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Chris R. Tame

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Chris R. Tame
Journaliste, éditeur, essayiste, think tanker

Dates 1949 - 2006
Chris-Tame.jpg
Tendance Libertarien
Nationalité Royaume-Uni Royaume-Uni
Articles internes Autres articles sur Chris R. Tame

Citation
Interwikis sur Chris R. Tame

Christopher [Ronald] Tame (né le 20 décembre 1949 à Enfield, dans le Middlesex, en Angleterre - décédé le 20 mars 2006)[1] était un militant politique libertarien britannique. Il est surtout connu en tant que fondateur et directeur de l'Alliance libertarienne (Libertarian Alliance), un groupe de réflexion sur le marché libre et les libertés civiles. Il fut le directeur de la librairie alternative et plus tard directeur de Forest (Freedom Organization for the Right to Enjoy Tobacco). Il a été un éditeur, écrivain et un bibliophile passionné[2].

Au milieu des années 1980, il était le producteur de la série « Diverse Reports » sur la chaîne de télévision Channel 4, qui présentait des questions d'actualité avec des vues contradictoires entre les perspectives libertariennes et socialistes.

Origine des idées libertariennes de Chris Tame

Depuis son enfance, il affectionnait la science-fiction et la culture populaire[3] lui donnant le goût de l'évasion et stimulant l'admiration pour les individus héroïques, tels que les scientifiques pionniers, les explorateurs de l'espace ou les défenseurs de la justice. Ses autres passions, comme la musique de surf et le rock'n'roll[4], ont cimenté sa prédilection pour l'individu libre.

Ses idées libertariennes intransigeantes ont été influencées par la philosophe Ayn Rand[5], qui a fourni le lien entre l'individualisme et la politique anti-étatique. Chris Tame estimait que le consensus social-démocrate conduit au statu quo plutôt qu'il ne provoque la transformation économique et spirituelle dans la vie de personnes socialement modestes.

C'est grâce aux lectures qu'il faisait pour ses études sur la littérature américaine à l'université Hull que Chris Tame est devenu actif dans l'organisation d'étudiants conservateurs[6]. Fidèle à sa propension à la controverse, il a annoncé son départ de la tribune lors d'une conférence annuelle des étudiants tories, au début des années 1970. Il n'est jamais revenu. Le Parti conservateur était, à son avis, également dominé par une « élite d'entrepreneuriale » liée au lobbying pour les subventions publiques et favorables aux restrictions des droits des syndicats[7].

La fondation de l'alliance libertarienne

Après avoir quitté le Parti conservateur, il s'est concentré sur la création et la formalisation de l'Alliance libertarienne qu'il avait créée en 1967 en tant que forum de discussion. En 1979, il en devient son directeur, il lance le journal Free Life et organise des réunions et des campagnes publiques. Au cours de l'ère de Margaret Thatcher, l'Alliance libertarienne expose les contradictions des conservateurs qui prétendaient soutenir l'économie de libre marché mais qui exigeaient aussi que les publications « obscènes » soient censurées et que d'autres libertés civiles soient compromises[8].

Pour sa part, Chris Tame considérait les conservateurs (tories) à la fois réactionnaires et étouffants. Il était préoccupé par le fait que toute association étroite avec eux, sur le plan médiatique et politique, entraînerait la ruine de la crédibilité de l'Alliance libertarienne auprès de ceux qu'il souhaitait convertir : les jeunes et les intellectuels anti-systèmes.

La librairie alternative : lieu d'échanges animés

L'influence de l'alliance libertarienne a été grandement assistée par la librairie alternative[9], en 1979, à Covent Garden, à Londres, un point de ralliement pour ceux qui cherchaient de la littérature libertarienne, libérale et anarchiste. En effet, à cette époque, la plupart des livres publiés en Grande-Bretagne sur la politique, la sociologie, la philosophie et l'économie étaient de tendance collectiviste.

Chris Tame a organisé sa librairie comme un salon où se tenaient souvent des vifs débats intellectuels avec des socialistes et d'autres adversaires. La librairie avait une apparence superficiellement de gauche avec une section intitulée « Féminisme et anarchisme ». Les visiteurs étaient étonnés, en découvrant sur une étagère des monographies de l'Institut des affaires économiques dénonçant l'économie néo-keynésienne. La librairie est ensuite devenue le lieu de la signature de sessions par des personnages tels que Milton Friedman et Friedrich Hayek.

Il a du malheureusement subir certaines violences de la part de membres du Parti des travailleurs socialistes qui ont régulièrement renversé ses présentoirs et jeté ses livres à terre. Un cocktail Molotov fût jeté au travers des fenêtres du magasin. Ce dernier ferma en 1985, non pas en raison des activistes marxistes mais plutôt par la force du marché qui augmentait périodiquement son loyer. La librairie ne faisait pas suffisamment de bénéfice et s'appuyait plutôt sur des subventions régulières de bienfaiteurs.

Avant de fonder la librairie alternative, Chris Tame avait travaillé pour l'Association nationale pour la liberté (maintenant Association de la liberté). Il a également œuvré pour l'Institut des affaires économiques. Il éprouvait des difficultés à se stabiliser dans ses différents emplois, trouvait sporadiquement des occupations qui lui permettaient de vivre à court terme jusqu'à sa nomination, en tant que directeur de Forest, en 1988. Bien que non-fumeur, il était opposé à la prohibition du tabac car il estimait que les droits des fumeurs relevaient du respect des droits individuels. Au cours de ses nombreuses entrevues avec les médias, Chris Tame n'incitait pas les gens à fumer, il défendait simplement leur liberté de le faire. Toutefois, en 1995, l'industrie du tabac, qui finançait l'association Forest, limogea Chris Tame en tant que directeur, estimant que son approche était trop conflictuelle et abstraite.

Annexes

Notes et références

  1. Chris Tame est mort à 56 ans d'un cancer des os
  2. Chris Tame a recueilli plus de 40 000 livres, y compris un certain nombre de documents libéraux classiques rares, dont certains furent légués à la Fondation pour l'éducation économique aux États-Unis.
  3. Selon lui, la culture élitiste soutient la hiérarchie sociale ou les valeurs collectivistes.
  4. Il était fan d'Elvis Presley
  5. Ayn Rand a articulé un individualisme radical fondé sur la propriété de soi-même et la raison objectiviste.
  6. Mouvement dirigé alors par le futur journaliste Andrew Neil
  7. Selon ses mots, il s'agissait d'un capitalisme d'État corrompu
  8. Lors d'un rassemblement organisé par Mary Whitehouse, en 1990, Chris Tame a organisé l'invasion par des modèles mannequins peu habillées prétendant être des « conservatrices opposées à la censure sexuelle »
  9. Le nom a été choisi parce qu'il y avait déjà plusieurs librairies de gauche dans le secteur.

Publications

  • 1974, “A Note on Lionel Robbins”, Wertfrei: A Review of Praxeological Science, n°2, Spring
  • 1987, “J. M. Robertson: The Critical Liberal”, In: G. A. Wells, dir., "J. M. Robertson (1856-1933): Liberal, Rationalist, and Scholar", Pemberton Books, London, pp93-122

Littérature secondaire

Articles connexes

Liens externes

  • "Chris Tame", article paru sur le site du journal "The Telegraph", le 7 avril 2006