Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !
Différences entre les versions de « Too big to fail »
Ligne 41 : | Ligne 41 : | ||
* {{fr}}[http://www.contrepoints.org/2011/03/18/17469-too-big-to-fail Too Big To Fail], Georges Kaplan sur ''[[Contrepoints]]'' | * {{fr}}[http://www.contrepoints.org/2011/03/18/17469-too-big-to-fail Too Big To Fail], Georges Kaplan sur ''[[Contrepoints]]'' | ||
* {{fr}}[http://www.contrepoints.org/2011/03/15/16967-les-too-big-to-fail-destabilisent-leconomie-us Les too big to fail déstabilisent l'économie US], [[Vincent Bénard]] sur ''[[Contrepoints]]'' | * {{fr}}[http://www.contrepoints.org/2011/03/15/16967-les-too-big-to-fail-destabilisent-leconomie-us Les too big to fail déstabilisent l'économie US], [[Vincent Bénard]] sur ''[[Contrepoints]]'' | ||
* {{fr}}[http://institutdeslibertes.org/too-big-to-fail-ou-le-face-je-gagne-pile-tu-perds “Too big to fail” ou le « face je gagne, pile tu perds »] (Jean-Claude Gruffat) | |||
=== En anglais === | === En anglais === |
Version du 16 octobre 2013 à 19:32
L'expression Too Big to Fail (Trop gros pour tomber) signifie que certaines entreprises sont jugées par l'État trop grosses pour les laisser faire faillite, en particulier dans le domaine bancaire[1]. Elle s'est progressivement étendue à l'ensemble des très grandes entreprises. C'est un des nombreux effets pervers de l'interventionnisme étatique, qui encourage la prise de risque (aléa moral).
Conséquence de l'interventionnisme
Cette politique s'est développée aux États-Unis avec le Federal Deposit Insurance Act de 1950. Il autorise l'État fédéral américain à aider une banque en difficulté par des prêts ou le rachat d'actifs dès que « la continuité des opérations de la banque est essentielle pour fournir un service bancaire adéquat » à l'économie. Cette clause a été invoquée à partir de 1969[2].
Ces politiques publiques ont de puissants effets pervers avec l'aléa moral : sachant que l'État ne les laissera pas tomber, les banques sont incitées à prendre des risques démesurés. Ainsi, dans le cas de la faillite de Lehman Brothers, un mémo secret de son PDG, Richard Fuld, déclarait en 2008 que les relations avec le Trésor étaient bonnes et sous-entendait que les prises de risque excessives pouvaient continuer puisque le Trésor sauverait l'entreprise en cas de crise[3]. Pour ces raisons, les libéraux sont critiques des politiques du type too big to fail.
Parmi les propositions émises pour lutter contre le Too big to fail, figurent le démantèlement des grandes banques (Henry Kaufman par exemple : "too big to fail is too big to exist") ou l'intégration par les banques de la « protection » que représente la garantie étatique par un impôt supplémentaire sur les grands établissements. Il est proposé aussi d'augmenter les fonds propres des banques, de cloisonner une banque d'avec ses filiales ou de les forcer à adopter une structure de holding.
Explication libertarienne
Pour les libertariens, le monopole d'émission monétaire qui est le fait de la banque centrale est une des principales causes du Too big to fail dans le domaine bancaire :
- Le problème c'est que ces banques, quelles qu'elles soient, ont une espèce de parachute, qui est le prêteur en dernier ressort, la banque centrale. Et par conséquent, elles prennent des risques (...). La banque centrale génère ce qu'on appelle un risque moral : elle fausse les calculs et les gens s'aventurent dans de mauvais investissements. (Philippe Simonnot, L’euro est une fausse monnaie, c’est pour cela qu’elle est en crise)
- Lorsque le prêteur en dernier ressort existe (pour éviter le risque systémique, prétend-on), c'est une incitation à prendre trop de risques. (...) On va mutualiser le coût du risque tandis que les profits vont rester individuels. La conséquence de cela est précisément que cela crée un risque systémique, car on incite les banques à prendre trop de risques. (Pascal Salin)
Too big to go in jail
Une conséquence naturelle du "too big to fail" est l'immunité judiciaire des entités concernées, notamment en matière de finance, où l'on trouve des fraudes massives sanctionnées par des amendes symboliques ou jamais sanctionnées (scandale du Libor au Royaume-Uni en 2012[4] ; MF Global en 2011 qui s'empare de l'or de ses clients, etc.) ou des manipulations de marché en toute impunité.
Bibliographie
- 1990,
- a. George G. Kaufman, "Are Some Banks Too Large to Fail? Myth and Reality", "Contemporary Economic Policy", volume 8, 4, pp1-14
- b. Maureen O'Hara et Wayne Shaw, "Deposit Insurance and Wealth Effects: The Value of Being ‘Too Big to Fail’", Journal of Finance, volume=45,5, pp.1587–1600
- 1997, Arthur J. Rolnick, "A Plan to Adress the Too Big To Fail Problem", [lire en ligne]
- 2004, Gary H. Stern et Ron J. Feldman, Too Big to Fail: The Hazards of Bank Bailouts, Brookings Institution Press, ISBN 0815781520
- 2006, Frederic S. Mishkin, "How Big a Problem is Too Big to Fail? A Review of Gary Stern and Ron Feldman's Too Big to Fail: The Hazards of Bank Bailouts", Journal of Economic Literature, volume 44,4, pp.988–1004
Voir aussi
Citations
- Pourquoi y a-t-il tant de produits financiers toxiques ? Il faut bien se dire qu’au départ c’est une décision politique. Les gouvernements ont estimé que 2% de croissance ça ne suffisait pas, il fallait du 5%. On a alors dit aux banquiers : "Allez-y ! Et si en plus vous faites des conneries, on sera là pour payer". (...) Ils font des trucs de plus en plus pourris, car il faut l’effet de levier maximum pour battre le petit copain. Au bout d’un moment ça vous explose à la figure. (Olivier Delamarche[5])
Notes et références
- ↑ Federal Reserve Bank of Richmond Economic Quarterly Volume 91/2 Spring 2005 by Ennis, Huberto M.; Malek, H.S
- ↑ Commercial Banking Regulation
- ↑ "Lehman Brothers and the crisis : a year on", The Economist, 12 septembre 2009, p.86
- ↑ LIBOR trafiqué : le plus grand scandale financier de tous les temps ?, Contrepoints
- ↑ Entretien avec Olivier Delamarche : la fin du monde pour bientôt ?
Liens externes
En français
- (fr)Too Big To Fail, Georges Kaplan sur Contrepoints
- (fr)Les too big to fail déstabilisent l'économie US, Vincent Bénard sur Contrepoints
- (fr)“Too big to fail” ou le « face je gagne, pile tu perds » (Jean-Claude Gruffat)
En anglais
- (en)
[pdf]Continental Illinois and Too Big to Fail
- (en)
[pdf]Too big to fail in US banking: Quo Vadis?
- (en)
[pdf]Too Big To Fail
- (en)Financial regulations, Gary Becker sur le Becker-Posner blog
![]() |
Accédez d'un seul coup d’œil au portail économie. |