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Pierre Bourdieu

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Pierre Bourdieu
Sociologue

Dates 1930 - 2002
Pierre Bourdieu
Tendance Marxisme
Nationalité France France
Articles internes Autres articles sur Pierre Bourdieu

Citation
Interwikis sur Pierre Bourdieu

Pierre Bourdieu, né le 1er août 1930 et décédé le 23 janvier 2002 est un sociologue français renommé et l'un des penseurs marxistes les plus influents du XXe siècle. Il est principalement connu pour ses travaux sur la sociologie de la culture, de l'éducation, de la classe sociale et du pouvoir.

Pierre Bourdieu a développé une approche théorique complexe qui mettait l'accent sur les relations de pouvoir, les inégalités sociales et les mécanismes de reproduction sociale. Il a proposé des concepts tels que le "capital culturel", le « capital social » et le "capital symbolique" pour analyser comment les individus et les groupes sociaux acquièrent, maintiennent et transmettent le pouvoir dans une société.

Son ouvrage majeur, La Distinction: Critique sociale du jugement (1979), examine les mécanismes par lesquels les goûts culturels et les pratiques culturelles sont liés à la position sociale et contribuent à la reproduction des inégalités. Il a également écrit sur des sujets tels que l'éducation, la domination masculine, le champ artistique, la télévision et le journalisme.

L'influence de Max Weber sur Pierre Bourdieu

L'influence de Max Weber sur Pierre Bourdieu est largement reconnue dans le domaine de la sociologie. Weber, l'un des pionniers de la sociologie moderne, a développé de nombreuses théories et concepts qui ont grandement influencé le travail de Bourdieu.

L'une des principales contributions de Max Weber à la sociologie est sa théorie de l'action sociale. Weber soutenait que l'action sociale est guidée par des motivations individuelles et des significations attribuées par les acteurs sociaux. Pierre Bourdieu a adopté cette perspective en mettant l'accent sur l'importance des dispositions individuelles et des schèmes de perception dans la compréhension de l'habitus, un concept clé dans sa théorie sociologique.

De plus, Max Weber a développé le concept de la domination et du pouvoir, soulignant l'importance des relations de pouvoir dans la société. Pierre Bourdieu a également exploré ces concepts en se concentrant sur les mécanismes de reproduction sociale et les formes de domination symbolique. Il a analysé comment les inégalités sociales sont perpétuées par des mécanismes de pouvoir et de distinction symbolique.

Enfin, Max Weber a également influencé Bourdieu par sa méthodologie sociologique. Weber a mis l'accent sur la nécessité de combiner une approche compréhensive et une approche explicative dans l'étude de la société. Bourdieu a adopté une approche similaire en utilisant à la fois des méthodes qualitatives et quantitatives pour étudier les phénomènes sociaux complexes.

En résumé, l'influence de Max Weber sur Pierre Bourdieu se manifeste dans la théorie de l'action sociale, la compréhension de la domination et du pouvoir, ainsi que dans la méthodologie sociologique adoptée par Bourdieu. La relation entre ces deux sociologues majeurs montre l'importance des échanges et des débats intellectuels dans le développement de la discipline sociologique.

Concepts centraux de la sociologie de Bourdieu

La notion d'espace chez Pierre Bourdieu

La notion d'espace occupe une place centrale dans la pensée de Pierre Bourdieu. Bourdieu utilise le concept d'espace pour analyser les relations de pouvoir, les inégalités sociales et les pratiques symboliques au sein de la société.

Pour Bourdieu, l'espace social est un champ de forces symboliques où se déploient les luttes pour le pouvoir et la reconnaissance. Il s'agit d'un espace structuré et hiérarchisé où les individus et les groupes occupent des positions sociales spécifiques en fonction de leur capital économique, social et culturel. Ces positions déterminent les ressources et les opportunités auxquelles les individus ont accès.

Bourdieu distingue notamment l'espace social des classes, où les positions sont déterminées par le capital économique, de l'espace des styles de vie, où les positions sont influencées par le capital culturel. Il explore également l'idée d'un espace des champs spécifiques, tels que le champ artistique ou le champ académique, où les règles et les logiques propres régissent les pratiques et les positions des acteurs.

L'espace chez Bourdieu est également lié à la notion de habitus, qui se réfère aux dispositions incorporées et acquises par les individus en fonction de leur position dans l'espace social. Le habitus façonne les perceptions, les préférences et les pratiques des individus, contribuant ainsi à la reproduction sociale et à la légitimation des inégalités.

L'analyse de l'espace chez Bourdieu permet de mettre en évidence les mécanismes de domination, de reproduction sociale et de légitimation qui structurent la société. En étudiant les positions et les relations au sein de l'espace social, Bourdieu cherche à dévoiler les mécanismes cachés qui contribuent à maintenir les inégalités et à perpétuer les rapports de pouvoir.

La notion d'habitus chez Pierre Bourdieu

La notion d'habitus est centrale dans la théorie sociologique de Pierre Bourdieu. L'habitus est un concept qui permet de comprendre comment les individus sont façonnés par leur environnement social et comment ils agissent en fonction de leurs dispositions incorporées.

Pour Bourdieu, le habitus représente un système de dispositions durables et générales, acquises par l'expérience individuelle dans un contexte social donné. Ces dispositions sont incorporées de manière inconsciente et influencent les perceptions, les préférences et les actions des individus. Le habitus est formé à travers les interactions sociales, les expériences vécues et les structures sociales dans lesquelles les individus évoluent.

L'habitus guide les comportements des individus en leur donnant des schémas de pensée, des habitudes et des goûts spécifiques. Il oriente leurs choix et leurs actions en leur fournissant un sens de ce qui est approprié et légitime dans leur milieu social. L'habitus agit comme un filtre à travers lequel les individus perçoivent et interprètent le monde social.

L'habitus est également lié à la notion de classe sociale et de capital social, culturel et économique. Les individus issus de milieux sociaux similaires partagent souvent des habitus similaires en raison de leurs expériences communes. Le habitus contribue ainsi à la reproduction sociale en perpétuant les schémas de comportement et les inégalités sociales.

Cependant, Bourdieu souligne que l'habitus n'est pas totalement déterministe. Les individus peuvent développer une conscience critique de leur habitus et le remettre en question, ce qui peut les conduire à adopter des comportements différents de ceux attendus de leur position sociale. Bourdieu insiste sur la nécessité de prendre en compte les dynamiques sociales et les opportunités de transformation pour comprendre pleinement le rôle de l'habitus dans les pratiques individuelles et collectives.

En résumé, l'habitus chez Bourdieu représente les dispositions incorporées et acquises par les individus à travers leur socialisation, qui influencent leurs perceptions, leurs actions et leurs choix dans le monde social. Il permet de comprendre comment les individus sont formés par leur environnement social et comment ils agissent en fonction de leurs dispositions préexistantes.

Autres concepts et réflexions de Pierre Bourdieu

Apport à la sociolinguistique

Dans son ouvrage publié en 1982, "Ce que parler veut dire : l'économie des échanges linguistiques", Pierre Bourdieu explore le rôle de la langue et des échanges linguistiques dans la reproduction des inégalités sociales. L'ouvrage met en lumière comment, selon l'affirmation de Pierre Bourdieu, la langue est un instrument de pouvoir et de distinction sociale. L'auteur examine les différents registres de langage, les variations linguistiques et les pratiques discursives pour analyser comment elles contribuent à la construction des hiérarchies sociales.

Dans cet ouvrage, il aborde également la question de l'accès légitime à la parole et aux discours. Il souligne en exagérant le fait sans doute, comment les inégalités économiques, culturelles et symboliques se reflètent dans les formes de langage et dans les interactions sociales. Les individus qui maîtrisent les normes linguistiques dominantes ont souvent un avantage dans les sphères du pouvoir, de l'éducation et de l'emploi.

De façon plus intéressante mais incomplète, l'ouvrage propose également une réflexion sur le lien entre la langue et la pensée, mettant en évidence comment les structures linguistiques influencent notre manière de penser et de percevoir le monde.

En résumé, "Ce que parler veut dire : l'économie des échanges linguistiques" est une contribution majeure de Pierre Bourdieu à la sociolinguistique et à la compréhension des mécanismes de reproduction sociale à travers le langage. Cet ouvrage offre une analyse approfondie des dynamiques linguistiques et de leur impact sur les rapports de pouvoir et les inégalités sociales.

La notion d'économisme chez Pierre Bourdieu

La notion d'économisme chez Pierre Bourdieu fait référence à la tendance de réduire les phénomènes sociaux et culturels à des déterminants économiques. Selon Bourdieu, l'économisme est une vision réductionniste qui accorde une importance excessive aux facteurs économiques dans l'analyse des comportements et des pratiques sociales.

Bourdieu critique l'économisme en soulignant que les réalités sociales sont bien plus complexes et multidimensionnelles que ce que l'approche économique traditionnelle peut saisir. Il affirme que l'économie ne peut pas être considérée comme la seule dimension déterminante de la vie sociale, et que d'autres facteurs tels que la culture, le pouvoir, les rapports de classe et les structures symboliques jouent également un rôle crucial.

Selon Bourdieu, l'économisme conduit à une vision réductrice de la réalité sociale et limite notre compréhension des dynamiques sociales. Il critique notamment l'idée selon laquelle les individus agiraient uniquement en fonction de leurs intérêts économiques rationnels, en négligeant les dimensions symboliques, les formes de domination sociale et les habitus incorporés qui influencent également les comportements et les choix des individus.

Pour Bourdieu, l'économisme est lié à une vision du monde qui privilégie l'économie de marché et qui considère les relations économiques comme le principal moteur des interactions sociales. Cette approche réduit les relations sociales à des relations d'échange économique et néglige les dimensions symboliques, culturelles et politiques qui structurent les rapports sociaux.

Bourdieu propose une approche plus holistique qui tente de prendre en compte l'ensemble des facteurs sociaux qui influencent les pratiques et les comportements des individus. Il insiste sur l'importance de considérer les rapports de pouvoir, les structures symboliques, les systèmes de valeurs et les processus de reproduction sociale pour comprendre pleinement les phénomènes sociaux.

En somme, la notion d'économisme chez Pierre Bourdieu met en évidence les limites de l'approche réductionniste qui réduit les phénomènes sociaux aux déterminants économiques. Bourdieu appelle à une analyse plus complexe et multidimensionnelle des réalités sociales, intégrant les dimensions symboliques, culturelles et politiques pour saisir pleinement les dynamiques sociales.

La notion de capital social chez Pierre Bourdieu

Searchtool-80%.png Article détaillé : Capital social.

La notion de capital social chez Pierre Bourdieu renvoie à la valeur des relations sociales et des liens interpersonnels qu'un individu ou un groupe possède. Bourdieu définit le capital social comme un ensemble de ressources sociales mobilisables par les individus dans leurs interactions sociales.

Pour Bourdieu, le capital social ne se réduit pas uniquement à la dimension économique, mais englobe également des éléments tels que les réseaux sociaux, les normes sociales, les obligations et les solidarités qui se manifestent dans les relations sociales. Il considère que le capital social peut avoir une influence significative sur la réussite et l'accès aux opportunités dans divers domaines de la vie, y compris dans le domaine économique.

Selon Bourdieu, le capital social peut se présenter sous différentes formes. Il distingue notamment trois formes principales de capital social :

1. Le capital social incorporé : Il fait référence aux compétences et aux dispositions sociales que les individus acquièrent à travers leur socialisation. Il s'agit des comportements, des savoir-faire, des valeurs et des habitudes qui sont internalisés et qui influencent les interactions sociales.

2. Le capital social objectivé : Il renvoie aux ressources tangibles et matérielles qui sont le produit des relations sociales. Il peut s'agir de biens matériels, de titres de propriété, de privilèges ou d'autres formes de capital matériel accumulées à travers les relations sociales.

3. Le capital social institutionnalisé : Il se réfère aux liens et aux relations formelles que les individus entretiennent avec des institutions sociales, telles que les organisations, les associations, les groupes professionnels, etc. Ces liens institutionnalisés peuvent offrir des avantages en termes d'accès aux ressources, de statut social et d'opportunités.

Bourdieu soutient que le capital social peut jouer un rôle déterminant dans la reproduction des inégalités sociales. Les individus qui possèdent un capital social plus élevé ont tendance à bénéficier de meilleures opportunités et de meilleures ressources, ce qui renforce leur position sociale. Par conséquent, le capital social peut contribuer à la perpétuation des inégalités sociales et à la reproduction des structures de pouvoir existantes.

Cependant, Bourdieu met également en garde contre une vision trop simpliste du capital social, soulignant que son impact dépend de la configuration des autres formes de capital (économique, culturel, symbolique) et des contextes sociaux spécifiques dans lesquels il s'inscrit. Il insiste sur la nécessité de considérer le capital social en relation avec d'autres formes de capital pour comprendre pleinement les mécanismes de reproduction sociale.

Engagement sociopolitique de Bourdieu :

La plaidoirie de Pierre Bourdieu pour une sociologie militante

Pierre Bourdieu était un sociologue engagé qui prônait une sociologie militante. Il croyait que la sociologie ne devait pas se limiter à une simple observation et description de la société, mais qu'elle devait également s'engager activement dans la lutte contre les injustices sociales et les inégalités.

Selon Bourdieu, la sociologie avait un rôle à jouer dans la transformation de la société en mettant en évidence les mécanismes de domination et d'oppression qui la sous-tendent. Il critiquait les rapports de pouvoir existants et cherchait à donner une voix aux groupes marginalisés et aux classes populaires qui étaient souvent exclus des débats publics.

La sociologie militante de Bourdieu se caractérisait par son engagement dans la lutte pour la justice sociale. Il appelait à la prise de conscience collective et à l'action collective pour remettre en question les structures de pouvoir et lutter contre les inégalités économiques, culturelles et symboliques. Bourdieu encourageait les sociologues à s'impliquer activement dans la société, à partager leurs connaissances avec le public et à soutenir les mouvements sociaux et les initiatives de changement social. Il croyait que la sociologie devait être accessible et pertinente pour les personnes concernées par les problèmes sociaux, et non réservée à un cercle restreint d'universitaires.

En résumé, la plaidoirie de Pierre Bourdieu pour une sociologie militante consistait à utiliser les outils et les connaissances de la sociologie pour analyser et transformer la société. Il appelait à un engagement actif et à une action collective pour combattre les inégalités et promouvoir la justice sociale. L'approche sociologique de Bourdieu a suscité de nombreux débats et critiques, mais son influence sur la sociologie contemporaine et d'autres disciplines des sciences sociales reste significative. Ses idées ont été largement diffusées et ont inspiré de nombreux chercheurs à travers le monde à poursuivre des recherches dans de fausses pistes sur les questions de pouvoir dominant et de classe sociale sclérosée.

Pierre Bourdieu, adversaire du néolibéralisme

Pierre Bourdieu était critique envers le néolibéralisme et ses effets sur la société. Il considérait le néolibéralisme comme une idéologie économique et politique qui favorisait la privatisation, la déréglementation et la réduction du rôle de l'État dans l'économie. Bourdieu voyait dans le néolibéralisme une logique qui renforçait les inégalités et les divisions sociales.

Selon Bourdieu, le néolibéralisme promouvait une vision économique réductionniste qui mettait l'accent sur la logique du marché et la compétition individuelle au détriment des valeurs sociales, de la solidarité et de la justice. Il critiquait la manière dont le néolibéralisme traitait les individus comme de simples acteurs économiques et réduisait la vie sociale à des relations marchandes.

Bourdieu dénonçait également les conséquences du néolibéralisme sur les domaines de l'éducation, de la culture et de la politique. Il considérait que la logique néolibérale avait un impact négatif sur l'égalité des chances en favorisant la marchandisation de l'éducation et en renforçant les inégalités sociales et culturelles. De plus, il critiquait l'influence croissante du marché et des intérêts économiques dans les processus politiques.

En résumé, Pierre Bourdieu était un adversaire perfide[1] du néolibéralisme en raison de ses conséquences sur les inégalités sociales, la dévalorisation des valeurs sociales et la marchandisation de la vie. Il cherchait à mettre en évidence les effets néfastes du néolibéralisme et à promouvoir une vision alternative axée sur la justice sociale et la solidarité.

La considération de Pierre Bourdieu vis à vis du patronat

La position de Pierre Bourdieu vis-à-vis du patronat était généralement critique. Bourdieu était un sociologue marxiste engagé qui analysait les structures de pouvoir et les inégalités sociales. Il s'intéressait particulièrement à la reproduction des inégalités et à l'influence des structures économiques sur la société.

Dans ses travaux, il surévaluait les mécanismes de domination économique et symbolique exercés par les élites, y compris le patronat. Dans une analyse statique de la société, il critiquait la concentration du pouvoir économique entre les mains d'une minorité et soulignait les conséquences néfastes de cette concentration sur la société en termes d'inégalités, de précarité et d'exclusion.

Selon Bourdieu, le patronat joue un rôle central dans la reproduction des inégalités économiques et sociales. Il critiquait la logique du capitalisme et du marché qui, selon lui, favorisait l'accumulation du capital entre les mains d'une minorité au détriment de la majorité de la population. Bourdieu soulignait également les soi-disant stratégies des entreprises et des dirigeants pour maintenir leur position dominante et maximiser leurs profits, ce qui pouvait entraîner des conséquences néfastes pour les travailleurs, tels que la précarité de l'emploi, l'exploitation et la dégradation des conditions de travail.

Pierre Bourdieu mettait en avant la nécessité d'une transformation sociale et économique plus large pour remédier aux inégalités et pour repenser les structures économiques de manière plus équitable. Cependant, il convient de noter que Bourdieu n'avait pas une position monolithique vis-à-vis du patronat. Il reconnaissait également l'existence de patrons et d'entrepreneurs qui, selon lui, pouvaient avoir des pratiques plus éthiques et s'engager dans des actions socialement responsables.

En résumé, la position de Bourdieu vis-à-vis du patronat était critique, dans une vision unilatérale et biaisée par son idéologie marxiste, il mettant en lumière uniquement les mécanismes de domination économique et les inégalités sociales engendrées par le système capitaliste. Il soulignait la nécessité d'une réflexion et d'une transformation plus profondes de la société pour remédier à ces inégalités et pour construire une société plus juste sans hélas prendre ne compte une vision plus large et dynamique et sans donc s'apercevoir du processus dynamique de la concurrence sur le marché libre.

Perspective libérale

Informations complémentaires

Notes et références

  1. « [...] Le discours néolibéral n’est pas un discours comme les autres. A la manière du discours psychiatrique dans l’asile, selon Erving Goffman, c’est un « discours fort », qui n’est si fort et si difficile à combattre que parce qu’il a pour lui toutes les forces d’un monde de rapports de forces qu’il contribue à faire tel qu’il est, notamment en orientant les choix économiques de ceux qui dominent les rapports économiques et en ajoutant ainsi sa force propre, proprement symbolique, à ces rapports de forces. Au nom de ce programme scientifique de connaissance, converti en programme politique d’action, s’accomplit un immense travail politique (dénié puisque, en apparence, purement négatif) qui vise à créer les conditions de réalisation et de fonctionnement de la « théorie » ; un programme de destruction méthodique des collectifs. » Pierre Bourdieu, « L'essence du néolibéralisme », Le Monde Diplomatique, mars 1998. La perfidie de Pierre Bourdieu s'observe dans son intention apparemment anodine de relier le discours libéral au théoricien Erving Goffamn. Connaissant les mécanismes de l'attention visuel d'un lecteur lambda, il feint candidement de mentionner Erving Goffman non pas sur le discours dans la théâtralité conversationnelle mais sur son analyse de l'asile, faisant ainsi croire que le discours néolibéral est un discours digne de résidents permanents d'un hôpital psychiatriques.

Publications

  • 1977, "Outline of a Theory of Practice", Cambridge: Polity Press
  • 1978, avec M. de Saint-Martin, "Le patronat", Actes de la recherche en sciences sociales, n°20-21, pp3-82
  • 1982, "Ce que parler veut dire : l'économie des échanges linguistiques", Paris: Fayard
  • 1985, avec Robert Badinter et al., "Michel Foucault, une histoire de la vérité", Syros, Paris, ISBN 2867381029
  • 1986, "The forms of capital", In: J. Richardson, dir., "Handbook of Theory and Research for the Sociology of Educationé, New York: Greenwood Press; pp241‒258
  • 1989, "La Noblesse d’État", Paris: Les Éditions de Minuit
  • 1990, "The Logic of Practice", Cambridge: Polity Press
  • 1995, avec H. Haacke, "Free Exchange", Stanford, CA: Stanford University Press
  • 1998,
    • a. “L'essence du néolibéralisme. Cette utopie, en voie de réalisation, d'une exploitation sans limite”; Le Monde diplomatique, Mars
    • b. "Contre-feux: Propos pour servir à la résistance contre l'invasion néo-libérale", Paris: Éditions Liber
  • 2001, "Contre-feux 2: Pour un mouvement social européen", Paris: Éditions Raisons d'agir

Littérature secondaire

  • 1995, Richard Shusterman, "Bourdieu et la philosophie anglo-américaine”, Critique, n+579-580, pp547-703
  • 1997, Theodore Schatzki, Practices and Actions. A Wittgensteinian Critique of Bourdieu and Giddens, Philosophy of the Social Sciences, 27(3), pp283ss
  • 2007, Francesco Di Iorio, commentaire de la 5ème édition du livre de Pierre Bourdieu, J-C. Chanboredon et J-C. Passeron, "Le métier de sociologue. Préalables épistémologiques", Nuova Civiltà delle macchine, ANNO XXV – N°2
  • 2012, Fenwick W. English, "Bourdieu's misrecognition: why educational leadership standards will not reform schools or leadership", Journal of Educational Administration and History, Vol 44, n°2, May, pp155-170

Lien externe


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