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Externalité

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Définition

En économie, une externalité est l'effet qu'une transaction peut avoir sur une tierce partie qui n'est pas impliquée dans la transaction. Une externalité peut être positive, quand elle génère un bénéfice externe, ou négative quand elle génère un coût externe.

Les externalités peuvent se diviser en quatre catégories :

  1. Les économies externes de production désignent l’amélioration du bien-être ressenti par l’agent B, non indemnisée, suite à une production de l’agent A. Ex : les abeilles d'un élevage apicole pollennisent, par leur va-et-vient de fleur en fleur, les arbres d'une plantation proche (qui en retour fournit les fleurs que les abeilles butineront, externalité positive pour le propriétaire des abeilles) ; cf. passager clandestin
  2. Les économies externes de consommation désignent l’amélioration du bien-être ressenti par l’agent B, non indemnisée, suite à une consommation de l’agent A.
  3. Les déséconomies externes de production désignent la détérioration du bien-être ressenti par l’agent B, non indemnisée, suite à une production de l’agent A. Ex : les pesticides utilisés dans ses champs par un cultivateur contaminent les eaux d'un élevage piscicole proche. La pollution est en général considérée comme une source d'externalité négatives.
  4. Les déséconomies externes de consommation désignent la détérioration du bien-être ressenti par l’agent B, non indemnisée, suite à une consommation de l’agent A.

Externalités négatives

Le point de vue libertarien quant aux externalités négatives telles que la pollution est que le pollueur est toujours responsable, même si la pollution est accidentelle ou "raisonnable". Murray Rothbard, dans Law, Property Rights, and Air Pollution (Cato Journal 2, 1989, 55-99), pose cependant des conditions à cette responsabilité :

  • la propriété polluée avait effectivement un propriétaire avant que la pollution n'intervienne (homesteading principle)
  • la pollution doit causer un réel dommage (une onde radio cause-t-elle un dommage ?)
  • la charge de la preuve revient au plaignant
  • le plaignant doit prouver un lien de causalité strict entre les actions du pollueur et le dommage qu'il prétend subir
  • la responsabilité du pollueur doit être directe (ainsi un vendeur de produits polluants ne peut être mis en cause s'il ne pollue pas lui-même).

Un autre point de vue est que pollueur et pollué peuvent négocier, pourvu que cette négociation soit possible et à un coût acceptable (théorème de Coase).

La "solution" étatique, que les libéraux en général refusent, est de taxer le pollueur selon le principe "pollueur-payeur" : taxe sur le pollueur (préconisée par l’économiste britannique Arthur Cecil Pigou), ou marché des droits à polluer, qui est une autre forme de taxation, l'État "vendant" initialement aux pollueurs des droits à polluer (que les pollueurs peuvent ensuite se revendre entre eux).

Le point de vue de l'École autrichienne

L'École autrichienne d'économie refuse la théorie des externalités. La notion d'externalité positive ou négative est :

  • arbitraire : la même externalité peut être ressentie comme positive pour une personne et négative pour une autre ; l'action correctrice des hommes de l'État n'a aucune justification, faute de connaître a priori la satisfaction ou l'insatisfaction qui résulte de l'externalité ; seul l'échange entre les personnes concernées permet de régler le "problème", car les préférences ne sont pas connues et n'apparaissent que par suite de l'action des personnes ;
  • contradictoire : les externalités sont présentées comme une conséquence du droit de propriété, alors que le changement du "niveau de satisfaction" causé par l'externalité était imprévisible pour les personnes affectées ; l'intervention coercitive remet en cause le droit de propriété et apporte une incertitude supplémentaire (on peut dire qu'elle constitue une externalité supplémentaire).

Certaines "externalités négatives" sont fictives, d'autres sont de simples violations du droit. Les prétendues externalités n'aboutissent qu'à une justification de l'interventionnisme étatique coercitif (notamment via la taxation, préconisée par Arthur Cecil Pigou pour compenser les "externalités négatives"), là où le contrat, l'échange, la propriété et la responsabilité peuvent fournir des solutions non-violentes.

Bibliographie

  • 1962, Ralph Turvey, “On Divergences between social Cost and Private Cost,” Economica 29 (novembre 1962), 309-13
  • 1964, Harold Demsetz, “The Exchange and Enforcement of Property Rights,” Journal of Low and Economics? (octobre 1964): 11—26
  • 1979, Dahlman, Carl J., ‘The Problem of Externality,’ The Journal of Law and Economics, 22(1), avril, pp. 141-162
  • 1992, Roy Cordato, Acrobat-7 acidtux software.png [pdf]Efficiency and Externalities in an Open-Ended Universe

Liens externes

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