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Garrett Hardin

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Garrett Hardin
Scientifique

Dates 1915 - 2003
Garrett Hardin
Tendance
Nationalité États-Unis États-Unis
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Citation
Interwikis sur Garrett Hardin

Garrett Hardin, né le 21 avril 1915 à Dallas, au Texas, et décédé le 14 septembre 2003 à Santa Barbara, en Californie était un biologiste et écologiste américain. Il est principalement connu pour ses travaux dans le domaine de la gestion des ressources et de la théorie de la tragédie des biens communs. Ses travaux ont permis de sensibiliser le public aux défis environnementaux et à l'importance de la gestion responsable des ressources mais restent controversés.

Biographie de Garrett Hardin

Garrett Hardin fait preuve d'un intérêt précoce pour les sciences naturelles et l'écologie. Il obtient son diplôme universitaire ès sciences en zoologie à l'Université de Chicago en 1936, suivi d'un Master en microbiologie en 1938. Par la suite, il a poursuivi ses études à l'Université de Stanford, où il a obtenu un doctorat en microbiologie en 1941.

Après avoir terminé ses études, Hardin a commencé sa carrière universitaire à l'Université de Stanford en tant qu'enseignant et chercheur. Cependant, en 1946, il a rejoint le corps professoral de l'Université de Californie, Santa Barbara (UCSB), où il a passé le reste de sa carrière. À UCSB, il a occupé le poste de professeur émérite de biologie humaine.

Garrett Hardin était connu pour sa passion pour l'écologie et la conservation, ainsi que pour ses perspectives interdisciplinaires sur les problèmes environnementaux. Il a contribué de manière significative à la création du département d'études environnementales à UCSB, qui est devenu l'un des premiers programmes universitaires du genre aux États-Unis.

En plus de son travail dans le domaine de l'écologie, Garrett Hardin était également membre de la Society for General Systems Research (SGSR), une organisation interdisciplinaire dédiée à l'étude des systèmes complexes. Sa participation à la SGSR reflète son intérêt pour les approches systémiques dans la résolution des problèmes environnementaux et sociaux.

Hardin a été reconnu pour ses contributions intellectuelles et son influence dans les domaines de l'écologie, de la biologie de la conservation et de la gestion des ressources naturelles. Sa pensée novatrice et ses idées ont stimulé des débats importants sur les politiques environnementales et ont contribué à façonner le champ de l'écologie politique. Malheureusement, Garrett Hardin est décédé le 14 septembre 2003, mais son héritage perdure à travers ses écrits et son impact durable sur la compréhension des défis environnementaux et la recherche de solutions pour un avenir durable.

Contexte de sa carrière et de ses travaux

Tout au long de sa carrière, Garrett Hardin s'est intéressé aux problèmes liés à la surpopulation, à la gestion des ressources naturelles et à la préservation de l'environnement. Il est auteur de plusieurs livres influents et il a écrit de nombreux articles scientifiques dont le plus célèbre est "The Tragedy of the Commons" (La tragédie des biens communs), publié en 1968.

Dans cet essai, Hardin expose la notion de tragédie des biens communs, qui décrit le dilemme auquel sont confrontées les sociétés lorsqu'elles doivent gérer des ressources communes. Selon lui, si chaque individu cherche à maximiser son propre intérêt en utilisant au maximum ces ressources, celles-ci finiront par être épuisées, ce qui aura des conséquences néfastes pour l'ensemble de la société.

Focus sur la surpopulation humaine

Hardin a également soulevé des questions éthiques et politiques liées à la surpopulation, soutenant que la croissance démographique incontrôlée pourrait entraîner des problèmes majeurs tels que la famine, la pauvreté et la dégradation de l'environnement. Ses idées ont suscité de nombreux débats et ont eu une influence considérable sur le développement des politiques environnementales et de la pensée écologique. Hardin a également exprimé des préoccupations quant à la surpopulation humaine et à l'impact qu'elle pouvait avoir sur les ressources disponibles. Il a critiqué les politiques d'action affirmative qui favorisent une croissance démographique incontrôlée et a plaidé en faveur d'une planification familiale responsable. Il s'est intéressé de près à la question de la surpopulation humaine et à ses implications sur les ressources naturelles et l'environnement. Il a soutenu que la croissance démographique incontrôlée pouvait entraîner une surexploitation des ressources et des conséquences néfastes pour la société dans son ensemble.

Livre Living Within Limits

Dans son livre Living Within Limits publié en 1993, Hardin a critiqué les modèles économiques qui reposent sur l'idée d'une croissance infinie dans un monde aux ressources limitées. Il a souligné les limites physiques et écologiques de la planète et a averti des conséquences néfastes de la poursuite d'une croissance sans fin.

Dans une perspective malthusienne, Hardin s'oppose aux défenseurs de la croissance économique illimitée, mettant en garde contre les effets destructeurs d'une consommation excessive des ressources naturelles et soulignant la nécessité de trouver un équilibre entre les besoins humains et la préservation de l'environnement. L'essai de Garrett Hardin, "La tragédie des communs", revêt une importance considérable dans les domaines de la biologie, de l'écologie et des sciences sociales, y compris l'économie. Cependant, au fil du temps, le concept de la tragédie des communs a souvent été mal compris et mal appliqué, ce qui a conduit à des interprétations erronées.

La tragédie des communs

L'essai de Hardin La Tragédie des communs a eu un impact durable dans diverses disciplines, telles que la biologie, l'écologie et les sciences sociales, y compris l'économie. Il a attiré l'attention sur les conséquences de l'utilisation non réglementée des ressources communes, ouvrant la voie à des discussions approfondies et influençant les débats politiques sur la durabilité environnementale, la dynamique de la population et la gouvernance des ressources communes.

Le concept de la tragédie des communs, développé par le mathématicien britannique William Forster Lloyd, met en évidence la problématique liée à la gestion des ressources communes. Selon ce concept, lorsque des ressources sont accessibles à tous sans restriction, les individus ont tendance à les exploiter de manière excessive, conduisant ainsi à la dégradation et à l'épuisement des ressources à long terme. Cette dynamique résulte de l'intérêt personnel des individus qui cherchent à maximiser leurs gains immédiats, sans prendre en compte les conséquences à long terme.

Hardin utilise en exemple l'image de bergers exploitant un bien commun, en l'occurrence une prairie commune où ils font paître leurs troupeaux. L'allégorie met en évidence le problème de la surutilisation des ressources communes lorsque chaque berger cherche à maximiser son propre intérêt sans tenir compte des conséquences à long terme. Cette allégorie a eu un impact significatif sur la compréhension ultérieure du concept de la tragédie des communs.

Garrett Hardin a également remis en question l'idée selon laquelle l'État providence pouvait résoudre les problèmes liés à la gestion des ressources communes. Il soutenait que les incitations économiques et les ressources limitées de l'État rendaient difficile la mise en place de réglementations efficaces pour prévenir la surexploitation des ressources. Selon Hardin, la réglementation par l'État peut souvent être inefficace et entraîner des coûts élevés en termes d'administration et de contrôle, sans garantie de résolution des problèmes de gestion des ressources communes.

En 1977, Garrett Hardin a co-dirigé un livre intitulé Managing the Commons avec John Baden. Managing the Commons explore le concept de la gestion des ressources communes, en se basant sur la théorie de la tragédie des biens communs développée par Hardin lui-même en 1968. Le livre aborde les défis auxquels les sociétés sont confrontées lorsqu'elles doivent gérer des ressources naturelles partagées, telles que les océans, les forêts et les pâturages. Les auteurs examinent les différents modèles de gestion des ressources communes, en mettant en évidence les succès et les échecs rencontrés dans différentes régions du monde. Ils explorent également les solutions possibles pour prévenir la surexploitation et la dégradation des ressources, en mettant l'accent sur l'importance de la coopération et de l'innovation technologique ainsi que les effets de la réglementation. Le livre a contribué à sensibiliser le public aux enjeux de durabilité et a inspiré de nouvelles approches pour la préservation et la gestion responsables des ressources communes. Garrett Hardin et John Baden ont ainsi apporté une contribution significative à la littérature sur la gestion des ressources communes, en fournissant des analyses approfondies et des recommandations pratiques pour faire face aux défis de l'utilisation durable des ressources naturelles.

Remise en cause

Elinor Ostrom, Prix Nobel d'économie 2009 pour ses travaux sur les biens communs remettant en cause Hardin

Cependant, la théorie de la tragédie des communs de Hardin a été soutenue ultérieurement par Elinor Ostrom, lauréate du prix Nobel d'économie en 2009. Ostrom a démontré que, dans certains cas, les communautés étaient capables de gérer efficacement les ressources communes sans recourir à des réglementations externes. Elle a montré que des arrangements institutionnels adaptés et une coopération locale pouvaient permettre une gestion durable des ressources, en trouvant un équilibre entre les intérêts individuels et collectifs. Son travail a souligné l'importance de prendre en compte les connaissances locales, les normes sociales et les mécanismes de gouvernance adaptés pour résoudre les problèmes de gestion des ressources communes.

Ainsi, bien que la tragédie des communs de Hardin ait été largement influente, l'apport ultérieur par Ostrom a ouvert de nouvelles perspectives sur la manière dont les ressources communes peuvent être gérées de manière efficace et durable. Elle a montré que des arrangements institutionnels et une coopération locale pouvaient conduire à une gestion durable des ressources.

Le travail séminal de Garrett Hardin

Garrett Hardin avait une solide formation en biologie, écologie et économie, ce qui a influencé son travail et ses idées. Ses connaissances dans ces domaines lui ont permis d'aborder la question de la tragédie des communs en s'appuyant sur des théories biologiques et économiques. Il a réussi à intégrer ces deux disciplines pour proposer une analyse approfondie de la concurrence et de l'utilisation des ressources.

Hardin a souligné l'importance de la croissance démographique et l'impact qu'elle aurait sur les ressources environnementales. Il a mis en évidence le fait que la surpopulation exerce une pression accrue sur les ressources limitées, ce qui peut entraîner une surexploitation des ressources communes. Cette prise de conscience de la relation entre la population et l'environnement a joué un rôle central dans sa réflexion sur la tragédie des communs.

En 1968, l'année de la publication de l'essai de Hardin, le livre de Paul Ehrlich intitulé The Population Bomb était très populaire. Ce livre mettait en avant les problèmes liés à la surpopulation et a suscité un vif intérêt du public pour les questions environnementales. L'essai de Hardin a donc bénéficié d'une plus grande attention du fait de cette sensibilisation accrue à la question de la population et de ses conséquences sur les ressources. L'un comme l'autres sont néanmoins largement critiqués aujourd'hui pour leur alarmisme.

Informations complémentaires

Publications

  • 1960, "The Competitive Exclusion Principle", Science, Vol 131, n°3409, pp1292–1297
  • 1968, "The Tragedy of the Commons", Science, Vol 162, n°3859, pp1243–1248
    • Repris en 1970, In: Garrett de Bell, dir., "The Environmental Handbook", New York: Ballantine
  • 1974, "Living on a Lifeboat", BioScience, Vol 24, n°10, pp561–968
  • 1977, avec John Baden, dir., "Managing the Commons", San Francisco: W.H. Freeman and Co.
  • 1993, "The Tragedy of the Commons", In David R. Henderson, dir., The Fortune Encyclopedia of Economics: 141 Top Economists Explain the Theories, Mechanics, and Institutions of Money, Trade, and Markets New York: Time-Warner Books, Inc., pp88-92
  • 1994, "The tragedy of the unmanaged commons", Trends in Ecology and Evolution, Vol 9, n°5, p199

Littérature secondaire

  • 1991, Carl Jay Bajema, "Garrett James Hardin: Ecologist, Educator, Ethicist, and Environmentalist", Population and Environment, Vol 12, n°3, pp193–212
  • 2016, Jason Oakes, "Garrett Hardin’s Tragic Sense of Life", Endeavour, Vol 40, n°4, pp238–247


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