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Robert Thornton
Robert M. Thornton était un homme d'affaires américain du Kentucky. Il a contribué à l'écriture de quelques essais et fut un critique de livres dans la revue "The Freeman" dans les années 1960 et 1970.
En 1966, il fut ravi d'analyser le livre de Joseph Krutch sur la vie de Henry David Thoreau où il rappelle l'unicité et la singularité de cet homme qui vivait solitaire dans la nature au bord d'un étang. Son approche de la nature était celle du poète qui ne consiste pas d'admirer la nature comme lors d'une visite dans une galerie d'art mais d'une communion véritable avec celle-ci. Robert Thornton retient de Henry Thoreau que chacun doit rechercher la solution à son propre problème particulier en y mettant les moyens les plus radicaux s'il le faut. Il retient une deuxième leçon de cet auteur à savoir, le rejet des mouvements de masse et le mépris de ceux qui pensent guérir les maux de la société avant de s'occuper d'eux-mêmes. Il convient avec lui que l'homme est un être responsable et non pas un produit de l'environnement.
Dans le même numéro de janvier, il a examiné favorablement le livre de Daniel Boorstin : "L'image : un guide des pseudo événements en Amérique". Robert Thornton s'accorde avec l'auteur pour affirmer que la nation américaine fut fondée sur des idéaux, principalement la liberté des personnes à élaborer leurs propres destins. Mais, cette vision est remplacée dorénavant par des illusions. La préoccupation des américains ne repose plus sur l'intérêt de leur identité mais sur la création d'une image de leur paraître. L'important n'est plus ce que nous sommes mais ce que nous laissons voir de nous même, déplore Robert Thornton accompagnant la pensée de Daniel Boorstin.
En mars 1966, Robert Thornton donne son avis sur le livre post-mortem de Richard Weaver, "La vie sans préjudice" qui est un rassemblement de huit essais parus dans diverses publications entre 1956 et l'année à laquelle il est décédé. Il voue une admiration pour cet auteur dont il juge les idées vives, provocantes et abondantes. Il affirme qu'il n'y a pas de mot superflu dans cette fête intellectuelle et il utilise une métaphore carnassière pour ceci en indiquant que même dans la viande maigre de la littérature de Richard Weaver, il y a de quoi assouvir son appétit. Son essai préféré parmi la collection est celui qui est également le titre de l'essai, « La vie sans préjugés ». Et, il extrait de la pensée de Richard Weaver, ce passage : "Un préjugé peut être un jugement irrésistible, mais un jugement non raisonnable n'est pas nécessairement un jugement illogique".
En avril 1966, il tire des leçons sur la liberté à partir du livre écrit par Hans Morgenthau : "L'homme scientifique contre la politique du pouvoir". Robert Thornton s'accorde avec l'auteur sur les risques du monisme philosophique dont le rationalisme a tendance à adopter. Il écrit que lorsque la société manque d'une vision sobre de la nature humaine, les gens pensent en des termes exubérants au point de penser qu'un homme (ou une femme) prenne en charge leur destin. Cela signifie dans la pratique, déplore-t-il, que les individus soient rendus à l'état de troupeau menés par des individus dotés des savoirs de la science. Ce serait alors considéré la politique, note Robert Thornton avec l'auteur, comme une science du contrôle plutôt que d'un art de vivre ensemble. Dans cette folie du rationalisme, l'ingénieur social imposerait par la force une ordonnance rationnelle sur toute la société. Ceux qui s'écarteraient de l'avis officiel devront rejoindre le troupeau ou s'en éloigner pour ne pas contaminer les autres qui sont ainsi prétendument protégés des conséquences de leur propre folie. Alors, tous les problèmes qui surviendraient seraient soumis à l'avis d'experts dont la science leur offre la couronne de suprême neutralité. Ceux-ci se pencheraient sur la sortie de la moindre donnée statistique qui s'afficherait en direct sur les écrans. Une telle manière de concevoir la politique, confient Robert Thornton avec l'auteur, empêche les gens d'imaginer de trouver des solutions par eux-mêmes et de résoudre leurs problèmes sans être perturbés par des forces contraires et inhibitrices du pouvoir politique en place.
Publications
- 1966,
- a. commentaire du livre de Joseph Wood Krutch, "Henry David Thoreau", The Freeman, janvier, Vol 16, n°1, pp62-63
- b. commentaire du livre de Daniel J. Boorstin, "The image: a guide to pseudo-events in America", The Freeman, janvier, Vol 16, n°1, pp63-64
- c. commentaire du livre de Richard Weaver, "Life Without Prejudice and Other Essays", The Freeman, mars, Vol 16, n°3, pp63-64
- d. commentaire du livre de Hans Morgenthau, "Scientific Man versus Power Politics", The Freeman, avril, Vol 16, n°4, pp61-62
- e. "On Heroes, History, and Our Heritage", The Freeman, août, Vol 16, n°8, pp12-15
- f. commentaire du livre de Russell Kirk, "The intemperate professor and other cultural splenetics", The Freeman, août, Vol 16, n°8, pp63-64