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Entrepreneuriat culturel
L'entrepreneuriat culturel est devenu un sujet de discussion de plus en plus important ces dernières années, car il a le potentiel d'avoir un impact significatif à la fois sur le secteur culturel et sur l'économie au sens large. L'entrepreneuriat culturel implique la création et la gestion d'entreprises culturelles, qui peuvent aller d'artistes et d'interprètes individuels à de plus grandes organisations et entreprises culturelles. Dans cet essai, nous examinerons l'impact de l'entrepreneuriat culturel sous deux angles : son impact sur le secteur culturel et son impact sur l'économie au sens large.
Impact de l'entrepreneuriat sur le secteur culturel
L'entrepreneuriat culturel a eu un impact significatif sur le secteur culturel, notamment en termes de création de nouvelles entreprises culturelles et de promotion de la diversité culturelle. En offrant une plateforme aux artistes, interprètes et entreprises culturelles pour présenter leur travail et générer des revenus, l'entrepreneuriat culturel a contribué à la croissance et au développement du secteur culturel. Cela a été particulièrement important dans les régions où le financement ou le soutien gouvernemental aux arts est limité.
L'un des principaux avantages de l'entrepreneuriat culturel est la promotion de la diversité culturelle. En créant de nouvelles entreprises culturelles et en soutenant celles qui existent déjà, les entrepreneurs culturels ont contribué à promouvoir un large éventail de traditions culturelles et d'expressions artistiques. Cela a contribué à favoriser une meilleure compréhension et appréciation des différentes cultures, tout en offrant aux artistes et interprètes la possibilité de partager leur travail avec un public plus large.
L'entrepreneuriat culturel a également joué un rôle dans le développement de nouvelles industries culturelles. Par exemple, l'essor des médias numériques et d'Internet a créé de nouvelles opportunités pour les artistes et les entreprises culturelles d'atteindre des publics du monde entier. Cela a conduit au développement de nouvelles industries culturelles, telles que les services de streaming en ligne et les entreprises de médias numériques, qui ont eu un impact significatif sur le secteur culturel.
Un autre impact important de l'entrepreneuriat culturel a été la création de nouveaux partenariats et collaborations au sein du secteur culturel. En réunissant des artistes, des interprètes, des organismes culturels et des entreprises, les entrepreneurs culturels ont contribué à favoriser une plus grande coopération et collaboration au sein du secteur culturel. Cela a conduit au développement de nouveaux projets et initiatives, ainsi qu'au partage de ressources et d'expertise.
Impact de l'entrepreneuriat culturel sur l'économie au sens large
L'entrepreneuriat culturel a également eu un impact significatif sur l'économie au sens large, notamment en termes de création d'emplois, de croissance économique et d'innovation. En créant de nouvelles entreprises culturelles et en soutenant les entreprises existantes, les entrepreneurs culturels ont contribué à créer de nouveaux emplois et à générer des revenus pour les individus et les communautés. Cela a été particulièrement important dans les régions où le chômage est élevé ou les opportunités économiques limitées.
Outre la création d'emplois, l'entrepreneuriat culturel a également contribué à la croissance économique. En favorisant le développement de nouvelles industries culturelles et en soutenant celles qui existent déjà, les entrepreneurs culturels ont contribué à générer de nouvelles activités économiques et à stimuler la croissance dans d'autres secteurs. Par exemple, le développement de l'industrie de la musique a entraîné la création de nouveaux emplois et la croissance d'industries connexes telles que la production, le marketing et la distribution de musique.
L'entrepreneuriat culturel a également joué un rôle dans la promotion de l'innovation et de la créativité. En offrant une plateforme aux artistes, interprètes et entreprises culturelles pour expérimenter et explorer de nouvelles idées, l'entrepreneuriat culturel a contribué à stimuler l'innovation au sein du secteur culturel. Cela a conduit au développement de nouvelles expressions artistiques, de nouveaux produits et services culturels, et a également eu un impact sur d'autres industries telles que la technologie, le design et la mode.
Un autre impact important de l'entrepreneuriat culturel sur l'économie au sens large a été sa contribution au développement du tourisme. En promouvant la diversité culturelle et en créant de nouvelles entreprises culturelles, les entrepreneurs culturels ont contribué à attirer des touristes dans différentes régions et pays. Cela a conduit au développement de nouvelles industries touristiques et à la création de nouveaux emplois et opportunités économiques.
En conclusion, l'entrepreneuriat culturel a eu un impact significatif à la fois sur le secteur culturel et sur l'économie au sens large. En créant de nouvelles entreprises culturelles, en promouvant la diversité culturelle et en favorisant l'innovation et la créativité, les entrepreneurs culturels ont contribué à la croissance et au développement du secteur culturel. Dans le même temps, en créant de nouveaux emplois, en favorisant la croissance économique et en stimulant l'innovation, l'entrepreneuriat culturel a eu un impact plus large sur l'économie dans son ensemble
Le rôle de l'entrepreneur culturel dans la transformation socio-culturelle
L'entrepreneuriat culturel est un entrepreneuriat qui intervient dans le domaine de la culture. L'analyse structurelle de l'entrepreneur culturel mène souvent à une vision fonctionnelle de celui-ci et le classe comme un producteur d'une oeuvre artistique (sculpture, peinture, livre, cinéma, musique, danse etc.). D'un point de vue dynamique et institutionnel, les entrepreneurs culturels découvrent et exploitent des opportunités pour l'amélioration des conditions de la coordination sociale dans laquelle ils agissent grâce à leurs actes de leadership culturel (persuasion, représentation). La principale motivation d'agir n'est pas l'argent mais l'envie de faire découvrir un récit ou une histoire, au sens large, auprès d'un public insatisfait consciemment ou inconsciemment de l'offre existante. Pour Olga Nicoara (2018), il faut sans doute expliquer la motivation des entrepreneurs culturels dans leur désir de reconnaissance et de projection dans le futur. En effet, ils auront envie de pouvoir se souvenir de leurs actes passés de leadership et de prévoyance lesquels pensent-ils profiteront aux générations à venir.
Olga Nicoara (2018) s'intéresse à la classe particulière des entrepreneurs de leadership culturel utilisant la forme de la représentation folklorique qui se situent à l'intersection de trois types d'entrepreneuriat distincts mais interdépendants : l'entrepreneuriat social, l'entrepreneuriat public (au sens donné par Elinor Ostrom) et l'entrepreneuriat institutionnel. Alors que les entrepreneurs institutionnels peuvent modifier et/ou innover une catégorie plus large d'institutions ou de « règles du jeu » dans la société, les leaders entrepreneurs culturels, eux, agissent pour modifier et/ou innover des éléments des biens communs culturels (par exemple, le patrimoine folklorique) ou certains fondements des institutions informelles (par exemple, les croyances, les normes tacites ou les traditions). Pour Olga Nicoara (2018), les leaders-entrepreneurs culturels sont des arbitragistes, à la manière de l'entrepreneur d'Israel Kirzner qui découvrent une opportunité de créer de la valeur en accélérant le changement socio-culturel. En s'appuyant sur la théorie de la falsification des préférences de Timur Kuran, elle explique que les entrepreneurs culturels estoniens (chœur de Tallinn), avant la rébellion contre l'empire soviétique, ont choisi les chants des traditions folkloriques pour communiquer leur identité commune reflétant aussi leurs préférences politiques envers l'ancien peuple autochtone. Ils pouvaient ainsi exprimer leurs préférences constitutionnelles réelles de manière synchronisée avec le reste de la population tout en restant anonymes et discrets.
L'entrepreneur est intégré dans un ensemble de ressources culturelles. La langue forme une partie essentielle de cette ressource mais elle n'est pas exclusive. Ces ressources comprennent également les croyances que chaque individu a de sa propre identité, sur celle de sa communauté et sur le mode de gouvernance du groupe. Elles incluent aussi les coutumes et les traditions locales ou plus larges sur une aire géographique qui sont tacitement partagées et/ou pratiquées parmi les membres d'une communauté. Ces différentes ressources peuvent donner lieu à certaines technologies sociales (Thráinn Eggertsson, 2010, "Mapping social technologies in the cultural commons", Cornell Law Review, vol 95, n°4, pp711–732) qui sont des outils ou des formes de gouvernance privée, c'es-à-dire non imposées par les pouvoirs publics.
Informations complémentaires
Bibliographie sur l'entrepreneur culturel
- 1982, Paul DiMaggio, "Cultural entrepreneurship in nineteenth-century Boston : the creation of an organizational base for high culture in America", Media, Culture and Society, Vol 4 n°1, pp303-322
- 2001, M. A. Glynn, M. Lonsburry, "Cultural entrepreneurship: stories, legitimacy, and the acquisition of resources", Strategic Management Journal, Vol 22, n°6–7, pp545–564
- 2003, A. Ellmeier, "Cultural Entrepreneurialism: On the Changing Relationship between the Arts, Culture and Employment", The International Journal of Cultural Policy, 9(1), pp3–16
- 2005, N. C. Wilson, D. Stokes, "Managing Creativity and Innovation: The Challenge for Cultural Entrepreneurs", Journal of Small Business and Enterprise Development, 12(3), pp366–378
- 2006, Richard Swedberg, "The Cultural Entrepreneur and the Creative Industries: Beginning in Vienna", Journal of Cultural Economics, 30(4), pp243–261
- 2010, X. Greffe, V. Simonnet, "Les entreprises culturelles sont-elles soutenables ?", Revue d’économie politique, Vol 120, pp57-86
- 2011, Arjo Klamer, "Cultural entrepreneurship", The Review of Austrian Economics, Vol 24, n°2, pp141–156
- 2013, Joel Mokyr, "Cultural entrepreneurs and the origins of modern economic growth", Scandinavian Economic History Review, Vol 61, n°1, pp1–33
- 2016, A. Hausmann, A. Heinze, "Entrepreneurship in the Cultural and Creative Industries : Insights from an Emergent Field", Artivate : A Journal of Entrepreneurship in the Arts, Vol 5, n°2, pp7-22
- 2017, J. Gehman, J.-F Soubliere, "Cultural Entrepreneurship : From Making Culture to Cultural Making", Innovation : Management, Policy & Practice, Vol 19 n°1, pp61-73
- 2018, Olga Nicoara, "Cultural Leadership and Entrepreneurship As Antecedents of Estonia’s Singing Revolution and Post-Communist Success", TalTech Journal of European Studies, Vol 8, n°2, pp65-91
- 2019,
- Joel Gehman, Mary Ann Glynn, Michael Lounsbury, "Beyond Homo Entrepreneurus: Judgment and the Theory of Cultural Entrepreneurship", Journal of Management Studies, Vol 56, n°6, pp1214-1236
- Mary Ann Glynn, Michael Lounsbury, "Cultural Entrepreneurship: A New Agenda for the Study of Entrepreneurial Processes and Possibilities", Cambridge: Cambridge University Press