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Créer son école
Créer son école est une association française, qui aide les parents souhaitant créer des écoles libres, en dehors du monopole de l'éducation nationale. Elle défend le pluralisme scolaire, rappelant qu'il s'agit de la meilleure façon de répondre aux besoins des enfants. Elle a été créée par Anne Coffinier.
Présentation
Elle a été fondée en 2004 par Anne Coffinier, normalienne et énarque. Elle regroupe des établissements « hors contrat ». Ces derniers étaient en 2006 au nombre de 450 et scolarisent 45.000 enfants[1]. Les établissements sont généralement catholiques, protestants, promouvant des pédagogies originales (Steiner, Maria Montessori, Célestin Freinet) ou avec des spécificités fortes (écoles pour dyslexiques, écoles bilingues[2]). Une dizaine d'écoles s'y ajoutent chaque année selon Claude Fouquet[3].
Idées
L'association observe que l'éducation nationale en France n'est pas en mesure de répondre d'une manière unique aux besoins divers de tous les enfants et promeut donc les établissements libres. A cette fin elle propose donc un soutien juridique, matériel ou pratique à ceux qui souhaitent créer leur école.
L'association défend le respect de la liberté scolaire par l'Education Nationale: liberté de choisir son école, liberté de leurs méthodes pour les directeurs d'établissements et enseignants. Elle a ainsi pris parti pour le Chèque éducation[4] qui permet à chaque parent de choisir l'école de ses enfants et de donner à cette école le montant du chèque éducation.
Créer son école a rejoint en 2008 la Fondation pour l'école, dont elle est désormais l'une des constituantes.
Moyens d'action
L'association publie chaque année un guide sous forme de questions-réponses sur la création d'écoles libres pour aider les parents ou enseignants intéressés.
Elle agit également par la diffusion de son message dans les médias ou dans des conférences. Anne Coffinier est ainsi intervenue aux universités d'été de Liberté Chérie[5].
Un combat pour la liberté
Sans être exclusivement libéral, ce combat rejoint très largement les idées libérales, qui ont toujours condamné la tentative par le pouvoir d'avoir un monopole sur l'éducation. Ce sont ainsi historiquement les libéraux qui ont réduit le monopole public de l'éducation, par les lois Guizot de 1832, la loi Falloux de 1850 ou la loi Dupanloup de 1875. Les libéraux soulignent qu'une éducation libre pourra mieux répondre aux besoins de chaque enfant, tout en donnant une incitation à l'amélioration dans l'éducation nationale.
Le philosophe libéral britannique John Stuart Mill notait pour sa part[6] :
« Une éducation générale et étatisée n'est qu'un appareil à façonner les gens pour qu'ils soient exactement semblables entre eux ; et le moule utilisé est celui qui plaît aux pouvoirs prépondérants dans le gouvernement, que ce soit un monarque, un clergé, une aristocratie, ou la majorité de la génération en cours, et dans la mesure où l'appareil est efficace et où il est réussi, il établit un despotisme sur les esprits qui, par une pente naturelle, conduit à un despotisme sur les corps. »
— John Stuart Mill, De la liberté
De même, Murray Rothbard affirme :
« Quels que soient le rythme, l’organisation ou la variété que le professeur adopte dans sa manière d’enseigner, il fait violence à chaque enfant. Toute scolarisation implique une déformation de chaque enfant pour l’adapter au lit de Procuste de l’uniformité insoutenable. »
— Murray Rothbard, L'éducation gratuite et obligatoire, 1979
A l'inverse, ce sont les théoriciens de l'absolutisme royal qui cherchèrent à imposer le monopole public de l'éducation, suivis plus tard par les communistes : Cardin Le Bret au XVIIe siècle, Henri Wallon ou Claude Langevin au XXe siècle.
Notes et références
- ↑ « 450 établissements hors contrat, 45 000 élèves », Le Figaro, 8 janvier 2008
- ↑ Avant que l'Etat ne vienne imposer son monopole de la langue, le bilinguisme était la règle dans la France d'autrefois. Avec tout d'abord François 1er (décret Villers-Cotterêts, signée en 1539) et ensuite les lois scolaires de Jules Ferry en 1882, le bilinguisme est devenu peu à peu une exception.
Les écoles bilingues adoptent une approche linguistique instrumentale, c'est à dire l'enseignement de la langue par l'enseignement intégrale, de tous les cours, dans la langue. En France, plusieurs associations régionales promeuvent la pédagogie immersive : Seaska (français basque), La Bressola (français catalan), Las Calandretas (français occitan), Diwan (français breton), ABCmZweisprachigkeit (français alémanique/francique/allemand).
Alice Delaunay, inspectrice générale l'Instruction publique, préconisait la méthode naturelle pour l'apprentissage d'une deuxième langue. L'éducation nationale a longtemps considéré que l'acquisition d'une seconde langue était accessoire. Ensuite la seconde langue vivante devait faire sa place face à une concurrence longtemps installée des langues latines et grecques antiques. Hors, ces langues mortes, car non pratiquées dans la vie quotidienne, étaient enseignées du point de vue culturelle et, essentiellement, pour leur apport étymologique. L'éducation nationale a donc eu tendance à appliquer la méthode de l'apprentissage des langues mortes aux langues vivantes, à savoir, un enseignement basé sur la culture et non sur l'échange communicationnel. Cela impliqua des didactiques fondées sur des versions, des thèmes ou des lectures.
La méthode dite naturelle se rapproche de l'apprentissage de la langue maternelle. C'est un apprentissage direct, caractérisé par sa fluidité et sa spontanéité. Cette méthode est dite naturelle car elle est irrépressible chez l'être humain. Sauf à vouloir confiné horriblement un bébé dans la solitude, l'enfant aura naturellement un apprentissage de la langue. Il est préconisé de pratiquer cette méthode, pour l'apprentissage d'une deuxième langue, le plus tôt possible dans l'âge de l'enfant dès son entrée à l'école maternelle. Il y a encore peu de temps, on estimait que les possibilités d'acquisition d'une nouvelle langue diminuaient au fur et à mesure que se ralentit le développement cérébral. Il y a donc un âge critique (vers 6 ans) où la méthode naturelle n'aurait plus d'effet. La réalité n'est pas tant que la multiplication des cellules nerveuses soit en jeu mais cela concerne la fixation des connections des cellules. Autrement dit, une fois que les synapses sont structurées, fixées et stabilisées, le cerveau humain a moins de souplesse pour modifier ces structures. Cela ne veut pas dire que cela est impossible, bien au contraire, on peut apprendre une nouvelle langue à tout âge. Mais, le mécanisme de l'apprentissage ne peut pas reposer alors sur une méthode dite naturelle mais sur celle de l'instruction.
Quelle est l'importance, l'impact et l'urgence du bilinguisme ou du poly-linguisme sur le plan de l'économie, de l'innovation et de l'entrepreneuriat ? Si on suppose qu'une langue impose une façon de penser, alors le monopole d'une langue peut contraindre à limiter son champ d'action et d'idée par la contrainte plus ou moins stricte qu'impose cette langue dans notre façon de penser. Dans le monde, il existe encore 7 000 langues vivantes. Il est impossible à un seul être humain de les apprendre toutes. Et, si on y ajoute les langues mortes, cela est encore plus dramatique. Toutes les langues ne sont pas structurées de la même façon. Et, cette structuration est le produit d'une longue évolution qui elle-même est elle produit de l'évolution de la pensée. La pensée humaine évolue avec l'aide la langue, qui elle-même évolue au biais de la pensée. Il est un fait que notre manière de penser est structurée par notre langue mais elle n'est pas prisonnière de celle-ci. L'individu qui dispose des capacités de penser dans une autre langue a alors un avantage concurrentiel sur autrui. Le bilinguisme peut être bénéfique aussi bien si les deux langues ont des structures très différentes comme lorsqu'elles ont des racines communes, par exemple les langues romanes (Français, Italien, Roumain, Espagnol, Portugais, Occitan, Corse etc.) avec des lexiques et des phonétiques ou des collocations différentes.
- 1971, Alice Delaunay, "L'acquisition précoce des langues vivantes par la méthode naturelle", Revue française de pédagogie, n°14, pp5-13
- ↑ Claude Fouquet, « La Fin d'un monopole », Sociétal, 1er trimestre 2008, p.38
- ↑ L'association "Créer son École" défend la liberté d'enseignement, Liberté Chérie
- ↑ Intervention Créer son école aux universités d'été Liberté Chérie
- ↑ John Stuart Mill, On Liberty, édition 1863, p.205
Lien externe
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