Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !
Helmut Schoeck
Helmut Schoeck, né à Graz, en Autriche, le 3 juillet 1922, décédé le 2 février 1993[1], était un sociologue et écrivain austro-allemand. Il a également été chroniqueur au Welt am Sonntag pendant vingt ans. Ses domaines de spécialisation reposent sur la théorie sociologique, la sociologie comparée et le comportement politique et économique. Polémiste conservateur-libéral, il adressait ses critiques contre les mouvements de la Nouvelle Gauche des années 1960 dont la mentalité égalitaire et anticapitaliste provoquait son irritation.
Le passage académique de l'Allemagne aux États-Unis
Enfant, Helmut Schoeck a passé ses premières années dans le Bade-Wurtemberg, en terminant ses études secondaires à Ludwigsburg. Il a reçu la majeure partie de sa formation universitaire en Allemagne. Après quatre ans de formation simultanée en médecine et en psychologie expérimentale à Munich, il a complété ses études par un doctorat en sociologie et psychologie à Tübingen. Avec une thèse sur Karl Mannheim[2], il a obtenu son doctorat en 1948 sous la direction d'Eduard Spranger et se rendit ensuite aux États-Unis. À partir de 1950, pendant quinze ans, il fut professeur dans diverses universités américaines. En 1953, il a enseigné la philosophie au Fairmont State College, suivi d'un séjour de deux ans (1953-1954) à Yale, à New Haven, dans le Connecticut, pour effectuer trois semestres de travail post-doctoral où il a été chercheur invité en sociologie. Il fut professeur associé de sociologie et d'anthropologie à l'Université Emory d'Atlanta, en Géorgie, en obtenant une chaire de professeur titulaire en sociologie. En 1965, il est retourné en Allemagne où il a obtenu une chaire de sociologie à l'Université Johannes Gutenberg de Mayence, poste qu'il occupera jusqu'à sa retraite en 1990.
Helmut Schoeck a acquis une renommée internationale avec son livre "Der Neid: Eine Theorie der Gesellschaft" (L'envie : une théorie du comportement social), publié en 1966, avec la première traduction anglaise parue en 1969. Le livre a reçu une large appréciation[3], même en dehors de la communauté universitaire. Il traite de l'origine de l'envie, de sa cause et de sa fonction dans la société. Helmut Schoeck fait l'effort de documenter son analyse avec des textes de la littérature et de la philosophie. Il avance deux propositions, premièrement, que l'envie a joué un grand rôle dans la formation de la société humaine, et que, deuxièmement, la présence de l'envie reste souvent cachée. Il indique également que l'envie est un constituant émotionnel naturel de l'évolution humaine et qu'elle ne peut pas être totalement supprimée. Par conséquent, il est important pour chaque être humain de savoir canaliser cette émotion et ne pas se laisser emporter par des idéologies comme le socialisme ou le communisme ou même par des systèmes politiques à l'apparence libérale, comme la démocratie, qui l'exergue à leur profit. En effet, les membres de la société qui sont incapables de faire face à leur propre envie succombent facilement dans les travers idéologiques.
Informations complémentaires
Notes et références
Publications
- 1948, "Nietzsches Philosophie des "Menschlich-Allzumenschlichen". kritische Darstellung der Aphorismen-Welt der mittleren Schaffenszeit als Versuch einer Neuorientierung des Gesamtbildes", "La philosophie de Nietzsche de "l'humain-trop-humain". Présentation critique du monde des aphorismes du milieu de sa période de création comme une tentative de réorienter l'image d'ensemble")
- 1952, "Soziologie"
- 1958,
- a. avec James W. Wiggins, dir., "Foreign Aid Re-examined", Washington, D.C.: Public Affairs Press
- b. "U.S.A.: Motive und Strukturen" ("États-Unis. Motifs et Structures")
- 1959,
- a. "Was heisst politisch unmoeglich" ("Que signifie politiquement impossible ?")
- b. "Intellektualismus und politische Impotenz", ("L'intellectualisme et l'impuissance politique"), In: Albert Hunold, dir., "Erziehung zur Freiheit", ("Éducation sur la liberté"), Erlenbach-Zürich: E. Rentsch
- 1960, "Scientism and Values",
- 1961,
- a. avec James W. Wiggins, dir., "Relativism and the study of man", William Volker Fund & D. Van Nostrand Company
- b. ["Relativistic Absolutists and Public Policies", In: Helmut Schoeck, James W. Wiggins, dir., "Relativism and the study of man", William Volker Fund & D. Van Nostrand Company, pp74-95
- c. "Intellectualism and Political Impotence", In: Albert Hunold, dir., "Freedom and Serfdom. An Anthology of Western Thought", Dordrecht: D. Reidel Publishing Company, pp238-268
- 1962,
- a. dir., "Financing Medical Care: An Appraisal of Foreign Programs", Caldwell: Idaho, Caxton Printers
- b. avec James W. Wiggins, dir., "Psychiatry and Responsibility", Princeton: Van Nostrand
- 1965, avec Rosanna Anfini Duga, "Government and innovation / Governo e Innovazione", Il Politico, Vol 30, n°1, Marzo, pp13-30
- 1966, "Der Neid: Eine Theorie der Gesellschaft" ("L'envie : une théorie du comportement social"), Verlag Karl Alber, Freiburg/München
- Nouvelle édition en 1968 sous le titre "Der Neid und die Gesellschaft" (Envie et société)
- 1969, "Kleines soziologisches Wörterbuch" ("Petit Dictionnaire Sociologique")
- Nouvelle édition en 1971 avec le titre "Soziologisches Wörterbuch" ("Dictionnaire Sociologique")
Littérature secondaire
- 1959, John Chamberlain, "Aid that alienates", commentaire du livre dirigé par James W. Wiggins et Helmut Schoeck, "Foreign Aid reexamined: A critical appraisal", The Freeman, March, Vol 9, n°3, pp59-63
- 1962, John Chamberlain, "The sickness of socialized medecine", commentaire du livre de Helmut Schoeck, "Financing Medical Care: An Appraisal of Foreign Programs", The Freeman, August, Vol 12, n°8, pp60-64 [lire en ligne]
- 1971, John Chamberlain, commentaire du livre de Helmut Schoeck, "Envy", The Freeman, January, Vol 21, n°1, pp60-63
Accédez d'un seul coup d’œil au portail des grands auteurs et penseurs du libéralisme. |