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Biais du survivant
Le biais du survivant (ou biais des survivants) désigne de manière générale un biais d'analyse où l'individu surestime ses chances de succès en ne regardant que ceux qui ont réussi dans le passé et en ignorant ceux qui n'ont pas réussi / n'ont pas survécu.
Le biais du survivant, identifié grâce aux avions en guerre
Une des illustrations les plus connues du biais du survivant a été fournie par le statisticien Abraham Wald, qui a étudié quelles zones des bombardiers renforcer pendant la Seconde Guerre mondiale, en étudiant les avions qui rentraient de mission. Alors qu'on aurait pu penser qu'il fallait renforcer les zones en rouge sur l'image de droite, montrant les zones qui avaient des traces de dégât après des combats, Wald montra qu'il fallait au contraire renforcer les zones sur lesquelles il n'y avait aucun impact, car elles indiquaient quels avions n'avaient pas survécu au combat et ne revenaient donc pas[1]..
Le biais du survivant en finance
En finance plus spécifiquement, ce biais est très présent et étudié. Le biais du survivant est un biais très présent et dont l'investisseur doit se méfier :
- En ne regardant la performance passée que des fonds ou des sociétés encore cotées à ce jour, il crée un biais fort puisque les entreprises ou fonds qui n'ont pas survécu ne sont pas pris en compte. Une étude du site de référence Morningstar a ainsi pu chiffrer l'impact de ce biais : « Entre mars 1994 et mars 2014, le rendement annualisé des grandes capitalisations américaines a atteint 8,9 %. Par contre, toujours selon l’étude, si on y ajoute les fonds qui n’ont pas survécu au terme de ces deux décennies, la moyenne annuelle diminue à 8,1 %. »[2].
- Les indices boursiers sont ainsi régulièrement mis à jour avec l'entrée de nouvelles sociétés qui grandissent, et le retrait des entreprises sur le déclin, qui ne survivent pas dans l'indice. La performance d'un indice qui achèterait aujourd'hui les 40 actions du CAC 40 et les conserveraient 20 ans serait ainsi surement bien moindre que celle de quelqu'un achetant l'indice directement, par le biais de la gestion passive.
Le biais du survivant en politique
Le biais du survivant est fréquemment utilisé pour produire des données plus ou moins honnêtes et influencer le débat public. L'un des exemples les plus visibles sur le sujet est sur les classements des plus grandes fortunes. Ainsi Guillaume Nicoulaud soulignait que le top 10 des personnes les plus riches du monde de 2013 se sont enrichis de 35% entre 2008 et 2013, mais si l'on regarde les 10 plus riches de 2008, ils se sont eux appauvris de 34% entre 2008 et 2013[3]. En ne regardant ainsi que la première partie, les personnages politiques étatistes utilisent le biais du survivant pour tromper les électeurs.
Le biais du survivant dans d'autres domaines
C'est dans l'obsolescence programmée que le biais du survivant trouve également une excellente illustration. Le lieu commun voudrait ainsi que « les machines à laver d'il y a 50 ans duraient bien plus longtemps », en prenant l'exemple d'une machine à laver qui a effectivement tenu plusieurs d'années, mais en oubliant les centaines qui sont tombées en panne entre temps.
On peut aussi penser à une entreprise qui chercherait à comprendre comment gagner de nouveaux clients en interrogeant uniquement ses clients actuels. En ne prenant que ceux déjà satisfaits, elle ignore en fait ses nouveaux clients potentiels.
Notes et références
- ↑ Wald, Abraham. (1943). A Method of Estimating Plane Vulnerability Based on Damage of Survivors. Statistical Research Group, Columbia University. CRC 432 — reprint from July 1980. Center for Naval Analyses.
- ↑ « Faut-il se méfier du «biais du survivant» ? », Finance-investissement.com
- ↑ La roue tourne : Ultra-riches et biais de sélection
Voir aussi
Lien externe
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