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Johannes Gutenberg

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Johannes Gutenberg (né Johannes Gensfleisch zum Gutenberg vers 1400 à Mainz - décédé le 3 février 1468 à Mainz) était un entrepreneur imprimeur et inventeur allemand. Il est à l'origine de l'invention mondiale des caractères métalliques mobiles. Ce progrès fut déterminant dans la diffusion du savoir et de la connaissance dans l'Europe du XVe siècle. Fils de marchands patriciens[1], il fait son apprentissage pour devenir orfèvre. Il se forme notamment à la ciselure et à la maîtrise des alliages, qui constitueront les bases de sa future invention[2].

Emigré en France à Strasbourg pendant quelques années puis revenu à Mayence, il commence une carrière entrepreneuriale. Pour cela il doit devenir propriétaire d'une presse. Ce qu'il fait en empruntant de l'argent à son cousin Arnold Gelthus. Il proposa d'imprimer non seulement le texte mais aussi les contours de tous les décors dont enlumineurs et miniaturistes ornaient les plus beaux livres manuscrits de l'époque et qui rendent à ces incunables une valeur esthétique très appréciable. La recherche et développement de son activité d'imprimerie est très coûteuse. Alors, il emprunte imprudemment de grosses sommes d'argent pour ses expériences à Johannes Fust, un riche orfèvre de Mayence. Il obtient 800 florins pour le matériel, une somme considérable pour l'époque et 300 florins par an pour ses frais généraux. En 1455, il achève l'impression de la Bible en 42 lignes. Cette année-là, il est malheureusement incapable de rembourser l'argent emprunté, alors il est contraint de céder sa presse et son équipement à son créancier. C'est alors qu'il doit se réinventer et qu'il décide d'ajouter des planches en relief au texte.

L'imprimerie[3] a joué un rôle fondamental dans la vie de Gutenberg et, à son tour, l'imprimerie de Gutenberg a joué un rôle clé dans l'avancement de la Renaissance, de la Réforme protestante et du Siècle des Lumières. Elle a rendu la littérature financièrement abordable à un plus large public et plus facilement disponible. La presse de Gutenberg a été utilisée pour créer l'un des premiers et des plus célèbres livres du monde occidental, "la Bible de Gutenberg", également connue sous le nom de "Bible en 42 lignes". Mais, ce n'est pas la bible qui fut son premier livre imprimé mais plutôt "la Prophétie de la Sibylle", de deux ans son aînée. Durant toutes les périodes de l'histoire, l'être humain a été attiré par les prophéties et les pronostics de tous genres, notamment pour les économistes ce que déplorait Murray Rothbard[4]. De nombreux best-sellers sur ce thème ont assuré le succès pérenne pour de nombreux imprimeurs des temps modernes y compris pour Gutenberg. Il est possible qu'il fut à un moment donné un entrepreneur underground, s'activant dans la zone de la contre-économie[5], car ces ouvrages faisaient craindre au pouvoir établi des risques de troubles sociaux. Or, la popularité même de ces ouvrages, souvent publiés sous forme de livrets économiquement abordables, répondaient à la demande des clients que les imprimeurs devaient satisfaire.

Notes et références

  1. Selon certains historiens, sa mère serait issue des classes nobles allemandes et son père appartenait à l'aristocratie. Ce dernier travaillait comme orfèvre pour l'évêque de Mayence à l'institut d'impression de la monnaie ecclésiastique catholique. Il était courant à l'époque médiévale que le nom de famille d'une personne soit tiré de la maison ou de la propriété où elle vivait plutôt que du patronyme paternel. Par conséquent, le nom de famille légal d'une personne, tel qu'il figurait dans les documents judiciaires, pouvait changer au fil du temps au fur et à mesure de ses déplacements. Selon certaines sources historiques, Johannes a vécu dans la maison Gutenberg à Mayence.
  2. Il a peut-être été inscrit à l'Université d'Erfurt.
  3. L'imprimerie existait avant l'intervention de Guntenberg. Par exemple, l'impression xylographique (avec des planches de bois ou des planches imprégnées d'encre) était pratiquée depuis longtemps sur différents supports (parchemin, papier, toile). Le génie séculaire de Gutenberg vient de sa trouvaille : des caractères d'imprimerie résistants et reproductibles à l'infini.
  4. François Guillaumat, alors directeur de la collection des Belles Lettres avait titré le rassemblement d'articles de Murray Rothbard, traduit en français, "Economistes et charlatans" exprimant ainsi que le rôle des économistes n'est pas de faire des prédictions comme de nombreux économètres dans les années 1960 jusqu'à 2000 prétendaient de l'ontologie des sciences économiques
  5. La contre-économie est une approche des militants et théoriciens libertariens américains Samuel Edward Konkin III et J. Neil Schulman. Selon eux, il est d'un principe moral d'accepter l'existence du marché noir, du marché informel ou du marché gris à la condition qu'il ne soit pas un marché rouge (marché où se présente une agression d'un individu contre un autre). Selon Samuel Konkin, la contre économie comprend toutes les activités entrepreneuriales pacifiques qui sont interdites par l'État. L'existence de ce secteur est inévitable et sain, selon cette vision, car elle prépare le monde en cas de désaffection momentanée ou longue de l'État. Il est certain, par exemple, qu'en France, la présence de nombreux chasseurs et contrebandiers sans permis de chasse ont permis la formation rapide de jeunes gens qui se sont rapidement enrôlés dans la résistance pour relever la France du désastre de la défaite de 1940. Sans la présence de ces acteurs de la zone grise, nul ne sait si la France ou l'Europe aurait pu se sortir du national socialisme (nazisme)

Littérature secondaire

  • 1966, Hellmut Lehmann-Haupt, "Gutenberg and the Master of the Playing Cards", New Haven: Yale University Press
  • 1982, Neils H. Sonne, commentaire du livre de Wieland Schmidt Kunsenmüller, Friedrich Schmidt Kunsenmüller, Severin Corsten, "Johannes Gutenberg's Zweiundvierzigzeile Bibel" ("La Bible en quarante-deux lignes de Johannes Gutenberg"), Historical Magazine of the Protestant Episcopal Church, Vol 51, n°4, Special Issue: Episcopal Women's History I, December, p409
  • 1996, Albert Kapr, "Johann Gutenberg: The Man and his Invention", Scolar Press, traduit en anglais par Douglas Martin
  • 2008, Diana Childress, "Johannes Gutenberg and the Printing Press", Minneapolis: Twenty-First Century Books
  • 2014, J. R. Zapata, "Johannes Gutenberg y la invención de la imprenta", In: "La invención de la imprenta y los libros incunables", Editorial Universidad del Rosario, pp63–74
  • 2018,
    • Christine Maria Grafinger, commentaire du livre de Maren Gottschalk, "Johannes Gutenberg: Mann des Jahrtausends" ("Johannes Gutenberg : l'homme du millénaire"), Mediaevistik, Vol 31, pp446-449
    • Maren Gottschalk, "Johannes Gutenberg: Mann des Jahrtausends" ("Johannes Gutenberg : l'homme du millénaire"), Cologne, Weimar et Vienne: Böhlau Verlag
  • 2020, Stephan Füssel, "1454: Johannes Gutenberg – Der Vater der Massenkommunikationé" ("1454 : Johannes Gutenberg – Le père de la communication de masse"), In: Andreas Fahrmeir, dir., "Deutschland: Globalgeschichte einer Nation" ("Allemagne : Histoire globale d'une nation"), Verlag C.H.Beck, pp149-153

Lien externe


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