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Norman Macrae

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Norman Macrae
Journaliste
Dates 1923-2010
Tendance Libéral classique
Nationalité Royaume-Uni Royaume-Uni
Articles internes Autres articles sur Norman Macrae
Citation
Interwikis sur Norman Macrae

Norman Alastair Duncan Macrae (né le 23 septembre 1923 à Königsberg[1] en Prusse occidentale - décédé le 11 juin 2010 à Londres) était un économiste libéral britannique. Dès sa jeunesse, il a pris conscience de la politique socialiste soviétique équivoque car son père était consul britannique à Moscou entre 1936 et 1938. Durant les vacances d'été, de retour d'Angleterre où il suivait ses études à la Mill Hill School de Londres, son entourage lui fit remarquer que Staline avait demandé au personnel russe de l'ambassade de disparaître[2].

Des prophéties colossales avec des raisonnements scellés dans la réalité et rattachées à des convictions libérales

Il est mobilisé durant la guerre et sert pour la RAF (Royal Air Force). Une fois libéré il s'inscrit au Corpus Christi College de Cambridge pour y apprendre l'économie. Il adore étudier, mais se trouve décontenancé par l'atmosphère marxiste qui envahit les couloirs de l'université.

Après ses études supérieures, Norman Macrae a rejoint le magazine anglais, The Economist, en 1949 et a pris sa retraite en tant que rédacteur en chef adjoint en 1988. Loin de s'ennuyer, il a écrit la biographie du mathématicien John von Neumann. Durant sa vie, ses articles étaient fondés sur des projections éclairées, une pensée perspicace et réaliste sur les tendances économiques qu'il percevait à la fin du XXe siècle. Enthousiasmé par les idées de l'école autrichienne, il déclarait dans son livret Hobart century (1984) que l'essai n°70 de la série Hobart, écrit par Friedrich Hayek et qui prônait la dénationalisation de la monnaie, était le plus convaincant de tous, et celui auquel tôt ou tard les macro-économistes considéreront que les préconisations du Prix Nobel d'économie sont une évidence.

Norman Macrae était considéré par Arthur Seldon comme l'un des meilleurs prévisionnistes au monde en matière d'économie et de société. Il disposait d'une grande curiosité intellectuelle qui lui permit d'explorer des sujets que d'autres journalistes négligeaient. En 1962, il écrit un article intitulé « Considérez le Japon », à une époque où beaucoup dans le monde occidental avaient oublié que le pays existait encore après Hiroshima. Lui voyait déjà l'empire nippon devenir le plus grand fabricant du monde. Il a aussi prédit le krach des prix du pétrole de 1975, alors que le prix avait flambé seulement deux années auparavant. Il avait anticipé la vague des privatisations au début des années 1980. Et, en 1983, il écrivait que le mur de Berlin tomberait à Noël 1989, ce qui n'était pas une mauvaise estimation (date réelle, le 9 novembre 1989).

Il avait la capacité de voir l'effet ultime d'une baisse des impôts sur les prix à long terme. Il disposait également d'une capacité au-dessus de la moyenne à voir des décennies à l'avance comment l'action de l'État serait visible et évidente sur les marchés. Mais par dessus tout, il devinait les mouvements plus lents et sous-jacents que formeraient les forces invisibles du marché.

Plutôt optimiste, il pensait que le niveau de vie serait multiplié par huit en une génération grâce à l'essor de l'esprit d'entreprise et par l'éclipse accélérée de l'ancienne industrie remplacée par des nouvelles activités encore insoupçonnables et répondant plus rapidement aux besoins des clients. Dans le secteur de l'éducation, il prévoyait que tous les parents paieraient des frais de scolarité. Il supposait qu'il y aurait un stade intermédiaire avec l'introduction de chèques d'éducation, puis le système serait définitivement remplacé par des bons d'impôt scolaire remboursables[3]. De cette façon, pensait-il, disparaitrait l'influence politique malveillante du gouvernement local et national.

La liberté humaine contre l'envahissement de l'État passera par la technologie

Dans son livre d'anticipation économique[4], co-écrit en 1984 avec son fils Chris, il prévoyait que la technologie permettrait de dépolitiser la vie des gens en favorisant une décentralisation en ligne de l'État et un allégement des services publics. Il supposait que la communication par ordinateur personnel émanciperait de la bureaucratie dès 2024. À l'époque, il fallait être très bien informé pour anticiper qu'un nouveau phénomène technologique relierait les personnes et les organisations du monde entier à l'aide d'ordinateurs personnels. Car l'avènement d'Internet et des effets qu'il aurait sur le monde n'est apparu qu'avec l'arrivée du protocole World Wide Web dans les années 1990. Imaginant un monde technologique qui n'est pas encore arrivé, il prévoyait la miniaturisation extrême des ordinateurs de la taille d'une boutonnière, avec des bornes d'accès bon marché accessible partout.

En 1984, il pensait que les pays occidentaux étaient surgouvernés, que le communisme allait s'effondrer et que le marché le remplacerait. Ses inspirations le menaient inévitablement à souhaiter un État limité. Son travail prospectif ouvre des perspectives de nouveaux mondes créés par la technologie stimulée par les acteurs du marché. Ses projections reflètent un aperçu du meilleur de l'économie : les coûts d'opportunité de l'école autrichienne, le scepticisme de l'école des choix publics vis-à-vis des décisions démocratiques du gouvernement, la supériorité de la tarification par le prix plutôt que par la taxation.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. ↑ La ville s'appelle maintenant Kaliningrad. Il s'agit pour l'instant d'une ville russe située dans une exclave territoriale, l'oblast de Kaliningrad, totalement isolée du reste du territoire russe, entre la Pologne et la Lituanie.
  2. ↑ Il a gardé durant sa carrière une méfiance prudente vis-à-vis des informations provenant des officiels soviétiques. Sa connaissance de l'URSS et de son économie l'ont motivé à écrire de nombreux articles sur l'inexactitude de l'analyse de la CIA à propos de l'économie russe, alors que ses analyses se sont finalement avérées correctes.
  3. ↑ Norman Macrae aurait pu ajouter que le nouveau système correspondrait au principe d'équivalence fiscale où chaque contribuable connaît le rapport entre ce qu'il paie en montant d'impôt et ce qu'il reçoit en services et biens publics.
  4. ↑ Norman Macrae, 1984, The 2024 Report: A Concise History of the Future 1974–2024, Sidgwick & Jackson

Publications

  • 1957, "The London capital market. Its structure, strains and management", Staples (seconde édition)
  • 1963, "Sunshades in October. An analysis of the main mistakes in British economic policy since the mid nineteen-fifrees", Allen and Unwin
  • 1967, "Homes for the people", Economic Research Council
  • 1991,
    • a. "The Shape of Things to Come", National Review, 8 juillet, p28
    • b. "Money on the Move", commentaire du livre de Robert B. Reich, "The Work of Nations", Reason Magazine, December, pp45-47
  • 1992, "John von Neumann", Pantheon
    • Traduction en allemand en 2014 par Monika Niehaus-Osterloh, "John von Neumann: Mathematik und Computerforschung" - Facetten eines Genies (Lebensgeschichten aus der Wissenschaft) ("John von Neumann: Mathématiques et recherche informatique - Facettes d'un génie" (Histoires de vie issues de la science)), Birkhäuser

Littérature secondaire


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