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Caton le Jeune
Caton le Jeune (95 avant JC à Rome, actuellement en Italie - décédé en avril 46 avant JC à Utica, actuellement en Tunisie) était sénateur et fut un défenseur notable des valeurs de liberté durant la République romaine. Son ardeur a défendre la vertu publique a inspiré les philosophes des lumières écossais : John Trenchard et Thomas Gordon qui, eux même ont influencés les fondateurs de la constitution américaine. C'est en son honneur que Murray Rothbard choisit son nom pour la création éponyme du Cato Institute.
La résistance physique et morale
Caton le Jeune est aussi connu sous le nom de Caton d’Utique (en latin : Marcus Porcius Cato "Uticensis") et symbolise, par excellence, le modèle de la résistance politique contre la tyrannie. Cette résistance s’exprime en divers degrés, depuis la résistance oratoire jusqu’à la résistance militaire, depuis des tenants éthiques jusqu'au sacrifice de sa vie au nom des libertés. Il a fait des apparitions dans le forum où il a prononcé des discours acclamés. Orateur réputé et adepte de la philosophie stoïcienne, il disposait de qualités entrepreneuriales comme la ténacité, illustrée en particulier dans son long conflit avec Jules César. Il était incorruptible et exprimait son dégoût sur la pratique fréquente des pots-de-vin. L'écrivain et historien Plutarque a rapporté ses propos en lui faisant dire : "Vider un principe de son sens, c'est confier la liberté à l'arbitraire", ce qui représente effectivement l'authenticité des relations fortes que Caton le Jeune éprouvait vis-à-vis de la liberté. Sans une définition riche et complète d'un concept, tout est propice à l'aléa et à la dispersion des idées dans un magma qui ne supporte plus la confiance dans l'ordre établi. Il partageait avec son bisaïeul, Caton l'Ancien, l'exigence morale que doit avoir tout citoyen et ses représentants, une droiture intellectuelle et un patriotisme républicain inébranlable, Mais, il se différenciait de lui par ses principes de non violence et son leadership exemplaire pour qui, la vertu se solidifie, en osmose entre le verbe et l'action, dans une manière d'être et de vivre.
Lorsque Caton le Jeune naît, le fil de la liberté est ténu. Pourtant la République romaine était déjà vieille de quatre siècles. Il n'avait que cinq ans lorsque Rome est entrée en guerre avec ses anciens alliés dans la péninsule italienne, ce fut la dénommée guerre sociale. Bien que le conflit n'ait duré que deux ans, ses effets délétères furent énormes. Les décennies qui ont suivies sont marquées par la montée des factions et des conflits. Les armées locales restèrent fidèles à leurs commandants au lieu de se rallier à la république dans son ensemble. Un État de guerre s'est profondément enraciné au fur et à mesure que Caton grandissait dans une atmosphère d'hostilité.
L'empire romain dominait de sa puissance chrémastistique et politique toute la zone de la Méditerranée. Certes, ce n'était pas un paradis libertarien, loin s'en faut car la pratique de l'esclavage, parfois brutale et rarement adoucie faisait partie de l'ordre institutionnel de l'empire. Cependant, Rome reposait sur quelques principes émergents de liberté. La constitution de la république prévoyait des limitations de durée aux mandats politiques, la séparation des pouvoirs, des freins et des contrepoids constitutionnels, des procédures de contrôles de gestion budgétaire régulières, une règle de droit, des droits de propriété individuels et des corps législatifs élus et représentatifs, dont le fameux Sénat qui accueillera Caton le Jeune.
Le stoïcisme comme soutien philosophique et guide de son mode de vie privée et publique
Le stoïcisme a sauvé Caton le Jeune d'une dépression certaine. Ses parents[1] sont morts quand il était très jeune. Il a été pris en charge par son oncle maternel, Marcus Livius Drusus[2] qui fut assassiné en 91 av. J.-C.. Caton n'avait alors que quatre ans. Ces épreuves ont développé chez lui, une force de résilience. Il a résisté comme par analogie avec la conception physique du mot résistance. Il a grandi dans l'espoir d'être un modèle de résistance contre la violence du sang. Par métaphore inertielle, il a résisté en se tenant droit et fier afin de défendre ses principes jusqu'à l'extrême. Il s'est endurci contre la douleur grâce à la pratique d'exercices spirituels et d'ascèses corporelles. Par métaphore dynamique, il arrêtait ou tentait de mettre un terme à toutes les choses contraire à la morale de l'honnête citoyen de Rome, en résistant contre une autorité jugée illégitime et injuste.
Caton a vécu une vie austère et humble. Il ne s'est pas offert des aliments ou des objets luxueux. Il choisissait plutôt de manger et de boire à bas prix et de porter des vêtements peu coûteux. Caton marchait parfois à pieds nus dans le froid et la pluie, sans se soucier si les gens se moquaient de lui pour ses actions.
En 65 avant J.-C., Caton est élu au poste de questeur. Il prit un soin méticuleux pour étudier le contexte du poste, en particulier les lois relatives aux impôts. L'une de ses premières actions a été de poursuivre d'anciens questeurs pour détournement illégal de fonds et pour malhonnêteté. Certains agents du dictateur Sylla furent accusés d'appropriation illégale de l'argent du Trésor. Au bout d'un an, Caton le Jeune a démissionné de sa questure au milieu des acclamations populaires, mais il n'a jamais cessé de garder un œil sur le Trésor, toujours à la recherche d'irrégularités de la part des administrateurs ou des hommes politiques.
Informations complémentaires
Notes et références
Littérature secondaire
- 1878, "Caton d'Utique", In: Marie-Nicolas Bouillet, Alexis Chassang, dir., "Dictionnaire universel d'histoire et de géographie"
- 2015, Emmanuel Lazayrat, "Caton d’Utique : résister jusqu’à la mort", Cahiers Jean Moulin, n°1
- 2016, Lawrence Reed, "Cato the Younger: Ambition in the Service of Principle ", In: "Real heroes: inspiring true stories of courage, character, and conviction", Wilmington, Delaware: ISI Books, pp13-17
Liens externes
- (en)Cato on the Evils of War and Standing Armies, texte écrit par Laurence M. Vance et diffusé sur le site du lewrockwell.com le 9 septembre 2004