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Entrepreneuriat de nécessité

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L'entrepreneuriat de nécessité se réfère à la création d'entreprises motivée par des circonstances économiques ou sociales contraignantes, telles que le chômage, la précarité économique ou les discriminations à l'emploi. Contrairement à l'entrepreneuriat par opportunité, où les individus choisissent de créer une entreprise pour exploiter une opportunité commerciale, l'entrepreneuriat de nécessité est souvent perçu comme une réponse à des situations de crise ou de manque d'alternatives. Les entrepreneurs par nécessité font face à des défis particuliers, notamment en termes d'accès au financement, de développement de compétences et de gestion du stress. Cependant, malgré ces obstacles, l'entrepreneuriat de nécessité peut jouer un rôle important dans la création d'emplois, la stimulation de l'innovation et le développement économique, surtout dans les communautés défavorisées.

Les origines de l'entrepreneuriat de nécessité

L'entrepreneuriat de nécessité[1] émerge souvent dans des contextes où les individus sont confrontés à des défis économiques et professionnels majeurs quelquefois très proche de l'exclusion sociale[2]. Plusieurs facteurs déclencheurs contribuent à cette tendance croissante vers la création d'entreprises par nécessité.

  • . Chômage et précarité économique. L'un des principaux moteurs de l'entrepreneuriat de nécessité est le chômage et la précarité économique. La perte d'emploi ou l'incapacité à trouver un emploi stable poussent de nombreuses personnes à envisager la création d'une entreprise comme moyen de subsistance. La précarité économique, caractérisée par des revenus insuffisants ou irréguliers, renforce également ce besoin de trouver des solutions alternatives pour assurer un revenu stable.
  • . Conditions de travail difficiles. Le stress, le harcèlement ou l'absence de perspectives de carrière, sont également des facteurs déclencheurs de l'entrepreneuriat de nécessité. Face à ces situations, certains individus choisissent de se tourner vers l'entrepreneuriat comme moyen de prendre le contrôle de leur vie professionnelle et de créer un environnement de travail plus favorable.
  • . Discrimination à l'emploi. L'âge, le genre, l'origine ethnique ou le handicap peuvent constituer un obstacle majeur à l'insertion[3] professionnelle pour de nombreuses personnes. Pour contourner ces obstacles, certains individus se tournent vers l'entrepreneuriat comme moyen de créer leurs propres opportunités et de surmonter les barrières discriminatoires du marché du travail.
  • . Autres facteurs sociaux et environnementaux. Enfin, d'autres facteurs sociaux et environnementaux, tels que des changements dans la législation du travail, des contraintes[4] familiales ou des opportunités limitées sur le marché du travail local, peuvent également contribuer à l'essor de l'entrepreneuriat de nécessité. Ces facteurs externes influencent les choix professionnels des individus et les incitent à explorer des voies alternatives, y compris la création d'une entreprise.

En somme, l'entrepreneuriat de nécessité trouve ses origines dans une combinaison complexe de facteurs économiques, professionnels et sociaux qui poussent les individus à chercher des solutions innovantes pour répondre à leurs besoins financiers et professionnels.

Décryptage des Profils d'Entrepreneurs par Nécessité

L'entrepreneuriat de nécessité, loin d'être homogène, révèle une diversité de profils reflétant les réalités économiques, sociales et personnelles de ceux qui s'engagent dans cette voie. Une typologie fine permet de mieux comprendre les motivations et les défis auxquels sont confrontés ces entrepreneurs par nécessité.

  • . Typologie basée sur des caractéristiques externes. La première typologie classe les entrepreneurs par nécessité en fonction de leurs contraintes externes. Ces dernières peuvent être économiques, sociales ou légales. Le chômage, la précarité salariale, les conditions de travail difficiles ou la discrimination à l'emploi sont autant de facteurs qui poussent les individus à se tourner vers l'entrepreneuriat pour assurer leur subsistance.
  • . Typologie basée sur des caractéristiques internes. La deuxième typologie se concentre sur les traits psychologiques, les motivations et les compétences entrepreneuriales des individus. Certains entrepreneurs par nécessité présentent des traits tels que l'aversion au risque, un faible besoin d'autonomie ou une faible estime de soi. Leurs motivations peuvent être principalement extrinsèques, tandis que leurs compétences entrepreneuriales peuvent être limitées, ce qui influence leur approche de la création d'entreprise.
  • . Typologie basée sur des facteurs de contrainte économique. Enfin, la troisième typologie catégorise les entrepreneurs par nécessité en fonction de leur niveau de déclassement économique ou de survie. Certains créent une entreprise pour échapper à la pauvreté et améliorer leur situation financière, tandis que d'autres cherchent simplement à maintenir leur niveau de vie malgré des conditions économiques difficiles.

En résumé, ces typologies offrent un aperçu détaillé des profils variés d'entrepreneurs par nécessité. Comprendre ces différentes catégories permet d'adapter les politiques d'accompagnement, les programmes de formation et les dispositifs de financement pour répondre aux besoins spécifiques de chaque groupe. En reconnaissant la diversité des motivations et des défis auxquels sont confrontés les entrepreneurs par nécessité, il devient possible de leur offrir un soutien plus ciblé et efficace dans leur parcours entrepreneurial.

Les Défis de l'Entrepreneuriat de Nécessité : Un Combat au Quotidien

Pour les entrepreneurs par nécessité, chaque jour est une lutte pour surmonter une série de défis uniques. De l'accès au financement à la pression psychologique, ces individus font face à des obstacles qui peuvent entraver leur parcours entrepreneurial.

  • . Accès au financement. L'obtention de financements traditionnels peut s'avérer être un véritable défi pour les entrepreneurs par nécessité. Leur manque de garanties ou leur historique financier précaire peut les rendre peu attrayants pour les investisseurs et les institutions financières, limitant ainsi leurs possibilités de croissance et de développement.
  • . Manque de ressources et de compétences. En plus des difficultés financières, ces entrepreneurs peuvent également manquer des ressources et des compétences nécessaires à la gestion efficace d'une entreprise. Que ce soit en termes de gestion financière, de marketing ou de gestion des opérations, le manque de connaissances peut entraver leur capacité à faire prospérer leur entreprise.
  • . Pressions psychologiques et émotionnelles. Le stress financier, l'incertitude quant à l'avenir de leur entreprise et la peur de l'échec peuvent peser lourdement sur leur bien-être mental et émotionnel. Ces pressions constantes peuvent affecter leur prise de décision et leur capacité à rester motivés et concentrés sur leurs objectifs.
  • . Stigmatisation sociale. Être perçu comme quelqu'un qui a échoué dans le monde du travail traditionnel peut affecter la confiance en soi de ces entrepreneurs et leur perception de leur réussite professionnelle. La lutte contre cette stigmatisation et le maintien d'une attitude positive peuvent représenter un défi supplémentaire dans leur parcours entrepreneurial.

En conclusion, les entrepreneurs par nécessité font face à une multitude de défis qui peuvent entraver leur succès et leur bien-être. En reconnaissant ces défis et en offrant un soutien approprié, il est possible d'aider ces entrepreneurs à surmonter ces obstacles et à réaliser leur plein potentiel entrepreneurial.

Les solutions pour améliorer le succès de l'entrepreneuriat de nécessité

Pour améliorer le succès de l'entrepreneuriat de nécessité, plusieurs solutions peuvent être envisagées afin de soutenir ces entrepreneurs et de favoriser leur développement économique et personnel.

  • . L'entreprise de soi : sublimer l'individu entrepreneur en chacun de nous. Encourager la culture entrepreneuriale dès le plus jeune âge en mettant en avant les valeurs de créativité, d'innovation et d'autonomie avec une pédagogie à valeur entrepreneuriale. Donner les techniques pour développer une confiance en soi qui mène à une entreprise de soi[5] réussie. Promouvoir l'idée que chacun peut devenir entrepreneur en découvrant ou en exploitant sa propre opportunité, même dans des situations économiques difficiles.
  • . La formation à la littératie financière dès le plus jeune âge. Intégrer l'éducation financière dans les programmes scolaires dès le plus jeune âge afin de comprendre le bienfait d'économiser sur le moyen et le long terme, de doter les individus des connaissances et des compétences nécessaires pour gérer efficacement leurs finances personnelles et leurs entreprises. Cela permettrait aux entrepreneurs de nécessité de mieux comprendre les concepts financiers et de prendre des décisions éclairées en matière de gestion financière.
  • . La liberté économique et fiscale pour les entrepreneurs de nécessité. Adopter des politiques économiques et fiscales favorables à l'entrepreneuriat, notamment en réduisant les charges administratives et fiscales pour les petites entreprises et les entrepreneurs individuels. En offrant un environnement économique plus favorable, les entrepreneurs de nécessité pourraient plus facilement démarrer et développer leurs entreprises. Cette liberté récompenserait ceux qui sacrifient de leur temps et de leurs efforts et qui ne succombent pas aux sirènes plus avantageuses des aides sociales.
  • . Motiver des mentors pour tutorer les entrepreneurs de nécessité. Encourager la mise en place de programmes de mentorat pour les entrepreneurs de nécessité, où des entrepreneurs expérimentés offrent leur soutien, leur temps, leurs conseils et leur expertise à ceux qui débutent dans le monde de l'entrepreneuriat. Des incitations fiscales ou d'autres formes de motivation pourraient être mises en place pour encourager la participation des mentors et garantir un soutien continu aux entrepreneurs de nécessité.

En mettant en œuvre ces solutions, la société dans son ensemble peut contribuer à créer un environnement plus propice à la réussite des entrepreneurs de nécessité, tout en favorisant l'autonomie économique et le développement personnel de chacun.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. Les anglophones utilisent la métaphore de la porte de l'entrepreneuriat que l'on pousse ou que l'on tire. Ils font la différence entre le Push Entrepreneurship et le Pull Entrepreneurship. Les facteurs "push" (pousser) sont des circonstances ou des pressions qui incitent une personne à devenir entrepreneur par nécessité. Il peut s'agir de situations telles que le chômage, la précarité économique, les conditions de travail difficiles ou la discrimination à l'emploi, qui obligent les individus à rechercher des alternatives à l'emploi traditionnel. D'autre part, les facteurs "pull" (tirer) sont des incitations positives qui attirent les individus vers l'entrepreneuriat, même s'ils ne sont pas strictement nécessaires. Cela peut inclure des aspirations personnelles telles que l'autonomie, la liberté de créer, la recherche de satisfaction professionnelle ou la poursuite de nouvelles opportunités.
  2. R. A. Blackburn, M. Ram, 2006, "Fix or fixation ? The contributions and limitations of entrepreneurship and small firms to combating social exclusion", Entrepreneurship and Regional Development, Vol 18, n°1, pp73-89
  3. M. Brasseur, dir., 2010, "Entrepreneuriat et Insertion", Bruxelles, Bruylant
  4. P. Couteret, 2010, "Peut-on aider les entrepreneurs contraints ? Une étude exploratoire", Revue de l’Entrepreneuriat, Vol 9, n°2, pp6-33
  5. S. Abdlenour, A. Lambert, 2014, "L’entreprise de soi, un nouveau mode de gestion politique des classes populaires ?", Genèses, Vol 2, n°95, pp27-48

Bibliographie

  • 1995, R. Amit, E. Mueller, "Push and pull Entrepreneurship", Journal of Small Business and Entrepreneurship, Vol 12, n°4, pp64-80
  • 2000, K. Clark, S. Drinkwater, "Pushed out or pulled in ? Self-employment among ethnic minorities in England and Wales", Labour Economics, Vol 7, n°5, pp603-628
  • 2004, A. Maritz, "New Zealand necessity entrepreneurs", International Journal of Entrepreneurship and Small Business, Vol 1, n°1, pp255-263
  • 2006, R. Bhola, Roy Thurik, I. Verheul, I. Grilo, "Explaining engagement levels of opportunity and necessity entrepreneurs", JENA economic research paper n°2007-089
  • 2009, J. Block, P. Koellinger, "I can get no satisfaction: necessity entrepreneurship and procedural utility", Kyklos international review for social sciences, Vol 62, n°2, pp191-209
  • 2010,
    • J. Block, M. Wagner, "Necessity and Opportunity Entrepreneurs in Germany: Characteristics and Earnings Differentials", Small Business Review, Vol 62, pp154-174
    • M. Claret, M. Ruane, "Nene and her business: entrepreneurship by necessity", International Journal of entrepreneurship, Vol 14, pp75-80
    • R. Lebrasseur, K. V. Nagarajan, Y. Robichaud, "Necessity and Opportunity-driven Entrepreneurs in Canada: An Investigation into their Characteristics and an Appraisal of the Role of Gender", Journal of Applied Business and Economics, Vol 11, n°1, pp59-88
    • L. Serviere, "Forced to entrepreneurship: modeling the factors behind necessity entrepreneurship", Journal of Business and Entrepreneurship, Vol 22, n°1, pp37-53
  • 2011, C. Bárdos, T. Mandják, E. Neuman-Bódi, S. Németh, J. Simon, "To solve the impossible: From necessity to success with the help of business network", IMP Journal, Vol 5, n°3, pp212-223
  • 2012,
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    • Alain Fayolle, W. Nakara, "Création par nécessité et précarité : la face cachée de l’entrepreneuriat", Economies et Sociétés, Série « Etudes Critiques en Management », n°2, pp1729-1764
    • L. Hernandez, N. Nunn, T. Warnecke, "Female entrepreneurship in China: opportunity- or necessity-based?", International Journal of Entrepreneurship and Small Business, Vol 15, n°4, pp411-434
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