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Monnayeur

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Introduction

Il manquait un mot pour définir l'activité d'émettre de la monnaie. Une banque n'émet pas nécessairement de la monnaie. Le vocabulaire de la banque libre a besoin d'un terme générique pour désigner l'activité de la création de monnaie.

Le mot monnayeur signifiait anciennement l'"activité de celui qui fabrique de la monnaie". C'est sa définition ancienne, voire archaïque. Il convient de réhabiliter cette ancienne définition du mot "monnayeur". Cette définition du mot "monnayeur" n'est pas éteinte puisqu'elle a persisté dans le terme "faux-monnayeur", fabricant de fausse monnaie.

Pendant des siècles, le monopole étatique de la monnaie a forgé le vocabulaire monétaire. Le déclin du mot "monnayeur" est en sûrement une des conséquences. Le monopole étatique de la monnaie a forgé des concepts liés à une monnaie-fiat. Les concepts de l'économie monétaire sont souvent des chimères, des mélanges impensables d'un décret étatique et d'un contrat commercial, c'est à dire d'un contrat de monnaie. Chaque mot de l'économie monétaire est ainsi un mot-virus. Celui qui écrit un "mot-virus" se trompe et, sans le savoir, il trompe aussi son lecteur.

Le mot anglais "moneyer" a subi un sort comparable. Anciennement, il signifiait "fabricant de monnaie". Il est devenu obsolète.

La signification actuelle du mot "monnayeur" est un appareil dans lequel on glisse des pièces de monnaie. La signification nouvelle du mot "monnayeur" est différente de sa signification ancienne. La tradition française des mots consiste à donner une signification supplémentaire à un mot ancien plutôt que d'inventer un nouveau mot.

Les deux significations sont différentes. Elles peuvent donc être utilisées sans risque d'ambiguïté du discours.

Définition de monnayeur

Monnayeur est l'activité de celui qui crée de la monnaie. La nouvelle signification du mot "monnayeur" ressemble à sa définition ancienne et la réhabilite. Un monnayeur peut créer de la monnaie-marchandise. Un autre monnayeur, tel une banque libre, peut créer de la monnaie-promesse. L'État a une activité de monnayeur au travers de la Banque Centrale. L'État crée une monnaie-fiat. La monnaie s'échange grâce à des support monétaires de cette monnaie.

Monnayeur de monnaie-marchandise

Au 16e siècle, le propriétaire d'un lingot d'or remettait son lingot à la Banque d'Amsterdam. Il obtenait des pièces d'or. Chaque pièce était frappée au sceaux de la Banque. Le coût de l'opération était de 5%. La Banque d'Amsterdam était alors un monnayeur. Chaque pièce d'or était une monnaie-marchandise.

Certaines monnaie-marchandise n'ont pas de monnayeur connu qui l'aurait créé. Un bol de blé fut une monnaie. Mais seul le possesseur du bol de blé peut en connaitre la provenance, l'origine.

Monnayeur de monnaie-promesse

Une banque de dépôt qui remet un certificat au déposant est un monnayeur. La monnaie est alors le certificat de dépôt d'or. Un certificat d'or est une monnaie-promesse.

Une banque libre émettant des billets de banque dont il garantit la convertibilité en or est un monnayeur de monnaie-promesse.

Une banque panaméenne émet des balboas en promettant que le balboa est équivalent au dollar US. Une telle banque panaméenne est un monnayeur.

Une société de gestion de patrimoine peut avoir une activité secondaire de monnayeur de monnaie-promesse.

Lorsqu'un particulier émet des billets qui promettent la convertibilité en une monnaie, il crée ainsi une nouvelle monnaie.

Monnayeur de monnaie-fiat

Une Banque Centrale est un monnayeur. Une Banque Centrale a une activité de monnayeur. Elle crée de la monnaie. Cette monnaie émise est une monnaie-fiat.

Banque et monnayeur

Le prêt bancaire s'accompagne habituellement de création monétaire. Une banque qui prête de la monnaie-promesse d'une autre banque n'émet pas de monnaie. Une banque qui prête n'est pas nécessairement monnayeur.

Une banque de second rang émet sa propre monnaie privée à l'usage exclusif de ses clients. Mais elle prête aussi la monnaie de Banque Centrale. Ainsi, elle est monnayeur en ce qui concerne sa monnaie privée. Mais elle n'est pas monnayeur lorsqu'elle prête la monnaie-fiat de la Banque Centrale. Mais elle n'est évidement pas une banque libre. L'utilisation du terme "monnayeur" permet ici plus de précision dans le discours.

Depuis 2001, certains établissement financiers peuvent émettre de la monnaie sur Internet à condition de posséder autant en réserve sur un compte bancaire. Un tel établissement financier émet une monnaie privée. Il est donc monnayeur. Mais il n'est pas une banque libre.

Vrai monnayeur

Le mot monnayeur fut longtemps utilisé uniquement dans l'expression "faux-monnayeur". Dans certains cas, la connotation du mot 'monnayeur' est négative. Il est parfois préférable d'utiliser le terme vrai monnayeur.

Dans la littérature suisse francophone, le personnage de Farinet, tel que le décrit Charles-Ferdinand Ramuz dans son roman Farinet ou la fausse monnaie (1932), est un exemple de "vrai monnayeur" : il dispose d'une mine d'or qui lui permet de fabriquer des pièces de meilleur aloi que les pièces officielles, ce qui fait qu'elles sont davantage recherchées par la population (ses pièces sont davantage "jaunes" que celles de l’État, de couleur rouge à cause du cuivre qu'elles contiennent) ; il est pourchassé et tué par la police valaisanne pour cette raison. Le "vrai" Farinet (1845-1880) était en fait un "faux-monnayeur" classique, qui fabriquait artisanalement de fausses pièces de petite valeur à partir de pièces de nickel originales qui lui servaient de moule.

Traduction

  • en anglais monnayeur est moneyer

Voir aussi


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