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Louis XIV

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Louis XIV (1638-1715), également connu sous le nom de Louis le Grand ou le Roi-Soleil, était un monarque français qui a régné sur le royaume de France de 1643 à 1715. Il est l'un des monarques les plus emblématiques de l'histoire de France et symbolise largement l'apogée de la monarchie absolue en France. Il est né le 5 septembre 1638 à Saint-Germain-en-Laye, en France, et il a accédé au trône à l'âge de quatre ans après la mort de son père, Louis XIII. En raison de son jeune âge, sa mère, Anne d'Autriche, a agi en tant que régente jusqu'à ce qu'il atteigne la majorité, en fait jusqu'à la mort du Ministre intendant, Mazarin, le 9 mars 1661. Il avait alors 22 ans.

Son règne, qui a duré 72 ans, est le plus long de l'histoire européenne. Il est connu pour sa politique de centralisation excessive du pouvoir, ce qui a renforcé la position de la monarchie. Son célèbre aphorisme, "L'État, c'est moi" résume sa vision d'un pouvoir monarchique absolu et égocentrique. Son règne a été marqué par des conflits militaires majeurs qui ont eu un impact désastreux sur l'Europe. Il est également connu pour sa politique de persécution des protestants, qui a culminé avec la révocation de l'Édit de Nantes en 1685. Louis XIV est décédé le 1er septembre 1715 à l'âge de 76 ans, laissant le trône à son arrière-petit-fils, Louis XV. Son règne a laissé finalement un bilan catastrophique : une faillite sur les finances du Royaume, un appauvrissement de l'économie et la misère de sa population.

La politique économique de Louis XIV : mercantilisme et monopole d'État

Influence du mercantilisme

Le mercantilisme était une théorie économique dominante à l'époque de Louis XIV. Cette doctrine économique reposait sur plusieurs principes, dont l'accumulation de richesses nationales. Selon le mercantilisme, la richesse d'une nation était mesurée par la quantité d'or et d'argent qu'elle détenait, ce qui a conduit à une politique économique axée sur le contrôle étatique, le protectionnisme, la réglementation du commerce et la recherche de monopoles économiques.

L'influence du mercantilisme sur la politique économique de Louis XIV est clairement perceptible. Le roi et ses ministres ont cherché à mettre en œuvre des politiques visant à accumuler des richesses, à développer l'industrie nationale, à promouvoir les exportations et à renforcer la puissance économique de la France. Le contrôle étatique, la réglementation du commerce et les monopoles royaux étaient des éléments clés de cette politique économique, et ils ont eu un impact significatif sur l'économie du pays pendant son règne.

La main-mise du colbertisme

Succédant à Nicolas Fouquet, emprisonné par le roi, Jean-Baptiste Colbert a été une figure centrale dans la mise en œuvre de la politique économique de Louis XIV. En place comme contrôleur général des finances, il était un fervent partisan des idées mercantilistes, et il a œuvré de toute son énergie pour les mettre en pratique de manière systématique.

Colbert a mis en place des politiques visant à promouvoir l'industrialisation de la France. Il a encouragé la création de nouvelles industries et l'expansion de celles existantes. L'objectif était de développer la production nationale pour réduire la dépendance de la France à l'égard des importations étrangères. Il a favorisé des secteurs tels que la sidérurgie, la verrerie, la construction navale et la production de textiles.

Il a encouragé l'établissement de manufactures royales, qui étaient financées par le roi, c'est-à-dire par l'impôt de ses sujets, et placées sous un strict contrôle de l'État. Ces manufactures produisaient une variété de produits, de la porcelaine aux tissus de luxe, ce qui permettait de stimuler artificiellement la production nationale et de créer des emplois.

Colbert a également cherché à stimuler le commerce extérieur de la France. Il a négocié des traités commerciaux avantageux avec d'autres nations européennes qui n'étaient pas en guerre avec la France. Il a soutenu le développement de la marine marchande française pour renforcer la position commerciale de la France sur la scène internationale en s'appuyant sur des armateurs de navire de guerre.

Afin de mieux contrôler l'économie sous l'emprise tutélaire de l'État, Colbert a mis en place des corporations pour réglementer les métiers et les industries. Ces corporations étaient des organisations professionnelles chargées de fixer des normes de qualité, de superviser les apprentissages et de contrôler la concurrence. Cela visait à garantir la qualité des produits fabriqués en France et à protéger les intérêts des artisans et des fabricants nationaux.

Dans la panoplie du mercantilisme, Colbert a établi des tarifs douaniers pour protéger les industries nationales de la concurrence étrangère. Les produits étrangers étaient soumis à des droits de douane élevés, ce qui les rendait moins compétitifs sur le marché français. Cela encourageait les consommateurs à acheter des produits français et stimulait la production nationale.

Monopoles et réglementation

1. Les monopoles royaux. Louis XIV a accordé de nombreux monopoles royaux à des entreprises et individus, ce qui signifiait qu'ils avaient le droit exclusif de produire certaines marchandises ou de fournir certains services. Ces monopoles couvraient un large éventail de secteurs, de la production de sel et de tabac à la distribution de produits de luxe comme le café, le cacao et le sucre. Les monopoles étaient accordés moyennant le paiement d'une redevance à l'État, ce qui générait des revenus considérables pour le trésor royal.

2. Impact sur la concurrence. Les monopoles royaux avaient un impact significatif sur la concurrence. En accordant des droits exclusifs à certaines entreprises, Louis XIV limitait la libre concurrence dans ces secteurs. Cela signifiait que les consommateurs n'avaient souvent pas le choix et devaient acheter des produits de ces entreprises monopolistiques, même s'ils étaient plus chers ou de moindre qualité que les produits concurrents. Cela a créé un environnement économique où les entreprises bénéficiant de monopoles n'avaient pas de pression pour innover ou améliorer leurs produits.

3. Génération de revenus pour l'État. Un des objectifs clés de l'accord de monopoles était de générer des revenus pour l'État. Les entreprises et individus qui détenaient ces droits exclusifs devaient payer des redevances considérables, ce qui contribuait aux finances de l'État. Les fonds collectés à partir de ces monopoles ont été utilisés pour financer les guerres coûteuses de Louis XIV et ses nombreuses dépenses somptuaires, y compris la construction du château de Versailles.

En somme, les monopoles royaux ont eu un impact significatif sur l'économie de la France sous Louis XIV. Bien qu'ils aient généré des revenus pour l'État, ils ont également restreint la concurrence, augmentant les coûts pour les consommateurs et créant un environnement économique où les entreprises monopolistiques n'étaient pas incitées à innover ou à améliorer leurs produits. Cette réglementation stricte du commerce faisait partie intégrante de la politique économique mercantiliste de l'époque.

Diminution de la prospérité économique de l'industrie et du commerce

Selon Edouard Horn (1867)[1], sous le règne de Louis XIV, la France a connu une importante diminution de sa prospérité économique, affectant divers secteurs de son économie. Cette détérioration économique a eu des conséquences significatives sur le bien-être des populations et sur la stabilité du royaume.

Les secteurs économiques touchés

  • 1. L'industrie de la soie. L'industrie de la soie, qui avait été introduite en France par des entrepreneurs sous le règne de Louis XI et qui avait prospéré au temps de Richelieu, a subi un déclin dramatique sous le règne de Louis XIV. À l'apogée de son développement, la ville de Tours comptait environ vingt mille ouvriers travaillant dans l'industrie de la soie, avec huit mille métiers pour la fabrication d'étoffes de soie. De plus, sept cents moulins étaient utilisés pour préparer la soie, et plus de quarante mille personnes étaient employées dans le dévidage de la soie. Cette industrie était extrêmement prospère et contribuait de manière significative à l'économie nationale.

Cependant, au fil du temps, divers facteurs ont contribué au déclin de l'industrie de la soie. Parmi ces facteurs, on peut citer la violence perçue envers les populations, en particulier en ce qui concerne les conflits religieux, ainsi que les enrôlements forcés dans l'armée. Ces circonstances ont poussé de nombreux ouvriers qualifiés à quitter le pays. De plus, la diminution de la demande de soieries a été constatée en raison de la baisse du pouvoir d'achat des populations.

  • 2. La tannerie. Outre l'industrie de la soie, d'autres secteurs industriels ont également été sévèrement touchés. Par exemple, la tannerie, une industrie qui avait prospéré et enrichi de nombreuses familles, a subi une diminution importante de son activité. Alors qu'elle occupait autrefois quatre cents métiers en Touraine, seulement cinquante-quatre d'entre eux sont restés actifs. Cette réduction drastique était attribuable à la diminution de la consommation de gros bétail due à la diminution générale de la population, l'affaiblissement du nombre de troupeau de grandes tailles et à la grande pauvreté générale qui sévissait.
  • 3. La production de papier. Les villes d'Ambert, de Thiers et de Chamalières en Auvergne avaient longtemps été des centres de production de papier de qualité pour des applications telles que les belles impressions, les estampes et les thèses. Cependant, l'instauration d'impôts élevés et d'autres charges a fait abandonner le travail par plus de la moitié des maîtres papetiers. Les entrepreneurs étranger, Hollandais et Genevois, ont partiellement pris le relais de cette lucrative industrie.

Effets sur la production et le commerce

Le déclin de ces industries a eu un impact significatif sur la production et le commerce en France. Ces industries étaient autrefois des moteurs économiques importants, générant des emplois et contribuant de manière significative au produit intérieur brut (PIB) du royaume. Leur déclin a entraîné une réduction des revenus, une augmentation du chômage, et une détérioration de la situation financière de l'État.

  • 1. Baisse de la production : La diminution de ces secteurs industriels a entraîné une baisse significative de la production de biens tels que les étoffes en soie, les cuirs tannés et le papier. Cela a réduit la disponibilité de ces produits sur le marché national et international.
  • 2. Impact sur le commerce : La réduction de la production a eu des répercussions sur le commerce extérieur. La France a perdu des parts de marché dans ces secteurs, ce qui a nui à sa balance commerciale. Les échanges internationaux ont été affectés, contribuant à la détérioration de la situation économique.

Conséquences pour les entreprises

Les entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises, ont été les plus touchées par cette réduction de l'industrie et du commerce.

  • 1. Faillites et fermetures : De nombreuses entreprises ont fait faillite ou ont dû fermer leurs portes en raison du déclin de leur secteur économique. La diminution de la demande et la concurrence étrangère ont rendu difficile la survie de nombreuses entreprises.
  • 2. Pertes d'emplois : La réduction de l'industrie et du commerce a entraîné des pertes d'emplois significatives. Les ouvriers et les travailleurs de ces secteurs ont été les plus touchés, ce qui a contribué à la paupérisation des populations.

En somme, la diminution de la prospérité économique en France sous le règne de Louis XIV s'explique en grande partie par le déclin de secteurs industriels clés, tels que l'industrie de la soie, de la tannerie et de l'impression. Ces bouleversements économiques ont eu des répercussions profondes sur l'économie nationale, contribuant à une période de crise économique et sociale.

Paupérisation des populations rurales et urbaines

La paupérisation des populations rurales et urbaines sous le règne de Louis XIV était un phénomène majeur qui a profondément affecté la vie des habitants de la France, que ce soit dans les campagnes ou dans les villes.

Impact sur les populations en milieu rural

  • 1. Déclin de l'agriculture : Les populations rurales étaient fortement dépendantes de l'agriculture, qui constituait leur principale source de subsistance. Cependant, le déclin de l'industrie et de l'agriculture a eu un impact dévastateur sur les revenus des agriculteurs. Les impôts excessifs et les taxes ont pesé lourdement sur leurs épaules, les privant des ressources nécessaires pour investir dans leurs terres et accroître leur productivité.
  • 2. Insécurité alimentaire : La diminution des revenus agricoles a entraîné une insécurité alimentaire généralisée parmi les populations rurales. Les familles ont eu du mal à se nourrir convenablement, ce qui a eu des conséquences sur leur santé et leur bien-être.
  • 3. Perte de population : La guerre, la famine et la misère ont conduit à une perte significative de population en milieu rural. Les conditions de vie précaires ont affaibli les populations et entraîné une diminution de l'espérance de vie. De nombreux habitants des campagnes ont été contraints de quitter leur terre natale à la recherche de conditions de vie meilleures.

Impact sur les populations en milieu urbain

  • 1. Déclin de l'industrie et du commerce : Les populations urbaines ont également subi de plein fouet le déclin de l'industrie et du commerce. Les entreprises, en particulier les petites entreprises artisanales, ont été durement touchées, ce qui a entraîné la perte d'emplois et la fermeture de nombreuses boutiques.
  • 2. Pauvreté croissante : La diminution des opportunités économiques en milieu urbain a entraîné une augmentation de la pauvreté parmi les habitants des villes. Les familles ont eu du mal à subvenir à leurs besoins de base, et les conditions de vie sont devenues de plus en plus précaires.

En somme, l'impact du déclin économique sous le règne de Louis XIV a entraîné la paupérisation des populations rurales et urbaines. Cette paupérisation s'est traduite par des conditions de vie précaires, une insécurité alimentaire, une perte significative de population et une augmentation de la pauvreté. Ces circonstances ont contribué à un malaise social généralisé, marquant une période de souffrance et de précarité pour de nombreuses personnes en France.

Perte de population due à la guerre, à la famine et à la misère

Les causes de la perte de population

Sous le règne de Louis XIV, la France a connu une perte significative de population, attribuable à plusieurs facteurs interconnectés.

  • 1. La guerre : La France était impliquée dans de nombreuses guerres coûteuses pendant le règne de Louis XIV, notamment la guerre de Dévolution (1667-1668), la guerre de Hollande (1672-1678), la guerre de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697) et la guerre de Succession d'Espagne (1701-1714). Ces conflits ont causé des pertes humaines directes en raison des combats, des sièges de villes et des batailles navales.
  • 2. La famine : Les guerres ont perturbé la production agricole en France. Les terres ont été ravagées, les récoltes ont été détruites, et le bétail a été confisqué pour nourrir les armées. La pénurie alimentaire a provoqué la famine dans de nombreuses régions, en particulier parmi les populations rurales.
  • 3. La misère : Outre la famine, la misère généralisée des populations a contribué à la perte de population. Les conditions de vie précaires, la pauvreté, les maladies et le manque d'accès aux soins de santé ont fragilisé la population, la rendant plus vulnérable aux épidémies.

Les conditions de vie difficiles

Les conditions de vie pendant cette période étaient extrêmement difficiles pour la plupart des Français.

  • 1. Population rurale : Les populations rurales étaient particulièrement touchées par la guerre et la famine. Les combats avaient lieu dans les campagnes, dévastant les terres agricoles. Les paysans étaient contraints de fournir des denrées alimentaires et d'autres ressources aux armées, les privant de leurs moyens de subsistance.
  • 2. Population urbaine : Les villes n'étaient pas à l'abri de la misère. Les villes étaient surpeuplées, insalubres et souffraient également de la famine et de la pénurie de nourriture. Les habitants urbains étaient confrontés à des conditions de vie précaires et à une forte mortalité due à la malnutrition et aux maladies.

Réduction de l'espérance de vie

La combinaison de la guerre, de la famine et de la misère a eu un impact direct sur l'espérance de vie des Français de l'époque.

  • 1. Mortalité infantile : La mortalité infantile était élevée en raison de la malnutrition et des mauvaises conditions sanitaires. De nombreux enfants ne survivaient pas au-delà de leur première année de vie.
  • 2. Espérance de vie réduite : L'espérance de vie en général était considérablement réduite. Les guerres, la famine et les épidémies de maladies telles que la peste ont fait des ravages parmi la population, réduisant l'âge moyen au décès.

En résumé, la perte de population sous le règne de Louis XIV était le résultat de la guerre, de la famine, de la misère et de la précarité des conditions de vie. Ces facteurs ont contribué à une réduction significative de l'espérance de vie et à des pertes démographiques considérables en France.

Médiocrité de la politique économique centrée sur la vente d'offices et de dignités

Le rôle de la vente d'offices et de dignités

Sous le règne de Louis XIV, la vente d'offices et de dignités était un élément central de la politique économique de la France. Les offices et les dignités étaient vendus à des particuliers, généralement les plus riches de la société, en échange de paiements substantiels au trésor royal. Cette pratique avait plusieurs objectifs :

  • 1. Financement de l'État : La vente d'offices et de dignités était une source de revenus cruciale pour le trésor royal. Elle permettait de combler les déficits budgétaires et de financer les dépenses gouvernementales, y compris les guerres coûteuses menées par Louis XIV.
  • 2. Consolidation du pouvoir royal : En vendant ces charges, le roi renforçait son autorité sur le royaume. Les acheteurs d'offices et de dignités étaient souvent des membres de la noblesse ou de la bourgeoisie aisée, ce qui les liait davantage à la couronne.

Les conséquences sur les finances du royaume

Cependant, cette politique économique avait des conséquences néfastes sur les finances du royaume.

  • 1. Coûts à long terme : Bien que la vente d'offices générât des revenus à court terme, elle coûtait cher à long terme. Les charges vendues étaient généralement héréditaires, ce qui signifiait que les futurs titulaires ne verseraient plus d'argent au trésor royal. Ainsi, la France renonçait à des revenus futurs pour des gains immédiats.
  • 2. Crise financière : À mesure que la vente d'offices se multipliait, elle créait une dépendance croissante à l'égard de cette source de revenus. Cela a eu pour conséquence une instabilité financière, car le royaume était vulnérable aux fluctuations du marché des offices et des dignités.

Crise financière et instabilité économique

La dépendance excessive à l'égard de la vente d'offices et de dignités a finalement conduit à une crise financière majeure en France. Les dépenses excessives de Louis XIV pour financer ses guerres, couplées à la diminution des revenus provenant de la vente d'offices, ont entraîné une dette publique massive.

  • 1. Crise de la dette : La France a accumulé une dette importante, ce qui a entraîné des problèmes de paiement et des déficits budgétaires.
  • 2. Instabilité économique et sociale : Les impôts et les taxes ont été augmentés pour compenser la dette, ce qui a provoqué des troubles sociaux. La population, déjà appauvrie par les guerres et la famine, a souffert davantage de la pression fiscale.

En conclusion, la politique économique centrée sur la vente d'offices et de dignités a généré des revenus à court terme, mais a entraîné une crise financière, une dette massive et une instabilité économique et sociale en France sous le règne de Louis XIV.

Une politique fiscale excessive et désordonnée avec la multiplication d'impôts et de taxes

La politique fiscale de Louis XIV a touché toute la population y compris la Noblesse (Taxe sur les usurpateurs de titres de noblesse) comme l'atteste le Comte de Boulainvilliers, dans ses écrits; qui reproche à Louis XIV d'avoir institué les intendants[2] du royaume[3]. Toutefois, ce sont les populations entrepreneuriales artisanales et agricoles ont ont payer le plus grand tribut. Quelques amis, alliés, protégés du Roi et des ministres des finances successifs, ont su échapper à ce lourd fardeau.

L'alourdissement de la pression fiscale

Sous le règne de Louis XIV, la politique fiscale a été marquée par un alourdissement significatif de la pression fiscale sur la population française. Plusieurs facteurs ont contribué à cette augmentation de la fiscalité :

  • 1. Guerres coûteuses : Les nombreuses guerres entreprises par Louis XIV, y compris la guerre de Dévolution, la guerre de Hollande et la guerre de Succession d'Espagne, ont entraîné des dépenses militaires massives. Le règne de Louis XIV a connu une période presque ininterrompues de guerre. Pour financer ces conflits, le roi a dû augmenter les impôts.
  • 2. Déficits budgétaires : Les dépenses de la cour et de l'État ont dépassé les recettes fiscales, entraînant des déficits budgétaires. Pour combler ces déficits, de nouveaux impôts ont été créés ou augmentés sans arrêt.

Les charges excessives pour les populations

L'alourdissement de la pression fiscale a eu des répercussions graves sur les populations françaises, tant en milieu rural qu'urbain. Les charges fiscales étaient excessives et pesaient lourdement sur les contribuables, qu'ils soient nobles, bourgeois ou paysans.

  • 1. Impôts indirects : Les impôts indirects, tels que la taille (un impôt sur la propriété) et la gabelle (un impôt sur le sel), ont été augmentés. Ces impôts touchaient principalement les classes inférieures et moyennes de la société, aggravant leur appauvrissement.
  • 2. Taxes locales : En plus des impôts royaux, les populations devaient souvent supporter des taxes locales, imposées par les seigneurs et les autorités locales. Cela alourdissait encore davantage la charge fiscale.

En résumé, la politique fiscale excessive et désordonnée, caractérisée par la multiplication d'impôts et de taxes, a eu des conséquences graves sur les populations françaises. Elle a contribué à l'appauvrissement généralisé, à la famine, aux troubles sociaux et à l'instabilité économique et politique sous le règne de Louis XIV.

Appauvrissement du royaume et malaise social

Les conséquences de l'appauvrissement général sur le bien-être de la population

L'appauvrissement généralisé du royaume sous le règne de Louis XIV a eu un impact profond sur le bien-être de la population. Les conséquences de cet appauvrissement ont été graves, touchant tous les aspects de la vie quotidienne des Français.

  • 1. Pauvreté généralisée : La majorité de la population, en particulier les paysans et les classes populaires, a été plongée dans la pauvreté, voire la misère ou la famine. Les ressources financières limitées, dues aux impôts élevés et à la diminution des opportunités économiques, ont rendu difficile l'accès à des biens essentiels tels que la nourriture, le logement et les vêtements.
  • 2. Appauvrissement des entreprises artisanales : Les entreprises, en particulier les petites entreprises, ont été gravement touchées par les impôts élevés. Cela a réduit leur capacité à investir, à embaucher et à se développer.
  • 3. Insécurité alimentaire : L'insécurité alimentaire était répandue, car de nombreuses familles ne pouvaient pas se permettre de se nourrir correctement. La malnutrition était courante, affectant la santé et l'espérance de vie de la population.
  • 4. Santé précaire : L'accès aux soins de santé était limité, en particulier pour les plus pauvres. Les conditions de vie précaires ont contribué à la propagation des maladies et à une santé généralement médiocre.

La détérioration des infrastructures et de l'entretien des maisons

L'appauvrissement du royaume a également eu un impact sur les infrastructures et l'entretien des maisons.

  • 1. Infrastructures en déclin : Les investissements dans les infrastructures publiques, telles que les routes, les ponts et les bâtiments publics, ont diminué. Les infrastructures existantes se sont détériorées, ce qui a eu des conséquences sur la mobilité et la connectivité.
  • 2. Maisons en mauvais état : Les maisons privées, en particulier dans les zones rurales, ont souffert d'un manque d'entretien en raison de la pauvreté généralisée. Les habitations étaient souvent délabrées, ce qui contribuait à des conditions de vie encore plus difficiles.

Tristesse, frustration sociale et férocité dans la société

L'appauvrissement général et les conditions de vie précaires ont eu des conséquences sur le plan social et psychologique.

  • 1. Désolation : La population a été frappée par un profond sentiment de tristesse en raison de la détérioration de sa qualité de vie. L'incapacité à subvenir aux besoins de base a engendré une grande détresse émotionnelle.
  • 2. Frustration sociale : Puisque la population a été privée par la fiscalité des moyens de se subvenir, cela a provoqué une frustration croissante parmi les classes populaires qui se sentaient exclues des avantages de la société.
  • 3. Férocité sociale : Les tensions sociales ont parfois dégénéré en férocité reflétant le mécontentement généralisé. L'appauvrissement généralisé a créé un climat de mécontentement et de troubles sociaux. Des émeutes et des révoltes fiscales ont éclaté dans certaines régions de la France.

En somme, l'appauvrissement généralisé du royaume de France sous le règne de Louis XIV a eu des répercussions dévastatrices sur la population. Les conditions de vie précaires, l'insécurité alimentaire, la dégradation des infrastructures et le malaise social ont contribué à une période de souffrance et d'instabilité sociale.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. L'ouvrage "L'Économie Politique Avant les Physiocrates" d'Edouard Horn, couronné par l'Académie des Sciences Morales et Politiques, traite de divers sujets liés à l'économie politique. Il se compose principalement d'une critique de la apolitique économique et fiscale durant la fin de règne de Louis XIV et de l'examen, également de la vie et des travaux de Pierre le Pesant de Boisguillebert, un précurseur de l'économie politique moderne.
  2. Les intendants étaient des fonctionnaires royaux en France, principalement actifs du XVIIe au XVIIIe siècle. Leur rôle était de superviser l'administration des provinces, appelées "généralités," au nom du roi. Voici quelques aspects de leur rôle et de leurs responsabilités :
    • 1. Administration : Les intendants étaient responsables de l'administration civile, économique et financière de leur généralité respective. Ils devaient veiller à l'application des lois, à la collecte des impôts, à la justice et à l'ordre public.
    • 2. Pouvoir central : Les intendants agissaient comme les représentants directs du roi dans les provinces et étaient nommés par le roi lui-même. Leur autorité dérivait du pouvoir royal centralisé.
    • 3. Contrôle financier : Les intendants jouaient un rôle essentiel dans la gestion des finances publiques de leur généralité. Ils surveillaient la collecte des impôts et s'assuraient que les fonds étaient utilisés de manière adéquate.
    • 4. Justice : Les intendants avaient des pouvoirs judiciaires dans leur généralité et pouvaient agir comme juges en chef. Ils étaient responsables de maintenir l'ordre et la sécurité publique.
    • 5. Surveillance économique : Les intendants surveillaient l'activité économique de leur région et étaient chargés de promouvoir le commerce, l'agriculture et l'industrie.
    • 6. Rapports au roi : Les intendants envoyaient régulièrement des rapports au roi, lui fournissant des informations sur l'état de leur généralité, les problèmes rencontrés et les mesures prises pour les résoudre.
    Les intendants étaient des agents du pouvoir royal qui contribuaient à renforcer le contrôle du roi sur les provinces et à promouvoir les politiques royales. Leur rôle a été significatif dans l'administration de la France pré-révolutionnaire.
  3. Le comte de Boulainvilliers, un historien et auteur français du XVIIIe siècle, est principalement connu pour ses écrits qui ont exploré les questions liées à la noblesse en France. Il avait une vision particulièrement négative de l'institution des intendants et de son impact sur la noblesse, qu'il considérait comme une classe privilégiée. Selon Boulainvilliers, l'institution des intendants mise en place par Louis XIV a provoqué la dégradation de la noblesse française pour plusieurs raisons :
    • 1. Concentration du pouvoir royal : Les intendants étaient des agents royaux envoyés dans les provinces pour représenter le pouvoir central. Ils étaient responsables de l'administration, de la justice et de la collecte des impôts. Boulainvilliers soutenait que cette centralisation du pouvoir entre les mains des intendants a affaibli les pouvoirs traditionnels de la noblesse provinciale.
    • 2. Réduction de l'autonomie locale : Avant l'institution des intendants, de nombreux domaines nobles bénéficiaient d'une certaine autonomie locale et de privilèges locaux. Les intendants, en tant qu'agents du roi, ont limité cette autonomie et ont imposé l'autorité royale de manière plus stricte. Selon Boulainvilliers, cela a eu pour effet de priver la noblesse provinciale de son pouvoir local et de ses prérogatives.
    • 3. Appauvrissement des nobles : Les intendants étaient responsables de la collecte des impôts royaux, qui étaient souvent lourds et oppressifs. Boulainvilliers estimait que les nobles provinciaux étaient contraints de payer des impôts considérables pour soutenir les guerres et les dépenses somptuaires de Louis XIV, ce qui les a appauvris.
    • 4. Perte de fonctions militaires : Boulainvilliers considérait que la noblesse avait traditionnellement joué un rôle militaire important en France. Cependant, avec l'émergence des armées professionnelles et la centralisation du contrôle militaire par le roi, de nombreux nobles provinciaux ont perdu leurs fonctions militaires et leurs sources de prestige.
    En résumé, le comte de Boulainvilliers estimait que l'institution des intendants, en renforçant le pouvoir centralisé du roi, en réduisant l'autonomie locale et en imposant des impôts lourds, avait contribué à la dégradation de la noblesse provinciale en France. Cette vision négative de l'institution des intendants faisait partie d'une réflexion plus large sur les transformations sociales et politiques en France au cours du XVIIe et du XVIIIe siècle.

Littérature secondaire

  • 1865, Eugène Bonnemère, "La France sous Louis XIV", Paris: A. Lacroix Verboeckhoven & Cie
  • 1892, James Breck Perkins, "France under the Regency, with a Review of the Administration of Louis XIV", New York: Houghton Mifflin Co.
  • 2015, Jules Michelet, "Histoire de France - Tome 13, Louis XIV et la révocation de l'Edit de Nantes", Editions des Equateurs (préface de Paule Petitier)


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