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Mœurs
Les mœurs sont une manière d'être et d'agir d'une personne dans un contexte particulier (époque, lieu, situation sociale).
Les bonnes et les mauvaises mœurs
Les contextes changent et les mœurs changent. Il n'existe pas de mœurs universelles, donc en théorie il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises mœurs dans l'absolu. Tout dépend du point de vue dans lequel on se place. Les mauvaises mœurs pour certains, sont peut-être de bonnes mœurs pour d'autres, et inversement.
Dans l'acceptation courante, les mœurs font référence aux libertés individuelles, notamment en matière sexuelle et en ce qui concerne la drogue. Or, la manière dont la société considère ces pratiques varie au cours du temps. Selon les époques plus ou moins libres, il existe des degrés de tolérance très différents.
En matière de sexualité, par exemple, la manière dont est perçue l'homosexualité varie selon les pays et les époques, passant du bannissement à l'acceptation en fonction des tendances politiques, culturelles et soulignons-le, économiques.
Mœurs et économie
L'économie peut influencer les mœurs de plusieurs manières grâce au confort de vie qu'elle produit, ainsi que par les intérêts économiques de certains groupes politiques, et aussi l'économie culturelle.
De manière générale, plus l'économie est libérale, plus elle est favorable à la liberté des mœurs. Plus une économie est planifiée, plus ceux qui planifient l'économie tentent aussi de pénétrer la sphère des mœurs pour contrôler le comportement des citoyens.
Un exemple simple : les commerces de sex shops. Le fait d'obliger les sex shops à cacher leur vitrine et leur faire payer une surtaxe sur la vente des produits pornographiques est à la fois une atteinte à la liberté des mœurs, et un frein à l'économie.
Les anarcho-capitalistes vont plus loin en souhaitant, au nom de la liberté des mœurs et de la liberté économique, autoriser la prostitution.
Mœurs et liberté
La liberté des mœurs est l'un des combats les plus importants du libéralisme : Liberté économique, liberté d'expression, liberté des mœurs.
Les libéraux et surtout les libertariens et les anarcho-capitalistes, s'opposent à l'idée courante chez les interventionnistes de séparer les libertés économiques des libertés sociales et individuelles.
Pour le libéralisme, toutes les libertés sont liées. Il est impossible de garantir la liberté d'expression et la liberté des mœurs sans garantir la liberté économique. Car la liberté économique est tout simplement le moyen qui permet à la liberté des mœurs et d'expression d'exister.
Un exemple simple : si les médias étaient collectivisés, ils ne pourraient exprimer que l'opinion de la collectivité. Ce qui serait nécessairement une contrainte faite à la liberté d'expression des individus, alors que si les médias sont privés, ils peuvent exprimer des points de vue différents ou opposés à l'opinion de la collectivité, et garantissent ainsi une forme de liberté d'expression. Il en va de même pour la liberté des mœurs. Elle est nécessairement produite par la liberté économique qui sert de moyen à sa réalisation.
Par exemple, la liberté des mœurs consisterait à autoriser la prostitution, la liberté économique consisterait à autoriser l'ouverture des maisons de prostitution. La liberté des mœurs consisterait à autoriser la drogue, la liberté économique consisterait à la vendre. D'un point de vue libertarien, le libre échange, c'est aussi le libre échange de la drogue et du sexe. Puisque toute personne libre est propriétaire de son propre corps et peut en faire ce qu'elle veut, y compris le détruire.
Point de vue
Il existe donc deux points de vue à propos de la liberté des mœurs.
- Le point de vue antilibéral consiste à définir des mœurs communes à tous et à les imposer par la violence ou la menace de la violence, ou par le contrôle économique. Ce point de vue est donc nécessairement intolérant puisqu'il n'accepte pas l'existence de mœurs différentes.
- Le point de vue libéral consiste à ne pas définir de mœurs communes et à ne pas employer, ni menacer d'employer, la violence sur qui que ce soit. Ce point de vue est par nature tolérant, car le libéral préfère être choqué par les mœurs inhabituelles de ses voisins plutôt que d'employer la force pour les contraindre à se comporter comme lui.
La tolérance ne consiste pas à réglementer la façon d'être et d'agir de tout le monde afin que tout le monde se comporte de la même façon. Être tolérant, ce n'est pas forcer tout le monde à entrer dans le moule, c'est accepter la présence de ceux qui n'y entrent pas et qui ne correspondent pas au modèle courant de comportement.
Être tolérant, c'est donc accepter d'avoir affaire quotidiennement à des comportements que l'on ne comprend pas ou que l'on n'aime pas. On ne peut demander la liberté des mœurs pour soi-même et la refuser aux autres. Libéralisme et anarcho-capitalisme défendent une liberté des mœurs maximale presque totale, basée sur un principe de tolérance absolue qui ne rejette que l'agression. Toute relation consentante entre individus libres et volontaires est légitime, quoi qu'en pense la population et ses élites. Toute relation contrainte entre individus est illégitime et constitue une agression. Que cette relation soit imposée par la population et par son élite, qu'elle ait pour origine une décision démocratique ne la rend pas pour autant légitime si elle s'impose par la contrainte et par la force.
Citations
- « Nous nous croyons purs tant que nous méprisons ce que nous ne désirons pas. » Marguerite Yourcenar.
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