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Différences entre les versions de « Benjamin Tucker »
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''La Liberté'' a édité l'œuvre originale de [[Lysander Spooner]], [[Auberon Herbert]], Victor Yarros, et Lillian Harman, fille de Moïse Harman, anarchiste favorable à l'amour libre. ''La Liberté'' a également édité le premier article original de George Bernard Shaw aux États-Unis ou encore la traduction des premiers écrits de [[Friedrich Nietzsche]]. | ''La Liberté'' a édité l'œuvre originale de [[Lysander Spooner]], [[Auberon Herbert]], [[Victor Yarros]], et Lillian Harman, fille de Moïse Harman, anarchiste favorable à l'amour libre. ''La Liberté'' a également édité le premier article original de George Bernard Shaw aux États-Unis ou encore la traduction des premiers écrits de [[Friedrich Nietzsche]]. | ||
Le périodique de Tucker a également servi de canal principal aux stirneriens. Ceci a mené à un schisme au sein de l'individualisme américain entre le nombre de plus en plus important des "égoïstes" stirnériens et les jusnaturalistes spooneriens. Tant les "égoïstes" que les partisans de la [[loi naturelle]] rejettent l'autorité coercitive, la [[loi|législation]] subie, et la notion de [[contrat social]]. Cependant, ils diffèrent quant à la base philosophique de leur [[individualisme]] : la théorie du [[droit naturel]] dérive d'une conception du droit individuel naturel exempt de [[coercition]], tandis que l'anarchisme "égoïste" est un compromis pragmatique par lequel chaque individu cherche seulement son propre intérêt. Après avoir rejeté la philosophie morale de [[Lysander Spooner]] (aussi bien que celles de Warren et de [[Pierre-Joseph Proudhon|Proudhon]], que Tucker considère comme les premiers anarchistes), ''La Liberté'' a également abandonné les partisans des [[droit naturel|droits naturels]], doctrine perçue alors comme une philosophie morale démodée et superstitieuse. | Le périodique de Tucker a également servi de canal principal aux stirneriens. Ceci a mené à un schisme au sein de l'individualisme américain entre le nombre de plus en plus important des "égoïstes" stirnériens et les jusnaturalistes spooneriens. Tant les "égoïstes" que les partisans de la [[loi naturelle]] rejettent l'autorité coercitive, la [[loi|législation]] subie, et la notion de [[contrat social]]. Cependant, ils diffèrent quant à la base philosophique de leur [[individualisme]] : la théorie du [[droit naturel]] dérive d'une conception du droit individuel naturel exempt de [[coercition]], tandis que l'anarchisme "égoïste" est un compromis pragmatique par lequel chaque individu cherche seulement son propre intérêt. Après avoir rejeté la philosophie morale de [[Lysander Spooner]] (aussi bien que celles de Warren et de [[Pierre-Joseph Proudhon|Proudhon]], que Tucker considère comme les premiers anarchistes), ''La Liberté'' a également abandonné les partisans des [[droit naturel|droits naturels]], doctrine perçue alors comme une philosophie morale démodée et superstitieuse. |
Version du 9 mai 2010 à 19:30
Benjamin Tucker | |||||
philosophe et journaliste | |||||
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Dates | 1854 - 1939 | ||||
Tendance | anarchisme individualiste | ||||
Nationalité | ![]() | ||||
Articles internes | Autres articles sur Benjamin Tucker | ||||
Citation | « le meilleur gouvernement est celui qui gouverne le moins, et que celui qui gouverne le moins n'existe pas » | ||||
Interwikis sur Benjamin Tucker | |||||
Benjamin Tucker (1854 - 1939) fut le principal partisan de l'anarchisme individualiste au XIXe siècle aux États-Unis.
Présentation
Benjamin Ricketson Tucker a contribué à l'anarchisme américain tant comme éditeur que par ses propres écrits. En éditant le périodique anarchiste, La Liberté, Tucker a filtré et a intégré les théories de penseurs européens tels que Pierre Joseph Proudhon avec la pensée des activistes américains individualistes, Lysander Spooner, William Greene et Josiah Warren, aussi bien que les idées de libre pensée et d'amour libre afin de produire un système philosophique anarchiste individualiste rigoureux. Tucker partage avec les avocats de l'amour libre et de la libre pensée un mépris de la législation religieuse et des prohibitions visant les comportements non envahissants.
Il fut le premier à traduire en anglais Qu'est ce la propriété? de Proudhon et L'Unique et sa propriété de Max Stirner. Tucker a revendiqué ce travail comme la réalisation dont il était le plus fier.
Il y a chez Liberty une profonde hostilité à l’égard d’un certain capitalisme, le capitalisme d’Etat. Tucker insiste sur le fait que tous les monopoles, fussent-ils privés, ne peuvent se maintenir qu’avec le soutien de l’Etat. Il en conclut que, plutôt que de renforcer l’autorité comme le préconisent les marxistes, il faut à l’inverse l’évacuer du jeu économique et laisser se déployer le principe qui lui est le plus hostile, la liberté. Cette condamnation des monopoles autorise Tucker à tancer la bourgeoisie qui en bénéficie, tout en proclamant bien haut ses préférences libérales. Il en conclut même que « les seuls qui croient vraiment au laisser-faire sont les anarchistes ».
La Liberté a édité l'œuvre originale de Lysander Spooner, Auberon Herbert, Victor Yarros, et Lillian Harman, fille de Moïse Harman, anarchiste favorable à l'amour libre. La Liberté a également édité le premier article original de George Bernard Shaw aux États-Unis ou encore la traduction des premiers écrits de Friedrich Nietzsche.
Le périodique de Tucker a également servi de canal principal aux stirneriens. Ceci a mené à un schisme au sein de l'individualisme américain entre le nombre de plus en plus important des "égoïstes" stirnériens et les jusnaturalistes spooneriens. Tant les "égoïstes" que les partisans de la loi naturelle rejettent l'autorité coercitive, la législation subie, et la notion de contrat social. Cependant, ils diffèrent quant à la base philosophique de leur individualisme : la théorie du droit naturel dérive d'une conception du droit individuel naturel exempt de coercition, tandis que l'anarchisme "égoïste" est un compromis pragmatique par lequel chaque individu cherche seulement son propre intérêt. Après avoir rejeté la philosophie morale de Lysander Spooner (aussi bien que celles de Warren et de Proudhon, que Tucker considère comme les premiers anarchistes), La Liberté a également abandonné les partisans des droits naturels, doctrine perçue alors comme une philosophie morale démodée et superstitieuse.
Pour Tucker, les anarchistes doivent être considérés comme des « démocrates jeffersoniens impavides ». En une phase combinant Thomas Jefferson et Henry-David Thoreau, il estime que « le meilleur gouvernement est celui qui gouverne le moins, et que celui qui gouverne le moins n'existe pas ».
Bibliographie
- 1881,
- a. On Picket Duty, Liberty, 1, August 6, p1
- b. About Progressive People, Liberty, 1, August 6, p1
- 1887, Anarchy in Germany, Liberty, 5, December 31, p4
- 1888, A French View of Boston Anarchists, Liberty, 6 (4),
- 1893, Instead of a Book, by a Man Too Busy to Write One; A Fragmentary Exposition of Philosophical Anarchism. New York
- 1907, On Picket Duty, Liberty, 16, April, p1
- 1908, On Picket Duty, Liberty, 17, April, pp1–3
Littérature secondaire
- 1926, C. L. Swartz, dir., Individual Liberty, New York: Vanguard
- 1998, Wendy McElroy, "Benjamin Tucker, Liberty, and Individualist Anarchism", The Independent Review, Vol 2, n°3, Winter
Citations
“ | le meilleur gouvernement est celui qui gouverne le moins, et que celui qui gouverne le moins n'existe pas. | ” |
“ | les seuls qui croient vraiment au laisser-faire sont les anarchistes. | ” |
“ | La défense est un service comme les autres. C’est un travail à la fois utile et désiré, et donc un bien économique sujet à la loi de l’offre et de la demande. Sur un marché libre, ce bien serait fourni au prix de sa production. La compétition prévalant, le succès irait à ceux qui fournissent le meilleur article au meilleur prix. La production et la vente de ce bien sont, aujourd'hui, monopolisés par l’Etat. Et l’Etat, comme tous les détenteurs de monopoles, propose des prix exorbitants. | ” |
Voir aussi
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