Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !


Mary Bennett Peterson

De Wikiberal
Aller à la navigation Aller à la recherche

Mary Bennett Peterson (née Mary Jean Bennett à Cleveland en 1949, décédée le 23 novembre 2011 à son domicile de Washington, D.C. à l'âge de 88 ans) était une auteure et lobbyiste américaine. Elle est diplômée du College of Wooster, dans l'Ohio. Puis, tout comme son mari, William H. Peterson, elle a poursuivi ses études d'économie à l'Université de New York avec Ludwig von Mises comme professeur. De 1964 à 1973, elle a écrit des critiques pour la rubrique "Reading for Business" du Wall Street Journal. Elle a également travaillé en tant que responsable des programmes pour la Fondation William H. Donner à New York et fut aussi agent de change à Princeton, N.J. De 1973 aux années 1990, elle a été consultante pour General Motors. Elle a été impliquée dans l'analyse des importations d'automobiles, de la réglementation de l'industrie, du contrôle des salaires et des prix et d'un montage d'une joint venture (coentreprise) entre GM et Toyota pour produire des voitures aux États-Unis.

Le cycle infernal de la réglementation voulue par les réformateurs sur la protection du consommateur

En 1971, elle a publié le livre "The Regulated Consumer" ("Le consommateur réglementé") avec une introduction de Milton Friedman qui qualifie l'ouvrage d'histoire naturelle de l'intervention gouvernementale dans les affaires économiques. Elle plaide contre la protection du consommateur par l'État et veut favoriser plutôt des règles de meilleure protection issues du marché libre. Elle a sélectionné sept agences étatiques pour illustrer son propos. Elle a critiqué les lacunes intrinsèques de l'intervention gouvernementale et elle a soutenu que la déréglementation et la privatisation sont une reconnaissance de l'efficacité du marché.

Dans l'introduction du livre de Mary Peterson, Milton Friedman explique le cycle néfaste de la tentative des réformes législatives pour la protection des consommateurs. Tout d'abord, une coalition politique composée de réformateurs sincères émerge dans le débat publique scandant avec conviction qu'il faut réformer la loi. Cependant, les objectifs des membres de la coalition semblent incompatibles. Par exemple, il demande des prix bas pour les consommateurs mais des prix élevés sont nécessaires pour les employeurs afin de bien payer les salariés. Une telle incohérence est passée sous silence au moyen d'une rhétorique critiquable de "l'intérêt public" ou de la lutte contre la "concurrence déloyale". Ensuite, la coalition réussit à faire adopter une loi par l'Assemblée nationale (Le Congrès aux États-Unis ou une autre législature d'État) en s'appuyant sur la pression publique que les responsables gouvernementaux doivent absolument « faire quelque chose ». Les réformateurs, fiers et forts de leur triomphe, tournent ensuite leur attention vers de nouvelles causes. Les acteurs (associations, entreprises privées) intéressés et bénéficiant de l'aura honorifique ou financière de cette nouvelle loi se mettent au travail pour s'assurer que le pouvoir est utilisé à leur profit. Mais le succès engendre des problèmes d'externalité. Il élargit encore plus le champ d'intervention de l'État dans l'économie et dans la sphère sociale. C'est alors que les procédures administratives et la bureaucratie se complexifient et font des ravages si bien que même les intérêts particuliers initiaux n'en profitent plus. En fin de compte, les effets recherchés sont précisément à l'opposé des objectifs des réformateurs. Pourtant, la mauvaise loi reste en place car l'activité est si solidement implantée et il y a tant d'intérêts acquis qui s'y rattachent que l'abrogation de la législation initiale est presque inconcevable. Au lieu de cela, une nouvelle législation gouvernementale est nécessaire pour faire face aux problèmes produits par l'ancienne; et un nouveau cycle commence. Par conséquent, comme le souhaite Mary Peterson, la dernière et unique réforme à effectuer est celle d'abolir les lois sur les réglementations particulières et laisser au Droit d'agir de façon générale et impersonnelle afin de laisser libre les activités des individus dans la société et de protéger les propriétés individuelles.

L'État qui réalise l'inverse de ses intentions : Le cas de la prohibition

Dans son article, "Tu ne boiras pas", publié en avril 1971 dans le revue The Freeman et qui constitue un chapitre de son livre, ("Le consommateur réglementé"), Marie Bennett Peterson traite de l'histoire aux États-Unis de la législation sur la prohibition (16 janvier 1920), de son abrogation et des leçons pour les régulateurs modernes. Le mouvement d'interdiction avait commencé au tournant du siècle et fut dirigé par deux puissants lobbies : l'Anti-Saloon League et la Woman's Christian Temperance Union qui ont progressivement acquis un pouvoir politique au Congrès et dans les législatures des États. La prohibition était souhaitée comme l'aube d'un nouveau code moral de décence et de sobriété.

Finalement, la loi fut votée interdisant la fabrication, la vente ou le transport de boissons enivrantes à l'intérieur du pays, leur importation ou leur exportation depuis tous les territoires soumis à la juridiction des États-Unis. Mais, après les heureux pronostics et les prédictions jubilatoires, nous fait remarquer l'auteure, les États-Unis sont tombés dans l'ère des gangsters[1], des trafiquants d'alcool et des bootleggers[2]. C'est alors qu'une vaste industrie illicite sur terre et sur mer est née au fur et à mesure que l'offre tentait de répondre à la demande. Cependant, l'interdiction de la vente d'alcool coûtait au contribuable des millions de dollars en raison des pertes en taxes sur l'alcool. Finalement, il faudra attendre 1933[3] pour voir la fin de la loi sur la prohibition. Mary Bennett Peterson conclut de cette expérience de la réglementation américaine l'appel facile à "faire une nouvelle loi" est contreproductif car le prétendu remède peut être pire que le mal. La loi économique de l'offre et la demande est préférable à la loi légiférée dans un pays. Finalement, l'État, comme dans de nombreuses situations, veut bien faire pour protéger le citoyen mais réalise finalement l'inverse de ses intentions, le cas de la prohibition sur l'alcool en est une illustration parfaite.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. Les personnalités de la pègre sont devenues des célébrités nationales : Waxey Gordon, Dutch Schultz, Lucky Luciano et Al Capone.
  2. Contrebandier d'alcool, aux États-Unis, au temps de la prohibition. En anglais bootlegger, vient de boot et de leg, jambe de botte, puisque la bouteille se cachait dans la botte.
  3. En avril 1933, la bière ne contenant pas plus de 3,2 pour cent d'alcool a été autorisée par le Congrès et plus tard cette année-là, le vingt et unième amendement d'abrogation est devenu loi.

Publications

  • 1968, commentaire du livre de Harry L. Cornish, Jr., "Computerized Process Control", Financial Analysts Journal, Vol 24, n°6, Nov. - Dec., pp184-185

Littérature secondaire

  • 1973,
    • Valerie Earle, commentaire du livre de Mary Bennett Peterson, "The Regulated Consumer", World Affairs, Vol 135, n°4, Spring, p352
    • Faith Prior, commentaire du livre de Mary Bennett Peterson, "The Regulated Consumer", The Journal of Consumer Affairs, Vol 7, n°1, Summer, pp92-93