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Charles Babbage

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Charles Babbage
Inventeur

Dates 1791 - 1871
Charles Babbage
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Charles Babbage, né le 26 décembre 1791 à Teignmouths, Devonshire, en Angleterre et mort le 18 octobre 1871, est un inventeur et polymathe britannique, précurseur de l'informatique.

Biographie

Il naît dans une famille londonienne prospère. Dès ses études il se passionne pour les mathématiques, et fond la Société Analytique en 1812, avec neuf autres mathématiciens. En 1820 il fonde la Société Royale d'Astronomie.

La mort de son père en 1827 lui permet d'hériter d'une grande fortune et de se dédier exclusivement à ses recherches, et à des voyages en Europe. Il meurt en 1871, la même année où paraissaient les ouvrages de Léon Walras, de Stanley Jevons et de Carl Menger, qui révolutionnèrent la pensée économique avec le marginalisme.

L'apport de Charles Babbage, outre ses travaux sur la machine à différences, ancêtre de l'ordinateur mécanique, est marqué de quatre pierres blanches en sciences sociales et économiques : l'hétérogénéité physique des biens, la division du travail, la théorie évolutionniste et la théorie du management.

Pensée

Précurseur de l'hétérogénéité des biens

Traiter un bien économique comme homogène était une sorte de tradition en économie. Charles Babbage fut un précurseur pour remarquer que les biens traités de façon homogène sont en réalité hétérogènes et diversifiés. Il a fait remarquer que les marchandises diffèrent par leur qualité, et que, dans certains cas, la simple inspection d'un article suffit. Mais, pour d'autres biens, comme le thé ou la farine, la qualité peut se dégrader et l'appréciation de sa qualité risque d'être difficile et aléatoire. Malheureusement, la vision hétérogène d'un bien pour Charles Babbage s'arrête au niveau de la qualité physique du bien en question et de ses propriétés intrinsèques. C'est la différence qu'apportera l'école autrichienne, et en particulier Carl Menger pour insister sur le fait que la valeur d'un bien n'est pas dans l'article en question mais dans l'appréciation qui en est faite par son utilisateur, en fonction des usages possibles, d'où la valeur subjective du bien (subjectivisme).

La question de la division du travail

La théorie de la division du travail est généralement attribuée à Adam Smith. Selon ce dernier, les compétences au travail ne sont pas «tant les causes que l'effet de la division du travail». Si l'on compare cette position avec celle de la théorie de l'évolutionnisme de Charles Darwin, celle-ci se rapprocherait plutôt du postulat de la diversité et de la variété (variation et divergence). Pour Adam Smith et David Hume, chaque homme naît avec des capacités très semblables et la variation observée de ces capacités se développe au cours de la vie avec le résultat des expériences de sa vie, de son éducation et, surtout de ses actions. Dans son livre, "La Richesse des Nations", Adam Smith écrit que «la différence entre les personnes les plus disparates, comme entre un philosophe et un portefaix rencontré dans la rue, par exemple, ne semble pas se poser par leur différence naturelle ou génétique mais par les habitudes, la coutume et l'éducation.

La divergence entre Charles Babbage et Adam Smith sur la division du travail repose sur deux points. Charles Babbage insiste sur le fait que chaque homme dispose de compétences et d'aptitudes au travail différentes. Sur le plan du management des ressources humaines, il a insisté sur l'avantage à affecter les travailleurs avec des aptitudes différentes aux postes où ils sont les plus adaptés. Contrairement à Adam Smith, la division du travail de Charles Babbage est basée sur les différences de compétences et de capacités. Pour lui, la diversité des compétences est la cause de la division du travail, et non l'inverse comme le soutenait Adam Smith. De plus, Charles Babbage étend la division du travail non seulement sur le plan des capacités physiques mais également sur les compétences intellectuelles. Aussi, dans la théorie de l'évolutionnisme, Charles Babbage se rapprocherait plus du paradigme de la sélection naturelle.

Charles Babbage et Charles Darwin se connaissaient plutôt bien car ils appartenaient tous les deux au même cercle scientifique londonien. Silvan Schweber[1] indiqua que Charles Darwin a lu l'ouvrage de Charles Babbage, sorti en 1832[2]. Mais rien ne précise des influences réciproques.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. Silvan S. Schweber, 1980, Darwin and the Political Economists; Divergence of Character, Journal of History of Biology, 13 (2), Fall, pp195-289
  2. Charles Babbage, 1832, On the Economy of Machinery and Manufactures, 2ème édition en 1835, 4ème édition en 1846, London: John Murray.

Publications

  • 1830, "Reflections on the Decline of Science in England, and on Some of Its Causes", London: Fellowes
  • 1832, "On the Economy of Machinery and Manufactures", [Sur l'économie des machines et des fabricants], London: Charles Knight,
    • 2ème édition en 1835,
    • 4ème édition élargie en 1841, London: Knight
    • 5ème édition en 1846, London: John Murray
      • Traduction en français en 1833, "Traité sur l'économie des machines", Paris
      • Chapître : “On the division of labour” repris en 1970, In: H. F. Merrill, dir., Classics in management, [S.l.]: American Management Association, pp11-18
  • 1864, "Passages From the Life of a Philosopher", London: Longmans

Littérature secondaire

  • 1968, Philip Morrison, Emily Morrison, "Babbage, Charles", In: David L. Sills, dir., "International encyclopedia of the social sciences", Vol 1, London: Macmillan and the Free Press, pp491-493
  • 1979, George Stigler, “Babbage on Monopoly Price”, History of Economics Society Bulletin, Winter
  • 1991, George Stigler, "Charles Babbage", The Journal of Economic Literature, septembre, 29, pp1149-1152
  • 2000, Nathan Rosenberg, "Charles Babbage in a complex world", In: David Colander, dir., "Complexity and the History of Economic Thought", Routledge, pp47-57
  • 2003, Morgen Witzel, "Charles Babbage (1792-1871)", In: Morgen Witzel, dir., Fifty Key Figures in Management, Routledge, ISBN 978-0-415-36978-7, ISBN 978-0-415-36977-0, pp17-23
  • 2008, Neil B. Niman, "Charles Babbage’s Influence on the Development of Alfred Marshall’s Theory of the Firm", Journal of History of Economic Thought, Vol 30


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