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Nick Cowen

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Nick Cowen est professeur associé au sein de la Faculté des Sciences sociales et Politiques de l'Université de Lincoln. Il se consacre à l'enseignement de concepts clés en sciences sociales, des droits de l'homme, des problèmes sociaux, de la justice sociale, de l'image de la criminalité et de l'application de la recherche. Il détient un impressionnant bagage académique, avec un doctorat de King's College London ainsi qu'une maîtrise en philosophie politique de l'Université d'Oxford.

Expérience internationale et recherches significatives

Entre 2016 et 2019, Nick Cowen a été un fellow à l'École de Droit de l'Université de New York, où il a enrichi son expertise en droit et en sciences sociales. Il a publié ses recherches dans des revues prestigieuses telles que l'American Journal of Political Science, le British Journal of Criminology, et Polity.

Son travail bénéficie grandement de collaborations interdisciplinaires, notamment dans le cadre de la philosophie, de la politique et de l'économie. Il est l'auteur de l'ouvrage Neoliberal Social Justice, qui est une défense de la société commerciale sur des bases progressistes. Ce livre a été salué comme un jalon dans notre compréhension de la relation entre les théories éthiques et la politique pratique.

Le travail de Nick Cowen, en tant que chercheur et éducateur, témoigne de sa passion pour l'exploration des contributions de l'entreprise privée et de la société civile à la prévention de la criminalité, au maintien de l'ordre social, à la santé publique et à l'environnement. Ses accomplissements et sa renommée dans le domaine de la science sociale font de lui une figure importante dans son domaine.

Analyse du cadre conceptuel de la robustesse en économie politique

L'article de Nick Cowen (2016), intitulé « Symposium on Robust Political Economy », introduit le cadre conceptuel développé par Mark Pennington dans son ouvrage Robust Political Economy. Il décrit trois éléments clés : nécessité de la robustesse des institutions face aux problèmes réalistes de la vie sociale ; méthode de l'analyse institutionnelle comparative ; argument épistémique en faveur des institutions de libre marché.

Nick Cowen souligne que depuis la chute du rideau de fer, le débat sur le communisme a laissé place à des critiques plus nuancées du capitalisme. Les économistes ont ressuscité diverses théories de l'échec du marché[1], soutenues par de nouvelles découvertes empiriques en économie comportementale suggérant que les marchés produisent des résultats inefficaces prévisibles qui peuvent être améliorés grâce à une réglementation judicieuse. En philosophie politique, les égalitaristes et les démocrates délibératifs ont trouvé insatisfaisants les valeurs, les résultats et les processus de décision sous-jacents aux sociétés de marché. Dans les politiques publiques, les institutions de marché ont été critiquées pour leur incapacité à soulager la pauvreté et les problèmes écologiques, tant nationaux qu'internationaux, et pour avoir sapé les vertus civiques. Cependant, ces critiques ne prônaient pas l'abolition des institutions de marché, mais plutôt des efforts politiques visant à les compléter, les corriger et les perfectionner.

L'article de Nick Cowen explore le concept de robustesse tel qu'il est appliqué à la théorie politique et économique. Il commence par évoquer l'idée que la robustesse est un principe qui peut être appliqué à la fois dans l'analyse statistique et dans l'analyse institutionnelle. Il explique que les méthodes statistiques robustes sacrifient la précision des estimations ponctuelles en faveur de la réduction des erreurs de mesure. De manière similaire, dans le domaine politique et institutionnel, les institutions robustes sont conçues pour sacrifier une partie de la capacité des fonctionnaires bien intentionnés à faire le bien, afin de minimiser la possibilité qu'ils fassent du mal dans les cas où leur motivation est imparfaite, comme le suggère la théorie du choix public.

L'auteur effectue une analyse comparative des institutions en mettant l'accent sur leur capacité à résoudre non seulement les problèmes d'incitation, mais aussi les problèmes de connaissance. Il explique que cette double focalisation est en partie historique, remontant au débat sur le calcul socialiste entre les économistes néoclassiques du marché socialiste et les économistes autrichiens (Ludwig von Mises et Friedrich Hayek. Les socialistes de marché soutenaient que les planificateurs socialistes pouvaient, en principe, utiliser le mécanisme des prix pour allouer efficacement les ressources, tant que les prix étaient donnés et que tous les acteurs étaient parfaitement informés. Les problèmes d'incitation étaient donc considérés comme les principaux obstacles au fonctionnement efficace du socialisme. En revanche, Friedrich Hayek[2] a mis en avant l'importance de la connaissance dans la coordination de la production à l'échelle d'une société.

Nick Cowen soutient ensuite que plusieurs chercheurs ont utilisé le concept de robustesse pour défendre les institutions de propriété privée et d'échange volontaire, en mettant en avant leur capacité à surmonter les barrières épistémiques à la coopération humaine. Ces institutions permettent aux individus de se spécialiser en fonction de leurs connaissances spécifiques, et de s'engager dans des échanges mutuellement bénéfiques. Lorsqu'elles sont combinées avec un système de prix, elles permettent aux individus de coopérer de manière beaucoup plus étendue en utilisant des estimations disponibles publiquement de la rareté de ressources particulières, telles que les prix, pour réaliser des calculs et une planification rationnelle systématique.

Nick Cowen remet en question l'idée que les prix sont des paramètres donnés, comme le pensaient les économistes néoclassiques lors du débat sur le calcul socialiste. Il affirme au contraire que les prix sont découverts par le biais de l'apprentissage entrepreneurial basé sur l'expérimentation, avec des retours d'information fournis par la réalisation des profits et des pertes. Cela souligne l'importance de l'entrepreneuriat et de la découverte de la connaissance dans le processus économique, mettant en évidence l'approche de Friedrich Hayek[3].

Nick Cowen introduit ensuite le domaine de la théorie du choix public en tant qu'élément clé du cadre de la théorie sur la robustesse en économie politique. Il explique comment les économistes comme James Buchanan et Gordon Tullock ont montré que les acteurs politiques ont des motivations similaires à celles des acteurs économiques. Alors, des processus politiques peuvent permettre à certains individus d'imposer des externalités coûteuses à d'autres. Cela illustre les problèmes d'incitation dans le domaine politique et montre comment les comportements similaires à ceux observés dans les marchés peuvent conduire à des résultats politiques nuisibles[4].

Selon Nick Cowen, des règles constitutionnelles bien conçues peuvent contraindre les acteurs politiques individuels de manière à produire des résultats socialement bénéfiques, tout comme les acteurs privés sont contraints dans une économie capitaliste. Ces mécanismes incluent des élections concurrentielles, des limitations au pouvoir de la majorité élue, la séparation des pouvoirs et des institutions fédérales ou polycentriques qui permettent aux individus d'exercer un droit de sortie efficace d'un régime local vers un autre.

En fin de compte, l'article de Nick Cowen met en évidence l'importance de l'analyse institutionnelle et de la robustesse comme cadre conceptuel pour évaluer les politiques publiques dans un contexte où le débat sur le rôle de l'État et des marchés est intense et évolutif.

Remise en cause de la thèse de l'émergence du pouvoir coercitif

Le texte, « Hayek versus Trump: The Radical Right’s Road to Serfdom », écrit en 2020 par Nick Cowen et Aris Trantidis, explore la relation entre les idées du philosophe politique Friedrich Hayek et la montée de la droite radicale[5] aux États-Unis, en particulier incarnée par l'ancien président américain Donald Trump.

La Vision de Hayek sur l'État et la liberté : une analyse critique par Nick Cowen et Aris Trantidis

Les auteurs commencent par évoquer la vision de Friedrich Hayek concernant l'intervention de l'État dans l'économie. Ils estiment que l'auteur autrichien met en garde contre les interventions étatiques discriminatoires dans la vie économique qui sapent le processus de marché concurrentiel avec des commandes coercitives. Ils notent que Hayek avait une préoccupation particulière concernant les formes d'intervention étatique qui permettent des interventions coercitives, c'est-à-dire celles qui donnent à quelqu'un le pouvoir de contraindre autrui à servir sa volonté en utilisant la menace de nuire, en l'absence de règles de conduite générales. Nick Cowen et son collègue suggèrent que les mesures de l'État-providence ne sont pas coercitives dans la mesure où elles ne permettent pas l'identification et le traitement discriminatoire des individus. En revanche, ils soutiennent que des institutions protectionnistes et des restrictions à l'immigration, telles que prônées par la droite radicale, peuvent créer une structure coercitive.

Les auteurs poursuivent en discutant de la thèse originale de Hayek selon laquelle une économie entièrement planifiée peut conduire à une société totalitaire. Ils notent que cette évolution n'implique pas nécessairement une intention malveillante de la part des hommes d'État cherchant le pouvoir, mais découle des défis épistémologiques auxquels ils sont confrontés lorsqu'ils remplacent le marché par un processus politique.

Dans La Constitution de la Liberté, Friedrich Hayek introduit le concept de coercition comme une situation dans laquelle les actions d'une personne sont utilisées pour servir la volonté d'une autre personne, lorsque les alternatives sont manipulées de manière à forcer la personne à choisir ce que le pouvoir de coercition souhaite comme le choix le moins douloureux. Les auteurs font valoir que cette notion de coercition est essentielle pour reconstituer l'argument de Hayek sur la relation entre les propriétés épistémiques des institutions, la liberté individuelle et la liberté politique. Ils notent que Hayek ne faisait pas de généralisations, dans La Constitution de la Liberté, concernant la façon dont l'intervention étatique arbitraire peut conduire à l'autoritarisme, contrairement à sa critique de l'économie planifiée dans La Route de la Servitude.

Contestation de la thèse de Hayek sur l'intervention étatique conduisant à l'autoritarisme

Les auteurs remettent en question la validité de la thèse de Hayek selon laquelle l'intervention étatique conduit nécessairement à l'autoritarisme. Ils observent que cette thèse ne semble pas se vérifier dans des économies mixtes avancées où l'État intervient activement dans l'économie. Au contraire, ces pays semblent maintenir des libertés personnelles et des institutions démocratiques stables malgré l'intervention de l'État.

Les auteurs précisent que ces économies mixtes avancées se caractérisent par des niveaux élevés de dépenses publiques, ce qui signifie que l'État joue un rôle important dans la régulation de l'économie et la fourniture de services publics. Pourtant, contrairement à ce que prévoyait Hayek, ces pays ne sont pas devenus des États autoritaires.

Les auteurs mettent en avant le fait que malgré l'intervention de l'État dans l'économie, ces pays maintiennent des niveaux élevés de libertés personnelles et une démocratie stable. Cela contredit l'idée que toute intervention étatique entraînerait automatiquement une perte de liberté et une instabilité politique.

En résumé, les auteurs utilisent ces exemples d'économies mixtes avancées pour remettre en question l'argument de Hayek selon lequel l'intervention étatique conduit invariablement à l'autoritarisme. Ils suggèrent que d'autres facteurs et nuances doivent être pris en compte pour comprendre les dynamiques politiques et économiques réelles.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. Nick Cowen aborde la question de la faillite du marché par rapport à l'échec de l'État. Il explique comment les anciennes et nouvelles théories de l'échec du marché partagent l'idée d'un équilibre statique caractérisé par la concurrence parfaite et une information complète en tant que point de référence analytique. Cependant, dans la réalité, ces conditions sont rarement remplies, ce qui remet en question la pertinence des modèles néoclassiques. Il explique comment ces théories mettent en porte-à-faux les politiques publiques, car elles considèrent que seule l'intervention de l'État peut produire des résultats efficaces dans les cas d'externalités et de biens publics. L'État est considéré à tort comme étant le seul acteur qui peut prendre en compte l'ensemble des coûts sociaux de la production et obliger tout le monde à contribuer équitablement.
  2. Il a argumenté que même en supposant que les problèmes d'incitation puissent être résolus, les planificateurs socialistes bienveillants manqueraient de la connaissance nécessaire pour coordonner la production à grande échelle. La connaissance essentielle à la coopération sociale est dispersée dans la société et inaccessible à un individu ou une agence unique. Chaque individu a accès à seulement une petite partie de cette connaissance, généralement liée aux circonstances spécifiques de son temps et de son lieu. Cette connaissance est souvent tacite et ne peut donc pas être articulée par une communication formelle. De plus, le monde naturel et social étant dynamique et en constante évolution, les acteurs économiques font face à l'incertitude, même en ce qui concerne la connaissance donnée, et de nouvelles connaissances doivent être découvertes en permanence.
  3. Nick Cowen aborde la notion de concurrence et d'équilibre concurrentiel. Il souligne que la concurrence n'est jamais parfaite, mais a tendance à pousser les prix vers l'équilibre. C'est en contraste avec l'idée d'un équilibre parfait et de concurrence parfaite telle que présentés dans les modèles économiques néoclassiques. Cette perspective reconnaît que les économies réelles sont souvent en déséquilibre et en évolution constante.
  4. Nick Cowen avise cependant que l'intérêt personnel n'est peut être pas aussi répandu dans la sphère publique que dans l'économie capitaliste, mais il reconnaît que l'intérêt personnel est un problème potentiel auquel il faut se prémunir
  5. La droite radicale est un mouvement politique qui prétend respecter la propriété privée et le capitalisme, mais qui préconise des politiques protectionnistes et des contrôles stricts de l'immigration. La droite radicale a gagné en influence politique en Europe occidentale et aux États-Unis, et certains partis traditionnels ont adopté certaines de ses politiques. Les risques associés à ces politiques du point de vue de l'analyse de Friedrich Hayek, impliquent en particulier la coercition et la limitation de la liberté politique.

Publications

  • 2012, avec Nigel Williams, "Manchester riots of 2011 andd the Index of Multiple Deprivation", Radical Statistics, Vol 106
  • 2017, "Why be robust? The contribution of market process theory to the Robust Political Economy research program", In: Peter Boettke, Christopher Coyne, Virgil Storr, dir., "Interdisciplinary Studies of the Market Order: New Applications of Market Process Theory", London: Rowman and Littlefield, pp63–85
  • 2018. "Mill’s radical end of laissez-faire: A review essay of the political economy of progress: John Stuart Mill and modern radicalism", The Review of Austrian Economics, Vol 31, n°3, pp373-386
  • 2021, "Neoliberal Social Justice. Rawls Unveiled", Edward Elgar Publishing
  • 2022,
    • a. avec Charles Delmotte, "The mirage of mark-to-market: distributive justice and alternatives to capital taxation", Critical Review of International Social and Political Philosophy, Vol 25, n°2, pp211-234
    • b. "Neoliberal social justice and taxation", Social Philosophy and Policy, Vol 39, n°1, Summer, pp68-89

Littérature secondaire

  • 2022, Mikayla Novak, commentaire du livre de Nick Cowen, "Neoliberal Social Justice: Rawls Unveiled", Public Choice, vol 190, pp255–258


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