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JoAnn Rothbard

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JoAnn Beatrice Rothbard (née Schumacher le 17 septembre 1928, à Harvey, dans l'Illinois, décédée le 29 octobre 1999[1]) était l'épouse[2] et collaboratrice de l'économiste de l'école autrichienne, Murray Rothbard durant 42 années. Elle a grandi dans le sud de la Virginie et fut diplômée Summa Cum Laude en histoire de l'université Columbia en 1966. Elle a ensuite obtenu son Master en histoire à l'université de New York en 1974. JoAnn Rothbard fut une spécialiste de l'histoire, des scènes de l'opéra, et une amie des principales figures intellectuelles de la pensée libertarienne pendant de nombreuses années.

Une union harmonieuse avec Murray Rothbard

Tout comme Margit von Mises avec son époux Ludwig von Mises, JoAnn Rothbard fut la partenaire idéale de la vie quotidienne et intellectelle du couple. Son mari la décrivait comme le cadre indispensable de son existence. Outre son érudition, elle fut l'hôtesse du salon que les époux Rothbard tenaient dans leur appartement new-yorkais dans les années 1960 et 1970, où quelques amis venaient souvent échanger des idées libertariennes au sein du cercle Bastiat.

Le 1er mars 1986 elle a prononcé le discours « Mon point de vue sur Murray Rothbard »[3], lors de la célébration de l'Institut Ludwig von Mises en l'honneur du soixantième anniversaire de Murray Rothbard. Elle rappelle tendrement que son mari avait l'esprit d'un acteur cabotin. Déjà, très jeune, à l'école primaire, il était toujours volontaire pour le jeu d'acteur. Il rêvait de jouer un jeune et beau prince, rôle que son épouse reconnut qu'il joua de façon authentique durant toute sa vie avec elle. Le couple partageait le même goût pour le jazz des années 1920 et 1930, les églises baroques allemandes et la liberté. Elle est tombée amoureuse de lui pour son intelligence et son sens de l'humour. Il était toujours prêt à rire, quel que soit le lieu, comme dans la bibliothèque de l'université Columbia ou dans une salle de cinéma. Dans son allocution de 1996 « La bonne vie de Murray Rothbard », elle précise qu'il l'a probablement demandé en mariage parce qu'elle riait de ses blagues. Son rire particulier faits de petits glapissements lui donnait un air enfantin, ce qui contrastait avec la sévérité qu'il exprimait contre ses opposants et la maturité intellectuelle qu'il manifestait dans ses écrits.

Leur mariage a résisté aux tempêtes et particulièrement aux attaques du camp des objectivistes avec Nathaniel Branden en tête de liste. En effet, la fin des années 1950, Murray Rothbard était assez proche d'Ayn Rand et du mouvement objectiviste. Mais le divorce des idées a commencé à se manifester lorsque Nathaniel Branden conseilla à Murray Rothbard de se séparer de JoAnn car elle était chrétienne et croyante. Il était persuadé qu'il trouverait une femme rationnelle qui lui conviendrait mieux. Ce fut alors la fin de la collaboration de Murray Rothbard avec le mouvement objectiviste, et le ciment qui allait unir jusqu'à la mort le couple Rothbard.

Les longues nuits intellectuelles agitées dans l'appartement des Rothbard

Dans la préface du livre édité par Llewellyn H. Rockwell en 2000 sur les articles que Murray Rothbard avait écrit dans Le rapport Rothbard-Rockwell, JoAnn Rothbard rappelle que les deux amis inséparables ont entrepris de fonder ce bulletin en 1990, un peu sans connaître à l'avance la forme définitive de cette parution. Le Triple R est devenu un bulletin d'information où les deux principaux protagonistes éprouvaient le besoin de déverser leur trop-plein d'activité intellectuelle en donnant leurs avis sur la politique et les politiciens, l'économie et l'histoire, la politique étrangère et l'État, la religion et la culture. Elle était admirative de la faculté d'écriture nocturne de son mari, exprimant des opinions arrêtées sur presque tous les sujets. Jamais elle ne s'est plainte de ses décalages horaires. Elle s'est adaptée à son mode de fonctionnement, s'endormait avec lui au dernier son du fax envoyant les nouveaux écrits de son époux à Lew Rockwell qui devait boucler la parution. Quelquefois, dit-elle, il manquait un feuillet pour compléter le journal, alors Murray Rothbard s'empressait avec joie d'embrocher un autre politicien.

Après la mort de Murray Rothbard, en 1995, elle a travaillé pour l'épanouissement de la tradition rothbardienne, donnant plusieurs discours lors de conférences de l'Institut Ludwig von Mises à Auburn. Pendant deux années, elle a enseigné à l'université von Mises sur le personnage politique historique américain, Abraham Lincoln.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. En janvier 1999, à l'occasion du quatrième anniversaire de la mort de Murray Rothbard, elle a un grave accident vasculaire cérébral et fut hospitalisée en Virginie. Elle est décédée d'un cancer et des séquelles de cet AVC. Elle repose en paix à côté de son époux dans le sud de la Virginie.
  2. Elle a épousé Murray Rothbard le 16 janvier 1953 à New York.
  3. Le texte est repris en 1988 dans l'édition de Walter Block et Lew Rockwell, Man, Economy, and Liberty: Essays in Honor of Murray N. Rothbard.

Publications

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