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Entrepreneuriat indigène
L'entrepreneuriat indigène est un domaine crucial du paysage économique contemporain, offrant une perspective sur le développement des populations autochtones. Le contexte historique et culturel des peuples autochtones est souvent façonné par des expériences uniques, impliquant des systèmes de valeurs, des relations communautaires et des liens avec la terre qui influencent directement les dynamiques entrepreneuriales.
Première vague de développement économique : faiblesse et échecs de l'État-providence
La première vague de développement économique, évoquée dans le contexte de l'entrepreneuriat indigène, représente une phase initiale où les gouvernements américains ont joué un rôle prédominant, voire dominant et écrasant. Cette période est marquée par des politiques gouvernementales directes et des initiatives de transfert de richesse visant à stimuler le progrès économique au sein des communautés autochtones. C'est une époque où les pouvoirs publics ont cru prendre des mesures concrètes dans l'objectif d'améliorer les conditions de vie et de créer une base économique solide. Les politiques gouvernementales ont souvent inclus des programmes de soutien financier, d'éducation et de santé destinés à renforcer les infrastructures sociales et économiques. Les transferts de richesse ont été une composante essentielle de cette première vague, impliquant des initiatives de redistribution des ressources pour réduire les disparités économiques entre les peuples autochtones et d'autres groupes de personnes plus aisées.
Les programmes gouvernementaux ont cherché à créer des opportunités d'emploi, à soutenir l'accès à l'éducation et à renforcer les infrastructures nécessaires au développement économique durable. Cependant, l'efficacité de ces politiques a été sujet à des débats, et il est essentiel d'explorer comment ces premières approches ont influencé le terrain pour la deuxième vague de développement, axée sur l'entrepreneuriat indigène.
Le travail d'Ernest Stevens (2001)[1] dans l'analyse approfondie de cette première vague de développement offre des perspectives critiques de l'efficacité des politiques gouvernementales, examinant les succès et les échecs de ces approches dans le contexte spécifique des populations autochtones américaines. En s'appuyant sur ses recherches, il est possible d'explorer les nuances de cette première phase de développement, soulignant les leçons apprises et les défis persistants qui ont jeté les bases pour l'émergence de l'entrepreneuriat indigène comme une force motrice du développement économique des peuples autochtones.
Nature et fondements théoriques de l'entrepreneuriat indigène
- . Évolution de l'entrepreneuriat indigène comme la deuxième vague de développement. L'émergence de l'entrepreneuriat indigène est souvent considérée comme la deuxième vague de développement après la phase initiale de soutien gouvernemental. Cette évolution s'explique par un changement de paradigme où l'accent est déplacé des politiques d'aide directe vers la promotion de l'autonomie économique des communautés autochtones. L'entrepreneuriat devient ainsi le moteur central de cette nouvelle phase, offrant aux populations autochtones un moyen de prendre en main leur destin économique.
- . Rôle croissant du comportement entrepreneurial dans le développement économique. Le comportement entrepreneurial joue un rôle de plus en plus prépondérant dans le développement économique des populations autochtones. L'entrepreneuriat offre une voie vers l'autodétermination économique en permettant la création d'entreprises, la préservation des traditions culturelles et la génération de revenus au sein même des communautés. Cette transformation vers un modèle entrepreneurial s'accompagne d'une valorisation de l'innovation, de la créativité, et de la recherche de solutions spécifiques aux défis rencontrés par les entrepreneurs autochtones.
- . Recherche et réflexion des théoriciens en gestion sur l'entrepreneuriat indigène. Les théoriciens en gestion, tels que Carlos L. Rodriguez, ont entrepris des recherches approfondies pour comprendre les dynamiques spécifiques à l'entrepreneuriat indigène. Leurs travaux explorent les influences culturelles, sociales et économiques qui façonnent les entreprises autochtones. L'analyse des modèles d'entreprise, des stratégies de gestion et des obstacles rencontrés contribue à une meilleure compréhension des défis et des opportunités propres à l'entrepreneuriat indigène.
- . Analyse des facteurs de performance des entreprises et de la diffusion de l'innovation dans les économies émergentes. L'analyse des facteurs de performance des entreprises indigènes est cruciale pour évaluer la viabilité et la durabilité de l'entrepreneuriat au sein de ces populations. La diffusion de l'innovation, notamment dans des contextes d'économies émergentes, devient un sujet clé, soulignant la nécessité d'adaptation constante, de gestion des risques et d'intégration des connaissances traditionnelles dans des modèles d'entreprise modernes.
Mythes historiques et déviation moderniste
- . Étude des déviations historiques et des mythes entourant l'économie autochtone. L'examen des déviations historiques et des mythes entourant l'économie autochtone est essentiel pour démystifier les représentations souvent biaisées ou erronées de l'entrepreneuriat indigène. Ces mythes peuvent provenir de malentendus, d'interprétations erronées ou de projections anachroniques de la part de divers acteurs, y compris les chercheurs, les gouvernements et même les membres des communautés autochtones eux-mêmes. L'étude de ces déviations offre un regard critique sur la façon dont l'histoire économique autochtone a été interprétée, déformée ou simplifiée.
- . Impact de la déviation moderniste sur l'entrepreneuriat indigène. La déviation moderniste, caractérisée par des représentations erronées ou simplifiées de l'histoire économique autochtone, peut avoir des conséquences significatives sur l'entrepreneuriat indigène. Les mythes historiques peuvent influencer les politiques gouvernementales, les perceptions publiques et même les initiatives entrepreneuriales elles-mêmes. Par exemple, des stéréotypes persistants sur l'incapacité présumée des populations autochtones à réussir dans le domaine des affaires peuvent créer des barrières systémiques et influencer négativement le soutien financier et social accordé aux entrepreneurs indigènes.
- . Examen des discours de chefs tribaux. Les discours des chefs tribaux aux États-Unis et au Canada jouent un rôle clé dans la transmission de ces mythes ou, au contraire, dans la correction des représentations historiques. L'analyse de ces discours permet de comprendre comment les chefs tribaux interprètent et présentent l'histoire économique de leurs communautés. Il est crucial de discerner dans quelle mesure ces discours peuvent contribuer à la perpétuation de mythes ou à la promotion d'une compréhension plus précise de l'entrepreneuriat indigène.
- . Questionnement sur l'entrepreneuriat autochtone moderne. La déviation moderniste soulève des questions essentielles sur la signification de ce changement par rapport à l'entrepreneuriat autochtone moderne. Comment les fausses représentations historiques peuvent-elles influencer les perceptions contemporaines et les opportunités économiques pour les entrepreneurs autochtones ? Il est important d'explorer si cette déviation constitue un obstacle supplémentaire à surmonter ou un catalyseur pour un réexamen critique de l'histoire économique autochtone, encourageant ainsi des approches plus informées et équitables envers l'entrepreneuriat indigène moderne.
Système de mandat de titres fonciers et légendes institutionnalisées
- . Origines des légendes liées aux droits de propriété et aux symboles culturels. Les légendes entourant les droits de propriété et les symboles culturels au sein des populations autochtones ont des origines complexes, souvent enracinées dans les interactions entre les communautés autochtones et les arrivées européennes. Les différences fondamentales dans les systèmes de compréhension de la propriété, la relation à la terre, aux ressources mobiles animales (par exemple, les saumons[2], les buffles[3] ou les castors[4]) et les symboles culturels ont pu donner naissance à des histoires mythiques ou déformées au fil du temps. Des chercheurs tels que Miller et Hamell (1986)[5] ont suggéré que la confusion entre les populations autochtones et les nouveaux arrivants européens sur les droits de propriété et d'autres symboles culturels pourrait être à l'origine de ces légendes.
- . Institutionnalisation de ces légendes via le système de mandat foncier des réserves modernes. Le système des titres fonciers des réserves modernes a joué un rôle crucial dans l'institutionnalisation de ces légendes. Les politiques telles que le Dawes Act du XIXe siècle aux États-Unis ont imposé des modèles de propriété foncière souvent incompatibles avec les systèmes traditionnels des populations autochtones. Cela a conduit à une codification de certaines idées fausses ou mythiques sur la propriété, la gestion des ressources naturelles et les droits culturels au sein des réserves. Les distorsions introduites par ces politiques ont eu des répercussions profondes sur la perception et la pratique de l'entrepreneuriat au sein de ces communautés.
- . Conséquences dramatiques pour l'entrepreneuriat indigène et le développement économique des Autochtones. Les conséquences de l'institutionnalisation de ces légendes sont dramatiques pour l'entrepreneuriat indigène et le développement économique des autochtones. Les régimes de propriété foncière non uniformes et non standardisés ont introduit des coûts de transaction élevés, rendant difficile la création d'entreprises durables et la gestion efficace des ressources naturelles. Les entrepreneurs autochtones sont confrontés à des défis uniques, tels que des problèmes liés à la propriété des terres, à la gestion des ressources et à la conciliation entre les pratiques entrepreneuriales modernes et les traditions culturelles.
Implications pour l'entrepreneuriat indigène
Au cours des dernières décennies, l'entrepreneuriat indigène a émergé aux États-Unis comme la deuxième vague de développement économique, complétant les premiers efforts et échecs de soutien gouvernemental par des transferts de richesse. Comprendre cette transition est essentiel pour appréhender pleinement le rôle de l'entrepreneuriat dans l'amélioration de la qualité de vie, de la résilience économique et de la préservation culturelle au sein des communautés autochtones. Le développement économique des populations autochtones ne peut pas être pleinement compris sans explorer les interactions complexes entre entrepreneuriat, droits de propriété, institutions et la manière dont ces éléments ont évolué au fil du temps. En abordant ces aspects, la recherche sur l'entrepreneuriat apporte des contributions significatives à la compréhension des dynamiques entrepreneuriales spécifiques aux peuples autochtones et à éclairer les implications pour leur avenir économique.
Une discussion approfondie des implications des notions mythiques de la culture économique historique des Amérindiens est essentielle pour rectifier les représentations erronées et éclairer la réalité de l'entrepreneuriat indigène. Il s'agit de déconstruire les mythes qui ont pu influencer les politiques, les perceptions et les opportunités économiques.
- . Impact de l'entrepreneuriat indigène à influencer le bien-être économique des populations autochtones. Les perceptions inexactes peuvent entraver l'accès aux financements et la participation des entrepreneurs autochtones aux marchés. Les défis spécifiques que rencontrent les entrepreneurs indigènes impliquent la proposition de nouvelles pistes pour renforcer leur contribution au bien-être économique de leurs communautés.
- . Analyse des moteurs fondamentaux du développement économique. Selon les économistes et les chercheurs en entrepreneuriat développemental, l'amélioration des systèmes de droits de propriété et des cadres institutionnels, est cruciale. Ils ont identifié ces éléments comme des facteurs clés pour favoriser la croissance économique durable. Des réformes institutionnelles et des améliorations des droits de propriété peuvent catalyser le développement économique au sein des communautés autochtones.
Un système de droits de propriété en constante amélioration et de cadres institutionnels solides pour la croissance économique durable des populations autochtones est nécessaire. L'établissement de ces fondations solides favorise un environnement propice à l'entrepreneuriat, réduisant les obstacles et stimulant l'innovation économique au sein des communautés autochtones.
Informations complémentaires
Notes et références
- ↑ Ernest Stevens, Président de la National Indian Gaming Association. Témoignage devant le Comité sénatorial américain des affaires indiennes. Audience de surveillance de la National Gaming Commission, Washington, DC, 25 juillet 2001.
- ↑ D. Bruce Johnsen, 2006, "A Culturally Correct Proposal to Privatize the British Columbia Salmon Fishery", In: Bruce Benson, Terry Anderson, Thomas E. Flanagann dir., "Self-Determination: The Other Path for Native Americans", Stanford: Stanford University Press, pp94-133
- ↑ Bruce Benson, 2006, "Property Rights and the Buffalo Economy of the Great Plains", In: Bruce Benson, Terry Anderson, Thomas E. Flanagann dir., "Self-Determination: The Other Path for Native Americans", Stanford: Stanford University Press, pp29-67
- ↑ Edwin Dolan, 1984, "Beavers and Buffalo --- A Lesson from History", commentaire du livre de Richard L. Stroup et John A. Baden, "Natural Resources", Reason, May, p56
- ↑ Christopher Miller, George Hamell, 1986, "New Perspective on Indian-White Contact: Cultural Symbols and Colonial Trade", Journal of American History, Vol 73, pp311-328
Bibliographie sur l'entrepreneuriat indigène
- 2004, R. B. Anderson, Craig S. Galbraith, B. Honig, L. P. Dana, A. M. Peredo, "Towards a theory of Indigenous entrepreneurship", International Journal of Entrepreneurship and Small Business, Vol 1, n°1/2, pp1-20
- 2006,
- Robert B. Anderson, Ana Maria Peredo, "Indigenous entrepreneurship research: Themes and variations", In: C. Galbraith, C. H. Stiles, dir., "Developmental entrepreneurship: adversity, risk, and isolation", Oxford: Elsevier JAI., pp253-273
- Robert B. Anderson, Benson Honig, Ana Maria Peredo, "Communities in the global economy: where social and indigenous entrepreneurship meet", In: Daniel Hjorth, Chris Steyaert, dir., "Entrepreneurship as Social Change", Cheltenham, UK: Edward Elgar Publishing, pp56-78
- Craig S. Galbraith, Carlos L. Rodriguez, Curt H. Stiles, "False Myths and Indigenous Entrepreneurial Strategies", In: Bruce Benson, Terry Anderson, Thomas E. Flanagann dir., "Self-Determination: The Other Path for Native Americans", Stanford: Stanford University Press, pp4-28
- 2007, L. P. Dana, "Toward a Multidisciplinary Definition of Indigenous Entrepreneurship", In: L. P. Dana, R. B. Anderson, dir., "International Handbook of Research on Indigenous Entrepreneurship", Cheltenham: Edward Elgar, pp3–7
- 2015, L. P. Dana, "Indigenous Entrepreneurship: An Emerging Field of Research", International Journal of Business and Globalisation, 14 (2), pp158–169
- 2016, Robert J. Miller, "Indian Entrepreneurship", In: Terry Anderson, dir., "Unlocking the wealth of Indian nations", Lanham, Maryland: Lexington Books, pp245-263