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Triangle de Mundell

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Principe

Le triangle de Mundell (impossible trinity, trilemma)) est le nom qui désigne un principe énoncé par l’économiste Robert Mundell (prix Nobel 1999) selon lequel dans un pays d’une zone économique donnée on ne peut réunir simultanément les trois caractéristiques suivantes :

  • Fixité des taux de change entre les monnaies de la zone
  • Mobilité des capitaux entre les pays de la zone
  • Autonomie des politiques monétaires des pays de la zone

Explication

Un pays peut réunir deux de ces trois caractéristiques mais il ne peut pas rassembler les trois. Supposons une situation de mobilité des capitaux entre les pays. Si les autorités monétaires d’un pays X mènent une politique monétaire de hausse du taux d’intérêt, indépendamment des autres banques centrales (autonomie des politiques monétaires), les capitaux, libres de circuler, vont affluer dans le pays X, attirés par les rendements relativement plus forts qui y sont proposés. Par conséquent, la demande pour la monnaie du pays X et sa valeur relative augmentent, faisant augmenter (appréciation de la monnaie) le taux de change de la monnaie X (critère de fixité du taux de change non vérifié).

Implications

Le triangle de Mundell pose des contraintes sur les politiques monétaires des pays. Pour défendre sa monnaie, un pays peut relever ses taux d'intérêt, mettre en place des contrôles des capitaux ou encore dévaluer sa monnaie. Chacune de ces options a des inconvénients.

Illustrations

Exemple 1 : Le régime d’étalon-or classique (1871–1914). Il était caractérisé par l’existence d’une forte mobilité des capitaux, des changes fixes entre les pays, et des politiques monétaires relativement dépendantes. C'est également le cas pour les pays de la zone euro et ceux du franc CFA en Afrique[1].

Exemple 2 : Le système de Bretton Woods (1946–1971). Il était caractérisé par l’indépendance des politiques monétaires, et la relative fixité des changes. Ce choix pouvait-être soutenable car la mobilité des capitaux était contrôlée.

Exemple 3 : Depuis 1974. A la fin du régime de Bretton Woods, les mouvements de capitaux ont été de plus en plus libres, de sorte que la fixité des taux de change a été difficile à maintenir, les pays souhaitant garder des politiques monétaires indépendantes.

Exemple 4 : la Banque Nationale suisse fixe le 6 septembre 2011 un plancher (peg) de 1,20 pour le taux de change franc suisse / euro, en-dessous duquel elle intervient en fournissant autant de francs suisses que nécessaire pour faire baisser la valeur de sa monnaie. Le 15 janvier 2015 elle doit abandonner ce taux plancher qui liait excessivement sa politique monétaire à celle, bien plus laxiste et "accommodante", de la BCE.

Notes et références

  1. Le franc CFA a été créé en 1945 pour que les colonies françaises participent à la reconstruction de la métropole. Il a cours dans 12 anciennes colonies françaises, avec une parité fixe par rapport à la monnaie française (1 euro = 655,96 francs CFA) ; il y a également une liberté de transfert des capitaux à l’intérieur de la zone franc (incluant la France). Certains pays africains parlent de colonialisme monétaire : aucune décision de politique monétaire ne peut être prise sans l’aval de la France.


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