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Stagflation

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La stagflation est la situation d'une économie qui souffre simultanément d’une croissance économique faible ou nulle et d'une forte inflation (c’est-à-dire une croissance rapide des prix). Cette situation est souvent accompagnée d'un taux de chômage élevé.

Ce mot-valise, contraction de « stagnation » et d’« inflation », a été employé en premier par le Chancelier de l'Échiquier Iain Macleod en novembre 1965[1] pour décrire la situation économique du Royaume-Uni, à une époque où tous les autres pays développés à économie de marché connaissaient une forte croissance (période des « Trente Glorieuses »). Mais, au cours des années 1970, et spécialement avec le premier choc pétrolier en 1973, la stagflation s'est banalisée.

Historique

Le keynésianisme, qui prévoyait un arbitrage entre inflation et chômage (principe erroné de la courbe de Phillips), et les politiques de relance qu'il préconisait, furent pris à contrepied et se révélèrent inefficaces. Ces politiques qui visaient à faire baisser le chômage (sans trop se préoccuper de l'inflation) n'y réussirent pas, on le vit même augmenter considérablement.

Ils laissèrent le champ libre aux préceptes du monétarisme (Milton Friedman, école de Chicago, ...) et de l'ordolibéralisme, qui, eux, visaient une baisse de l'inflation.

La sortie de crise fut donc l'œuvre des politiques de rigueur, dites aussi politiques de l'offre, et cela dans plusieurs domaines.

Dans le domaine monétaire, d'abord, elles furent initiées par la banque centrale des États-Unis, la Réserve fédérale, sous la direction de Paul Volcker en 1979, qui décida d'augmenter fortement les taux d'intérêt directeurs pour juguler rapidement l'inflation. La hausse des taux se généralisa progressivement au monde entier. En Europe, l'adoption du Traité de Maastricht en 1992 prépara la mise en place d'une Banque centrale européenne indépendante des États et la création de l'euro. La lutte contre l'inflation sur les biens et services devint l'objectif unique, en laissant de côté l'inflation qui se développait sur les prix des actifs financiers. En Europe, les politiques de rigueur concernèrent aussi les budgets publics, sommés de respecter des normes de déficits et d'endettement ; cependant en pratique ils ont poursuivi leur hausse.

Un peu partout dans le monde, au cours de la décennie 1980, les salaires furent désindexés des prix (perte de pouvoir d'achat). Ces politiques furent initiées sous Ronald Reagan aux États-Unis et Margaret Thatcher au Royaume-Uni, dès la fin des années 1970. Le tournant de la rigueur fut pris en France sous François Mitterrand en 1982-1983.

L'explication autrichienne

Selon l'explication de Phelps et Friedman, l'augmentation de la masse monétaire produit une plus grande offre de monnaie dans l'économie et chaque individu a maintenant plus d'argent à sa disposition. Ce n'est toutefois pas une proposition défendable, car lorsque l'argent est injecté, il y a toujours quelqu'un qui le reçoit en premier et quelqu'un qui le reçoit en dernier. L'argent va d'un individu à un autre et d'un marché à un autre.

L'explication de l'École autrichienne d'économie est la suivante[2].

Les réels bénéficiaires de cette hausse de la masse monétaire sont ceux qui reçoivent l'argent les premiers. Ils peuvent maintenant s'approprier davantage de biens disponibles qu'avant l'augmentation de la masse monétaire. Cela signifie que moins de biens sont désormais disponibles pour les personnes qui n'ont pas reçu le nouvel argent.

Cela signifie bien sûr que la demande effective de biens de la part des derniers bénéficiaires de l'inflation monétaire doit diminuer puisque moins de biens sont désormais à leur disposition. Le fait que leur demande effective doit diminuer est rendu manifeste par la hausse des prix et la chute conséquente de leur pouvoir d'achat.

Par conséquent, une augmentation de la masse monétaire ne peut pas provoquer une augmentation générale de la demande effective globale de biens. Ce n'est que par une augmentation de la production de biens que cela peut se produire. La demande effective d'un individu est contrainte par sa production de biens, toutes choses étant égales par ailleurs. La demande, par conséquent, est limitée par la production.

Cette dépendance de la demande vis à vis de la production de biens ne peut pas être supprimée par une politique monétaire laxiste. Au contraire, une telle politique monétaire ne fera qu'affaiblir le taux de croissance des biens et services réels.

Une fois que l'argent est créé à partir de rien et employé dans l'économie, il se produit un échange de "rien" contre quelque chose. Cela équivaut à un détournement de la richesse réelle depuis ceux qui la produisent vers les détenteurs de la monnaie nouvellement créée. Dans le processus, les véritables générateurs de richesse se retrouvent avec moins de ressources à leur disposition, ce qui affaiblit leur capacité à faire croître l'économie.

Ainsi, contrairement à d'autres théories, la création monétaire n'entraîne pas la croissance économique, même à court terme. Au contraire, elle ne fait que saper la croissance économique réelle, et ceci quel que soit le taux de croissance monétaire, prévisible ou non.

La croissance monétaire ne se traduit pas toujours par une stagflation. Par exemple, dans la période 1948 - 1969, le taux d'inflation des prix et le taux de chômage allaient en sens inverse (une augmentation du taux d'inflation s'accompagnait d'une baisse du taux de chômage.)

Notes et références


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