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Eduardo Scarano

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Eduardo Scarano est professeur à l'université de Buenos Aires (FCPS), en Argentine. Il enseigne la philosphie, l'épistémologie et l'économie d'entreprise. Il s'attache à évaluer l'école autrichienne d'économie du point de vue de la méthodologie et de l'épistémologie. Dans le très large éventail des auteurs autrichiens et des formulations très hétérogènes de cette école, il s'est surtout penché sur deux auteurs aux contributions de haut niveau, à savoir Ludwig von Mises et Friedrich Hayek.

Dans un papier écrit en 2016, "L'école autrichienne: une proposition méthodologique actuelle ?", il a examiné deux sujets de l'école autrichienne : les valeurs et le rôle des mathématiques en économie.

Méthodologiquement, Eduardo Scarano est critique de l'approche des micro-fondations de concepts macro-économiques. Il accepte l'idée que les explications des phénomènes sociaux et économiques, qui incluent des termes holistiques, devraient toujours être réduites à des explications en termes individuels. Mais, il précise que ces explications réductrices ne sont pas réelles, mais seulement de principe. Aussi, une réduction de principe ne peut pas montrer efficacement le passage de l'un à l'autre entre micro-fondations et concepts macro-social ou macro-économique. D'où l'insistance de démarrer et de continuer l'analyse des phénomènes par l'individualisme méthodologique.

Epistémologiquement, Eduardo Scarano est sceptique sur l'existence atemporelle des lois naturelles dans les sciences dites de première classe (sciences physiques, biologie etc.). Il convient qu'il y a lieu de procéder à un dualisme méthodologique. Et, les sciences humaines ne doivent pas adopter les méthodes des sciences naturelles. Mais, il inverse le sens commun de la position hiérarchique des disciplines de la science. Ce n'est pas que les sciences humaines ne peuvent pas adopter les méthodes des sciences dures, c'est au contraire, que ces dernières sont faillibles. Car, les théories ont une double limite, d'abord elles sont limitées en raison de la capacité restreinte de l'esprit humain. Deuxièmement, elles sont limitées parce qu'il y a des phénomènes qui peuvent être hors de portée du genre d'expériences qui sont menées par les sciences naturelles ou physiques.

Pour Eduardo Scarano, la compréhension (ou herméneutique) a une dimension irréductiblement subjective mais elle n'est pas arbitraire, c'est simplement une capacité subjective qui varie d'un sujet à un autre. La compréhension a pour fonction d'attribuer une pertinence à chaque facteur qui produit un fait. Par conséquent, les jugements pertinents sont des jugements subjectifs que l'utilise l'homme de la rue dans sa vie quotidienne, ou un jugement entrepreneurial pour l'homme d'affaires, c'est-à-dire des méthodes pour comprendre les faits incertains du futur et les évaluer pour ajuster son action.

Eduardo Scarano a étudié, sous différentes perspectives, l'existence de lois en comptabilité. En cherchant à comprendre si un énoncé appartient ou non au système comptable et à sa position (définition, axiome, théorème, hypothèse supplémentaire), il en conclut que la comptabilité est axiomatisée. En compagnie de H. Ávila et L. González Bravo, ils évaluent l'existence des énoncés non scientifiques comme des énoncés normatifs ou expressifs. La différence de statut entre art et scientifique vient de l'existence d'énoncés informatifs. Deuxièmement, les auteurs affirment que les axiomes comptables ne sont ni des définitions stipulatrices, ni des énoncés analytiques. Troisièmement, ils annoncent que les énoncés ne constituent pas des régularités de la réalité et n'appartiennent pas au domaine du comportement des comptables. Les énoncés ne sont donc pas contingents. Quatrièmement, les énoncés comptables manquent de principe de systématisation. Ils ne peuvent pas prétendre au statut de lois, tout au plus des lois isolées qui correspondent à une étape pré-scientifique. Les auteurs en viennent à la même conclusion que celle de Richard Mattessich[1], une autorité intellectuelle dans le domaine de la théorie comptable, il n'existe pas de lois comptable incontournable. Toutefois, cela ne permet pas de disqualifier ou de délimiter scientifiquement la comptabilité, en tant que discipline. La comptabilité est maintenant scientifique car son statut est celui d'une technologie sociale.

Notes et références

  1. ↑ Richard Mattessich, 1995, "Critique of Accounting Examination of the Foundations and Normative Structure of an Applied Discipline", Quorum Books
    • Richard Mattessich, 2002, "Contabilidad y Métodos Analíticos", La Ley

Publications

  • 1977, "La Investigación Científica" ("La Recherche scientifique"), E. I. O., Dirección General de Investigación y Desarrollo, Buenos Aires
  • 1982, "Los Sistemas Formales-Evaluación de los sistemas formales en ciencias fácticas" ("Les systèmes formels - Évaluation des systèmes formels dans les sciences factuelles"), Ediciones Macchi, Buenos Aires
  • 1986, avec H. G. Avila, L. E. Bravo, "Sistemas Contables" ("Systèmes de comptabilité"), IIC, FCE-UBA
  • 1990,
    • a. avec L. E. Gonzalez Bravo, "Aspectos Metodológicos de la Contabilidad" (Aspects méthodologiques de la comptabilité), Ediciones Impresos Centro, Buenos Aires
      • Nouvelle impréssion en 1992, EUDEBA - Ediciones Impresos Centro
    • b. avec H. G. Avila, L. E. Bravo, "Una axiomatización de la contabilidad" ("Une axiomatisation de la comptabilité"), In: L. González Bravo, Eduardo Scarano, dir., "Aspectos metodológicos de la contabilidad" (Aspects méthodologiques de la comptabilité), Eudeba Impresos Centro, , Buenos Aires, pp63-76
  • 1995, avec P. García, G. Marques, dir., "Jornadas de Epistemología de las Ciencias Económicas" ("Conférences sur l'épistémologie des sciences économiques"), FCE-UBA
  • 1997, "La contabilidad y la aparición de la tecnología, ¿una involución?" ("La comptabilité et l'émergence de la technologie, une involution?"), IPAT- Boletim del Instituto de Pesquisas Augusto Tomelin, Vol 12, février, pp25-38
  • 1998, avec A. Gianella, G. Marques, "Metodología de las Ciencias Sociales" ("Méthodologie des sciences sociales"), FCE-UBA
  • 1999,
    • a. avec G. Marques, dir., "Epistemología de la Economía" ("Epistémologie de l'économie"), A-Z Editora
    • b. dir, "Metodología de las Ciencias Sociales-Lógica, lenguaje y racionalidad" ("Méthodologie des sciences sociales - logique, langage et rationalité"), Macchi
  • 2001, "Ciencia económica y economía de la ciencia" ("Sciences économiques et économie de la science"), FCE, México
  • 2002, "Filosofía de la ciencia económica y economía de la ciencia" ("Philosophie de la science économique et économie de la science"), FCE, México-Madrid
  • 2003, "La explicación por comprensión y la lógica situacional en Popper" ("L'explication pour la compréhension et la logique de situation dans Popper"), In: M. Monsesarrat Llairó, R. Siepe, dir., "El Cono Sur y su Inserción Internacional" ("Le cône sud et son insertion internationale"), FCE-UBA, pp73-84
  • 2004,
    • a. "El apriorismo de Ludwig von Mises" ("L'apriorisme de Ludwig von Mises"), Revista Libertas, année XXI, n°40, mai, pp9-54
    • b. "Manual de Escritos de Investigación" ("Manuel des écrits de recherche"), Buenos Aires, Ediciones Macchi
    • c. "Dos concepciones de economía acerca del método: economía sin método versus pluralismo metodológico" ("Deux conceptions de l'économie sur la méthode : économie sans méthode versus pluralisme méthodologique"), Economía (ISSN 1315-2467), n°19/20, janvier-décembre, pp11-34
    • d. Prologue au livre de G. Marques, "De la mano invisible a la economía administrada" ("De la main invisible à l'économie administrée"), Ediciones Económicas, pp15-18
  • 2005, "Les marchés, la connaissance et les Institutions chez Hayek : une analyse épistémologique", In: G. Bensimon, dir., "Histoire des representations du marché", Michel Houdiard Éditeur, pp459-475
  • 2007, "Las dificultades de la metodología miseana" ("Les difficultés de la méthodologie Misessienne"), In: "La Escuela Austríaca en el Siglo XXI", Fundación Bases - Fundación Hayek, Buenos Aires, pp193-204 (Congreso Internacional “La Escuela Austríaca en el Siglo XXI” qui s'est tenu à Rosario, en Argentine, en 2006

Liens externes


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