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Philippe Duplessis-Mornay
Philippe Duplessis-Mornay | |||||
Théologien | |||||
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Dates | 1549 - 1623 | ||||
Tendance | Protestantisme | ||||
Nationalité | France | ||||
Articles internes | Autres articles sur Philippe Duplessis-Mornay | ||||
Citation | |||||
Interwikis sur Philippe Duplessis-Mornay | |||||
Philippe Duplessis-Mornay, né à Buhy le 5 novembre 1549 et mort à La Forêt-sur-Sèvre le 11 novembre 1623, est un théologien |protestant français et l'un des chefs de file du protestantisme français. Il est surnommé le « pape des huguenots ».
Biographie
Né d’un père catholique (le seigneur de Buhy), Duplessis-Mornay sera converti aux thèses calvinistes par sa mère. Il étudie auprès du successeur de Calvin à Genève, Théodore de Bèze, dont la théorie des magistrats inférieurs exercera sur lui une forte influence. Devenu juriste, il se met au service de la cause huguenote et se liera d’amitié avec l’amiral de Coligny, l’une des victimes du massacre de la Saint-Barthélémy (1572), auquel lui-même échappe de peu. Cette tragédie le bouleverse au point qu’il rédige un pamphlet, sous le sobriquet d’ « Etienne Junius Brutus », qui restera célèbre : les Vindiciæ contra Tyrannos (1579). Un autre rédacteur est parfois cité : Hubert Languet.
Ses qualités le font remarquer et apprécier de Henri de Navarre (le futur Henri IV), qui en fait son homme de confiance. C’est ainsi que Duplessis servira d’intermédiaire entre Henri de Navarre et son cousin, le roi de France Henri III. Devenu gouverneur de Saumur en 1589, il restera fidèle à son illustre ami jusqu'à la fin, même après que ce dernier eut abjuré définitivement le protestantisme en 1593. Après l’assassinat d’Henri IV (1610), il connaîtra une humiliante destitution prononcée par Louis XIII en 1621 et mourra des suites d’une crise d’apoplexie en 1623.
Ses idées
Suivant une logique anti-absolutiste, Duplessis-Mornay entend « ramener le pouvoir des princes et le droit des peuples à des principes premiers et évidents ». Il s’agit donc, pour lui, d’établir « la puissance légitime du Prince sur le peuple et du peuple sur le Prince ». Tout d’abord, il estime qu’il existe un contrat entre les citoyens et le souverain et écrit sans l’ombre d’une ambigüité :
« En somme, les princes légitimes reçoivent les lois de la main du peuple, et quant à la couronne et au sceptre, marques d’honneur et de puissance, cela les avertit de maintenir les lois, et de tirer leur gloire principalement de la conservation d’icelles. »
En résumé : « le roi est l’instrument et le corps par lequel la loi déploie ses forces. »
Mais ce contrat repose sur un autre, plus fondamental, qui est celui liant le roi à Dieu. C’est la raison pour laquelle Duplessis-Mornay décrit le souverain comme le « vassal de Dieu ». S’il s’écarte des principes de justice, il entre en conflit avec Lui ainsi qu’avec le peuple qui l’a nommé en échange de lui jurer obéissance. Dès lors, celui-ci est délié du contrat puisque le roi parjure l’a rompu.
Cependant, il faut bien comprendre que ce droit de résistance à l'oppression accordé au peuple sous-entend une définition restreinte de ce dernier, que Duplessis se refuse à confondre avec la « populace ». En réalité, reprenant en cela ce qu’écrivait Théodore de Bèze, dans son Droit des magistrats en 1574, seuls les magistrats inférieurs sont aptes à déposer le monarque qui s’est rendu coupable de tyrannie. Toutefois, comme l’exposera également le jésuite Francisco Suarez, le tyran d’origine peut être renversé par un individu singulier, sans qu’il soit besoin d’une procédure juridique complexe. De même, les ministres qui conseillent de manière malveillante un roi faible et/ou crédule peuvent être renversés par la force.
Citations
- « Or comme les droits de nature et des Gens, et les lois civiles nous commandent de prendre les armes contre tels tyrans (i. e. les usurpateurs), on peut dire aussi qu'il n'y a raison aucune qui nous puisse persuader le contraire. Il n'entrevient serment, convention, ni obligation publique ou particulière qui nous doive retenir : par ainsi, cas avenant, qu'une tyrannie se voulust fourrer en un Estat, il est permis au moindre du peuple de repousser telle usurpation. (...) car celuy-là n'est pas Prince qui sans aucun titre légitime s'empare de l'Estat ou des pays d'autruy, ni n'est rebelle celuy qui défend sa patrie avec les armes au poing. (...) celuy qui réprime le destructeur de la patrie et de la discipline publique n'esmeut point de sédition, ains au contraire l'abolit. »
- « Par peuple, il faut en effet entendre ceux qui ont autorité sur le peuple, assavoir les Magistrats qui sont inférieurs au roy, et que le peuple a déléguez ou establis en quelque sorte que ce soit, comme consorts de l'empire ou controlleurs des rois, et qui représentent tout le corps du peuple. Nous entendons aussi les Estats, qui ne sont autre chose que l'épitomé ou brief recueil du royaume, ausquels tous affaires publics se rapportent. Tels estoyent les Septante anciens au royaume d'Israel. »
Bibliographie
- Didier Poton, Duplessis-Mornay, le pape des huguenots, Perrin, 2000, ISBN 2262016585
Voir aussi
Liens externes
- (fr)Brève notice biographique.
- (en)Vindiciæ contra Tyrannos, traduction anglaise
- (en)Page sur la théorie protestante du droit de résistance.
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