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William Irvine

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William [Braxton] Irvine est un professeur américain de philosophie à la Wright State University dans l'Ohio. Au début des années 1990, il était proche de la Foundation for Economic Education et il a écrit plusieurs articles pour leur revue, The Freeman. Grâce à son père, ingénieur en construction, il a passé sa jeunesse dans des villes minières, principalement dans le Montana et le Nevada. Il a obtenu ses diplômes universitaires (BA) en mathématiques et en philosophie à l'Université du Michigan puis un Master et un doctorat en philosophie à l'UCLA (Université de Californie à Los Angeles). Sa thèse de doctorat portait sur le phénoménalisme. Il a enseigné brièvement à Cal State, Los Angeles, à la Pacific Lutheran University et à l'Université de Cincinnati. Puis il a enseigné à la Wright State University de Dayton, Ohio, à partir de 1983.

William Irvine est devenu populaire dans le monde entier après la publication de deux livres : "Un guide de la belle vie" et "Sur le désir : pourquoi nous voulons ce que nous voulons". Son œuvre, dans son ensemble, se concentre sur les valeurs qui semblent gouverner le monde occidental d'aujourd'hui. Sa philosophie repose sur l'école stoïcienne, un courant dont les principaux représentants dans l'Antiquité étaient Zénon, Sénèque et Épictète et dont les principes essentiels de vie étaient d'exercer un contrôle sur les situations et les passions qui perturbent notre vie quotidienne.

Notre monde moderne a besoin plus que jamais de stoïcisme

En termes d'éthique, William Irvine prône la responsabilité individuelle, la prudence et la modération. Il rappelle que le bonheur est la raison d'être de l'homme mais qu'on ne peut l'atteindre que par la vertu qui passe par une conduite de vie raisonnable. Être raisonnable, c'est rechercher le bonheur tout en faisant preuve d'une certaine souplesse face aux circonstances. Le stoïcien se concentre sur le plaisir de tout, sans attachement inutile à quoi que ce soit puisque l'attachement excessif est une source de douleur.

L'auteur souligne que le stoïcisme est une pratique de la vie qui ne consiste pas à éviter, à inhiber, à nier ou à réprimer des émotions négatives afin de maintenir son équilibre dans la vie mais, plutôt cette philosophie consiste à les gérer en les traitant dans le style proposé par Sénèque dans les Consolations. Le philosophe romain y indiquait que le seul bien est un bien moral et que le seul mal est un mal moral, et que tout le reste est neutre. Par conséquent, le malheur que les gens croient subir n'est qu'une connotation subjective de leur interprétation négative du réel. Les stoïciens soutiennent que la douleur prend racine dans l'interprétation construite autour d'elle. Ainsi, par exemple, s'il se passe quelque chose de « mauvais », ce n'est pas en soi quelque chose de négatif si on adopte une position critique en changeant ou en nuançant son angle de vue ou d'opinion. Certains individus en viennent à découvrir de nouvelles opportunités de vie grâce à l'expérience d'apprentissage qu'ils en retirent. L'erreur interne ou la faute externe n'ont plus le même degré d'importance. Aussi, William Irvine préconise de garder le contrôle sur son locus interne qui sont ses propres jugements, ses opinions et ses valeurs. Il est indispensable pour tout stoïcien de comprendre comment on décide de raisonner et quel est notre spécificité de notre point de vue vis-à-vis de la réalité.

Ainsi, les agitations larmoyantes, les lamentations crispées et les douleurs contenues viennent du fait que les gens ne sont pas préparés aux malheurs et qu'ils vivent souvent dans l'illusion que le malheur ne leur arrivera jamais. Aussi, lorsque celui-ci survient malgré tout, il apparait comme une terreur, une surprise maudite, une malédiction difficile à vivre qui occasionnent des tensions, des crispations et de la résistance fatigante et fragilisante.

Il est important, nous rapporte William Irvine, de faire la distinction entre une philosophie de vie, comme l'apporte le stoïcisme et une compilation de préceptes comme certaines religions radicales imposent. Il est assez courant que les religions dictent leur catalogue de conduites pour donner un sens à la vie des gens. Cependant, tout finit chez elles par se concentrer sur un ensemble d'interdictions. Alors, William Irvine propose de tracer une ligne directrice dans le but de construire individuellement sa propre philosophie de vie, qui soit non interchangeable, bien que flexible.

Publications

  • 2001, "Doing Right by Children: Reflections on the Nature of Childhood and the Obligations of Parenthood", Paragon House
  • 2003, "Politics of Parenting", Paragon House
  • 2005, "On Desire: Why We Want What We Want", Oxford University Press
  • 2008, "A Guide to the Good Life: The Ancient Art of Stoic Joy", Oxford University Press
  • 2013,
    • a. "A Slap in the Face: Why Insults Hurt--And Why They Shouldn't", Oxford University Press
    • b. "With Two Oars: Reflections on Sculling", Bent Skeg Press
  • 2015, "Aha!: The Moments of Insight That Shape Our World", Oxford University Press
  • 2018, "You: A Natural History", Oxford University Press
  • 2019, "The Stoic Challenge: A Philosopher's Guide to Becoming Tougher, Calmer, and More Resilient", W. W. Norton Company