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Cadeau fiscal
Un cadeau fiscal serait un « cadeau » que l’État ferait au contribuable en lui prenant moins que ce qu'il pourrait lui prendre.
Il s'agit d'un mot-virus invoqué par ceux qui s'opposent aux baisses d'impôts. Il suppose implicitement que le revenu et la propriété légitime des personnes appartiennent en fait à la communauté ou à l'État : ne pas les voler reviendrait à faire un "cadeau" à ses victimes, à leur donner un privilège.
L'État, qui est une cleptocratie, s'ingénie à forger de telles expressions pour brouiller les idées de ses sujets (un non-vol serait un « cadeau ») et ainsi éviter d'être mis en cause. En fait, à l'arbitraire de l'impôt s'ajoute un arbitraire du "cadeau fiscal". Voler de façon arbitraire permet aussi de faire des cadeaux arbitraires, qu'il s'agisse d'assistanat à l'égard des pauvres, de "niches fiscales", de déductions arbitraires pour aider tel ou tel secteur ou de capitalisme de connivence à l'égard des riches.
Cette idée est en réalité la négation de toute propriété, ou au minimum une conception à la fois relativiste et absolutiste du droit de propriété comme découlant uniquement de la loi du plus fort : tout droit de propriété ne serait qu'une concession de l'État, ou de la nation, ou du peuple, qui pourrait être reprise à tout instant (cette conception se trouve déjà chez Rousseau). Ayn Rand brocarde ce point de vue dans la bouche de l'un de ses personnages :
- « Le droit de propriété est parfaitement irrationnel. On ne possède quelque chose que tant qu'on ne vous le prend pas. Or le peuple peut vous le prendre à tout moment. Et s'il le peut, pourquoi s'en priverait-il ? » (La Grève, p. 145)
Citations
- « Il y a une différence énorme et cruciale entre le fait que le gouvernement taxe Pierre pour subventionner Paul, ce qui est un "cadeau fiscal" fait à Paul, et le fait que le gouvernement permette à Paul de conserver un peu plus de son revenu. On ne peut appeler cela un "cadeau fiscal" que sur la base de la supposition grotesque que tout appartient au gouvernement dès le départ. » (Murray Rothbard, The Case against the Flat Tax)
- « L’État socialiste ressemble à cet égard aux seigneuries féodales où le seigneur était le propriétaire « éminent » de tous les biens de ses dépendants, qui n’avaient sur leurs biens qu’un droit d’usage précaire et révocable. » (Philippe Nemo)
- « Dans chaque niche fiscale, il y a un chien prêt à mordre. » (Anonyme)
Voir aussi
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