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Philippe Charlez

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Philippe Charlez, né le 31 janvier 1956 à Mons (Belgique), est un expert en énergie français.

Biographie

Philippe Charlez est ingénieur civil des Mines de la Faculté Polytechnique de Mons (promotion 1979), puis il obtient en 1983 un doctorat sur la Fracturation hydraulique à l’Institut de Physique du Globe de Paris alors dirigé par Claude Allègre. Philippe Charlez effectue la majorité de sa carrière dans l’industrie pétrolière qu’il rejoint en 1982. Expert en Mécanique des Roches durant 12 ans, il occupe ensuite différentes positions de management en France et à l’étranger (Colombie, Écosse, Angola, Kazakhstan).

Récompenses

Philippe Charlez a été Distinguish Lecturer de la Society of Petroleum Engineers en 2000-2001.

Engagements publics

Philippe Charlez est expert énergétique pour l'Institut Sapiens. Il a publié pour ce think tank de nombreuses tribunes et études. Il est aussi membre d’ASPO France et de la Société d’Économie Politique. Il enseigne sur la thématique de la transition énergétique, de la croissance économique et du climat à Mines Paris Tech, l’ISSEP, l’Institut Galilée, Dauphine, Science Po et au Centre International de Formation Européenne.

Il a été entre 2013 et 2017 l’expert énergie du parti centriste Nouveau Centre et de 2020 à 2021 le conseiller aux questions énergétiques du parti Les Républicains.

Philippe Charlez est aussi chroniqueur régulier pour Valeurs Actuelles, Atlantico, Contrepoints, Les Échos, Opinion Internationale ou Causeur. Il intervient régulièrement comme expert sur des médias radio ou télévisé comme LCI ou Sud Radio.

Prises de position

Sur les gaz et les pétroles de schistes

Dans Gaz et Pétroles de Schistes… en questions, Philippe Charlez aborde le sujet des hydrocarbures non conventionnelles autour de 20 questions couvrant à la fois les aspects techniques, économiques, sociétaux et environnementaux. Il y dénonce l’escroquerie du film Gasland et du robinet en feu. Selon lui, une pollution des aquifères par la « remontée d’une fracture hydraulique sur plusieurs milliers de mètres est techniquement impossible ». Selon lui, ce sont les conditions favorables américaines (et notamment sa loi minière qui confère la propriété d’un gisement à l’individu et non pas à l’État) qui ont permis le développement massif des hydrocarbures non conventionnelles aux États-Unis. Si les conditions économiques (prix du gaz trop bas) et sociétales (rejet environnemental) d’un développement des ressources non conventionnelles n’étaient pas réunies en Europe au cours des années 2010 à 2015, il considère que la flambée des prix du gaz depuis l’été 2021 puis la crise Ukrainienne rebattent les cartes et que la réouverture du dossier gaz de schiste en Europe irait de pair avec la volonté de se défaire à moyen terme du gaz russe.

Sur la transition énergétique

Dans Croissance, Energie, Climat. Dépasser la quadrature du cercle Philippe Charlez montre en quoi la conciliation de la croissance économique et des objectifs climatiques est un exercice d’équilibrisme. La décarbonation de la société passe par une électrification massive des usages (habitat, transports, industrie). Il ne croit pas à une croissance 100 % verte à l’horizon 2050, mais à un mix « arc-en-ciel » avec une partie significative d’énergies renouvelables, mais aussi de l’électricité nucléaire et encore 30 % à 40 % de fossiles (presque plus de charbon, moins de pétrole, mais beaucoup de gaz naturel). Il considère que la décarbonation de l’habitat sera la plus rapide, que celle des transports nécessitera de bien différencier distance et puissance (voiture électrique pour courtes distances, hydrogène et biocarburants pour longues distances et fortes puissances -camions, bateaux et peut-être avions). Le plus difficile sera de décarboner l’industrie dont les procédés (acier, ciment, verre) auront toujours besoin de la « flamme fossile ». La compensation par la capture et la réinjection du carbone dans le sous-sol sera donc incontournable pour accéder à la neutralité carbone. À plus long terme, seul le nucléaire pourra totalement décarboner la société. Le projet ITER réalisant la fusion nucléaire représente le principal espoir de libérer l’humanité de sa « geôle énergétique ».

Sur la croissance économique et la coopération internationale

Libéral, humaniste et Européen convaincu[1], Philippe Charlez considère que la transition énergétique passe par un juste équilibre entre les trois piliers du développement durable (économique, sociétal et environnemental). Il reste convaincu que la croissance économique et son corollaire qu’est le développement restent les meilleurs alliés de la transition énergétique. Les deux principaux ennemis de la transition sont selon lui l'écologie politique[2] qui hypertrophie le pilier climatique aux dépens de l’économique et du sociétal, et le nationalisme qui hypertrophie l’économique et le sociétal aux dépens du climat. Il pense que l’urgence climatique finira par conduire les grandes nations à une collaboration internationale.

Sur les mouvements jeunistes face au réchauffement climatique

Bien que climato convaincu et ayant pris des positions claires vis-à-vis des mouvements climato-sceptiques, Philippe Charlez s’inquiète de la montée des « passions tristes »[3] chez les jeunes. Sorte de melting pot entre la collapsologie, l’écologisme, le marxisme et l’anarchisme qui viserait au retour à une société vernaculaire primitive égalitariste vivant sans libertés et dans la pauvreté absolue. Il est notamment hostile aux prises de position de Greta Thunberg et de ses émules comme les collectifs Youth for Climate et Xrebellion. Le climat est selon lui instrumentalisé au profit d’une double lutte des classes à la fois économique (riches contre pauvres) mais aussi générationnelles (les baby-boomers porteraient le fardeau du réchauffement climatique). Il a appelé cette instrumentalisation le « climato gauchisme » par analogie avec « l’islamo gauchisme ».

Selon Philippe Charlez la clé n’est pas le militantisme mais la pédagogie[4]. Il regrette notamment que la transition énergétique soit enseignée au lycée comme une photo instantanée sans la replacer dans son contexte historique depuis la révolution industrielle.

Il s’est aussi montré très critique vis-à-vis de la Convention Citoyenne pour le Climat manipulée selon lui par une écologie de gauche[5].

Sur les prix de l’énergie

Dans une étude pour le compte de l’Institut Sapiens, il indique dès 2019 que les prix de l’énergie et en particulier ceux du gaz sont amenés à fortement augmenter dans un contexte de rupture structurelle offre/demande. La réduction structurelle de l’offre se lit en filigrane d’un manque d’investissements dans les nouveaux projets gaziers tandis que l’accroissement structurel de la demande est liée à l’impossibilité des renouvelables à satisfaire la croissance de la demande électrique et ce malgré des investissements colossaux (plus de 5000 milliards de dollars entre 205 et 2021). Les renouvelables ne satisfaire seuls l’accroissement de la demande électrique auront besoin d’un support. Si ce n’est pas le gaz ce ne peut être que le nucléaire. Philippe Charlez s’est donc prononcé en faveur du plan Macron décidé à relancer de façon très significative le nucléaire.

Sur les inégalités

Dans son ouvrage « L’Utopie de la Croissance Verte. Les lois de la Thermodynamique Sociale », il démontre que comme tous les systèmes présents dans l’univers (galaxie, étoiles, planètes, mais aussi êtres vivants), la société de croissance est une gigantesque structure dissipative. Elle consomme en entrée des ressources matérielles (minerai, humus) et énergétiques (dont 83% d’énergies fossiles), produit de l’énergie libre sous forme de biens (richesse matérielle) et de services (richesse informative) et rejette dans l’environnement des déchets dont le CO2 responsable du réchauffement climatique. Comme toute structure dissipative, cette production de richesse requiert un système ouvert (libre échange), des inégalités sociales et de l’ordre (c’est-à-dire de l’autorité). Autrement dit la création de richesses matérielles et d’information sont indissociables d’inégalités. Sans inégalités on stoppe tous les flux qu’ils soient matériels, financiers ou informatifs et le système ne peut conduire à terme qu’à la pauvreté absolue. Contrairement à une idée imposée par la morale, la réduction de la pauvreté passe par la création de richesses et est donc indissociable d’ordre et d’inégalités. La structure dissipative recouvre les valeurs de droite comme la sélection et la compétition (système inégalitaire), le libre-échange (système ouvert) et l’autorité (système ordonné). Couvrant une infinité d’états inégalitaires possibles il est aussi synonyme de pluralisme.

Sur la décroissance

Proche de JM Jancovici sur les questions énergétiques et notamment le nucléaire, Philippe Charlez est en revanche fermement opposé au décroissantisme. La décroissance correspond à une société de privations et non pas comme le prétend Delphine Batho à une société du plus. Il considère que notre société de croissance est loin d’être optimisé et a encore de beaux jours devant elle et défend la thèse d’un développement durable s’appuyant sur une croissance soutenable. Il est de ceux considérant que nos enfants vivront mieux que nous qui avons vécu bien mieux que nos parents et nos grands-parents. Il rester un irréductible défenseur de la science, du libéralisme et de la société prométhéenne.

Publications

Philippe Charlez est l’auteur de nombreux articles et ouvrages sur l’énergie et la transition énergétique. Il publie dans de nombreuses revues scientifiques et générales en particulier la Revue de L’Energie, la revue Risques, la Revue Parlementaire et la Revue Politique et Parlementaire[6].

  • 1991, Rock Mechanics I, Ed.Technip
  • 1997, Rock Mechanics II, Ed.Technip
  • 2014
    • Our energy future is not set in stone, Ed Technip
    • Gaz et Pétroles de schistes en questions, Ed Technip
  • 2015, The shale oil & gas debate, Ed Technip
  • 2017, Croissance, énergie et climat. Dépasser la quadrature du cercle, Ed De Boek Supérieur
  • 2021, L’utopie de la croissance verte. Les lois de la thermodynamique sociale, Ed JM Laffont

Notes et références

Liens externes


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