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Thomas Marmefelt

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Thomas Marmefelt, économiste et historien, est professeur assistant d'économie à l'Université de Södertörn, en Suède, après avoir enseigné au Jönköping International Business School et à l'Université de Gävle. Il a fait ses études à l'Université de Göteborg, où il a obtenu son diplôme en sciences sociales, et au Augsburg College, à Minneapolis (USA). Ses recherches concernent l'économie, l'histoire et les relations internationales. Il a obtenu un diplôme en études internationales à l'Université de Johns Hopkins School of Advanced International Studies, à Bologne et une maîtrise ès arts en histoire à l'université Johns Hopkins School of Arts and Sciences, à Baltimore, avant de faire ses études supérieures en économie à l'Université de Lund, à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales à Paris, et à la Jönköping International Business School, où il a obtenu son doctorat en économie.

L'ordre social de l'innovation analysée par Thomas Marmefelt

L'innovation joue un rôle fondamental dans le développement économique et social des sociétés. Mais quels sont les facteurs qui contribuent à l'émergence et à la pérennité de l'innovation dans une société ? C'est précisément ce sujet complexe que Thomas Marmefelt, chercheur et économiste, a entrepris d'analyser. Sa recherche se concentre sur l'ordre social de l'innovation, examinant sa structure, son évolution et les influences qui la façonnent.

Dans sa démarche, Marmefelt accorde une attention particulière à la société civile en tant que moteur de l'ordre social de l'innovation. Il met en évidence le rôle central des entrepreneurs individuels dans la création et la diffusion de cette culture de l'innovation. Ce sont eux qui, par leurs idées novatrices et leur esprit d'entreprise, impulsent le changement et stimulent la créativité au sein de la société. Leurs projets d'innovation sont autant de pièces constitutives de cet ordre social.

Cependant, l'évolution de la culture de l'innovation ne se limite pas aux actions des seuls entrepreneurs. Marmefelt souligne également l'importance des interactions entre entrepreneurs-capitalistes, co-travailleurs et décideurs politiques. Ces différents acteurs contribuent à façonner la culture de l'innovation par le partage de connaissances, les échanges d'idées et les décisions politiques favorables à l'innovation. Ainsi, l'ordre social de l'innovation émerge et se renforce grâce à la collaboration et à la synergie entre ces diverses parties prenantes.

Un autre aspect crucial de l'ordre social de l'innovation réside dans les combinaisons du capital physique, humain et social. Marmefelt met en évidence l'importance de ces combinaisons dans la structure du capital de l'économie. En effet, le capital physique représente les ressources matérielles telles que les infrastructures et les équipements, le capital humain désigne les connaissances et les compétences des individus, tandis que le capital social renvoie aux réseaux de relations et à la confiance mutuelle au sein de la société. Ces combinaisons dynamiques et complexes influencent la viabilité de l'économie et jouent un rôle clé dans la stimulation de l'innovation.

Par ailleurs, l'ordre social de l'innovation est également étroitement lié aux normes culturelles et au système monétaire d'une société. Les normes culturelles déterminent les valeurs, les attitudes et les comportements qui favorisent ou entravent l'innovation. Elles créent un environnement propice à la créativité, à la prise de risque et à la confiance mutuelle, des éléments essentiels pour favoriser l'innovation. De plus, le système monétaire joue un rôle crucial en fournissant des signaux de prix fiables qui guident les décisions économiques et les « lectures » des possibilités de profit. Ainsi, les normes culturelles et le système monétaire interagissent de manière complexe pour façonner l'ordre social de l'innovation.

Dans le contexte de la zone de la mer Baltique, l'analyse de Thomas Marmefelt révèle des caractéristiques particulières de l'ordre social de l'innovation. Cette région, comprenant les pays baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) et les pays nordiques (Danemark, Finlande, Norvège et Suède), joue un rôle important dans le processus d'apprentissage culturel et de progrès économique. L'émergence de l'économie de marché a facilité l'apprentissage d'une culture commune basée sur la réciprocité de l'échange volontaire. Cela a créé un environnement propice à l'innovation, favorisant la collaboration et les échanges entre les acteurs économiques de la région.

La zone de la mer Baltique offre un cadre propice à l'apprentissage culturel en raison de sa diversité et de sa proximité géographique. Les pays baltes et nordiques partagent des valeurs culturelles similaires et des traditions de coopération, ce qui facilite la diffusion des connaissances et des bonnes pratiques en matière d'innovation. L'ordre social de l'innovation dans la zone de la mer Baltique est soutenu par des structures d'intégration spontanément organisées au sein de la société civile. Cela constitue le fondement d'un ordre démocratique et capitaliste, favorisant l'intégration économique et le développement des économies de marché émergentes.

En conclusion, l'analyse de Thomas Marmefelt sur l'ordre social de l'innovation met en lumière l'importance de la société civile, de la culture morale, des interactions entre les acteurs économiques, des combinaisons du capital et des normes culturelles dans le processus d'innovation. Dans le contexte de la zone de la mer Baltique, ces éléments se manifestent de manière particulière, favorisant le progrès économique et la coopération entre les pays de la région. Cette recherche offre ainsi des perspectives intéressantes pour comprendre et promouvoir l'innovation dans d'autres contextes géographiques et socioculturels.

L'importance de la culture morale

Thomas Marmefelt souligne l'importance de la culture morale, qui est fournie par la société civile et qui génère la confiance mutuelle. Dans une société libre, l'apprentissage est suffisant pour surmonter, à court terme, la pénurie de ressources grâce à l'innovation. La transition économique est favorisée dans des sociétés libres reposant sur un ordre de marché et dans un système de capitalisme démocratique. Ceci donne un fort potentiel d'intégration économique pour les économies de marché émergentes. Les structures d'intégration sont ainsi spontanément organisées au sein de la société civile ce qui constitue le fondement d'un ordre démocratique et capitaliste. Cette culture forme l'ordre social de l'innovation, qui à son tour, façonne la manière par laquelle les entrepreneurs individuels travaillent dans l'entreprise et conçoivent différents projets d'innovation.

La culture de l'innovation évolue spontanément avec l'interaction des entrepreneurs-capitalistes, des co-travailleurs, et des décideurs politiques, ce qui forme la complexité des combinaisons du capital physique, humain et social et donne toute sa signification à la culture. Ces combinaisons constituent la structure du capital de l'économie, dont la viabilité dépend de normes culturelles et du système monétaire. Le calcul est une forme de culture des «lectures» des possibilités de profit, tandis que la monnaie donne des signaux de prix fiables.

La zone de la mer Baltique facilite cet apprentissage culturel en tant que source de progrès économique, en particulier pour les pays baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) et les pays nordiques (Danemark, Finlande, Norvège et Suède). L'émergence de l'économie de marché en Lituanie et en Suède, Etats indépendants dans la zone de la mer Baltique, ont facilité l'apprentissage d'une culture commune de la réciprocité de l'échange volontaire.

Comparaison entre Friedrich Hayek et Kenneth Boulding sur l'évolution culturelle et sociale

En 1982, Thomas Marmefelt a comparé les apports de Friedrich Hayek avec ceux de Kenneth Boulding en ce qui concerne la connaissance humaine, les règles et l'évolution de l'ordre spontané dans la société. L'évolution sociale et culturelle est un sujet complexe qui a suscité l'intérêt de nombreux penseurs et chercheurs. Parmi eux, Friedrich Hayek et Kenneth Boulding se distinguent par leurs approches distinctes de l'évolution sociale. Bien que tous deux adoptent une perspective lamarckienne, ils mettent l'accent sur des aspects différents de cette évolution.

Friedrich Hayek, célèbre économiste et philosophe autrichien, soutient que la coordination des groupes sociaux au-delà des simples bandes de chasseurs et de cueilleurs nécessite une évolution culturelle des règles de conduite apprises. Selon lui, les règles et les normes émergent spontanément de l'interaction sociale, sans avoir besoin d'une planification centrale. Hayek met ainsi en avant l'importance des institutions informelles et des pratiques sociales pour la coordination efficace des actions individuelles au sein d'une société.

D'un autre côté, Kenneth Boulding, économiste et théoricien américain, utilise le concept de noosphère[1] pour décrire l'évolution de la connaissance humaine. Selon lui, l'apprentissage transmet la structure noogénétique, c'est-à-dire la structure évolutive de la pensée et de la culture. Boulding souligne ainsi l'importance de la diffusion des idées et des connaissances dans le processus d'évolution sociale et culturelle. Pour lui, l'évolution sociale est étroitement liée à l'évolution de la connaissance.

Cependant, Thomas Marmefelt, économiste et historien contemporain, propose une approche différente de l'évolution sociale. Marmefelt adopte une perspective darwinienne sociale et culturelle, s'inspirant des mécanismes d'adaptation, de sélection et de reproduction culturelle. Il cherche à décrire les processus qui façonnent l'évolution sociale et culturelle, en évitant toutefois une explication exclusivement biologique des phénomènes sociaux. Marmefelt met l'accent sur la compréhension des combinaisons complexes du capital physique, humain et social, ainsi que sur l'influence des normes culturelles et du système monétaire dans l'évolution sociale.

En conclusion, Friedrich Hayek et Kenneth Boulding, bien qu'adoptant une approche lamarckienne de l'évolution sociale, se distinguent par leur focalisation sur différents aspects de cette évolution. Thomas Marmefelt, quant à lui, propose une approche darwinienne sociale et culturelle, mettant en avant les processus d'adaptation, de sélection et de reproduction culturelle. L'étude de ces différentes perspectives enrichit notre compréhension de l'évolution sociale et ouvre des perspectives intéressantes pour la recherche future dans ce domaine passionnant.

Informations complémentaires

Publications

  • 1982, "Human knowledge, rules, and the spontaneous evolution of society in the social thought of Darwin, Hayek, and Boulding", Journal of Economic Behavior & Organization, Vol 71, n°1, July, pp62-74
  • 1998, Bank-Industry Networks and Economic Evolution: An Institutional-Evolutionary Approach, Aldershot: Ashgate
  • 2004, "Institutional Endowments and the Lithuanian Holding as Innovative Network: A Problem of Institutional Compatibility in the Baltic Sea Area", Review of Austrian Economics, Vol 17, pp87-113




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  1. La notion de "noosphère" est un concept développé par le penseur et scientifique russe Vladimir Vernadski au début du XXe siècle. Il fait référence à la sphère de la pensée et de la connaissance humaine, qui englobe les idées, les connaissances, les valeurs et les réalisations intellectuelles de l'humanité. Selon Vernadski, la noosphère représente une nouvelle étape dans l'évolution de la Terre, qui est caractérisée par l'émergence de la pensée rationnelle et de la conscience humaine. Il considérait que la noosphère était une couche distincte de la biosphère, l'enveloppe vivante de la Terre, et qu'elle avait un impact significatif sur les processus géologiques, écologiques et sociaux de la planète. La noosphère est fondamentalement liée à la capacité humaine de créer, partager et accumuler des connaissances. Elle englobe toutes les formes de pensée, de la science à la philosophie, de l'art à la technologie, et elle est alimentée par l'interaction et la communication entre les individus. Vernadski considérait que la noosphère était en constante expansion et que son développement était crucial pour l'avenir de l'humanité. Ce concept a également été repris et développé par d'autres penseurs, notamment le philosophe français Pierre Teilhard de Chardin. Selon lui, la noosphère représente une phase d'évolution où l'humanité se dirige vers une conscience collective et une interconnexion mondiale, marquée par la diffusion rapide des informations et la communication à l'échelle planétaire. La notion de noosphère souligne l'importance de la pensée humaine et de la coopération intellectuelle dans la construction d'un avenir durable et éclairé. Elle met en avant le rôle de l'éducation, de la recherche, de l'innovation et de la diffusion des connaissances dans le progrès social et scientifique. En résumé, la noosphère est un concept qui englobe la sphère de la pensée et de la connaissance humaine, mettant l'accent sur l'importance de la création, du partage et de l'accumulation de connaissances pour l'évolution de l'humanité. Elle représente une étape clé dans l'évolution de la Terre, marquée par la conscience humaine et l'interconnexion mondiale.