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Ulysses S. Grant
Ulysses S. Grant | |||||
homme politique | |||||
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Dates | 1822-1885 | ||||
Tendance | |||||
Nationalité | États-Unis | ||||
Articles internes | Autres articles sur Ulysses S. Grant | ||||
Citation | |||||
Interwikis sur Ulysses S. Grant | |||||
Hiram Ulysses dit Ulysses Simpson Grant (Point Pleasant, comté de Clermont, Ohio, 27 avril 1822 - Mount McGregor, comté de Saratoga, New York, 23 juillet 1885) est un général américain, chef des troupes de l'Union lors de la Guerre de Sécession et le dix-huitième président des États-Unis d'Amérique. Il est élu pour deux mandats consécutifs de 1869 à 1877.
Il a dirigé une administration marquée par de graves scandales et la corruption. Les historiens s'accordent toutefois pour dire que Grant était lui-même intègre et que le blâme doit retomber sur son gouvernement.
Une première carrière militaire qui tourne court
Fils d’un tanneur originaire de Pennsylvannie, il passe son enfance et son adolescence dans le comté de Brown (Ohio) où il manifeste un grand amour pour les chevaux. Un représentant de l’Ohio le fait entrer à West Point et l’inscrit par erreur sous le nom de Ulysses Simpson Grant qu’il devait conserver : il en sort diplômé en 1843 avec la réputation d’un excellent cavalier.
Bien qu'il ait jugé dans ses Mémoires cette guerre injuste, il sert comme lieutenant faisant fonction de quartier-maître en charge de l’équipement pendant la guerre du Mexique sous les ordres des généraux Zachary Taylor et Winfield Scott, participant aux batailles de Resaca de la Palma, Palo Alto, Monterrey et Vera Cruz. Par deux fois il est décoré pour actes de bravoure : à Molino del Rey et Chapultepec. Dans l’un de ses rapports, le capitaine Robert E. Lee fait l’éloge du lieutenant Grant. Il devait se marier avec Julia Boggs Dent (1826-1902), fille d'un propriétaire d'esclaves du Missouri le 22 août 1848.
Promu capitaine, il est muté après le conflit dans un poste militaire isolé dans le nord de la Californie, où il sombre dans l’alcool et la dépression. Le 31 juillet 1854, il démissionne de l'armée : une rumeur persistante assure qu’il a préféré éviter d’être traduit en cour martiale. Suivent sept ans de vie civile. Il va d'abord être fermier sur des terres cédées par son beau-père, utilisant des esclaves. N'arrivant pas à vivre de son exploitation il va alors enchaîner différents métiers, sans grand succès. Il se montre proche du parti démocrate dans les années qui précèdent la Guerre de Sécession.
La grande figure de la Guerre de Sécession
Histoire des États-Unis |
« J’ose me croire assez compétent pour commander un régiment » écrit-il le 24 mai 1861. Sa lettre reste sans réponse mais le gouverneur de l’Illinois qui cherchait désespérément des officiers capables pour encadrer les volontaires très rebelles de l’Illinois fait de lui le colonel du 21e régiment d’infanterie de l’Illinois (juin 1861). Il devient, toujours par protection politique, celle d’Elihu Washburn, représentant de l’Illinois et de John Sherman (le frère du général), sénateur de l’Ohio, général de brigade en août.
Son laconisme, sa simplicité, son bon sens lui valent le respect et l’obéissance de ses hommes. Contrairement à tant d’autres commandants, il ne réclame presque jamais de renforts, ne se plaint ni ne se querelle avec ses collaborateurs. Il se contente d’aller de l’avant et de remplir la tâche qu’on lui a confiée, avec les ressources qu’il a sous la main. Il se fait connaître sur le Mississipi. Le 7 novembre 1861, à Belmont (Missouri), il met en déroute une force rebelle avant d’échapper à une contre-attaque des renforts venus de Columbus, montrant ainsi un grand sang-froid. En collaboration avec la flottille de Andrew H. Foote, il s’empare de Fort Henry (5 février 1862) sur la Tennessee.
Sans avoir lu Jomini, il devait se révéler le stratège le plus heureux de la guerre. Mais lors de la difficile prise de Fort Donelson (16 février), sur la Cumberland, il révèle une de ses constantes à la fois force et faiblesse : il pense toujours davantage à ce qu’il a l’intention de faire à l’ennemi qu’à ce que ce dernier risque de lui faire. Il exige de son adversaire, Bruckner, son ancien condisciple de West Point, une « capitulation inconditionnelle ». Cette première victoire importante de l’Union fait de lui, l’homme au cigare, une figure nationale. Lincoln le nomme général de division.
À Shiloh (6-7 avril 1862), Grant se fait surprendre par Johnston, qui va se faire tuer, essayant de reprendre le Tennessee. A la tête d’une des divisions, William Tecumseh Sherman, va montrer un remarquable sang-froid et empêcher la débandade. A la fin de la première journée, certains de ses officiers proposant une retraite, Grant s’écrie : « Une retraite mais vous n’y pensez pas ! J’ai l’intention d’attaquer à l’aube et de les battre à plate couture. » Après une seconde journée de combats féroces, les sudistes sous le commandement de Beauregard battent en retraite. Cette bataille était la plus sanglante jamais livrée jusqu’alors aux Etats-Unis avec au moins vingt mille morts et blessés. Shiloh fait prendre conscience à Grant que seule une conquête absolue du Sud pouvait sauver l’Union. Son unique désir est de « mater la rébellion » Très critiqué après Shiloh, traité d’incompétent et de sac à vin, Grant est soutenu par Abraham Lincoln qui répond à un républicain de Pennsylvanie : « je ne peux pas me passer de cet homme ; il se bat ».
Placé sous les ordres de Halleck jusqu’en juillet 1862, il va ensuite jouer le rôle principal sur le front de l’ouest. Sa première campagne pour s’emparer de Vicksburg, la position clé sur le Mississipi échoue en décembre 1862. Lincoln reste néanmoins sourd à tous ceux qui lui demandent de sacrifier le général car il veut « des généraux prêts à livrer des batailles et à remporter des victoires ». Sa seconde campagne associant toujours l’armée et la marine devait se révéler plus concluante et l’une des plus brillantes de l’histoire militaire. Lincoln disait qu’il aimerait bien connaître la marque de whisky de Grant pour pouvoir en envoyer à ses autres généraux. Sujet à d’atroces migraines provoquées par la tension nerveuse et le manque de sommeil, Grant a parfois un comportement hébété qui pouvait donner l’impression qu’il avait bu. Bien qu’alcoolique, grâce à sa femme et à son chef d’État-major, John A. Rawlins, il parvient à rester sobre pendant presque toute la guerre et jamais il ne s’enivra à des moments cruciaux sur le plan militaire. Considérant l’alcoolisme comme une faiblesse morale, il est possible que cela ait fait de lui un meilleur général : la honte de ses échecs lui insuffle une humilité qui faisait défaut à plus d’un général. Parti de très bas et ne pouvant que s’élever, il est en mesure d’agir avec plus d’audace et de décision que d’autres qui n’osaient pas risquer un échec. « L’homme le plus modeste, le plus désintéressé et le plus honnête que j’eusse jamais connu » (Charles A. Dana) Les soldats apprécient sa simplicité, son goût pour l’uniforme le plus dépouillé, « un simple citoyen de la république ».
Après la guerre, le Congrès américain le nomme au tout nouveau rang de général d'armée le 25 juillet 1866.
Le président des États-Unis
Grant est le candidat du Parti républicain aux élections de 1868 en raison de sa stature de héros de la guerre de Sécession. Il reste populaire auprès de la population malgré les scandales qui entourent son gouvernement et est réélu en 1872. Il souhaite se représenter une troisième fois, mais le Parti républicain respecte la règle (non écrite à cette époque) de la limite à deux mandats.
Le 4 mars 1869, lors de son discours inaugural, il déclare : « Je ne connais pas de meilleure méthode pour faire annuler les mauvaises lois que de les mettre rigoureusement à exécution. » Sa présidence devait être marquée par l’adoption, le 30 mars 1870, du 15e amendement à la Constitution donnant le droit de vote sans conditions de race. Le président Grant signe également le Ku Klux Klan Act (1871) : Il déclare la loi martiale dans neuf comtés de Caroline du Sud. L'arrestation de plusieurs milliers de membres du Ku Klux Klan, libérés peu après faute de preuves, entraîne cependant la disparition de l'organisation jusqu'à sa renaissance au XXe siècle. Enfin, en août 1872, Grant signe la loi créant le premier parc national à Yellowstone.
Les dernières années
Grant est élu huitième président de la National Rifle Association en 1883.
Apprenant qu'il est en phase terminale d'un cancer du larynx probablement lié à sa consommation déraisonnable de cigares tout au long de sa vie (plus de 20 par jour selon certains témoignages), Grant rédige ses Mémoires, ce qu'il s'était refusé à faire jusqu'alors. Il combat héroïquement la maladie pour pouvoir terminer ses mémoires en espérant que sa famille en profitera après sa mort.
Grant et sa femme reposent à New York près de Riverside Park, sur l'Hudson, dans un caveau qui est le plus grand mausolée d'Amérique du Nord. Le portrait de Grant apparaît sur les billets de cinquante dollars américains.
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