Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !


Aides (impôts)

De Wikiberal
Aller à la navigation Aller à la recherche

Dans la France médiévale et d'Ancien Régime, les "aides" représentaient une forme d'imposition essentielle à la fiscalité de l'époque. Ces impôts indirects étaient prélevés à tous les niveaux de la société et touchaient divers aspects de la vie quotidienne, tels que les biens, les denrées, les moyens de transports, et bien plus encore. Ils constituaient une source de revenus cruciale pour les seigneurs féodaux et pour la monarchie française.

Le terme "aides" trouvait son origine dans le système féodal, où il désignait à l'origine le service militaire que le vassal devait à son seigneur. Cependant, les vassaux avaient la possibilité de racheter ce service en versant une somme d'argent à leur seigneur, ce qui a donné lieu à l'utilisation du terme au pluriel, "aides," pour décrire les diverses subventions exigées des vassaux.

Des impôts indirects au cœur de la France médiévale dans l'ancien régime

Les aides seigneuriales constituaient ainsi des subsides temporaires et extraordinaires versés par les vassaux à leurs seigneurs, généralement perçus sous forme de tailles ou de taxes directes. La coutume fixait les cas spécifiques où ces aides étaient dues, et les plus courants étaient au nombre de quatre : le moment où le seigneur ou son fils aîné était armé chevalier, la constitution de la dot de la fille aînée du seigneur en vue de son mariage, le paiement d'une rançon en cas de détention du seigneur par l'ennemi, et lors d'un pèlerinage effectué par le seigneur. Il était également possible que des aides libres et gracieuses soient offertes par les vassaux dans des circonstances exceptionnelles.

Quant aux aides royales, elles représentaient des impôts permanents et indirects levés par le roi sur les biens de consommation et les marchandises. À l'origine, elles furent instaurées en 1360, lorsque les États généraux décidèrent de créer ces impôts pour payer la rançon du roi Jean le Bon, capturé lors de la bataille de Poitiers en 1356 par les Anglais. Certaines provinces assujetties décidèrent toutefois de s'en racheter.

Ces aides royales étaient perçues dans certaines généralités en France et étaient affermées annuellement. Cependant, à partir de 1663, elles furent affermées en bloc, souvent confiées à des sous-traitants par la Ferme générale. En 1780, dans une tentative de plaire à l'opinion publique opposée à la Ferme générale, le ministre des finances Jacques Necker confia la perception des aides à la Régie générale. Finalement, les aides furent supprimées pendant la Révolution française en 1789.

Les aides étaient si prépondérantes dans la vie économique et sociale de l'Ancien Régime qu'il existait même une Cour des aides pour juger des litiges relatifs à ces taxes. Les impôts indirects des aides touchaient une vaste gamme de secteurs, tels que l'alimentation et les boissons, les transports, les produits non alimentaires, notamment les cuirs, les cartes à jouer, les fers, l'or, l'argent, le papier, le carton, ainsi que le savon, entre autres.

En résumé, les aides étaient des impôts essentiels et diversifiés prélevés à tous les échelons de la société féodale et royale en France médiévale et d'Ancien Régime. Ils contribuaient significativement aux finances de l'État et des seigneurs et avaient un impact considérable sur la vie quotidienne des citoyens.

Les Aides Seigneuriales au Moyen Âge : Impôts Temporaires et Relations Féodales

Au Moyen Âge, les "aides seigneuriales" constituaient un système d'imposition fondamental dans le cadre des relations féodales entre les vassaux et leurs seigneurs. Ces aides étaient des subsides, c'est-à-dire des contributions financières, de caractère temporaire et extraordinaire, que les vassaux étaient tenus de verser à leurs seigneurs à des moments spécifiques et déterminés par la coutume féodale. Elles se distinguaient ainsi des redevances régulières ou permanentes telles que les cens et les rentes.

Le mode de perception des aides seigneuriales était principalement réalisé sous forme de "taille" ou de "taxe directe". La taille était une forme d'impôt direct où le montant de la contribution était fixé en fonction du statut social ou de la richesse du contribuable. Ainsi, les vassaux devaient payer une somme proportionnelle à leurs ressources, ce qui faisait de la taille un impôt relativement équitable pour l'époque. La taxe directe, quant à elle, consistait en des prélèvements monétaires ou en nature imposés directement par le seigneur, sans que la fortune du vassal ne soit prise en compte.

Les cas où les aides seigneuriales étaient exigibles étaient clairement définis par la coutume locale, et on les désignait souvent sous le terme d'"aides coutumières". Ces cas se limitaient généralement à quatre situations principales :

  • 1. Armement chevalier : Lorsque le seigneur ou son fils aîné devenait chevalier, le vassal devait verser une aide seigneuriale pour financer les frais liés à cette cérémonie importante dans la noblesse.
  • 2. Dot de la fille aînée : Lorsque la fille aînée du seigneur atteignait l'âge de se marier, le vassal était tenu de contribuer financièrement à la constitution de sa dot, qui était une somme d'argent ou des biens apportés par la jeune femme dans son futur mariage.
  • 3. Rançon du seigneur : En cas de capture du seigneur par l'ennemi, le vassal devait payer une aide pour contribuer à sa rançon et permettre ainsi sa libération.
  • 4. Pèlerinage du seigneur : Lorsque le seigneur se lançait dans un pèlerinage religieux, les vassaux devaient apporter leur soutien financier pour couvrir les dépenses liées à ce voyage sacré.

Il était également possible que des "aides libres et gracieuses" soient offertes par les vassaux à leur seigneur dans des circonstances exceptionnelles. Ces aides volontaires pouvaient être perçues comme une marque de loyauté et de dévotion envers le seigneur et étaient souvent liées à des moments de joie ou de festivités particulières.

En résumé, les aides seigneuriales étaient des impôts indirects temporaires et extraordinaires, prélevés sur les vassaux par leurs seigneurs féodaux dans les cas définis par la coutume. Elles jouaient un rôle crucial dans le financement des activités seigneuriales, contribuaient au maintien de l'ordre social féodal, et constituaient un élément important de la vie économique et politique du Moyen Âge.

Les Aides Royales en France : Impôts Indirects et Évolution Financière jusqu'à la Révolution

Les "aides royales" étaient un système d'imposition mis en place par la monarchie française pour prélever des impôts indirects sur les biens de consommation et les marchandises. Ces impôts étaient destinés à financer les dépenses du royaume et représentaient une source essentielle de revenus pour la couronne. Initialement, les aides royales couvraient une large gamme de produits et de marchandises, mais au fil du temps, leur champ d'application a été progressivement réduit.

Au fil des siècles, les aides royales sont devenues des impôts permanents, à l'inverse des aides seigneuriales qui étaient temporaires et extraordinaires. Elles ont été mises en place dans le contexte des États généraux de 1360, lorsque ces derniers décidèrent de créer ces impôts pour payer la rançon du roi Jean le Bon, capturé lors de la bataille de Poitiers en 1356 par les Anglais. De nombreuses provinces assujetties ont choisi de s'en racheter, c'est-à-dire de payer une somme importante en une fois pour être exemptées de ces impôts à l'avenir.

À l'origine, les aides royales touchaient un large éventail de produits et de biens de consommation, tels que les aliments, les boissons, les produits artisanaux et les marchandises commerciales. Elles étaient perçues dans différentes généralités en France, chacune ayant ses propres taux et modalités de collecte. Les revenus générés par ces impôts étaient utilisés pour soutenir les dépenses du gouvernement, financer les guerres, la cour royale et les infrastructures.

Toutefois, à partir du XVIIIe siècle, le champ d'application des aides royales a été considérablement réduit. Au cours de cette période, le terme "aides" ne s'appliquait plus qu'aux impôts spécifiquement levés sur les boissons. Ces impôts touchaient principalement les boissons alcoolisées, c'est-à-dire les produits tels que le vin, la bière et les spiritueux. La taxation des boissons a été maintenue pour plusieurs raisons, notamment parce qu'elle constituait une source de revenus importante et qu'elle était relativement bien acceptée socialement.

Les aides royales ont été perçues annuellement, mais à partir de 1663, elles ont été affermées en bloc et confiées à des sous-traitants par la Ferme générale. La Ferme générale était une société privée chargée de collecter les impôts au nom du roi, et elle était souvent critiquée pour son manque de transparence et ses pratiques douteuses.

En 1780, Jacques Necker, ministre des finances, a décidé de confier la perception des aides à la Régie générale dans le but de réformer le système fiscal et de plaire à l'opinion publique mécontente de la Ferme générale. Cependant, la Révolution française de 1789 a finalement mis fin au système des aides royales et à la Ferme générale, et ces impôts ont été supprimés en même temps que d'autres formes d'imposition traditionnelles.

En résumé, les aides royales étaient des impôts indirects permanents perçus par le roi sur les biens de consommation et les marchandises. Initialement diversifiées, elles ont été progressivement réduites pour ne plus s'appliquer qu'aux boissons à la fin du XVIIIe siècle. Ces impôts représentaient une source importante de revenus pour la monarchie française et ont joué un rôle significatif dans les finances publiques du royaume avant d'être abolis lors de la Révolution française.


6784-Tatice-Chronometre.png Accédez d'un seul coup d’œil au portail sur l'histoire du libéralisme et de la liberté.


Adam Smith.jpg Accédez d'un seul coup d’œil au portail économie.