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John Hicks

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John Richard Hicks (né le 8 avril 1904 à Warwick, en Angleterre - décédé le 20 mai 1989) fut un économiste britannique et colauréat, en 1972, avec Kenneth Arrow du « prix Nobel » d'économie. Avec Paul Samuelson, il est considéré comme « le père » de la synthèse keynesienne néo-classique pour son modèle ISLM tandis que d'autres le qualifient de néo-autrichien pour son analyse de la théorie du capital.

Carrière universitaire

Il a suivi ses études au Clifton College (1917-1922) puis au Balliol College à Oxford (1922-1926). John Hicks devient maître de conférences à la London School of Economics, sous l'influence de l'école autrichienne d'économie de Lionel Robbins et de Friedrich Hayek dans les années 1930. De 1935 à 1938, il devient maître de conférences à l'Université de Cambridge et il écrit son premier livre d'importance internationale "Valeur et capital". De 1938 à 1946, il est professeur à l'Université de Manchester. Il rédige son œuvre sur l'économie du bien-être et sur la comptabilité sociale. En 1946, il retourne à l'Université d'Oxford, tout d'abord en tant que chercheur auprès du Nuffield College (1946-1952), puis en tant que titulaire (1952-1965) et il continue en tant que chercheur jusqu'en 1971.

Les objections de John Hicks à la théorie autrichienne du capital

Tout comme les économistes de l'école autrichienne, John Hicks avait une vision institutionnaliste de la monnaie :

"La monnaie n'est pas un mécanisme, il s'agit d'une institution humaine, l'une des plus remarquables des institutions humaines. Même les formes les plus simples de la monnaie, même la monnaie métallique, même l'utilisation de métaux comme monnaie qui ont précédés les pièces de monnaie, aucune ne put fonctionner sans un minimum de confiance..." John Hicks, Essais critiques sur la théorie monétaire (Oxford University Press, 1967), p. 59

Il admet que les théories mécaniques (comme la théorie quantitative de la monnaie) donnent une approximation raisonnablement bonne pour comprendre le fonctionnement de la monnaie mais il leur manque la qualité d'assimiler les faits monétaires qui les rendent utiles pour suivre et pour contrôler l'évolution des formes monétaires.

Les travaux de John R. Hicks en 1965 et en 1973, introduisant le concept du temps dans l’analyse économique, est une autre marque de son austrianisme. Il consacra un article à Carl Menger en 1951 dans la célèbre revue l’Economic Journal ainsi que la direction d'un ouvrage collectif sur le père de l'école autrichienne en 1973. Il s'inspira largement d’Eugen von Böhm-Bawerk grâce à l'apport du triangle de Friedrich Hayek lorsqu'il était jeune enseignant à Londres. L'objectif de John Hicks fut de comprendre le rôle des variations du taux d'intérêt dans la structure de la production et du capital.

Pour John Hicks, l'approche autrichienne est une analyse avec une portée limitée parce que le concept de la période moyenne de production n'a de sens que si les biens durables d'équipement sont exclus de l'analyse. Au lieu de cela, sa solution de rechange "néo-autrichienne" du capital est basée sur les flux de revenus et des dépenses, se rapportant directement pour certains aux investissements durables. Un plan de production est, par définition, unique et son processus de maturation s'écoule durant une durée déterminée. Le capital est donc un "processus" formé de telle façon que sa valeur en capital soitf maximisée à un taux d'intérêt donné.

Il est à noter, cependant, que le concept initial d'Eugen Böhm-Bawerk de la durée moyenne de la production consistait principalement à analyser l'introduction des unités de travail dans les différentes étapes du processus de production, et non l'étude des variations du taux d'intérêt sur la structure de la production. L'économiste allemand, Ulrich Fehl, critiqua John Hicks, écrivant de lui que son travail consista plus à approfondir la théorie de la répartition des revenus plutôt que d'améliorer la théorie autrichienne du capital.

Bibliographie

  • 1934,
    • a. "Leon Walras", Econometrica, Vol 2, octobre, pp338-348
    • b. avec R. G. D. Allen, "A Reconsideration of the Theory of Value", Partie I, Economica New series 1, pp52-76
  • 1937, "Mr. Keynes and the 'Classics': A Suggested Interpretation", Econometrica, Vol 5, April, pp147-159
  • 1939, "Value and Capital", Oxford: Clarendon Press
  • 1942, "Maintaining Capital Intact: A Further Suggestion", Economica, Vol 9, pp174-179
  • 1957, "A Rehabilitation of "Classical" Economics", Economic Journal, June, 67 (266), pp278-289
  • 1965, Capital and Growth, Oxford: Clarendon Press
  • 1967, "The Hayek Story", In: John Hicks, dir., "Critical Essays in Monetary Theory", Oxford: Oxford University Press, pp203-215
  • 1970, A Neo-Austrian Growth Theory, Economic Journal, Vol 80, n°318, June, pp257-281
  • 1973,
    • a. Capital and Time — A Neo-Austrian Theory, Oxford: Oxford University Press
    • b. avec Wilhem Weber, dir., "Carl Menger and the Austrian School of Economics", Oxford: Oxford University Press
    • c. "The Austrian Theory of Capital and Its Rebirth in Modern Economics", In: John R. Hicks et Wilhem Weber, dir., "Carl Menger and the Austrian School of Economics", Oxford University Press, pp190-206
  • 1976, ‘Some Questions of Time in Economics’, In; A.M. Tang, F. Westfield et J. Worley, dir., Evolution, Welfare and Time in Economics, Festschrift in honor of Nicholas Georgescu-Roegen, Lexington: Lexington Book et Toronto: Heath, pp135–151
  • 1979,
    • a. Is Interest the Price of a Factor of Production?, In: Mario Rizzo, dir., Time, Uncertainty, and Disequilibrium, Lexington: DC. Heath, pp51-63
    • b. Causality in Economics, Oxford: Basic Blackwell
  • 1985, Methods of Dynamic Economics, Oxford: Clarendon Press
  • 1988, "Recollections of Klaus Hinrich Hennings", In: Norbert Waszek, dir., Die Institutionalisierung der Nationalökonomie an deutschen Universitäten – Zur Erinnerung an Klaus Hinrich Hennings (1937-1986), Sankt-Katharinen, Scripta Mercaturae Verlag, pp8-9
  • 1990, "Menger und die österreichische Theorie des Kapitals - Ihre Wiedergeburt in der modernen Ökonomie", In: Horst Recktenwald, dir., "Vademecum zu einem Klassiker der subjektiven Wertlehre und des Marginalismus. Mengers 'Grundsätze'", Düsseldorf: Verlag Wirtschaft und Finanzen GmbH

Littérature secondaire

  • 1941, Oskar Morgenstern, "Professor Hicks on Value and Capital", Journal of Political Economy, vol 49, June
    • Repris en 1989, In: R. N. Woods et J. Cunningham Wood, dir., "Sir John Hicks, Critical Assessments", Routledge, London, New York, vol 1
  • 1974,
    • Werner Hochwald, commentaire sur le livre de John R. Hicks et de Wilhem Weber, dir., Carl Menger and the Austrian School of Economics, Journal of Economic Literature, Vol 12, n°3, Sep., pp904-907
    • William Jaffé, commentaire du livre de John R. Hicks et de Wilhem Weber, dir., "Carl Menger and the Austrian School of Economics", The Economic Journal, Vol 84, n°334, Jun., pp400-402
    • R. M. Solow, "Capital and Time - A Review Article", Economic Journal, 84, pp189-192
  • 1975,
    • Israel Kirzner, commentaire du livre de John Hicks, Capital and Time, A Neo-Austrian Theory, Libertarian Review, (novembre)
    • Israel Kirzner, commentaire du livre de John Hicks et W. Weber, dir., Carl Menger and the Austrian School of Economics, Libertarian Review, (novembre)
  • 1979, Ludwig Lachmann, Austrian Economics Today, commentaire sur l'article de Sir John Hicks, Is interest the price of factor of production ?, In: Mario Rizzo, dir., Time, Uncertainty and Disequilibrium, Lexington, MA: Lexington Bookspp, pp64–69
  • 1980, Roger Garrison, commentaire du livre de John Hicks, Causality in Economics, The Austrian Economics Newsletter, vol 2, n°4 (Fall), pp4-5
  • 1990,
    • William J. Baumol, "Sir John Versus Hicksians or Theorist Malgré Lui", Journal of Economic Literature, XXVIII, pp1708-1715
    • Frank H. Hahn, "John Hicks the Theorist", Economic Journal, 100, pp539-549
    • O. F. Hamouda, "‘Hicks’s changing views on economic dynamics’", In: D. E. Moggridge, dir., Perspectives in the History of Economic Thought, Aldershot: Edward Elgar
    • David Laidler, "Hicks and the Classics", 'Journal of Monetary Economics', Vol 25, juin, pp481-489
  • 1993,
    • D. A. Collard, "High Hicks, Deep Hicks, and Equilibrium", History of Political Economy, 25 : 2, pp341-350
    • O. F. Hamouda, "John R. Hicks The Economist’s Economist", Oxford, B. Blackwell
  • 1994, A. Leijonhufvud, "Hicks, Keynes and Marshall", In: Harald Hagemann et O. Hamouda, dir., The Legacy of Hicks, London, Routledge
  • 1997, Elisabeth Allgoewer, "Hicks on Economic Theory in Time", Journal of the History of Economic Thought, Vol 19, n°2, pp222-240
  • 2003, Edwin Burmeister, "A Retrospective View of Hicks’ Capital and Time: A Neo-Austrian Theory", In: Harald Hagemann et Robert Scazzieri, dir., "Hicks’ Capital and Time Thirty Years Later", Oxford: Oxford University Press
  • 2011, Michael C. Munger, “Kaldor-Hicks Coercion, Coasian Bargaining, and the State”, In: Jorge Martinez et Stanley Winer, dir., "Coercion and Social Welfare in Contemporary Public Policy"