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Ion Sterpan

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Ion Sterpan est un économiste roumain qui a obtenu son doctorat en économie à l'Université George Mason et a travaillé en tant qu'assistant de recherche au sein du programme F.A. Hayek du Mercatus Center de l'Université George Mason. Ses recherches porte sur les systèmes institutionnels polycentriques, qu'il aborde d'un point de vue de l'école autrichienne d'économie. Ion Sterpan se spécialise dans la théorie des processus de marché, l'économie politique et l'analyse institutionnelle. Il mène des recherches sur la gouvernance, l'entrepreneuriat et la théorie de l'association humaine.

Avant de déménager aux États-Unis, il a étudié la philosophie à l'Université d'Europe centrale à Budapest et à l'Université de Bucarest où il a obtenu un doctorat en philosophie. Il a également acquis une expérience professionnelle à Bucarest avec le Center for Institutional Analysis and Development, une organisation à but non lucratif œuvrant dans l'entrepreneuriat social et le conseil en tant que chercheur au Département de philosophie.

Application de la théorie de l'école autrichienne au concept de polycentricité

La thèse d'Ion Sterpan, intitulée "Polycentricity and the Theory of Order", a été soumise à la faculté des études supérieures de l'Université George Mason en 2017 en vue de l'obtention du diplôme de docteur en philosophie en économie. Sous la direction de Peter J. Boettke, la thèse explore le concept de polycentricité et son lien avec la théorie de l'ordre social.

L'objectif central de la thèse d'Ion Sterpan est de fournir une compréhension approfondie de l'ordre social en explorant comment les systèmes de gouvernance tirent parti des connaissances dispersées au sein de la société. Pour atteindre cet objectif, la thèse s'inscrit dans une perspective autrichienne de l'économie politique, mettant en avant l'idée que les processus dynamiques, les interactions individuelles, et la décentralisation sont des éléments fondamentaux dans la compréhension des ordres sociaux complexes.

Principaux éléments de l'objectif de la thèse

  • 1. Ordre social : L'attention est portée sur la structure et l'organisation de la société dans son ensemble, en mettant l'accent sur la manière dont les individus interagissent et coopèrent pour créer un ordre social cohérent.
  • 2. Capacités des systèmes de gouvernance : L'analyse se concentre sur la capacité des mécanismes de gouvernance à influencer et à façonner l'ordre social. Les institutions, les règles et les processus de gouvernance sont étudiés en tant que facteurs déterminants de la structure sociale.
  • 3. Utilisation des connaissances dispersées : Un aspect clé est la reconnaissance du fait que les connaissances au sein de la société sont souvent dispersées parmi les individus. La thèse explore comment les systèmes de gouvernance parviennent à utiliser cette dispersion de connaissances pour faciliter la coordination sociale, résoudre les problèmes et contribuer à la stabilité de l'ordre social.

Signification de l'objectif

  • 1. Perspective autrichienne : En adoptant une perspective autrichienne, la thèse s'éloigne des approches institutionnalistes mainstream pour se concentrer sur les processus évolutifs et sur la nature dynamique des interactions sociales. Cela implique une vision non statique de la société et de ses institutions.
  • 2. Économie de la connaissance : En mettant l'accent sur l'utilisation des connaissances dispersées, la thèse se situe dans le domaine de l'économie de la connaissance. Elle explore comment les informations détenues par des individus dispersés dans la société peuvent être agrégées, partagées et utilisées par les systèmes de gouvernance pour influencer positivement l'ordre social.
  • 3. Implications pour la gouvernance : En comprenant comment les systèmes de gouvernance peuvent utiliser efficacement les connaissances dispersées, Ion Sterpan propose des implications pratiques pour la conception et la mise en œuvre de mécanismes de gouvernance. Cela peut inclure des recommandations pour favoriser la décentralisation, encourager la participation citoyenne, et créer des institutions capables de s'adapter aux changements sociaux.

En résumé, l'objectif de Ion Sterpan est de contribuer à une compréhension plus profonde de la manière dont les sociétés maintiennent un ordre social en utilisant les connaissances dispersées, en mettant l'accent sur la dynamique des processus sociaux et la fonction des mécanismes de gouvernance dans cette dynamique.

Critique de la théorie compacte des élites

La théorie compacte des élites, également connue sous le nom d'Elite Compact Theory, est une approche théorique en sciences sociales qui suggère que l'ordre social émerge à travers des accords et des arrangements entre les élites politiques et économiques d'une société. Cette perspective a été particulièrement associée au travail de chercheurs tels que Douglass North, Barry R. Weingast et John Joseph Wallis[1]. Elle cherche à expliquer comment les élites au pouvoir collaborent pour établir des règles et des institutions qui stabilisent la société et maintiennent l'ordre social.

Les principaux éléments de la théorie compacte des élites

Les principaux éléments de la théorie compacte des élites comprennent :

  • 1. Accords entre les élites : Selon cette théorie, les élites politiques et économiques négocient et concluent des accords qui déterminent les règles et les institutions de la société. Ces accords peuvent être formels ou informels, mais l'essentiel est qu'ils représentent des compromis entre les différentes élites pour maintenir la stabilité sociale.
  • 2. Maintien de l'ordre social : L'objectif central de ces accords élites-élites est de maintenir l'ordre social et d'éviter les conflits qui pourraient surgir en l'absence de règles claires et acceptées. Ces accords peuvent inclure des arrangements institutionnels, des droits de propriété, des règles commerciales, etc.
  • 3. Stabilité politique et économique : En établissant des accords élites-élites, la théorie compacte des élites vise à assurer la stabilité politique et économique. Les élites ont intérêt à éviter les perturbations majeures qui pourraient menacer leurs positions de pouvoir et leurs intérêts économiques.

Critiques de la théorie compacte des élites

Ion Sterpan, dans sa thèse ainsi que dans un article élaborée avec Paul Aligica, a remis en question la théorie compacte des élites en s'appuyant sur la théorie de l'école autrichienne, principalement de Friedrich Hayek.

  • 1. Simplification de la réalité : Une critique courante de cette théorie est qu'elle simplifie souvent la réalité sociale en ne prenant pas suffisamment en compte la diversité des intérêts au sein des élites. Elle peut négliger les conflits et les tensions internes au sein même des élites.
  • 2. Statisme implicite : Certains critiques, dont Ipn Sterpan et Paul Aligica, soulignent que cette théorie peut implicitement présupposer une certaine forme de statisme, en supposant que l'ordre social est principalement le résultat d'accords planifiés entre les élites, plutôt que d'émerger de manière organique à partir des interactions sociales.
  • 3. Négligence des processus évolutifs : En se concentrant sur les accords statiques entre élites, cette théorie néglige les processus évolutifs et dynamiques qui sont souvent à l'œuvre dans la formation des institutions et de l'ordre social.

L'analyse critique de la théorie compacte des élites par Ion Sterpan fait partie d'une remise en question plus large des approches institutionnalistes mainstream, suggérant que d'autres perspectives, notamment autrichiennes et orientées vers le processus, sont nécessaires pour comprendre pleinement la complexité des ordres sociaux.

Argumentation en faveur d'un modèle polycentrique ouvert

L'argumentation en faveur d'un modèle de transition polycentrique avec des accès ouverts repose sur la proposition que la multiplicité des centres de décision et d'autorité, plutôt qu'une concentration unique de pouvoir, favorise la création de sociétés caractérisées par des droits impersonnels et des règles équitables pour tous les citoyens. Cette perspective de Ion Sterpan et Paul Aligica s'oppose à l'idée d'un accord élitaire centralisé et soutient que la décentralisation des processus décisionnels et la concurrence entre différentes institutions sont essentielles pour atteindre un ordre social durable et ouvert.

  • 1. Diversité des centres de décision : Un modèle polycentrique suggère qu'au lieu de dépendre d'un accord élitaire centralisé, les transitions vers des ordres d'accès ouverts sont favorisées par la présence de multiples centres de décision. Ces centres peuvent être représentés par différentes institutions, organisations, communautés ou individus autonomes.
  • 2. Adaptabilité et résilience : La diversité des centres de décision permet une plus grande adaptabilité aux changements sociaux, économiques et politiques. Lorsque le pouvoir est réparti entre plusieurs acteurs, la société est plus résiliente face aux perturbations et plus apte à ajuster ses institutions pour répondre aux nouveaux défis.
  • 3. Concurrence institutionnelle : Un modèle polycentrique encourage la concurrence institutionnelle, où différentes entités offrent des solutions concurrentes aux besoins de la société. Cette compétition favorise l'efficacité, l'innovation et la recherche de solutions optimales, contrairement à un modèle où un seul groupe d'élites monopolise le processus décisionnel.
  • 4. Participation citoyenne : La décentralisation du pouvoir encourage la participation citoyenne et l'implication directe dans le processus de gouvernance. Les individus ont plus d'influence sur les règles qui régissent leur vie, ce qui renforce la légitimité des institutions.
  • 5. Préservation des droits individuels : Un modèle polycentrique met l'accent sur la préservation des droits individuels en évitant une concentration excessive de pouvoir entre les mains d'une élite restreinte. Cela contribue à la création d'un ordre social basé sur des droits impersonnels, où chaque individu est traité équitablement devant la loi.

En résumé, l'argumentation en faveur d'un modèle polycentrique met en avant la diversité, la concurrence institutionnelle et la décentralisation du pouvoir comme des éléments essentiels pour comprendre les transitions réussies vers des ordres d'accès ouverts, offrant ainsi une alternative à la vision centralisée des accords élites-élites.

Publications

  • 2011, "David Friedman's Model of Privatized Justice", Public Reason, Vol 3, n°1, pp79-97
  • 2015, avec Paul Aligica, "Transitions to Open Access Orders and Polycentricity: Exploring the Interface between Austrian Theory and Institutionalism", In: Christopher J. Coyne, Virgil Henry Storr, dir., "New Thinking in Austrian Political Economy" (Advances in Austrian Economics, Vol 19), Emerald Group Publishing Limited, pp145-166
  1. Douglass North, Barry R. Weingast, John Joseph Wallis, 2009, "Violence and Social Orders", Cambridge: Cambridge University Press