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Stanley Milgram
Stanley Milgram a fait une découverte surprenante en montrant qu'une majorité de sujets normaux, sans pathologie d'agressivité ou de signes d'être des psychopathes apparents, sont prêts à donner une série de plus en plus douloureuse et nocive, par des chocs électriques, à un autre être humain, malgré les cris de la victime. Ils ont obéi tout simplement parce qu'ils étaient commandés par une autorité supérieure, expérimentateur, qui leur demandait de participer à une expérience censée enquêter sur les effets de la punition sur l'apprentissage. Ils ont accompli leurs actes en dépit du fait que l'expérimentateur n'avait aucun moyen coercitif pour faire appliquer ses ordres et que la personne à qui ils faisaient subir les chocs électriques était une victime innocente qui n'avait rien fait pour mériter une telle punition.
En fait, l'expérience était une mise en scène où la pièce maîtresse était une machine à chocs électriques très réaliste. Mais, en réalité, c'était une fausse machine constituée par une rangée de trente commutateurs, en façade, qui, lorsqu'ils sont pressés, étaient censé délivrer des chocs de plus en plus intenses, allant de 15 volts pour un maximum de 450 volts.
La tâche du testeur consistait à enseigner une liste d'adjectifs et substantifs par paires pour les lui faire mémoriser. Chaque fois que le sujet faisait une erreur, le testeur augmentait la tension à l'étape et à l'erreur suivante. L'apprenant était de connivence avec l'expérimentateur et ne recevait effectivement pas les chocs, feignant sa souffrance. Le véritable testé, était le testeur apparent.
De façon surprenante, environ les deux tiers des sujets ont pleinement obéi à l'expérimentateur. Cette expérience montre que le degré d’assujettissement des individus à l'autorité ne dépend pas de la force. Dans le totalitarisme ou dans la démocratie, des mécanismes d'obéissance peuvent facilement être mis en situation pour aboutir à l’obéissance de gens normaux et qui sont tout autant des systèmes coercitifs sans en avoir l'apparence à première vue.
