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Myron Lieberman
Myron Lieberman, né en 1919 à St. Paul, dans le Minnesota, est un américain spécialiste en éducation. Il a obtenu un premier diplôme universitaire en droit (B.S. en 1941). Lorsque les États-Unis sont entré en guerre, il a dû interrompre ses études. Il a servi dans l'armée américaine (l'US Army Air Corps de 1942 à 1946). Une fois démobilisé, il a repris une nouvelle voie de formation et a obtenu un diplôme universitaire en éducation (B.S. en 1948) de l'Université du Minnesota. Il a eu un Master, en 1950, et un doctorat, en 1952, de l'Université de l'Illinois. Il a enseigné dans diverses universités[1]. Durant sa carrière, il a été amené à présider des organisations en liaison avec l'éducation[2], à faire des recherches[3] et à gérer des conflits entre les enseignants[4] et leur employeur
Le déséquilibre flagrant entre le quasi-monopole de l'école publique et les écoles privées (associatives ou lucratives)
Dans son livre publié en 1994, Myron Lieberman crie au danger de lancer des réformes futiles sur l'éducation. Comme le commente George Leef dans la revue The Freeman en 1994, "Changer la composition fiscale qui finance l'éducation publique et instituer des ajustements marginaux pour une meilleure qualité dans les écoles équivaut à réorganiser les chaises longues sur le Titanic. Ce navire coule et personne ne peut rien y faire". Myron Lieberman fait l'autopsie non pas de l'éducation mais de la raison d'être de l'éducation publique, qui déclare-t-il, est morte. La fourniture publique de services éducatifs n'est pas optimal et outre cet euphémisme, elle n'est pas préférable à l'alternative du marché de l'éducation. Dans le futur, explique-il, l'industrie de l'éducation sera soutenu par trois secteurs, ceux-là même qui existaient au XIXe siècle : les écoles publiques, les confessionnelles et autres écoles privées à but non lucratif, et les écoles à but lucratif. Il précise que la concurrence des écoles à but lucratif est cruciale pour le maintien en équilibre avec les autres écoles. Dans le domaine de l'éducation, nous dit Myron Lieberman, les producteurs sont les enseignants et les administrateurs. Pour l'école publique, leur financement provient directement de l'État plutôt que des clients satisfaits. Par conséquent, des groupes d'intérêt bien organisés, comme les syndicats nationaux, disposent d'un énorme avantage sur les parents non organisés. Ils emploient du personnel à plein temps pour faire pression pour la promulgation de nouvelles lois qui rendent leur position plus sûre et plus confortable. La motivation de leur action politique est plus forte que celle des parents non organisés. Dans un système comme celui de l'éducation où les incitations sont contrôlées par l'État, les résultats seront toujours et inévitablement médiocres, sauf pour les producteurs.
Myron Lieberman compare les services de l'éducation avec les services des soins de santé, des transports, des services financiers et des télécommunications. Dans tous ces services, il y a eu une amélioration de la productivité sauf dans l'éducation. Les améliorations ont pu s'effectuer dans ces secteurs grâce à la concurrence. C'est par ce processus que la force du progrès peut s'exprimer. Mais, il y a peu de choses, avec la présence de syndicats forts, que la concurrence dans ce secteur de l'éducation puisse donner tous les fruits possibles de la découverte. La concurrence permettrait une avancée de nouveaux services</ref>. Dans le cadre de la concurrence, les écoles ne seraient plus en mesure de tromper les parents sur une longue période de temps en fournissant des bulletins de notes surévalués[5].
Utiliser les failles internes des syndicats d'enseignants pour affaiblir leur action politique
Dans son livre, "The Teacher Unions", Myron Lieberman fait un exposé détaillé des syndicats d'enseignants. Ancien candidat à la présidence de l'AFT (American Federation of Teachers ), il a passé des décennies à faire des recherches et à l'analyser, ainsi que son plus grand rival, la National Education Association (NEA). À la question : Que faut-il pour éliminer les obstacles à une éducation de qualité ? La réponse de l'auteur est la suivante : la présence des syndicats d'enseignants dans le système d'éducation. La fonction des syndicats d'enseignants est similaire à tous les autres syndicats, ils ont une mission à mener pour satisfaire leurs adhérents. Alors, Myron Lieberman foudroie les soi-disant bonnes intentions générales des leaders syndicaux en déclarant que toute harmonie entre les intérêts syndicaux et le bien-être des élèves est purement fortuite.
Comme un grand pourcentage des cotisations syndicales sert à soutenir la bureaucratie syndicale nationale, principalement engagée dans la politique politicienne, Myron Lieberman propose de donner aux enseignants la possibilité de choisir uniquement des syndicats locaux d'enseignants. La réduction des ressources financières affaiblirait la capacité des syndicats nationaux à faire avancer leur programme politique sous-jacent.
Dans son livre publié en 1998, "Les enseignants évaluent les enseignants", Myron Lieberman évoque les fausses apparences de réformes proposées par les syndicats nationaux qui ont résisté bec et ongles au changement depuis des années. La clé de voute repose sur le programme d'examen par les pairs. Dans ce process, les enseignants évaluent en permanence les performances de leurs collègues. Les enseignants doivent assumer collectivement la responsabilité de l'amélioration de la profession enseignante en acceptant définitivement les contrats des enseignants stagiaires en période probatoire et en fournissant une assistance aux enseignants titulaires en difficulté. Cette idée d'auto-gestion interne s'il aboutit à un changement endogène n'est pas mauvaise en soi si elle n'est pas soutenue par un accroissement du budget et par le maintien d'une articulation rigide entre l'administration et les enseignants. Mais, constate, Myron Lieberman, malgré les apparences de réforme, le résultat produit une aggravation des déficits provoqué par l'embauche de personnels supplémentaires afin d'analyser les évaluations des enseignants tout en maintenant le statu quo.
Informations complémentaires
Notes et références
- ↑ Dans les universités de l'Illinois (1949–1952) et de l'Oklahoma (1953–1956). Il est devenu professeur d'éducation à la City University de New York (1969-1975); puis professeur distingué à l'Université de Californie du Sud (1975-1977). Ensuite, il a été invité pour enseigner à l'Université de l'Ohio (1984–1986) et également à l'Université de Pennsylvanie (1986–1988).
- ↑ Il a été nommé président du département d'éducation de l'Université Yeshiva (1956–1959). De 1963 à 1969, il occupe le poste de doyen adjoint aux études professionnelles. En 1963, il devient le président de la division des études professionnelles du Rhode Island College. Il a été également président de la société de conseil Educational Employment Services (1976-1994) et il fut le président de l'Education Policy Institute à Washington, DC, à partir de 1995.
- ↑ De 1965 à 1967, il a dirigé le centre de recherche et de développement pédagogiques. À partir de 1991, il a été chercheur principal, au Social Philosophy and Policy Center, à la Bowling Green State University dans l'Ohio.
- ↑ Il a été le négociateur de contrats de travail lors de conflits émergeant au sein des conseils scolaires du Rhode Island, du Connecticut, de New York, de l'Arizona, de la Californie et du New Jersey.
- ↑ Myron Lieberman considère que les bulletins scolaires sont inefficaces pour communiquer le rendement des élèves, car il invite à la désincitation dans le système actuel par trop de largesse dans les notes.
Publications
- 1956, "Education as a Profession"
- 1960, "The Future of Public Education"
- 1966, "Collective Negotiations for Teachers"
- 1979, "Bargaining"
- 1986, "Beyond Public Education"
- 1989, "Privatization and Educational Choice", New York: St. Martin's Press (L'auteur attire l'attention de la communauté non universitaire pour développer des réformes basées sur le marché afin d'améliorer l'éducation.)
- 1990, "Public School Choice: Current Issues/Future Prospects", Lancaster, PA: Technomic (L'auteur explique pourquoi la réforme de l'école publique aux États-Unis ne favorisera pas la réforme systémique, et peut très probablement ralentir le mouvement vers une véritable réforme basée sur le marché de l'éducation)
- 1991, "Profit-seeking schools", In: David Boaz, dir., "Liberating schools: education in the inner city", Washington, D.C.: Cato Institute, pp105-114
- 1993, "Public Education: An Autopsy", Cambridge, Mass.: Harvard University Press
- 1997, "The Teacher Unions: How the NEA and AFT Sabotage Reform and Hold Students, Parents, Teachers, and Taxpayers Hostage to Bureaucracy", New York: Free Press
- 1998, "Teachers Evaluating Teachers: Peer Review and the New Unionism", Transaction Publishers
- 1999, "Handbook on School Board/Union Relations",
Littérature secondaire
- 1994, George Leef, commentaire du livre de Myron Lieberman, "Public Education: An Autopsy. The Rationale for Public Education Is Dead", The Freeman, August
- 1998, George Leef, commentaire du livre de Myron Lieberman, "The Teacher Unions", The Freeman, April, Vol 48, n°4
- 2000, Matthew J. Brouillette, commentaire du livre de Myron Lieberman, "Teachers Evaluating Teachers: Peer Review and the New Unionism", The Freeman, February