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Ralph Bradford
Ralph Bradford était un conférencier américain et consultant en organisation d'entreprise décédé le 17 octobre 1982 à Ocala, en Floride. Il a collaboré pendant une trentaine d'années, de 1953 et jusqu'à la fin de sa vie, avec la célèbre revue libérale The Freeman. Il étudia l'histoire du progrès humain pour comprendre les mécanismes du marché volontaire qui sert mieux les fins de la société que les méthodes adoptées par les adeptes du Big Brother coercitif.
Un hyper-État à l'origine de l'hyperinflation et un dévoreur des libertés individuelles
Dans ses écrits, Ralph Bradford a tenté d'élaborer des arguments en faveur d'un gouvernement limité, de l'économie de marché et de la propriété privée, plus particulièrement, ce qu'il appelait le droit intégral d'un homme ou d'une femme sur les biens qu'il a créés. Il faisait montre de prudence, particulièrement face à la liberté en péril. Aussi, il faisait part des risques de menace d'une inflation ruineuse et il indiquait la nuisance pesante du Big Brotherisme, qui sont tous deux, écrivait-il dans son article de 1974, « Qu'est-ce qui vous inquiète ? », le résultat d'une confiance naïve dans l'omniscience supposée de l'État en tant qu'agence sociale. En reprenant le triste exemple des assignats lors de la Révolution française, Ralph Bradford prévenait des dangers de l'euphorie que provoque l'hyperinflation à sa naissance mais qui finalement se termine par des catastrophes financières et humaines où l'épargnant frugal se retrouve désabusé et anéanti. Il vilipende ceux qui prétendent que les salaires suivent nécessairement l'inflation. L'histoire montre que cela ne fut jamais le cas en période d'hyperinflation. De façon dramatique, l'inflation anéantit les économies de la classe moyenne et provoque la misère des plus faibles.
Ralph Bradford était aussi très attentif à la montée en force de l'État Big brother, avec de plus en plus de réglementations centralisées appliquées non seulement sur des opérations économiques mais aussi dans la vie privée de chacun d'entre nous. Il prévient que lorsque la population laisse trop de pouvoir à une élite gouvernementale insuffisamment sage pour ne pas troubler les rouages de l'économie de marché, alors celle-ci dispose d'une force suffisamment puissante pour contraindre de grandes masses de gens à accepter une intrusion totalement arbitraire et tout à fait faillible dans leur vie privée. La terreur quasi invisible et indicible, qui est pourtant la plus marquante au sein d'une société, est celle qui installe le dogme de l'État protecteur en produisant son effet général altérant l'attitude et le comportement des gens ordinaires, précise Ralph Bradford. Une société qui dérive lentement mais inéluctablement vers le communisme sans s'en rendre compte est une société perdue pour ceux qui chérissent la liberté de tous leurs vœux. Mais l'effet est toujours le même, au mieux il y a intimidation, au pire c'est le terrorisme d'État et ses abus. Au mieux, il y a une ingérence bureaucratique irritante, au pire il y a le bannissement, l'emprisonnement ou à l'extrême, la mort et le génocide.
Alors, en face de ces dangers, Ralph Bradford n'est pas naïf. Il sait que le super-étatisme ne peut pas être neutralisé du jour au lendemain. Il appelle à ce que toute personne qui se sent concernée doit se demander si elle comprend vraiment les forces en jeu et si elle en est responsable à un degré ou à un autre. Fidèle à la célèbre formule de Thomas Jefferson, « les mieux gouvernés sont les moins gouvernés », il pensait que les Américains avaient le potentiel de vaincre cet opposant envahissant. Ralph Bradford avait une formule aussi pour expliquer la raison de la dérive vers plus d'interventionnisme. Lorsque les gens agissent en se trompant mais avec une certaine bonne conscience d'agir de façon juste, alors ils avancent en donnant peu à peu les pleins pouvoirs à un État sans manifester de ruse consciente, avec souvent des motivations nobles et humanitaires que s'y opposer ou les remettre en question revient à être qualifié de non progressiste, d'irréaliste ou de réactionnaire conservateur dépourvu de vision sociale.
L'utilisation de l’État à son propre profit
En 1974, Ralph Bradford a écrit un article sur l'utilisation abusive de l’État à son propre profit. Il aborde la vision des politiciens du New Deal et d'autres groupes et intérêts qui utilisent également l'État. Il présente la vision des politiciens du New Deal qui ont soutenu l'idée d'utiliser l’État pour concrétiser leurs idées. Cette approche met en évidence leur volonté de recourir à l'intervention étatique pour atteindre des objectifs tels que la stabilité économique, la répartition de la richesse, la lutte contre la pauvreté, et d'autres objectifs sociaux et économiques importants. Cette utilisation de l'État comme un moyen d'apporter des changements et d'atteindre des objectifs sociaux spécifiques est un élément clé de la vision des politiciens du New Deal.
L'auteur souligne également que d'autres groupes et intérêts, tels que les représentants d'entreprises, les syndicats, les associations professionnelles, etc., utilisent également le gouvernement à des fins variées. Ces acteurs s'engagent dans une lutte pour le contrôle de l'utilisation du gouvernement, cherchant à influencer les politiques et les décisions gouvernementales en fonction de leurs intérêts particuliers. Cette observation met en évidence la complexité des relations entre l’État et les différents acteurs de la société et soulève des questions sur les dynamiques de pouvoir et d'influence dans la prise de décision politique.
Dans l'ensemble, l'article de Ralph Bradford met en lumière la diversité des acteurs qui utilisent l’État à des fins diverses et la tension qui peut exister entre ces différents groupes dans la lutte pour le contrôle de l'utilisation de l’État. Cela souligne l'importance d'examiner les motivations et les intérêts en jeu derrière l'utilisation de l’État et les implications de ces dynamiques pour la gouvernance des politiques publiques.
Informations complémentaires
Publications
- 1958, "The myth of federal aid", The Freeman, November, Vol 8, n°11, pp31-38
- Repris en 1959, "The myth of federal aid", In: "Essays on Liberty", Vol VI, Irvington on Hudson, The Foundation for Economic Education Inc., pp84-95
- 1959,
- a. "Fighting fire for profit", The Freeman, February, Vol 9, n°2, pp32-37
- Repris en 1959, "Fighting fire for profit", In: "Essays on Liberty", Vol VI, Irvington on Hudson, The Foundation for Economic Education Inc., pp223-231
- b. "Would You Have Signed It?", The Freeman, September, Vol 8, n°9, pp3-9
- Repris en 1959, "Would You Have Signed It?", In: "Essays on Liberty", Vol VI, Irvington on Hudson, The Foundation for Economic Education Inc., pp9-18
- a. "Fighting fire for profit", The Freeman, February, Vol 9, n°2, pp32-37
- 1967, "What's Going on Here!", The Freeman, November
- 1968,
- a. "Ticket to the future destination", The Freeman, February, Vol 18, n°2, pp67-74
- b. "Where in the World?", The Freeman, August, Vol 18, n°8, pp484-493
- 1974,
- a. "On "Using" the Government", The Freeman, Vol 24, n¨1, January, pp24-34 [lire en ligne]
- b. "Our Lives and Goods", The Freeman, Vol 24, n¨2, February, pp74-78
- c. What Are You Worried About?, The Freeman, August, Vol 24, n°8, pp451-463 [lire en ligne]
- d. "The Enigma", The Freeman, September, Vol 24, n°9, pp564-572
- 1982,
- a. "The American Idea. The spiritual, political and economic antecedents of flreedom", The Freeman, October, Vol 32, n°10, pp627-631
- b. "Capitalism - Hero or Culprit? The origin and blessings of trade", The Freeman, décembre, Vol 32, n°12, pp750-754
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