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Praxiologie
La praxiologie est une discipline distincte de la praxéologie. Parmi les auteurs qui se sont intéressés à la praxiologie, on compte des protagonistes français (Louis Bourbeau, Alfred Espinas), russes (Eugen Slutsky) et polonais (Tadeusz Kotarbiński) ...
Généralement, la praxiologie est présentée sous ce lemme mais elle peut, parfois, être confondue dans un terme homonyme trompeur, la praxéologie. Alfred Espinas utilise pour la première fois, le lemme "praxéologie" en 1890 dans un article intitulé "Les origines de la technologie", ce qui situe d'emblée son cadre sémantique. L'auteur hésite entre une conception de la praxéologie qui se voudrait une philosophie de l'action [définie dans la table des matières] avec une praxiologie affectée à l'efficacité de l'action appuyée par l'amélioration de la pratique et par les moyens de la technologie. Toutefois, Louis Bourdeau est le premier qui écrit le mot "praxéologie" en 1882, dans son second tome de sa Théorie des sciences[1].
Le domaine d'observation de la praxiologie se situe dans le monde du travail sous l'angle de l'efficacité de l'action. La praxiologie analyse les concepts concernant l'objet des actions. Elle critique sur le plan normatif les modes d'action qui seraient contraires à l'efficacité et en corollaire, elle établit des recommandations pour accroître l'efficience de l'action humaine.
La vision de la société à la fin du XIXème et au début du XXème siècle était marquée par une hypothèse selon laquelle la société serait un grand organisme vivant. La sociologie politique était à son apogée, avec le positivisme d'Auguste Comte, et on s’efforçait d'expliquer, à la "bourgeoisie", détentrice du pouvoir, les problèmes économiques des prolétaires. En proposant une éducation décente à ces derniers, le sociologue politique créait une harmonie sociale en laissant envisager des possibilités d’évolution pour tous. La Pologne de Tadeusz Kotarbiński baignait dans cette atmosphère. La praxiologie consistait donc à créer, à promouvoir, à suivre, à valider, à modifier, à transformer et ainsi de suite les circonstances précises aboutissant à des résultats plus efficaces dans ce grand laboratoire que forme la société dans son entier.
Notes et références
- ↑ Louis Bourdeau, Théorie des sciences, Plan de science intégrale, tome second, Paris, Librairie Germer Baillière et Cie, 1882
Bibliographie
- 1890, Alfred Espinas, Les origines de la technologie, Revue Philosophique, Août-Septembre
- 1926, Eugen Slutsky, Ein Beitrag zur formel-praxeologischen Grundlegung der Oekonomik, Academie Ukrainienne des Sciences, Annales de la classe des sciences économiques, tome IV, Kiev, pp238-249
- Traduit en anglais en 2004, An enquiry into the formal praxeological foundations of economics, Structural Change and Economic Dynamics, Vol 15, n°3, September, pp371-380
- 1955, Tadeusz Kotarbiński, Traktat o dobrej robocie, (en polonais)
- 1965, M. Petruszewycz, A propos de la praxéologie, Mathématiques et sciences humaines, tome 11, pp11-18
- 1992, Janina Kotarbinska, T. Kotarbinski’s Road to Praxiology, In: J. L. Auspitz, Wojciech W. Gasparski, Marek K. Mlicki, Klemens Szaniawski, Praxiologies and the Philosophy of Economics, The International Annual of Practical Philosophy and Methodology, Brunswick & London, Transaction Publishers, p19
- 1996, Wojciech W. Gasparski, Between logic and ethics: The origin of praxiology, Axiomathes, Vol 7, n°3, décembre, pp385-394
- 2000, Wojciech Gasparski et Victor Alexandre, The Roots of Praxiology: French Action Theory from Bourdeau and Espinas to Present Days (Praxiology, Vol 7, Transaction Publishers
- 2004, John S. Chipman, Slutsky’s praxeology and his critique of Böhm-Bawerk, Structural Change and Economic Dynamics, Vol 15, n°3, septembre, pp345-356
- 2008, Anna Zielinska, La praxéologie comme grammaire chez Tadeus Kotarbinski, Éthique et économique/Ethics and Economics, 6 (1)
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