres, [[5 février]] [[1881]]) fut un philosophe, écrivain satirique, essayiste, historien et un enseignant écossais de l'époque [[Victoria|victorienne]]. Il est connu pour son point de vue sur l'[[histoire]], qui se résume selon lui à l'histoire des grands hommes, et sur l'[[économie]], qui n'est selon lui qu'une science lugubre (''dismal science''). Il est connu aussi pour sa défense de l'[[esclavage]] (''Occasional Discourse on the Negro Question'', 1849, Fraser's Magazine) qui entacha sa réputation, et à laquelle répliqua son ami [[John Stuart Mill]]. | ||
== Biographie== | == Biographie== | ||
Élevé dans la foi calviniste par des parents qui souhaitaient en faire un pasteur, il perd la foi à l’université d'Édimbourg ([[1819]]-[[1821]]). Ses maux d’estomac, | Élevé dans la foi [[calvinisme|calviniste]] par des parents qui souhaitaient en faire un pasteur, il perd la foi à l’université d'Édimbourg ([[1819]]-[[1821]]). Ses maux d’estomac, peut-être à cause d'un ulcère, contribuent à sa réputation de personnalité désagréable et irascible qui transparaît aussi dans son style. | ||
Très influencé par l'[[idéalisme]] allemand de [[Johann Gottlieb Fichte]], excellent connaisseur de la littérature allemande (Goethe, Schiller), il épouse en [[1826]] Jane Baillie Welsh, elle-même femme de lettres. Leur union, connue par plus de 9000 lettres échangées | Très influencé par l'[[idéalisme]] allemand de [[Johann Gottlieb Fichte]], excellent connaisseur de la littérature allemande ([[Johann Wolfgang von Goethe|Goethe]], Schiller), il épouse en [[1826]] Jane Baillie Welsh, elle-même femme de lettres. Leur union, connue par plus de 9000 lettres échangées, ne devait pas être heureuse et n’a peut-être pas été consommée. Samuel Butler a écrit : « Dieu a été bon de laisser Carlyle et Mrs Carlyle se marier l’un avec l’autre, faisant ainsi deux malheureux plutôt que quatre ». | ||
Il écrit un grand nombre de ses premiers ouvrages dans une ferme écossaise à Craigenputtock. En [[1834]], il s’installe à Londres à Chelsea d’où son surnom de « sage de Chelsea ». Après la mort de sa femme en [[1866]], il sombre dans le désespoir et se retire de toute vie sociale. Il devient recteur de l’université d'Édimbourg. | Il écrit un grand nombre de ses premiers ouvrages dans une ferme écossaise à Craigenputtock. En [[1834]], il s’installe à Londres à Chelsea d’où son surnom de « sage de Chelsea ». Après la mort de sa femme en [[1866]], il sombre dans le désespoir et se retire de toute vie sociale. Il devient recteur de l’université d'Édimbourg. | ||
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== Influences et jugements == | == Influences et jugements == | ||
Carlyle est considéré généralement comme un [[conservateur]] [[tradition]]aliste, défendant l'aristocratie, la hiérarchie et le lien social à l'encontre tant du [[socialisme]] que d'un [[capitalisme]] qu'il critique pour sa tendance à réduire les relations sociales à des liens économiques ([[Marx]] reprendra dans le ''Manifeste du parti communiste'' cette idée de société de | Carlyle est considéré généralement comme un [[conservateur]] [[tradition]]aliste, défendant l'[[aristocratie]], la [[hiérarchie]] et le lien social, à l'encontre tant du [[socialisme]] que d'un [[capitalisme]] qu'il critique pour sa tendance à réduire les relations sociales à des liens économiques ([[Marx]] reprendra dans le ''Manifeste du parti communiste'' cette idée de société de cash nexus ou de cash payment que la [[bourgeoisie]] serait censée imposer). | ||
Son histoire de la [[Révolution française]] (à l'origine une commande adressée à [[John Stuart Mill]]) le rend célèbre : le livre combine un style épique, d'une grande qualité littéraire, avec une remarquable précision historique. | Son histoire de la [[Révolution française]] (à l'origine une commande adressée à [[John Stuart Mill]], qui ne put l'honorer) le rend célèbre : le livre combine un style épique, d'une grande qualité littéraire, avec une remarquable précision historique. | ||
Sa biographie de Frédéric le Grand le rendit populaire en [[Allemagne]]. Certains critiques dénoncent l'influence de sa pensée sur le [[fascisme]] et le [[nazisme]], en raison de son | Sa biographie de Frédéric le Grand le rendit populaire en [[Allemagne]]. Certains critiques dénoncent l'influence de sa pensée sur le [[fascisme]] et le [[nazisme]], en raison de son culte du héros et de son mépris pour la [[démocratie]]. | ||
Pour Walt Whitman (''1881 obituary''), imaginer la pensée britannique sans Carlyle reviendrait à imaginer une armée sans artillerie. [[Mencius Moldbug]] admire sa pensée [[réaction]]naire, sa préférence pour l'ordre plutôt que pour la [[démocratie]]. | Pour Walt Whitman (''1881 obituary''), imaginer la pensée britannique sans Carlyle reviendrait à imaginer une armée sans artillerie. [[Mencius Moldbug]] admire sa pensée [[réaction]]naire, sa préférence pour l'ordre plutôt que pour la [[démocratie]]. | ||
Pour [[George Orwell]], Carlyle fut un « maître du dénigrement ». [[Friedrich Nietzsche]], dont les idées sont proches, le critique pour son moralisme dans ''Au-delà du Bien et du Mal''. | Pour [[George Orwell]], Carlyle fut un « maître du dénigrement ». [[Friedrich Nietzsche]], dont les idées sont proches, le critique pour son moralisme dans ''Au-delà du Bien et du Mal'' ; dans le ''Crépuscule des idoles'', il explique son [[pessimisme]] par une mauvaise digestion et le considère comme un sceptique qui voudrait désespérément avoir la foi. | ||
[[Friedrich Hayek]] critique dans ''La Présomption fatale'' son mépris pour le commerce, justifié par son point de vue que « le travail seul est noble ». Hayek le cite également comme un philosophe qui serait, au même titre que « Houston Stewart Chamberlain, Auguste Comte et Georges Sorel », « aux racines socialistes du nazisme » (''La Route de la servitude''). | [[Friedrich Hayek]] critique dans ''La Présomption fatale'' son mépris pour le commerce, justifié par son point de vue que « le travail seul est noble ». Hayek le cite également comme un philosophe qui serait, au même titre que « Houston Stewart Chamberlain, Auguste Comte et Georges Sorel », « aux racines socialistes du nazisme » (''[[La Route de la servitude]]''). | ||
== | == Informations complémentaires == | ||
=== Publications === | |||
* ''On Heroes and Hero Worship and the Heroic in History'' (Les héros), 1841 <small>[http://www.gutenberg.org/etext/1091 Lire en ligne]</small> | * ''On Heroes and Hero Worship and the Heroic in History'' (Les héros), 1841 <small>[http://www.gutenberg.org/etext/1091 Lire en ligne]</small> | ||
* ''Signs of the Times'', 1829 <small>[http://www.victorianweb.org/authors/carlyle/signs1.html Lire en ligne]</small> | * ''Signs of the Times'', 1829 <small>[http://www.victorianweb.org/authors/carlyle/signs1.html Lire en ligne]</small> | ||
* ''Sartor Resartus'', | |||
* [[1831]], ''Sartor Resartus'', <small>[http://www.gutenberg.org/etext/1051 Lire en ligne]</small> | |||
** Nouvelle édition en [[1908]], New York: E.P. Dutton | |||
* ''The French Revolution : A History'', 1837 <small>[http://www.gutenberg.org/etext/1301 Lire en ligne]</small> | * ''The French Revolution : A History'', 1837 <small>[http://www.gutenberg.org/etext/1301 Lire en ligne]</small> | ||
* ''Past and Present'', 1843 <small>[http://www.gutenberg.org/etext/13534 Lire en ligne]</small> | * ''Past and Present'', 1843 <small>[http://www.gutenberg.org/etext/13534 Lire en ligne]</small> | ||
* ''Oliver Cromwell's letters and speeches, with elucidations'', publié par Thomas Carlyle, 3 vol., 1845 <small>[http://www.gasl.org/refbib/Carlyle__Cromwell.pdf Lire en ligne] ([http://www.questia.com/PM.qst?a=o&d=98993729 autre version, également en ligne])</small> | * ''Oliver Cromwell's letters and speeches, with elucidations'', publié par Thomas Carlyle, 3 vol., 1845 <small>[http://www.gasl.org/refbib/Carlyle__Cromwell.pdf Lire en ligne] ([http://www.questia.com/PM.qst?a=o&d=98993729 autre version, également en ligne])</small> | ||
* [[1849]], "Occasional Discourse on the Negro Question", Fraser’s Magazine for Town and Country, Vol 40, December, pp670-679 | |||
** John Morrill, ''Textualizing and Contextualizing Cromwell'', in ''Historical Journal'', 1990, 33/3, p.629-639, ISSN 0018-246X (disponible sur [http://www.jstor.org/pss/2639734 Jstor]). Ce texte étudie les éditions d'Abbott et de Carlyle. | ** John Morrill, ''Textualizing and Contextualizing Cromwell'', in ''Historical Journal'', 1990, 33/3, p.629-639, ISSN 0018-246X (disponible sur [http://www.jstor.org/pss/2639734 Jstor]). Ce texte étudie les éditions d'Abbott et de Carlyle. | ||
* ''An Occasional Discourse on the Nigger Question'', 1849 <small>[http://en.wikisource.org/wiki/Occasional_Discourse_on_the_Negro_Question Lire en ligne]</small> | * ''An Occasional Discourse on the Nigger Question'', 1849 <small>[http://en.wikisource.org/wiki/Occasional_Discourse_on_the_Negro_Question Lire en ligne]</small> | ||
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* ''History of Friedrich II of Prussia'', 1858 <small>[http://www-2.cs.cmu.edu/~spok/metabook/fgreat.html Lire en ligne]</small> | * ''History of Friedrich II of Prussia'', 1858 <small>[http://www-2.cs.cmu.edu/~spok/metabook/fgreat.html Lire en ligne]</small> | ||
==Citations== | === Citations=== | ||
* L'[[histoire]] est l'essence d'innombrables biographies. | * L'[[histoire]] est l'essence d'innombrables biographies. | ||
* La [[guerre]] est une dispute entre deux voleurs trop peureux pour s'engager eux-mêmes dans la bataille. | * La [[guerre]] est une dispute entre deux voleurs trop peureux pour s'engager eux-mêmes dans la bataille. | ||
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* Heureux le peuple dont les annales sont blanches dans les livres d'histoire ! | * Heureux le peuple dont les annales sont blanches dans les livres d'histoire ! | ||
* Si « esclave » signifie essentiellement « serviteur engagé à vie », ou par contrat à longue durée non aisément dissoluble, je pose la question : est-ce que, parmi toutes les affaires humaines, un « contrat à longue durée » n'est pas précisément le type de contrat que l'on recherche, une fois qu'on a trouvé les bonnes clauses ? Être un serviteur engagé à vie, si les bonnes clauses ont été spécifiées (ce que je ne prétends pas), me semble bien préférable à être un serviteur engagé pour un mois, ou engagé par un contrat qui peut être dénoncé au jour le jour. (''Occasional Discourse on the Negro Question'', 1849) | * Si « esclave » signifie essentiellement « serviteur engagé à vie », ou par contrat à longue durée non aisément dissoluble, je pose la question : est-ce que, parmi toutes les affaires humaines, un « contrat à longue durée » n'est pas précisément le type de contrat que l'on recherche, une fois qu'on a trouvé les bonnes clauses ? Être un serviteur engagé à vie, si les bonnes clauses ont été spécifiées (ce que je ne prétends pas), me semble bien préférable à être un serviteur engagé pour un mois, ou engagé par un contrat qui peut être dénoncé au jour le jour. (''Occasional Discourse on the Negro Question'', 1849) | ||
* Une continuelle malhonnêteté avec soi-même - voilà son signe distinctif, c'est cela qui le rend et continue de le rendre intéressant. (...) Au fond, Carlyle est un athée anglais qui voudrait mettre son point d'honneur à ne ''pas'' l'être. ([[Friedrich Nietzsche]], Crépuscule des idoles) | |||
=== Littérature secondaire === | |||
* [[1881]], James Anthony Froude, dir., "Thomas Carlyle, Reminiscences", Harper & Brothers | |||
* [[1910]], C. E. Vaughan, "Carlyle and his German Masters", In: Members of the English Association, dir., "Essays and Studies", Oxford, pp168-196 | |||
* [[1913]], Louis Cazamian, "Carlyle", Paris | |||
* [[1921]], F. W. Roe, "The Social Philosophy of Carlyle and Ruskin", New York | |||
* [[1930]], | |||
** Crane Brinton, "Carlyle, Thomas", In: Edwin R. A. Seligman, dir., "Encyclopaedia of The Social Sciences", Vol III, New York: MacMillan | |||
*** Nouvelle édition en [[1937]], New York: MacMillan | |||
*** 10ème édition en [[1953]], [https://archive.org/details/in.ernet.dli.2015.85444/page/n27/mode/1up? "Carlyle, Thomas"], In: Edwin R. A. Seligman, dir., "Encyclopaedia of The Social Sciences", Vol III, New York: MacMillan, pp229-230 | |||
* [[1940]], Richard W. Armour, Raymond F. Howes, "Thomas Carlyle 1795–1881", In: Richard W. Armour, Raymond F. Howes, "Coleridge the Talker: A Series of Contemporary Descriptions and Comments", Cornell University Press, pp109-121 | |||
* [[1964]], Joseph Slater, dir., "The Correspondence of Emerson and Carlyle", New York: Columbia University Press | |||
* [[1986]], Jonathan Mendilow, [https://archive.org/details/rediscoveries0000unse_x6j1/page/n10/mode/1up?q=%22The+political%22 "The Political Philosophy of Thomas Carlyle (1795— 1881): Towards a Theory of Catch-All Extremism"], In: John A. Hall, dir., [https://archive.org/details/rediscoveries0000unse_x6j1/page/n10/mode/1up?q=%22The+political%22 "Rediscoveries: Some Neglected Modern European Political Thinkers"], Oxford: Clarendon Press, pp1-26 | |||
=== Liens externes === | |||
* {{en}}[http://en.wikipedia.org/wiki/Thomas_Carlyle Thomas Carlyle sur Wikipedia] | * {{en}}[http://en.wikipedia.org/wiki/Thomas_Carlyle Thomas Carlyle sur Wikipedia] | ||
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Thomas Carlyle | |||||
historien, philosophe | |||||
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Dates | 1795 - 1881 | ||||
![]() | |||||
Tendance | conservateur | ||||
Nationalité | ![]() ![]() | ||||
Articles internes | Autres articles sur Thomas Carlyle | ||||
Citation | Je ne crois pas en la sagesse collective de l'ignorance individuelle. | ||||
Interwikis sur Thomas Carlyle | |||||
Thomas Carlyle (comté de Dùn Phrìs, 4 décembre 1795 – Londres, 5 février 1881) fut un philosophe, écrivain satirique, essayiste, historien et un enseignant écossais de l'époque victorienne. Il est connu pour son point de vue sur l'histoire, qui se résume selon lui à l'histoire des grands hommes, et sur l'économie, qui n'est selon lui qu'une science lugubre (dismal science). Il est connu aussi pour sa défense de l'esclavage (Occasional Discourse on the Negro Question, 1849, Fraser's Magazine) qui entacha sa réputation, et à laquelle répliqua son ami John Stuart Mill.
Biographie
Élevé dans la foi calviniste par des parents qui souhaitaient en faire un pasteur, il perd la foi à l’université d'Édimbourg (1819-1821). Ses maux d’estomac, peut-être à cause d'un ulcère, contribuent à sa réputation de personnalité désagréable et irascible qui transparaît aussi dans son style.
Très influencé par l'idéalisme allemand de Johann Gottlieb Fichte, excellent connaisseur de la littérature allemande (Goethe, Schiller), il épouse en 1826 Jane Baillie Welsh, elle-même femme de lettres. Leur union, connue par plus de 9000 lettres échangées, ne devait pas être heureuse et n’a peut-être pas été consommée. Samuel Butler a écrit : « Dieu a été bon de laisser Carlyle et Mrs Carlyle se marier l’un avec l’autre, faisant ainsi deux malheureux plutôt que quatre ».
Il écrit un grand nombre de ses premiers ouvrages dans une ferme écossaise à Craigenputtock. En 1834, il s’installe à Londres à Chelsea d’où son surnom de « sage de Chelsea ». Après la mort de sa femme en 1866, il sombre dans le désespoir et se retire de toute vie sociale. Il devient recteur de l’université d'Édimbourg.
Influences et jugements
Carlyle est considéré généralement comme un conservateur traditionaliste, défendant l'aristocratie, la hiérarchie et le lien social, à l'encontre tant du socialisme que d'un capitalisme qu'il critique pour sa tendance à réduire les relations sociales à des liens économiques (Marx reprendra dans le Manifeste du parti communiste cette idée de société de cash nexus ou de cash payment que la bourgeoisie serait censée imposer).
Son histoire de la Révolution française (à l'origine une commande adressée à John Stuart Mill, qui ne put l'honorer) le rend célèbre : le livre combine un style épique, d'une grande qualité littéraire, avec une remarquable précision historique.
Sa biographie de Frédéric le Grand le rendit populaire en Allemagne. Certains critiques dénoncent l'influence de sa pensée sur le fascisme et le nazisme, en raison de son culte du héros et de son mépris pour la démocratie.
Pour Walt Whitman (1881 obituary), imaginer la pensée britannique sans Carlyle reviendrait à imaginer une armée sans artillerie. Mencius Moldbug admire sa pensée réactionnaire, sa préférence pour l'ordre plutôt que pour la démocratie.
Pour George Orwell, Carlyle fut un « maître du dénigrement ». Friedrich Nietzsche, dont les idées sont proches, le critique pour son moralisme dans Au-delà du Bien et du Mal ; dans le Crépuscule des idoles, il explique son pessimisme par une mauvaise digestion et le considère comme un sceptique qui voudrait désespérément avoir la foi.
Friedrich Hayek critique dans La Présomption fatale son mépris pour le commerce, justifié par son point de vue que « le travail seul est noble ». Hayek le cite également comme un philosophe qui serait, au même titre que « Houston Stewart Chamberlain, Auguste Comte et Georges Sorel », « aux racines socialistes du nazisme » (La Route de la servitude).
Informations complémentaires
Publications
- On Heroes and Hero Worship and the Heroic in History (Les héros), 1841 Lire en ligne
- Signs of the Times, 1829 Lire en ligne
- 1831, Sartor Resartus, Lire en ligne
- Nouvelle édition en 1908, New York: E.P. Dutton
- The French Revolution : A History, 1837 Lire en ligne
- Past and Present, 1843 Lire en ligne
- Oliver Cromwell's letters and speeches, with elucidations, publié par Thomas Carlyle, 3 vol., 1845 Lire en ligne (autre version, également en ligne)
- 1849, "Occasional Discourse on the Negro Question", Fraser’s Magazine for Town and Country, Vol 40, December, pp670-679
- John Morrill, Textualizing and Contextualizing Cromwell, in Historical Journal, 1990, 33/3, p.629-639, ISSN 0018-246X (disponible sur Jstor). Ce texte étudie les éditions d'Abbott et de Carlyle.
- An Occasional Discourse on the Nigger Question, 1849 Lire en ligne
- Latter-Day Pamphlets, 1850 Lire en ligne
- The Life Of John Sterling, 1851 Lire en ligne
- History of Friedrich II of Prussia, 1858 Lire en ligne
Citations
- L'histoire est l'essence d'innombrables biographies.
- La guerre est une dispute entre deux voleurs trop peureux pour s'engager eux-mêmes dans la bataille.
- La réforme n'est pas agréable, mais bouleversante. Personne, encore moins une nation, ne peut se réformer sans souffrance ni dur labeur.
- Apprenez à un perroquet les termes « offre et demande » et vous obtenez un économiste.
- Aucun homme sage n'entreprendra de réformer le monde ou de réformer une nation. La seule réforme durable, quoique bien plus lente, est celle que l'on commence et perfectionne sur soi-même.
- L'on a beaucoup écrit sur la façon dont Mahomet propagea sa religion par le sabre. Il y a, sans doute, beaucoup d'honnêteté de la part des chrétiens à se vanter d'avoir, eux, propagé leur religion pacifiquement.
- La créature vivante la plus faible, en concentrant ses forces sur un seul objet, peut accomplir quelque chose. Le plus fort, en distribuant ses forces sur un plus grand nombre d'objets, peut échouer à accomplir quoi que ce soit. Une goutte d'eau, à force de tomber, creuse son passage à travers la roche la plus dure. Le torrent se précipite sur le rocher dans un épouvantable vacarme, mais ne laisse aucune trace derrière lui.
- Heureux le peuple dont les annales sont blanches dans les livres d'histoire !
- Si « esclave » signifie essentiellement « serviteur engagé à vie », ou par contrat à longue durée non aisément dissoluble, je pose la question : est-ce que, parmi toutes les affaires humaines, un « contrat à longue durée » n'est pas précisément le type de contrat que l'on recherche, une fois qu'on a trouvé les bonnes clauses ? Être un serviteur engagé à vie, si les bonnes clauses ont été spécifiées (ce que je ne prétends pas), me semble bien préférable à être un serviteur engagé pour un mois, ou engagé par un contrat qui peut être dénoncé au jour le jour. (Occasional Discourse on the Negro Question, 1849)
- Une continuelle malhonnêteté avec soi-même - voilà son signe distinctif, c'est cela qui le rend et continue de le rendre intéressant. (...) Au fond, Carlyle est un athée anglais qui voudrait mettre son point d'honneur à ne pas l'être. (Friedrich Nietzsche, Crépuscule des idoles)
Littérature secondaire
- 1881, James Anthony Froude, dir., "Thomas Carlyle, Reminiscences", Harper & Brothers
- 1910, C. E. Vaughan, "Carlyle and his German Masters", In: Members of the English Association, dir., "Essays and Studies", Oxford, pp168-196
- 1913, Louis Cazamian, "Carlyle", Paris
- 1921, F. W. Roe, "The Social Philosophy of Carlyle and Ruskin", New York
- 1930,
- Crane Brinton, "Carlyle, Thomas", In: Edwin R. A. Seligman, dir., "Encyclopaedia of The Social Sciences", Vol III, New York: MacMillan
- Nouvelle édition en 1937, New York: MacMillan
- 10ème édition en 1953, "Carlyle, Thomas", In: Edwin R. A. Seligman, dir., "Encyclopaedia of The Social Sciences", Vol III, New York: MacMillan, pp229-230
- Crane Brinton, "Carlyle, Thomas", In: Edwin R. A. Seligman, dir., "Encyclopaedia of The Social Sciences", Vol III, New York: MacMillan
- 1940, Richard W. Armour, Raymond F. Howes, "Thomas Carlyle 1795–1881", In: Richard W. Armour, Raymond F. Howes, "Coleridge the Talker: A Series of Contemporary Descriptions and Comments", Cornell University Press, pp109-121
- 1964, Joseph Slater, dir., "The Correspondence of Emerson and Carlyle", New York: Columbia University Press
- 1986, Jonathan Mendilow, "The Political Philosophy of Thomas Carlyle (1795— 1881): Towards a Theory of Catch-All Extremism", In: John A. Hall, dir., "Rediscoveries: Some Neglected Modern European Political Thinkers", Oxford: Clarendon Press, pp1-26
Liens externes
- (en)Thomas Carlyle sur Wikipedia
- (en)The dismal science sur Wikipedia
- (en)Why Carlyle matters par Mencius Moldbug
- (en)From Mises to Carlyle: my sick journey to the dark side of the force par Mencius Moldbug
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