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James L. Payne
James L. Payne, né le 17 juin 1939, est un politologue américain. Durant dix-huit ans, il a enseigné la science politique dans les établissements universitaires prestigieux, comme les universités de Yale, de Wesleyan, de Johns Hopkins, et de Texas A & M. En 1985, il démissionna de son poste de professeur titulaire et déménagea à Sandpoint, dans l'Etat de l'Idaho où il travaille comme chercheur et auteur indépendant. Durant sa vie, James L. Payne a écrit des livres en sciences politiques sur la politique étrangère, la politique latino-américaine, le militarisme, l'histoire de la force, l'économie du Welfare-State, la méthodologie des sciences sociales, le bénévolat au sein des communautés, la fiscalité, et le Congrès des États-Unis.
Politologue spécialiste de l'Amérique du sud
Il a commencé sa carrière de politologue en 1961 lorsqu'il était étudiant à l'Oberlin College, il s'est rendu à l'université San Marcos à Lima au Pérou pour enseigner l'anglais. Il en profita pour analyser la situation politique du pays durant la dernière partie de la deuxième administration du Président Manuel Prado. Pendant son temps libre, il a interviewé un certain nombre de dirigeants politiques et syndicaux. Et, il finit par rédiger son premier livre complet sur le mouvement ouvrier péruvien en 1965. Il analysa les luttes entre les différents partis politiques afin de contrôler le mouvement ouvrier. Il étudia comment, dans un cadre idéal de démocratie politique, les différents acteurs (L'Armée, Le Président, les organisations des salariés, les Partis politiques d'opposition) jouent des rôles stratégiques en fonction des logiques qui leur sont propres.
Dans son analyse politique de la Colombie, il montre que les leaders politiques sont davantage concernés par leur statut plutôt que de faire avancer leur programme. James Payne en profite pour dénoncer les effets négatifs de la motivation par le statut. Celle-ci pousse à la modification des comportements orientés vers le sentiment de gloire et d'impunité. Dans cette recherche de statut, "La chose importante n'est pas ce qu'on réalise mais ce que les autres nous créditent de réaliser, peu importe si on l'a fait ou non"[1]. La poursuite du statut a un effet corrosif sur les relations d'amitié personnelle. Elle conduit à des luttes constantes, à la méfiance et à l'instabilité. L'individu motivé uniquement par le statut personnel est obséquieux avec ses supérieurs et arrogant avec ses subordonnés. Il porte peu d'intérêt à faire un travail ou de voir des projets arriver à terme. James Payne reconnait que les sociétés où les leaders politiques sont préoccupés par leur statut mènent à des conflits aigus entre factions, à la corruption, à la manipulation et au trafic d'influence.
Une analyse géopolitique à contre-courant
Dans son livre "La menace américaine. La peur de la guerre comme instrument de politique étrangère" (1970), James Payne vise à élargir la compréhension des relations internationales à travers une analyse de la menace de guerre en tant qu'instrument de politique étrangère. Il rejette les principes moraux et juridiques comme des explications satisfaisantes de l'action des hommes d'État. Selon l'auteur, la supériorité d'un code moral sur un autre ne peut pas être logiquement validée. Et, les justifications juridiques peuvent étayer toute affirmation, aussi absurde soit-elle. Par conséquent, l'homme d'État agit en fonction de sa compréhension du statu quo. Ce dernier est défini, du point de vue de la menace potentielle de l'ennemi et il est défini, comme "la répartition mutuellement perceptible des droits sur lesquels la guerre peut être provoquée entre des nations hostiles". La perception des droits par un État est liée à la punition physique qu'il encourrait s'il violait les droits de son adversaire. Par conséquent, une agression devient une transgression du droit d'un adversaire tel que celui-ci le perçoit et tel que ce droit est perçu par le rival menaçant. On arrive donc à un niveau de statu quo (exemple de la guerre froide) lorsqu'il y a congruence des deux points de vue.
Dans ses écrits, James Payle contredit l'idée populaire, aux États-Unis, que la stratégie d'envahir et d'occuper un territoire affligé par la dictature ou la guerre civile peut réussir à le transformer en démocratie. L'interrogation n'est pas minime car l'intervention a un coût : des soldats tués, des habitants victimes de dommages collatéraux (c'est-à-dire assassinés), des biens détruits, de la monnaie et des impôts gaspillés, la perte de confiance de l'opinion publique internationale, etc. D'après ses calculs, les troupes anglaises et américaines, depuis 1850, n'ont permis qu'à 27 % des cas d'installer la démocratie et de la pérenniser. Dans les autres cas, ce fut un échec, particulièrement dans les pays arabes où aucune démocratie n'a émergé suite à une occupation militaire.
Informations complémentaires
Notes et références
Publications
- Pour une liste détaillée des œuvres de James Payne, voir James Payne (bibliographie)
Littérature secondaire
- 1966,
- Oscar J. Alers, commentaire du livre de James L. payne, "Labor and Politics in Peru: The System of Political Bargaining", Industrial and Labor Relations Review, Vol 20, n°1, Oct., pp146-148
- A. Gu, commentaire du livre de James L. Payne, "Labor and Politics in Peru, the System of Political Bargaining", Population, Vol 21, n°4, pp806-807
- 1967, Robert E. Scott, commentaire du livre de James L. Payne, "Labor and Politics in Peru. The System of Political Bargaining", Hispanic American Historical Review, Vol 47, n°1, pp118–119
- 1969,
- Orlando Fals Borda, commentaire du livre de James L. Payne, "Patterns of Conflict in Colombia", Journal of Latin American Studies, Vol 1, n°2, Nov., pp205-207
- G. Hoskin, commentaire du livre de James L. Payne, "Patterns of Conflict in Colombia", American Political Science Review, Vol 63, n°3, pp957-959.
- 1970,
- Harry Kanto, commentaire du livre de James L. Payne, "Patterns of Conflict in Colombia", The Journal of Politics, Vol 32, pp200-201
- E. Kolodziej, commentaire du livre de James L. Payne, "The American Threat: The Fear of War As an Instrument of Foreign Policy", American Political Science Review, Vol 64, n°4, pp1344-1345
- Carey G. Rickabaugh, commentaire du livre de James L. Payne, "The American Threat: The Fear of War as an Instrument of Foreign Policy", World Affairs, Vol 133, n°3, December, pp262-264
- Alexander W. Wilde, commentaire du livre de James L. Payne, "Patterns of Conflict in Colombia", Comparative Politics, Vol 2, n°2, Jan., pp325-328
- 1973, J. D. Martz, commentaire du livre de James L. Payne, "Incentive Theory and Political Process; Motivation and Leadership in the Dominican Republic", The Journal of Politics, Vol 35, pp781-782
- 1991, William H. Peterson, commentaire du livre de James L. Payne, "The Culture Of Spending: Why Congress Lives Beyond Our Means", The Freeman, November, Vol 41, n°11
- 1995, Robert Batemarco, Commentaire du livre de Count Nef (pseudonyme de James L. Payne), Princess Navina Visits Mandaat", The Freeman, June, Vol 45, n°6, p408
- 2004, Sheldon Richman, Commentaire du livre de James L. Payne, "A History of Force: Exploring the Worldwide Movement Against Habits of Coercion, Bloodshed, and Mayhem"], The Freeman, Décembre, Vol 54, n°10
- 2011, George C. Leef, commentaire du livre de James L. Payne, "Six Political Illusions: A Primer on Government for Idealists Fed Up with History Repeating Itself", The Freeman, June, Vol 61, n°5