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John A. Sparks

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John A. Sparks
économiste

Dates
Tendance Libéral
Nationalité États-Unis États-Unis
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Citation
Interwikis sur John A. Sparks

John A. Sparks[1] a rejoint la faculté du College Hillsdale après avoir obtenu son doctorat à la faculté de droit de l'Université du Michigan en 1969. Il y a enseigné l'économie jusqu'en 1976 et s'est fait remarquer par son excellence pédagogique[2]. De 1977 à 1995, il fut président du Public Policy Education Fund, un centre de recherche à but non lucratif où il a mis en valeur les idées libérales[3]. Il a ensuite présidé le département d'administration des affaires, d'économie et de gestion internationale au Grove City College en Pennsylvanie, où il a enseigné à partir de 1990. Il est également membre et directeur du cabinet d'avocats Bogaty, McEwen et Sparks. Il s'est spécialisé dans les domaines du droit commercial, dans l'éducation et dans les organisations à but non lucratif. Il a publié des articles dans des revues telles que The Freeman, Private Practice, University Bookman et St. Croix Review. Il a également apporté ses contributions sur des sujets qui lui tiennent à cœur allant des principes bibliques dans les affaires aux droits de propriété dans le tiers monde.

La spéculation : un effort mental qui n'est pas dû au hasard ou à la chance

Dans un essai écrit en août 1974, "Ces gars avec des chapeaux noirs : les spéculateurs", dans la revue The Freeman, John A. Sparks s'interroge pourquoi le spéculateur[4] incarne le mal dans l'esprit de l'homme de la rue et pourquoi il est souvent caricaturé avec un chapeau haut de forme noir. Pourtant, malgré les croyances, le spéculateur est partout dans la société. Les femmes au foyer, les retraités, les ingénieurs, les propriétaires de commerce de détail ou en gros, les cadres, les ingénieurs, les comptables, les médecins etc. sont aussi à leur degré des spéculateurs. Car, l'incertitude est inhérente à toute action humaine, donc tout acte peut avoir une dimension spéculative ; et donc tout acteur peut être considéré comme un spéculateur.

Pourtant, le spéculateur est rabaissé à longueur de journée par la population de gauche qui s'acharne à vouloir le faire disparaître, du moins dans leur discours électoraux. Ils lui reprochent d'être paresseux ou de faire de faibles efforts physiques. Leur travail, disent-ils consiste à visionner des graphiques et des données sur leurs écrans, à lire des cotations du marché monétaire, des rapports annuels d'une entreprise ou des pages financières du journal économique. En définitive, pour l'homme de gauche, le spéculateur ne gagne pas sa vie à la sueur de son front. Pour les quelques révolutionnaires marxistes, le spéculateur est dangereux par son amateurisme car selon leurs dires, il prendrait des décisions sur la base d'intuitions et avec une grande dose de chance. Il n'est pas rare qu'il soit comparé à un joueur de casino[5]. Le spéculateur ne serait pas un producteur de biens car il n'ajouterait rien à la richesse totale. Pour les trotskistes les plus éructants, il est un parasite qui s'enrichit aux dépens des autres. Et, donc, selon John A. Sparks, la tâche n'est pas facile d'écarter ces commérages simplistes et ces grossières inexactitudes pour démontrer que le spéculateur est tout le contraire de ce que ses accusateurs prétendent qu'il est.

Justifications des bienfaits de la présence du spéculateur

John A. Sparks commence par préciser que la capacité d'un travailleur à produire le produit final est la qualité recherchée à la fin de la journée et non pas le fait qu'il ait badgé à la pointeuse pour témoigner du nombre exigé d'heures minimales de présence. Il semble évident pour l'économiste que la plupart de ce que fait le spéculateur est intentionnel, raisonnable et compréhensible. Ce n'est qu'aux non-initiés ou aux ignorants que leurs actions semblent déconnectées de la réalité économique. Les spéculateurs professionnels consultent des sources d'information avant de prendre des décisions finales : les indices boursiers, les ratios cours-bénéfices à chiffrer et les résultats des laboratoires sur les produits nouvellement élaborés. Cela implique leur vigilance sur tous les signes du marché qui ont une importance même si aucun d'entre eux n'est décisif pris isolément. Il a une intelligence en littératie financière générique[6].

Malgré une collecte d'informations ambitieuse, les données informatives sont minces. Il doit se poser les bonnes questions. Mais, les réponses existent souvent uniquement dans le domaine du très incertain[7]. Aussi, la bonne hypothèse joue une influence importante sur ses décisions. C'est dans de telles circonstances que le spéculateur doit compter sur sa sensibilité à prévoir l'avenir. Pour John A. Sparks, le spéculateur est le propriétaire d'un sens intuitif aiguisé similaire à un don assimilable à une capacité musicale, à un sens littéraire affiné de l'usage des mots ou à celui de posséder des talents pour réaliser des prouesses athlétiques. Pour beaucoup, la spéculation est associée au trader dans les salles des marchés financiers, au marchand de biens immobiliers ou au négociateur sur les matières premières[8]. Pourtant, il est existe dans chaque recoin de l'économie. Par exemple, il y a des actes de spéculation positives pour l'économie dans l'activité de vente et de la distribution[9]. L'anticipation de gains futurs est une spéculation[10] et c'est tout ce que demande une nation prospère pour l'ensemble de sa population. Symboliquement, le spéculateur est un infatigable arrangeur de la production économique souhaitée car il réoriente la production vers les biens et services pour lesquels la demande des consommateurs est la plus intense et il écarte son activité des demandes les moins intenses. Il n'a aucun pouvoir coercitif pour forcer l'accord des autres qui achètent et qui vendent sur le marché et il n'est pas non plus responsable des niveaux extrêmes soit à la hausse (rallye), soit à la baisse (krach)[11]. Par contre, les activités arbitraires, instables et forcées de l'État, y compris les manœuvres artificielles de la banque centrale de hausse ou de baisse des taux d'intérêt pour soutenir la valeur de sa propre monnaie, sont les principales causes du développement de la spéculation.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. À ne pas confondre avec son homonyme, John C. Sparks (1918-2005), ancien président de la Foundation for Economic Education.
  2. Il a été honoré en 1973 en tant que "professeur de l'année".
  3. Il fut lauréat de la médaille d'honneur George Washington de la prestigieuse Freedoms Foundation.
  4. La famille de mots "spéculer" est dérivée du mot latin "specere" qui signifie "voir".
  5. Pour certains, les spéculateurs qui mettent de l'argent sur le prix futur du blé ne sont pas plus respectables que des joueurs qui misent leur argent sur la course d'un cheval. Cependant, le spéculateur opère dans un monde d'incertitude qui existe naturellement dans la vraie vie alors que le joueur opère dans un monde d'incertitude créé, régulé et contraint dans un environnement restreint et artificiel. Par conséquent, utiliser la terminologie du jeu pour décrire la spéculation est inexact. Le spéculateur est vigilant en tentant d'éclairer avec discernement les opportunités de profits encore inaperçues et de les exploiter avec habileté.
  6. Par exemple, la farine de poisson est en concurrence avec la farine de soja pour l'alimentation animale. Il y a donc un effet sur les cours de l'un sur l'autre en cas de pénurie des stocks.
  7. Selon Frank Knight, le spéculateur supporte des risques non mesurables, c'est-à-dire des incertitudes, tandis que l'assureur supporte des risques mesurables. Par exemple, la probabilité d'un sinistre incendie est un risque mesurable statistiquement. Il peut donc être couvert par une compagnie d'assurance. La probabilité qu'une entreprise fasse une perte ou un profit à terme est une incertitude parce que sa survenance est unique. elle ne repose pas sur des statistiques, elle est impossible à mesurer. L'assureur ne peut pas calculer ce risque et donc il ne peut pas l'assurer. Par contre, c'est exactement ce genre de service que le spéculateur peut rendre.
  8. Le modus operandi de ces trois opérateurs est identique. Ils évaluent la probabilité que les prix futurs soient différents des prix actuels et achète ou vend en conséquence. Le spéculateur en matières premières n'a aucune action sur le stock. Il ne fait que répandre le bien dans le temps en fonction des aléas possibles comme ceux des catastrophes climatiques.
  9. "Reprenant notre exemple, si le détaillant veut éviter de supporter l'incertitude d'une revente rentable, il peut être en mesure de convaincre le distributeur de lui "vendre" la marchandise en consignation. Si le distributeur consent à consigner la marchandise, il devient spéculateur. En acceptant de reprendre les articles qui restent sur les étagères du détaillant à la fin de la saison, il supporte une incertitude. Plus communément, bien sûr, le détaillant ne comptera pas sur un autre pour supporter l'incertitude de savoir si ses marchandises se vendront ou non. Au lieu de cela, il assumera un rôle spéculatif en achetant lui-même la marchandise". * 1974, John A. Sparks, "Those Fellows with Black Hats: The Speculators", The Freeman, August, vol 24, n°8
  10. "S'il [le détaillant de vêtements] anticipe que les prix que les clients paieront pour les costumes, les cravates et les chemises seront supérieurs à ses coûts de facteurs, et agit en fonction de cette croyance, il devient un spéculateur."* 1974, John A. Sparks, "Those Fellows with Black Hats: The Speculators", The Freeman, August, vol 24, n°8
  11. Il s'avère qu'il s'agit de l'arrivée des nombreux amateurs qui entrent sur le marché, avertis par les niveaux anormaux des prix, qui modifient outrageusement et temporairement les prix à un point qui ne se justifie pas lorsqu'ils sont soumis à la réflexion aguerrie des professionnels. Le réajustement est ainsi facilité par les actions de spéculateurs expérimentés qui contribuent à ramener les prix à une valeur plus réaliste."

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