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Traité d'économie politique
Traité d'économie politique | |
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Auteur : Jean-Baptiste Say | |
Genre | |
Économie politique | |
Année de parution | |
1955 | |
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Le Traité d'économie politique[1] est un livre d'économie politique de l'économiste classique français Jean-Baptiste Say (1767 - 1832). Sa première édition a été publiée en 1803. C'est le plus célèbre ouvrage de son auteur.
Le livre est organisé en trois parties, reprenant le triptyque désormais classique en économie : Production, distribution et consommation des richesses. Say y défend une politique économique libérale dans la lignée de l'école classique française et qui préfigure la révolution marginaliste et l'école autrichienne d'économie.
Histoire
Le livre est publié pour la première fois en 1803 mais rencontre l'hostilité de Napoléon qui reproche à Say de défendre le libre-échange alors que se met en place le blocus contre le Royaume-Uni. Say refusant d'amender son texte, aucun réédition ne sortira avant la fin du règne de Napoléon. Preuve du succès de l'ouvrage, il sera cependant dès lors réédité quatre fois du vivant de son auteur[2], dont une par Charles Comte.
Le traité a été réédité en 2006 par Economica dans une édition des Œuvres complètes de Jean-Baptiste Say dirigée par Claude Mouchot.
Contenu
L'ouvrage présente la synthèse de la pensée économique de Say de façon rigoureuse en suivant les trois étapes désormais classiques du circuit économique : production, distribution ou répartition, consommation. Il s'y appuie régulièrement sur ses observations et sur son expérience. Il sera par la suite entrepreneur dans la production de coton.
Il est marqué par la reprise d'idées existantes ainsi que par plusieurs idées fortes ou novatrices dans l'histoire de la pensée économique : Il s'oppose de façon générale à l'intervention de l'État dans l'économie et développe le rôle de l'entrepreneur dans une économie qui n'est pas condamnée à la fin de la croissance économique comme le pensait Adam Smith ou David Ricardo. Également à la différence d'Adam Smith, il considère une version très large de la définition de la richesse, qui ne correspond pas à une somme de produits mais à une somme d'utilités. Par conséquent il inclut les services dans l'activité productive. Il développe donc une théorie de la valeur basée sur l'utilité et non sur le travail, se rapprochant par là de la subjectivité de la valeur.
Pour lui, la monnaie n'a que le simple rôle de « voile », sans effet sur l'activité productive. Il écrit ainsi : « L'argent n'est que la voiture des produits »[3]. Cette approche sera très critiquée par l'école monétariste de Milton Friedman au XXe siècle.
Enfin, il développe ce à quoi son nom reste le plus attaché, la « loi des débouchés » ou « loi de Say. Elle postule que « c’est la production qui ouvre des débouchés aux produits » ou que « un produit terminé offre, dès cet instant, un débouché à d’autres produits pour tout le montant de sa valeur ». Formulé autrement, la production est une condition nécessaire pour créer des débouchés, mais pas forcément suffisante. Elle exclut la possibilité de crises économiques généralisées. Cette perspective conduit à favoriser l'offre et non la demande et sera reprise par l'école de l'offre d'Arthur Laffer et de Robert Mundell au XXe siècle.
Reconnaissance
Say a parfois été considéré comme principalement un diffuseur de la pensée d'Adam Smith; cependant il s'en écarte dans le Traité sur de nombreux points. Son Traité jouera une influence importante sur les économistes de l'école classique française comme Frédéric Bastiat ou Adolphe Blanqui, qui s'éloignent de l'école anglaise et préfigurent des courants économiques comme le marginalisme. William Stanley Jevons, un des fondateurs de ce courant, dira ainsi : « La vérité est avec l’École française, et plus tôt nous le reconnaîtrons, mieux cela vaudra ».
Bertrand Nogaro dira de l'ouvrage qu'il était « le premier livre qui fasse de l’ensemble de la science économique un exposé didactique, suivant un plan rigoureux »[4]
Notes et références
- ↑ Titre complet: Traité d'économie politique, ou simple exposition de la manière dont se forment les richesses
- ↑ 1803 : Jean-Baptiste Say publie le Traité d'économie politique, Patrick Guillaumont, 2003
- ↑ Say, Traité d'économie politique, chap. 15
- ↑ Bertrand Nogaro, « J.-B. Say et Ricardo », in Le Développement de la Pensée Économique, L.G.D.J., Paris, 1944
Articles connexes
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