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Différences entre les versions de « Jean Fourastié »
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'''Jean Fourastié''', né à Saint-Benin-d'Azy le [[15 avril]] [[1907]] et mort à Douelle le [[25 juillet]] [[1990]], | '''Jean Fourastié''', né à Saint-Benin-d'Azy le [[15 avril]] [[1907]] et mort à Douelle le [[25 juillet]] [[1990]], était un économiste [[France|français]], connu notamment pour avoir été à l'origine de l'expression les [[Trente Glorieuses]] désignant la période prospère qu'a connue la [[France]] et la plupart des pays industrialisés durant les trente années suivant la fin de la Seconde Guerre mondiale ([[1945]]-[[1975]]). Ce terme est passé dans le langage courant. | ||
== Biographie de Jean Fourastié == | == Biographie de Jean Fourastié == | ||
Jean Fourastié effectue ses études primaires et secondaires au Collège de Juilly entre 1915 et 1928. | Jean Fourastié effectue ses études primaires et secondaires au Collège de Juilly entre 1915 et 1928. En 1930 il devient ingénieur des Arts et Manufactures (Ingénieur de l'École centrale), puis en 1933 il est diplômé de l'[[École libre des sciences politiques]] et en 1932 docteur en Droit. À la suite de ces brillantes études, il entre par concours dans l'administration comme Commissaire contrôleur, puis Commissaire contrôleur général des assurances, jusqu'à son détachement en 1951. | ||
Mobilisé en [[1937]], il est fait prisonnier puis s'évade. | Mobilisé en [[1937]], il est fait prisonnier puis s'évade. En [[1939]] il est chargé du cours d'Assurance au Conservatoire national des arts et métiers. | ||
À partir de la guerre il mène une carrière de conseiller économique, avec une attache européenne et libérale très forte, tout en devenant l'un des universitaires les plus connus dans le domaine de la prévision et de l'analyse de la société industrielle. | |||
=== Le conseiller et le planificateur === | === Le conseiller et le planificateur === | ||
En 1944, [[Jean Monnet]] l'appelle au commissariat au Plan, d'abord comme chef du service économique, puis comme conseiller économique. Président de la commission de modernisation de la | En 1944, [[Jean Monnet]] l'appelle au commissariat au Plan, d'abord comme chef du service économique, puis comme conseiller économique. Président de la commission de modernisation de la main-d'œuvre du Commissariat général au Plan, il le restera pendant quatre plans successifs. En 1961, il est choisi comme membre du groupe de travail 1985 du Commissariat général au Plan. | ||
=== L'expert européen et international === | === L'expert européen et international === | ||
En 1940 il est recruté comme vice-président du Comité des questions scientifiques et techniques à l'Organisation européenne de coopération économique (OECE), future OCDE. De 1949 à 1955, il est président du groupe de recherches de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), sur les conditions et les conséquences du progrès technique dans la sidérurgie. En 1958, il est nommé expert des Nations unies auprès du gouvernement mexicain et de la commission économique pour l'[[Amérique latine]]. | |||
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En 1969, il devient éditorialiste au ''[[Le Figaro|Figaro]]'' et anime jusqu'en 1968 les « Quarts d'heure » mensuels à la télévision française. | En 1969, il devient éditorialiste au journal ''[[Le Figaro|Figaro]]'' et anime jusqu'en 1968 les « Quarts d'heure » mensuels à la télévision française. | ||
En [[1968]], il est élu à l'Académie des sciences morales et politiques, dont il devient le président en [[1978]]. En 1981, il est nommé président de la Commission administrative centrale de l'Institut. | En [[1968]], il est élu à l'Académie des sciences morales et politiques, dont il devient le président en [[1978]]. En 1981, il est nommé président de la Commission administrative centrale de l'Institut. | ||
== citations extraites du ''Grand espoir du | == citations extraites du ''Le Grand espoir du XX<sup>e</sup> siècle'' == | ||
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* ''Le Nouveau Régime juridique et technique de l'assurance en France''. Paris, L'Argus, 1941, 282 p. | * ''Le Nouveau Régime juridique et technique de l'assurance en France''. Paris, L'Argus, 1941, 282 p. | ||
* ''La Comptabilité''. Paris, Presses Universitaires de France, 1943, 128 p. Coll. Que sais-je? | * ''La Comptabilité''. Paris, Presses Universitaires de France, 1943, 128 p. Coll. Que sais-je ? | ||
* ''Comptabilité générale conforme au plan comptable général''. Paris, Librairie générale de droit et de jurisprudence, 1944, 271 p. | * ''Comptabilité générale conforme au plan comptable général''. Paris, Librairie générale de droit et de jurisprudence, 1944, 271 p. | ||
* ''L'Économie française dans le monde'', avec la collaboration de Henri Montet. Paris, Presses universitaires de France, 1945, 136 p., Coll. Que sais-je ? n° 191 | * ''L'Économie française dans le monde'', avec la collaboration de Henri Montet. Paris, Presses universitaires de France, 1945, 136 p., Coll. Que sais-je ? n° 191 | ||
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* ''Esquisse d'une théorie générale de l'évolution économique contemporaine'', Paris, Presses Universitaires de France, 1947, 32 p. | * ''Esquisse d'une théorie générale de l'évolution économique contemporaine'', Paris, Presses Universitaires de France, 1947, 32 p. | ||
* ''Note sur la philosophie des sciences'', Paris, Presses Universitaires de France, 1948, 36 p. | * ''Note sur la philosophie des sciences'', Paris, Presses Universitaires de France, 1948, 36 p. | ||
* ''Le Grand Espoir du | * ''Le Grand Espoir du XX<sup>e</sup> siècle. Progrès technique, progrès économique, progrès social''. Paris, Presses Universitaires de France, 1949, 224 p. - Réed 1989 collection Tel Gallimard | ||
* ''La Civilisation de 1960''. Paris, Presses universitaires de France, 1947. 120 p. (Coll. Que sais-je ? n° 279). Ed. remaniée en 1953 sous le titre : La Civilisation de 1975, en 1974, sous le titre : La Civilisation de 1995 et en 1982 sous le titre : La Civilisation de 2001. 11e éd. : 1982. | * ''La Civilisation de 1960''. Paris, Presses universitaires de France, 1947. 120 p. (Coll. Que sais-je ? n° 279). Ed. remaniée en 1953 sous le titre : La Civilisation de 1975, en 1974, sous le titre : La Civilisation de 1995 et en 1982 sous le titre : La Civilisation de 2001. 11e éd. : 1982. | ||
* ''Le progrès technique et l'évolution économique'', Institut d'Études Politiques de Paris'', Paris, | * ''Le progrès technique et l'évolution économique'', Institut d'Études Politiques de Paris'', Paris, Les cours de Droit (deux fascicules), 1951-52, 249 p. | ||
* ''Machinisme et bien-être''. Paris, Ed. de Minuit, 1951, 256 p. (Coll. l'Homme et la machine, dirigée par Georges Friedmann, n° 1) | * ''Machinisme et bien-être''. Paris, Ed. de Minuit, 1951, 256 p. (Coll. l'Homme et la machine, dirigée par Georges Friedmann, n° 1) | ||
* ''La Productivité'' Paris, Presses universitaires de France, 1952, 120 p. (Coll. Que sais-je ? n° 557). (11e éd. : 1987) | * ''La Productivité'' Paris, Presses universitaires de France, 1952, 120 p. (Coll. Que sais-je ? n° 557). (11e éd. : 1987) | ||
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*** Traduit en espagnol, japonais, allemand, portugais, grec | *** Traduit en espagnol, japonais, allemand, portugais, grec | ||
* [[1961]], ''La Grande Métamorphose du | * [[1961]], ''La Grande Métamorphose du XX<sup>e</sup> siècle''. Essais sur quelques problèmes de l'humanité d'aujourd'hui. Paris, Presses universitaires de France | ||
* ''La Planification économique en France'', avec la collaboration de Jean-Paul Courthéoux. Paris, Presses universitaires de France, 1963, 208 p. (Coll. L'organisateur) | * ''La Planification économique en France'', avec la collaboration de Jean-Paul Courthéoux. Paris, Presses universitaires de France, 1963, 208 p. (Coll. L'organisateur) | ||
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== Sur Jean Fourastié == | == Sur Jean Fourastié == | ||
* Régis Boulat, ''Jean Fourastié, un expert en productivité. La modernisation de la France (années trente – années cinquante)'', Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, « Thesis », 2008, 460 p., | * Régis Boulat, ''Jean Fourastié, un expert en productivité. La modernisation de la France (années trente – années cinquante)'', Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, « Thesis », 2008, 460 p., 26 euros. | ||
== Liens externes == | == Liens externes == |
Version actuelle datée du 24 février 2025 à 10:23
Jean Fourastié | |||||
Économiste | |||||
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Dates | 1907-1990 | ||||
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Tendance | Libéral classique | ||||
Nationalité | ![]() | ||||
Articles internes | Autres articles sur Jean Fourastié | ||||
Citation | La limite idéale vers laquelle tend la nouvelle organisation du travail est celle où le travail se bornerait à cette seule forme de l’action : l’initiative. | ||||
Interwikis sur Jean Fourastié | |||||
Jean Fourastié, né à Saint-Benin-d'Azy le 15 avril 1907 et mort à Douelle le 25 juillet 1990, était un économiste français, connu notamment pour avoir été à l'origine de l'expression les Trente Glorieuses désignant la période prospère qu'a connue la France et la plupart des pays industrialisés durant les trente années suivant la fin de la Seconde Guerre mondiale (1945-1975). Ce terme est passé dans le langage courant.
Biographie de Jean Fourastié
Jean Fourastié effectue ses études primaires et secondaires au Collège de Juilly entre 1915 et 1928. En 1930 il devient ingénieur des Arts et Manufactures (Ingénieur de l'École centrale), puis en 1933 il est diplômé de l'École libre des sciences politiques et en 1932 docteur en Droit. À la suite de ces brillantes études, il entre par concours dans l'administration comme Commissaire contrôleur, puis Commissaire contrôleur général des assurances, jusqu'à son détachement en 1951.
Mobilisé en 1937, il est fait prisonnier puis s'évade. En 1939 il est chargé du cours d'Assurance au Conservatoire national des arts et métiers.
À partir de la guerre il mène une carrière de conseiller économique, avec une attache européenne et libérale très forte, tout en devenant l'un des universitaires les plus connus dans le domaine de la prévision et de l'analyse de la société industrielle.
Le conseiller et le planificateur
En 1944, Jean Monnet l'appelle au commissariat au Plan, d'abord comme chef du service économique, puis comme conseiller économique. Président de la commission de modernisation de la main-d'œuvre du Commissariat général au Plan, il le restera pendant quatre plans successifs. En 1961, il est choisi comme membre du groupe de travail 1985 du Commissariat général au Plan.
L'expert européen et international
En 1940 il est recruté comme vice-président du Comité des questions scientifiques et techniques à l'Organisation européenne de coopération économique (OECE), future OCDE. De 1949 à 1955, il est président du groupe de recherches de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), sur les conditions et les conséquences du progrès technique dans la sidérurgie. En 1958, il est nommé expert des Nations unies auprès du gouvernement mexicain et de la commission économique pour l'Amérique latine.
L'universitaire
Nommé en 1947 professeur à l'Institut d'études politiques de Paris (jusqu'à sa retraite en 1978), il devient en 1953 directeur d'études à l'École pratique des Hautes Études. En 1964, il est nommé professeur au Conservatoire National des Arts et Métiers, titulaire de la chaire d'Économie et statistiques industrielles.
L'éditorialiste
En 1969, il devient éditorialiste au journal Figaro et anime jusqu'en 1968 les « Quarts d'heure » mensuels à la télévision française.
En 1968, il est élu à l'Académie des sciences morales et politiques, dont il devient le président en 1978. En 1981, il est nommé président de la Commission administrative centrale de l'Institut.
citations extraites du Le Grand espoir du XXe siècle
- « Rien ne sera moins industriel que la civilisation née de la révolution industrielle. »
- « La limite idéale vers laquelle tend la nouvelle organisation du travail est celle où le travail se bornerait à cette seule forme de l’action : l’initiative. »
- « Le machinisme semble aujourd’hui favoriser à long terme les tendances individualistes de l’homme évolué. »
Ouvrages
- 1937, Le Contrôle de l'État sur les sociétés d'assurances. Paris, Faculté de Droit
- Le Nouveau Régime juridique et technique de l'assurance en France. Paris, L'Argus, 1941, 282 p.
- La Comptabilité. Paris, Presses Universitaires de France, 1943, 128 p. Coll. Que sais-je ?
- Comptabilité générale conforme au plan comptable général. Paris, Librairie générale de droit et de jurisprudence, 1944, 271 p.
- L'Économie française dans le monde, avec la collaboration de Henri Montet. Paris, Presses universitaires de France, 1945, 136 p., Coll. Que sais-je ? n° 191
- Les Assurances au point de vue économique et social. Paris, Payot, 1946, 132 p. (Bibliothèque économique).
- Esquisse d'une théorie générale de l'évolution économique contemporaine, Paris, Presses Universitaires de France, 1947, 32 p.
- Note sur la philosophie des sciences, Paris, Presses Universitaires de France, 1948, 36 p.
- Le Grand Espoir du XXe siècle. Progrès technique, progrès économique, progrès social. Paris, Presses Universitaires de France, 1949, 224 p. - Réed 1989 collection Tel Gallimard
- La Civilisation de 1960. Paris, Presses universitaires de France, 1947. 120 p. (Coll. Que sais-je ? n° 279). Ed. remaniée en 1953 sous le titre : La Civilisation de 1975, en 1974, sous le titre : La Civilisation de 1995 et en 1982 sous le titre : La Civilisation de 2001. 11e éd. : 1982.
- Le progrès technique et l'évolution économique, Institut d'Études Politiques de Paris, Paris, Les cours de Droit (deux fascicules), 1951-52, 249 p.
- Machinisme et bien-être. Paris, Ed. de Minuit, 1951, 256 p. (Coll. l'Homme et la machine, dirigée par Georges Friedmann, n° 1)
- La Productivité Paris, Presses universitaires de France, 1952, 120 p. (Coll. Que sais-je ? n° 557). (11e éd. : 1987)
- La prévision économique et la direction des entreprises. Paris, Presses universitaires de France, 1955, 152 p.
- Productivité, prix et salaires, Paris, O.E.C.E., 1957, 115 p.
- 1959,
- a. "L'évolution des prix à long terme", P.U.F, Paris
- b. Pourquoi nous travaillons. Paris, Presses universitaires de France, Coll. Que sais-je ? n° 818
- 8e édition en 1984
- Traduit en espagnol, japonais, allemand, portugais, grec
- 1961, La Grande Métamorphose du XXe siècle. Essais sur quelques problèmes de l'humanité d'aujourd'hui. Paris, Presses universitaires de France
- La Planification économique en France, avec la collaboration de Jean-Paul Courthéoux. Paris, Presses universitaires de France, 1963, 208 p. (Coll. L'organisateur)
- Les Conditions de l'esprit scientifique. Paris, Gallimard, 1966, 256 p. (Coll. Idées n° 96).
- Les 40 000 heures. Paris, Gonthier-Laffont, 1965. 247 p. (Coll. Inventaire de l'avenir n°1).
- Essais de morale prospective. Paris, Gonthier ; 1966, 200 p.
- Lettre ouverte à quatre milliards d'hommes. Paris, A. Michel, 1970, 167 p. (Coll. Lettre ouverte)
- Prévision, futurologie, prospective, Cours de l'Institut d'Études Politiques de Paris. 1973-74. Paris, Les cours de droit, 1974, 113 p. (ronéoté).
- L'Église a-t-elle trahi ? Dialogue entre Jean Fourastié et René Laurentin. Paris, Beauchesne, 1974, 192 p.
- Pouvoir d'achat, prix et salaires, avec la collaboration de Jacqueline Fourastié. Paris, Gallimard, 1977, 223 p. (Coll. Idées n° 374).
- La réalité économique. Vers la révision des idées dominantes en France, avec la collaboration de Jacqueline Fourastié, Paris, R. Laffont, 1978, 365 p. (Réédité en 1986, Paris, Hachette, 423 p. Coll. Pluriel n° 8488) .
- Les Trente Glorieuses, ou la révolution invisible de 1946 à 1975, Paris, Fayard, 1979, 300 p. (Rééd Hachette Pluriel n° 8363).
- Ce que je crois, Paris, Grasset, 1981
- Le Rire, suite, Paris, Denoël-Gonthier, 1983
- Pourquoi les prix baissent, avec la collaboration de Béatrice Bazil, Paris, Hachette, 1984, 320 p. (Coll. Pluriel n° 8390)
Sur Jean Fourastié
- Régis Boulat, Jean Fourastié, un expert en productivité. La modernisation de la France (années trente – années cinquante), Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, « Thesis », 2008, 460 p., 26 euros.
Liens externes
- (fr)Jean Fourastié, ce libéral injustement méconnu sur Contrepoints, 2 mars 2016
- (fr)
[pdf]Jean Fourastié, empiriste méthodique engagé, Pierre Tabatoni
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