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Loi de Goodhart

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Charles Goodhart, père de la loi de Goodhart

La Loi de Goodhart est une loi économique selon laquelle « lorsqu'une mesure devient un objectif, elle cesse d'être une bonne mesure ». Elle tire son nom de l'économiste britannique Charles Goodhart qui l'a formulée pour la première fois en 1975. La mesure, une fois érigée en objectif, devient une mauvaise mesure car elle est détournée à travers des manipulations directes ou indirectes.

Exemples de la loi de Goodhart

Parmi ses applications les plus fréquentes figurent la politique de l'emploi, quand les hommes de l’État érigent en objectif une baisse du chômage (tel un François Hollande et son « inversion de la courbe »). Loin de régler le problème sous-jacent, les managers publics s'attellent principalement à réduire le nombre de personnes inscrites officiellement comme chômeurs, ou en les poussant vers d'autres allocations, ou en mettant en place des formations inutiles mais ayant l'avantage de permettre de sortir leurs bénéficiaires des chiffres officiels. On peut aussi penser à l'usage du nombre de publications scientifiques pour évaluer un chercheur ; le nombre de publications scientifiques d'un chercheur est, dans l'absolu, un bon signal de la qualité du dit chercheur. Mais à partir du moment où les chercheurs sont évalués selon leur nombre de publications (Publish or Perish), ils vont tenter de maximiser ces publications (voir l'exemple de Didier Raoult) et l'indicateur va perdre sa pertinence.

La loi de Goodhart est une des explications des échecs quasi-systématiques de réforme de l’État sur des bases « managériales » (voir New Public Management). Plutôt que de corriger le problème sous-jacent que posent des fonctions non régaliennes assurées par l'Etat au lieu d'acteurs privés, on tente de fixer des « KPIs » et autres objectifs sensés répliquer le fonctionnement qu'aurait un acteur privé, KPIs qui sont immédiatement détournés. L'un des exemples les plus connus de cette tendance de la bureaucratie à préserver voire à amplifier les problèmes est l'histoire des rats de Hanoï sous la colonisation française. Pour réduire la population de rats et les maladies qu'ils propageaient, l'administration coloniale français se mit à donner des primes pour chaque queue de rat apportée à l'administration, partant du principe que ce serait une preuve de la mort d'un rat. Las, les vietnamiens se mirent à attraper des rats, couper uniquement leur queue et les laisser repartir (voire de les élever !) afin qu'ils se multiplient et d'avoir encore plus de rats (et donc de subventions)[1]... De la même manière, les récompenses offertes par l'administration britannique pour tuer des cobras en Inde aboutirent à augmenter la population de cobras. Ce que l'on appelle désormais l'« effet cobra » désigne ces effets secondaires des mesures visant à régler un problème sous-jacent, dans une logique proche de celle de la loi de Goodhart.

Pour les libéraux, régler les inexorables problèmes de fonctionnement de l'Etat doit se faire au maximum par le recours à des acteurs privés, structurellement plus à même de respecter les préférences de chacun des acteurs si ils sont mis en concurrence, au bénéfice du consommateur final.

Notes et références

Voir aussi


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