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Maurice
Maurice | |
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Réalisé par : James Ivory | |
Acteurs | |
James Wilby Hugh Grant Rupert Graves | |
Genre | |
Comédie dramatique, Romance | |
Année de sortie | |
année de production | |
Synopsis | |
Quelques années avant la Première Guerre mondiale, la découverte par un jeune bourgeois londonien, intelligent et sensible, Maurice, de ses affinités particulières avec un être de son sexe, Clive. Les tourments et les luttes qui en découlent dans une société victorienne et enfin la victoire de pouvoir assumer en toute honnêteté sa différence. Après Chambre avec vue, c'est la dernière production de James Ivory qui a obtenu le lion d'argent et a valu a Hugh Grant et James Wilby le prix d'interprétation masculine au festival de Venise en 1987. | |
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Maurice est un film de James Ivory (1987)
Fiche technique
- Scénario : Kit Hesketh-Harvey et James Ivory d’après E.M. Forster
- Photographie : Pierre Lhomme
- Musique : Richard Robbins
- Distribution : James Wilby (Maurice Hall) Hugh Grant (Clive Durham) Rupert Graves (Alec Scudder) Denholm Elliott (Dr Barry) Simon Callow (M. Ducie) Barry Foster (Dean Cornwallis) Mark Tandy (Risley) Ben Kingsley (Lasker-Jones)
- Production : Merchant Ivory Productions
- Festival de Venise 1987 : Lion d'argent, prix d'interprétation masculine (Hugh Grant et James Wilby), meilleure musique
L’agent de change et le garde-chasse
Cambridge, 1909-1910. Le très conventionnel Maurice Hall sympathise avec deux aristocrates et esprits forts : le dandy Risley et le séduisant Clive Durham. Très vite, Maurice et Clive éprouvent l’un pour l’autre plus que de l’amitié. Mais Clive voit dans leur relation un amour platonique qui ne satisfait pas Maurice. Renvoyé de l’Université, Maurice décide de faire carrière dans les affaires à la City tout en continuant à voir Clive dans la propriété de ce dernier à Pendersleigh Park. 1911 : Destiné à une carrière d’avocat et à un brillant avenir politique, Clive passe tous ses week-end avec Maurice, qui est devenu agent de change. La condamnation de Risley pour conduite immorale l’effraie et il décide de prendre ses distances avec son ami. 1912 : Au retour d’un voyage en Grèce, Clive rompt brutalement avec Maurice : we must change. 1913 : Clive se marie avec une jeune fille de son milieu et Maurice, en visite à Penderleigh, tombe sous le charme du jeune garde-chasse, Alex Scudder. Après avoir en vain essayé de guérir son obsession, Maurice accepte enfin l’amour dans les bras du vigoureux campagnard.
De la difficulté du bonheur individuel dans l’Angleterre edouardienne
Il s’agit sans doute du sommet de la trilogieconsacré par Ivory à l’adaptation d’œuvres de Forster et qui comprend aussi Room with a view et Howard’s End. Il bénéficie du soin habituel des productions Merchant/Ivory mais il est animé d’un souffle que l’on trouve plus rarement chez ce réalisateur : les trois interprètes principaux sont particulièrement remarquables. Maurice est le roman le plus autobiographique de son auteur et ne fut publié qu’à titre posthume en raison de son sujet scandaleux. L’histoire se déroule dans un pays et à une époque où l’homosexualité était un délit passible de la prison et du fouet.
Parfait représentant de la Middle-class, élevé dans les valeurs traditionnelles, soucieux de ne rien faire dont il puisse être honteux, Maurice découvre la vérité de ses sentiments par l’aveu de Clive : « j’aurai vécu une vie de larve si vous ne m’aviez réveillé ». Clive regrette d’ailleurs aussitôt son geste : il a peur d’être dénoncé au doyen ou à la police. Le personnage de Risley, développé et transformé par rapport au roman, s’inspire d’Oscar Wilde, victime d’un procès retentissant. De même, Maurice, vers la fin du film craint-il d’être victime d’un chantage de la part de son jeune amant. Il avait dit à Clive : « Nous sommes des hors-la-loi, tout cela nous serait enlevé si les gens savaient ». Clive préfère sacrifier son bonheur pour se transformer en pantin guindé et corseté par les conventions par peur du scandale. Comme le souligne Lasker-Jones, l’hypnotiseur que consulte Maurice pour se guérir de son mal : « England has always been disinclined to accept human nature ».
Dans une société figée en castes où les aristocrates regardent de haut les bourgeois et ne voient même pas leurs domestiques, la liaison entre Maurice et Alec est d’autant plus intolérable. En effet, l’amour homosexuel, en raison de son caractère hérétique, fait fi des barrières de classe si marquées dans l’Angleterre de ce temps. De nombreux critiques ont critiqué le happy end, un tel amour ne pouvant avoir d’avenir en raison des différences sociales : la vie même de Forster dément pourtant ce type d’affirmation péremptoire.
Le dernier plan, montrant Clive à la fenêtre, alors que surgit une dernière fois l’image de Maurice tel qu’il l’avait connu à Cambridge, souligne le gâchis d’une existence qui s’est soumise aux règles de la normalité. Maurice, lui, a brisé la cage et choisi pour la première fois d’être lui-même, un homme libre : conclusion romantique mais dont l’optimisme est tempérée par la date où s’achève l’histoire, à la veille de la Grande Guerre.
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